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EAN : 9782369140153
280 pages
Libretto (03/10/2013)
3.71/5   12 notes
Résumé :
Tout avait bien mal commencé: son père est mort avant sa naissance. Sa mère, magnifique, se tuera à la tâche pour l'élever. Il n'a alors que six ans, et une seule obsession : jouer du piano, comme elle. L'orphelin, désespéré, est recueilli par une marraine, de bonne volonté sans doute, mais dont la bigoterie austère semble sans limite. Le gosse devient intraitable. Elle l'envoie à l'orphelinat où il apprend la faim, les coups, l'humiliation et l'injustice. La machin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ouawh, quelle claque !
Avant toute chose, je tiens à remercier les éditions Libretto et Babelio qui m'ont permis de découvrir cet ouvrage (reçu lors du dernier Masse Critique) et cet auteur, qui sans eux, je n'aurais probablement jamais entendu parler...mais tout de même quelle claque !

Dans cet ouvrage, premier volume de sa trilogie intitulée "Seule la vie..." constituent à part entière (une fois les trois volets réunis bien sûr) sa bio-pu si vous préférez son autobiographie. Il est en effet mort très jeune, à l'âge de 43 ans et je pense que, rien qu'en lisant ce premier tome, vous pouvez vous en imaginer les raisons. Ici, l'on découvre sa jeunesse et son adolescence.Ayant perdu sa mère, qui était d'origine irlandaise et n'ayant pas de père (enfin si, il en a forcément un mais il n'y a aucune allusion à ce dernier dans le livre) le narrateur (Julien Blanc donc) se voit ainsi placer sous les bonne grâces de sa marraine et de celle qu'il appelle sa bienfaitrice. Elles seront les seules femmes de sa triste enfance. Trimbalé de pension en pension, puis passant par la maison de correction pour enfin finir sa jeunesse en prison, Julien n'a vraiment pas eu une enfance des plus faciles...loin de là ! Des quelques amis qu'il a eu durant cette période, notamment Jean et Ernest, bien qu'ils fussent pour lui les plus chers à son coeur, il ne pourra pas s'empêcher de les trahir et de les voler. Pourquoi ? Il n'en sait rien ! La faim et le froid, certes mais cela n'est pas tout ! Ne supportant aucun encadrement, il s'est exercé à plusieurs métiers, passant de fermier, à commis pour une brasserie ou encore préparateur en pharmacie, rien n'y a fait L'armée aussi il a tenté mais décidément...non ! . Il était toujours le larbin de quelqu'un et cela, il ne pouvait pas le supporter ! Mais, que peut-on faire sans son bacho ? Rien ? Julien en est persuadé. C'était d'autant plus valable en ce début de XXe siècle que cela ne l'est aujourd'hui car de nos jours, cela ne va qu'en s'accentuant.
Ce dont Julien rêve, c'est d'être libre...libre et seul !
Durant ses nombreuses migrations en France, il fera également la connaissance de Cloclo, un vieil homme bourré aux as qui le prendra sous son aile mais, même lui, Julien ne pourra s'empêcher de le trahir ! Il ne parvient pas à se contrôler, c'est plus fort que lui, maladif ! Repris plusieurs fois par les agents de l'ordre et accusé pour de nombreux vols (dont un injustement), Julien est un récidiviste qui ne voit pas d'échappatoire à sa vie !

Une histoire bouleversante dont vous ne sortirez certainement pas indemne mais qui mérite vraiment d'être lue tout simplement pour la juste cause que cet écrivain de talent ne tombe pas dans l'oubli...Pourquoi n'ai-je pas mis la note maximale à cet ouvrage me demanderez-vous à juste titre ? Tout simplement qu'entre les pensions, les maison d'arrêt, de correction, les prisons (que ce soit celles de l'armés ou les prisons civiles), je perdais de temps en temps le fil...mais rassurez-vous, je retrouvais mon chemin très facilement...contrairement à l'auteur-narrateur-protagoniste qui =, tout au long de ce récit, lui, n'a jamais trouvé le sien ! A découvrir !
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La vie de Julien Blanc est un roman d'une infinie tristesse. Né en 1908 de père inconnu, sa mère décède alors qu'il n'a que sept ans. Orphelinats, institutions religieuses, maisons de correction, familles d'accueil… il passe sa jeunesse ballotté d'un lieu à l'autre, renvoyé systématiquement des établissements qu'il fréquente pour mauvaise conduite. Fugueur, voleur, un temps SDF, multipliant les petits boulots qu'il ne parvient pas à garder par manque de motivation, il s'engage dans l'armée en désespoir de cause, persuadé que la grande muette sera la seule capable de donner un sens à son existence. Mais incapable de supporter la moindre autorité, il déserte. Arrêté, condamné, emprisonné, le premier volume de cette trilogie autobiographique le laisse en 1931, alors qu'un tribunal militaire vient de décider de l'envoyer purger sa peine dans les bataillons disciplinaires d'Afrique à Biribi.

