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EAN : 9782363157560
470 pages
Iggybook (01/03/2018)
3.83/5   15 notes
Résumé :
Ingénieur français, Jean-Christophe Durin est envoyé en mission en Côte d’Ivoire. Résidant en Zone 4, il se retrouve rapidement plongé dans la vie nocturne de son nouveau quartier avec sa cohorte de bars et de gôs. Tout au long de son journal, qu’il s’est mis à rédiger peu après son arrivée à Abidjan, Jean-Christophe relate les évènements dont il va être le témoin ainsi que les aventures auxquelles il n’était nullement préparé. Aventures sexuelles et amoureuses mais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Zone 4. Un nom qui évoque nostalgie et décadence à tous les amoureux de l'Afrique. Lieu des plaisirs nocturnes, du bruit et de la musique, des femmes – des jeunes filles – aux seins lourds et au cul bien ferme.

Zone 4. Une chaleur torride sur le dancefloor. Devant moi, des culs qui frétillent, des seins qui sautent et jonglent sous des tee-shirts mouillés de sueur et d'émoi, des sourires qui éblouissent, des jambes longues et noires luisant sous les stroboscopes... et des shorts mini mini mini.

La Zone 4, c'est un quartier d'Abidjan, bien connu des expatriés français qui s'abandonnent... Là-bas, la famille est mise entre parenthèse, oubliée même, le temps de boire chaque soir, jusqu'au bout de la nuit, des dizaines de Flag. Ô putain, ce que ce bouquin m'a donné soif d'une Flag, combien d'années n'en ai-je pas bu... Aaaahhh, cette Zone 4 se sont des souvenirs qui me reviennent en flash-back. J'étais jeune, j'avais un pompon sur la tête et je buvais des bières dans un de ces fauteuils confortables où il fait bon s'assoupir en attendant la fin de la nuit, le début du jour... Mais c'était aussi un autre temps, une époque où le couvre-feu n'existait pas encore, où les français « dérangeaient » un peu moins...

« - N'aie pas peur, petit blanc ! Je vais bien te faire l'amour. »

Zone 4 est un roman, premier roman même d'Eric Bohème – j'en profite donc pour le remercier chaleureusement de m'avoir proposé d'en faire sa chronique à ma façon – qui m'a fait un bien fou. Cela pourrait être un roman glauque et qui dérange. Mais non. Il dérange certes, avec ces expat' grisonnant qui baisent des filles du même âge que les leurs... mais il est aussi mélancolie et tendresse. Très réaliste de la situation, l'auteur connaît son affaire, partageant sa vie entre la France et la Côte d'Ivoire – il est notamment membre de l'AECI (Association des Écrivains de Côte d'Ivoire). Entre coups d'état et coup d'éclats, moment de bohème et de luxure, beauté noire et bière rafraîchissante, je perçois la sensualité chaude de ces sorties nocturnes, j'aime cette sueur aigre qui coule entre les seins, j'écarte ces cuisses qui s'ouvrent uniquement pour mon plaisir lubrique de petit blanc, le sexe épilé qui brille presque dans la pénombre de cette chambre d'hôtel. Plaisir avoué et inavouable.