Qu'est-ce que j'aurais voulu aimer ce livre ! A la base, il avait tout pour me plaire. Un écrivain autodidacte, digne représentant de la littérature prolétarienne que je chéris tant depuis mes études de lettres et ma découverte d'Henry Poulaille. Un écorché vif, gamin maltraité par les salauds d'adultes entre les mains desquels il aura passé toute son enfance. Un révolté, un réfractaire, un esprit aussi libre qu'incontrôlable, bref le genre de personnage qui me fait particulièrement kiffer comme disent les jeunes. Las, je n'ai pas été séduit le moins du monde par cette autobiographie.

L'ensemble est tellement misérabiliste. A coté de Confusion des peines, Sans famille est une gentille comédie. le problème c'est que les malheurs de Julien Blanc s'enchaînent dans une suite ininterrompue et finissent par perdre toute force d'évocation. A la longue on frôle l'overdose. Et puis le jeune homme ne m'a pas touché. Il n'a certes pas eu une vie facile (c'est le moins que l'on puisse dire) mais on se rend compte qu'il n'a pas non plus fait grand-chose pour s'en sortir, notamment en rechignant à la tâche à chaque fois qu'on lui proposait un emploi. Surtout, l'écriture est d'une grande platitude. La révolte devrait selon moi aller de pair avec une certaine forme d'éructation verbale. le hurlement d'un homme face à l'injustice d'une jeunesse ruinée par sa condition sociale et le comportement inadmissible des adultes, Louis Calaferte en a fait un chef d'oeuvre avec « le requiem des innocents ». Là, pour le coup, on en est loin, très loin même.

Dommage, j'attendais beaucoup de cette lecture, j'en sors d'autant plus déçu. le second volume de la trilogie de Julien Blanc attend sagement dans ma pal depuis un certain temps. Il risque d'y rester encore longtemps.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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La littérature nous a habitués aux enfances terribles. Elles furent pour la plupart romancées avec une forte tendance à l'exagération morbide. 
Dans « La confusion des Peines » de Julien Blanc, tout est vrai et sur les conseils de Paulhan, il y crache sa vie.
Orphelinats, maisons de redressement, prisons. On lit, atterré par toutes ces horreurs qui furent et sont peut-être encore un peu françaises. C'est souvent kafkaïen par ces engrenages du malheur qui deviennent les seuls défenses de ces délinquants pitoyables face à leurs juges et jurés.
Julien Blanc survit à la recherche d'un peu d'amour et de compassion, sans s'excuser, sans s'illusionner non plus sur la nature humaine dont il a cerné toutes les limites dès l'enfance.
Le livre a été a juste titre admiré par ses contemporains pour cette lucidité et aussi ses qualités d'écriture sans artifices.
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De cette époque, je ne connais réellement que la Grande Guerre comme les contemporains l'appelaient. L'histoire de Julien Blanc débute à Paris en 1908, né orphelin de père, sa mère est son univers, son unique amour. Celle-ci se tourne vers les dames d'oeuvres pour survivre. L'une d'entre elle devient sa marraine, et persuade sa mère de le faire baptiser. C'est ainsi que sa maman devint bonne à tout faire. C'est elle qui lui apprit à lire, écrire, calculer et quelques notions de piano.

Aux huit ans de son fils, elle meurt et est enterrée en fosse commune. C'est alors le début de la valse entre les différents établissements pour le jeune enfant sans famille.

Il n'est pas difficile d'imaginer le désarroi du petit garçon qu'évoque Julien Blanc et encore moins de comprendre toute cette révolte montante en ce petit d'homme Là, où il lui fallait amour et tendresse, il n'eut que brimades, fessées, cachots, et humiliations.

Très vite il se dit :

Je commençais néanmoins de comprendre ce jour-là que la société est hypocrite, qu'il faudrait ruser avec elle, la prendre par surprise, à revers. J'étais tout d'une pièce. Quand j'avais quelque chose à dire, je le disais, ouvertement, brutalement, sans m'occuper des conséquences.

Au sortir de la maison de correction, il se lie d'amitié avec Jean, son aîné de 6 mois.

Julien Blanc trouve des mots forts et d'une beauté touchante au souvenir de cette amitié « ce bombardement de photons amicaux dans mes ténèbres. »

Il y eut les premières amours avec la déchirure des séparations et les trahisons.

Ce fut l'orphelinat puis les placements dans des familles. Des renvois parce qu'il vole en catimini. Ballotté d'un coin à un autre, sa marraine ne le suit que de loin, trop occupée par les hautes sphères et c'est Daise qui l'a en charge le plus souvent, Daise encore plus méchante que sa marraine.

A 14 ans il entre au patronage ( dépendant de l'Etat ) pour y apprendre un métier manuel, alors qu'il veut suivre des études pour aller au lycée tenter de rejoindre Jean. Il rêve toujours de devenir musicien.C'est à ce moment qu'il devient Pupille. La suite est dans la continuité, hélas pour lui, de ce qu'il a vécu et va s'aggravant.