Zone 4, c'est mon Afrique, mon Abidjan, mon plaisir, mon abandon, ma soif...
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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Un roman déroutant, surprenant… Jusqu'au bout je me suis demandé comment noter ce livre qui m'a faite passer par tous les états : colère et amusement, dégoût et attendrissement. Beaucoup de choses insupportables tout de même pour mes principes et convictions… C'est donc une ambivalence de sentiments qui m'ont chahutée, voire trompée sur ce roman. Et au final, c'est en tournant la dernière page que tout s'est éclairci.
« Zone 4 » nous met en présence du journal de Jean-Christophe Durin, ingénieur chez France Télécom, qui se voit proposer en 2002 un poste de consultant diagnostic chez une filiale de la grande entreprise française, à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Laissant femme et enfants dans la grisaille de la métropole, il arrive au moment où la crise politico-militaire ivoirienne débute. Jean-Christophe est alors souvent consigné très tôt dans sa chambre d'hôtel dès le couvre-feu lancé. Pour combler le temps et pallier à l'ennui, il décide donc de tenir un journal où il va nous relater des anecdotes de sa vie à Abidjan et notamment dans la zone 4, quartier chaud très fréquenté par les expatriés français… mâles forcément. C'est avec une bande de joyeux drilles, qu'il surnomme le Club des Rats, qu'il va découvrir la sensualité et les opportunités de ce creuset du vice, devenu un véritable terrain de chasse pour tout bon mâle blanc qui se respecte à Abidjan.
La zone 4, c'est le paradis du phallus blanc.
Il existe des paradis fiscaux pour les riches, il existe des paradis du sexe pour les hommes blancs expatriés. le récit de Durin, de courts chapitres qui s'enchaînent comme là-bas on enchaîne les aventures d'une nuit ou plus, nous fait découvrir dans un style très simple mêlant français et vocabulaire local , dans un ton léger et souvent drôle, les aventures sexuelles (et amoureuses?) de cet ingénieur lambda, entraîné par sa bande de copains à écumer tous les bars et boîtes de nuit de la zone 4. Il a l'air sympa Jean-Cri, un brin timoré à son arrivée, osant à peine regarder les barmaids aux tenues très légères. Et puis, tout cela va très vite changer. A ce qu'il nous raconte, il n'a pas d'autre choix que de se plier aux coutumes locales… Tromper sa femme, coucher avec une fille qui l'âge de la sienne, changer de partenaire selon les opportunités… tout cela ne semble guère les déranger, lui et ses amis. C'est ainsi que cela se passe à Abidjan..
En plus de leurs virées fêtardes, c'est également une vraie histoire d'amitié qui lie cette bande des Rats qui adorent picoler jusqu'à plus soif ; c'est plein d'étoiles dans les yeux quand ces bonhommes bedonnants, la quarantaine passée, même pas beaux mais Blancs, bavent sur les seins et glissent leurs mains avides sur les croupes de ces jeunes filles. C'est du sexe à profusion, tous les soirs, comme on veut, sans contrainte… Sans contrainte ? Attention « toubab », tu dois payer !
Et là, bien sûr, ce que Jean-Cri nous décrit comme des histoires sexy souvent drôlatiques, c'est tout simplement de la prostitution, du tourisme sexuel, de l'érotisme colonial traditionnel : masculin, élitaire, blanc. C'est l'histoire de jeunes Africaines, toutes très pittoresques, qui ne voient dans le fric des vieux Blancs qu'un moyen de sortir de leur misère sociale. Même s'il nous les décrit avec une affection teintée de paternalisme, Jean-Cri nous parle « d'abonnements » (tout un programme pour un mec qui bosse dans la téléphonie) , de filles vénales, toujours à l'affût d'argent et jamais pourtant il ne pense au mot prostitution quand cela le concerne. Ce ne sont pourtant pas des bonbons qu'il offre à sa dulcinée. Et ce ne sont pas non plus ses beaux yeux de myope qui ont séduit la petite Angie, 17 ans, l'âge de sa fille aînée. Et bien, il faut croire que pour Jean-Cri, si. Voilà, c'est la désinvolture et la fausse naïveté du narrateur, sa culpabilité sous-jacente mais jamais assumée, son foutage de gueule vis à vis de sa femme, qui m'ont tentée plusieurs fois de jeter ce livre. Je n'en pouvais plus de cette hypocrisie, de ces aventures de plus en plus glauques et de ces histoires de bites qui mènent le monde… à Abidjan.
Et puis, parfois, de petites parenthèses pas assez nombreuses à mon goût où Durin relate des anecdotes liées à la situation politique chaotique du pays, des péripéties totalement invraisemblables, une ville où l'on a plus peur de la police que des voyous, des filles qui meurent du Sida et de la tuberculose faute de moyens.
Tout n'est pas sea, sex and sun à Abidjan.
J'ai donc tenu jusqu'au bout car j'étais vraiment intriguée par la conclusion qu'allait apporter l'auteur à cette histoire où en fin de compte, il décrit malheureusement une réalité. Pas facile à avaler mais une réalité quand même.
Et j'ai bien fait, car dans les cinquante dernières pages, il a sauvé son bouquin à mes yeux. Comme quoi, on ne peut vraiment juger d'un livre qu'en tournant la dernière page.

Mais que cela a été long ! Comme cette critique :)
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Mieux vaut abandonner la morale occidentale pour aborder ce livre , on est loin - très loin du fameux "me too" !

Le narrateur Jean-Christophe relate la vie d'un groupe d'expats français d' Abidjan pendant les évènements qui ont déstabilisé le pays .

Et quelle vie ! La bite à la main, la tête dans les brumes de l'alcool, les billets dans la poche, ils chassent, en meute, la viande fraîche et féminine du pays. Des gamines, parfois même pas majeures, qui ont l'âge de leurs filles et qui ont besoin de l'argent des toubabs.

Sur fond de pauvreté, l'homme blanc, plus ou moins chauve, ventru, vieillissant, à la virilité en berne se refait une jeunesse en s'excitant sur de jeunes corps noirs, qu'il pense faits pour lui.

C'est d'une tristesse affligeante pour ces jeunes filles, qui meurent plus que de raison du sida, de la tuberculose ou d'autre chose, et tout autant pour ces hommes qui, tel notre héros, glissent dans quelque chose que je ne saurais définir mais qui les lobotomise un peu, la moiteur africaine peut-être , déjà évoquée dans d'autres romans...

Pour autant , ce roman est captivant, écrit sous la forme d'un journal , les chapitres sont très courts, le rythme est sec et rapide. On n'a qu'une vue partielle d'Abidjan, les quartiers blancs et la zone 4, mais on perçoit les soubresauts politiques et les liens qui relient les Ivoiriens entre eux, une image loin d'un prospectus touristique mais un éclairage cruel sur une réalité.

Merci aux éditions de la Lagune et à Babelio pour la réception de ce roman dans le cadre de masse critique.

PS: Quand les hommes apprendront-ils que la vraie virilité c'est d'avoir du désir pour sa partenaire tout au long de la relation, dure-t-elle toute une vie et non pas de tenir une comptabilité serrée de ses conquêtes ou seule l'excitation fait la bandaison ...
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J'ai lu ce livre dans le cadre de Masse Critique, donc je remercie Babelio et les Editions de la Lagune. Je ne regrette pas du tout cette lecture car j'y ai trouvé certains aspects qui auraient pu constituer la matière d'un roman réussi.
Alors, une étoile cela peut paraître très dur au regard des autres analyses très positives de ce roman. J'ai hésité pour une deuxième que j'aurais pu accorder au titre des 50 dernières pages qui, réflexion faite, ne parviennent pas à sauver ce roman dont la lecture m'a vraiment irrité, puis lassé à de nombreuses reprises.
Pourquoi? D'abord, le style, d'une fadeur lamentable, les pléonasmes, les fautes de français (je ne parle pas des tournures africaines). C'est plat, les péripéties diverses n'émettent aucun vibrato. Donc, je me suis très vite ennuyé, même si, de temps à autre l'une des anecdotes (car ce texte n'en est qu'une succession) vient brièvement relever le niveau.
Ensuite, l'histoire ou son absence. Les héros sont vraiment très fatigués, particulièrement le principal, défini très finement comme un hypocrite par l'un de ses partenaires rats. Peut-être l'auteur a-t-il voulu mettre en évidence l'inanité de ses personnages, mais alors à quoi bon?
Deux exemples:
- ils sont confrontés au décès du paludisme de l'une de leurs
filles de quelques nuits et affirment que c'est le manque d'argent pour se soigner qui a entraîné sa mort. Ils paraissent indifférents à celle-ci, une normalité sans doute admise pour eux en Afrique. Alors qu'ils avaient les moyens financiers de l'aider.
- pire encore, une autre contracte le SIDA et sa mort programmée est également ressentie comme une normalité pour eux
Reste le témoignage de l'épouse en fin du roman. Il démarre très fort mais donne trop vite la parole à l'un des rats qui va tenter de justifier le système économique du sexe à tarif et géométrie variable pratiqué par les personnages. Restent les entretiens téléphoniques entre l'épouse et la très jeune ancienne maîtresse de son mari, ainsi qu'avec sa tante, pour donner un peu de dimension à l'ensemble mais bien trop tard à mon avis.
Le texte a été remanié par l'auteur dans cette nouvelle édition! Il s'agirait même d'une réécriture complète... No comment!