Cette première partie des mémoires de Julien Blanc « Confusion de peines » nous révèle beaucoup de choses sur la vie dans les années précédent la Grande Guerre. C'est terrible de lire ce témoignage d'enfant puis de jeune homme, tellement brimé, aux rêves se heurtant à la réalité crue de la religion et de la bourgeoisie. Quelques mains lui seront tendues cependant et il gardera tout de même quelques espoirs dans sa tristesse environnante.

Les conditions dans lesquelles ont faisaient travailler ces jeunes enfants sont terribles et non sans rappeler ce qu'il se passe encore dans certaines régions du globe.

Ici, c'est tu plies ou tu vas au cachot. Sa parole est constamment remise en question, qu'il dise la vérité ou qu'il mente, le résultat face à ces nombreux adultes hypocrites et parfois pédophiles ne varie pas. Tout n'est quasiment toujours que rapport de force.

Je finis ce retour de lecture par cette citation :

Etre libre ? Mais c'était impossible. Je n'aurais pu l'être qu'à mille lieues de toute civilisation. Ici, ma course à l'embauche me prouva, le jour que je me mis à y réfléchir de près, que je ne serais jamais libre. C'était un mot vide, dénué de sens.La liberté, c'est ce qui n'est pas défendu. Tout m'était interdit.

Je vous invite chaudement à découvrir La confusion des peines.
Lien : http://dzahell.fr/?p=2327
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J'avais découvert cette belle trilogie autobiographique par son second tome, lors d'un des derniers Masse Critique Babelio, et avais immédiatement été séduite par son esprit, très humain malgré les violences évoquées, très sensible malgré la rudesse du monde évoqué par l'auteur.
Un auteur marqué par une noire malchance, comme le confirme ce premier tome où on le suit dès la petite enfance, encore heureuse auprès d'une mère adorée mais seule, pauvre et fragile. Une mère dont la mort, bien trop tôt, livre son fils au bon vouloir de bienfaiteurs plus ou moins bien intentionnés, plus ou moins indifférents à son sort. Il faut dire que ce n'est pas un gamin facile, Julien - pas mal intentionné, non, mais trop sensible, trop sincère, trop facilement révolté pour s'adapter facilement à ce que la société lui impose. Et d'orphelinats en maison de redressement, de familles d'accueil en vagabondages, la malchance, les erreurs, le manque de repères et d'appuis stables, de compréhension et de soutien, le conduisent peu à peu vers la prison.

Julien Blanc dresse ici le tableau sinistre d'une société répressive, où la petitesse, l'hypocrisie et la cruauté règnent en maîtres, où la charité n'est bien souvent qu'une parure supplémentaire aux ambitions. Un tableau qui toutefois sait se nuancer, par les bonnes intentions de certains, la réelle générosité de quelques uns, des bouts de solidarité trouvés tout au fond de la misère, et les propres fautes de l'auteur - victime, souvent, mais coupable aussi, parfois. Par une belle histoire d'amour, aussi, une de ces amitiés particulières de jeunes adolescents qui illumine un temps sa vie et unit le plus riche au plus pauvre dans un même élan partagé.
Si cette histoire est d'une tristesse absolue, si certaines pages n'épargnent pas le plus sordide, le ton reste pudique, ne tombe jamais dans l'auto-apitoiement démonstratif. Julien Blanc écrit sans chichis, sans effets ostensibles, mais avec beaucoup de franchise. Son récit n'en a que plus de force, et son personnage n'en est que plus attachant.
C'est triste et dur, mais (paradoxalement ?) très beau.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
_"Mais s'in n'y avait plus de frontières ?
_C'est impossible. Chaque peuple est enfermé dans son monde de traditions, de langage et de langues ; dans sa civilisation."
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"Le contrôleur ne manifestait aucun signe d'impatience. Cloclo était officier le de l'Instruction publique. Les décorations intimident toujours les simples."
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"Et quel crime avais-je commis ? Mon crime était d'être sans famille - c'était aussi d'avoir une marraine qu'elle avait juré de remplacer mes parents s'ils venaient à disparaître ; également d'avoir une bienfaitrice qui ne comprenait rien à la vie. Mon crime était aussi d'être le citoyen d'un Etat soi-disant démocratique."
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Nous avions de la peine à songer que nous étions dans un bagne, un bagne d'autant plus odieux qu'il était privé, placé sous le couvert d'une religion désuète, qui ne m'a jamais rien apporté quand j'étais enfant, si ce n'est une terreur sans nom.
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Etre libre ? Mais c’était impossible. Je n’aurais pu l’être qu’à mille lieues de toute civilisation. Ici, ma course à l’embauche me prouva, le jour que je me mis à y réfléchir de près, que je ne serais jamais libre. C’était un mot vide, dénué de sens.La liberté, c’est ce qui n’est pas défendu. Tout m’était interdit.
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Video de Julien Blanc (2) Voir plusAjouter une vidéo

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