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Je commencerai ma petite critique par un petit proverbe qui résume bien ce livre =)

"Le Blanc qui croit avoir compris l'Afrique, c'est qu'on lui a mal expliqué"

La vie tumultueuse de la Zone 4 d'Abidjan est donc décrite dans ce livre. Un groupe de blancs qui se surnomment "Les Rats" vont expérimenter bon nombre de couleurs d'une palette africaine bien colorée.

Nourriture, Disparité, Guerre, Sexe, Société, Culture et Coutume... j'ai beaucoup apprécié la plume de Eric Bohème qui n'est jamais vulgaire et qui nous donne, il me semble, un bon aperçu d'un des côtés de l'Afrique Noire.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Alors, au moment où nous ne sommes plus chiens et pas encore loups, nous humons l’odeur de l'autre monde. Celui qui s'éveille au vrombissement des grosses voitures dans lesquelles on s'engouffre, des sonos à fond, des rires à n'en plus finir, du bruit des glaçons qui s'entrechoquent dans les verres. Celui où les serveuses deviennent biches, les barmaids panthères, les hôtesses girafes. Celui où toutes les femmes sont belles et où tous les laids sont drôles. Le monde des regards complices échangés au travers des bouteilles qui scintillent, celui des billets CFA qui filent si vite sans qu'on en ait peine. Monde, enfin, des filles aux dents étincelantes, aux œillades assassines, aux roulés de hanches torrides, aux frôlements faussement innocents et aux caresses incandescentes.
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Tard dans la nuit, un soir de semaine. Bien que le couvre-feu ait été levé, peu de gens traînent encore dehors. A la recherche d'un endroit pour un dernier verre, je passe devant 'La Nécessité', un bar bien grave. J'y pénètre pour m'y trouver être le seul client.
Et les hôtesses ? Elles dorment toutes. Affalées dans des canapés, pelotonnées dans les fauteuils, cela les rend émouvantes. La plus angélique dans son sommeil se révèle l'hôtesse qui d'habitude aborde d'entrée tout nouveau client en lui déclarant, droit dans les yeux : "C'est moi la meilleure pipeuse de la boîte."
Les bras entre les cuisses pour se garder du froid, les jeunes endormies laissent deviner par un sourire ténu qu'elles rêvent à celui qui va les emmener loin de cet établissement où elles gaspillent leur jeunesse, perdent leur innocence, fanent leurs rêves d'adolescentes.
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A 'La Folie', fuyant "le salon", espace de toutes les tentations et de tous les dangers, on s'est agrippés au bar. René en est à son huitième pastis. Silué a bu un tonneau de bière. Gilbert cabote entre gin tonic et mojitos. J'ai commandé un "rhum -coca glacé sans glace, sans coca et avec beaucoup de rhum" pendant que Adou n'arrive plus à tenir sur son tabouret.
Nous regardons se trémousser sur la scène une belle pervenche qui perd ses pétales les uns après les autres. Oh les bras fins ! Oh les belles jambes ! Mmm, mais quelles cuisses superbes ! Woua, les seins ! Aaah le joli... Tiens, elle est entièrement épilée. Enthousiasmé par son Strip, quand elle rejoint la salle après s'être changée, ou plutôt rhabillée, je prends la belle fleur par la taille,et l'attire à moi.
Moi ?
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Silué me sort de l'hypnose lubrique dans laquelle je tombe ; "Alors tu as vu ? On a de jolies filles en Côte d'Ivoire. Pas aussi belles que Claudia Schiffer, mais quand même !
Je ne sais que lui répondre, pas même une banalité de circonstance, tant la fille lascive qui ondule devant moi captive mon regard. Mes yeux sont rivés à ses seins, plantureux, lourds, fermes, que j'ai envie de caresser.
Elle m'a traumatisé. Voilà, c'est ça qui est la vérité ! Je viens de subir un traumatisme érotique.
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Après ma cinquième bière, je me sens ragaillardi. A la neuvième, rassasié comme un poulet grillé et pimenté servi dans du papier journal puis d'une sole braisée dépiautée de mes mains, ça va mieux. A la douze ou treizième, je me mets à rire quand une averse soudaine nous chicote tous et qu'on se retrouve serrés sous un auvent.
A la je ne sais plus combientième, je me trouve en discussion avec une serveuse en short. Elle s'appelle Pascaline et ses seins débordent de partout. Son nombril et ses hanches ne sont pas mal non plus.
A trois heures et demie du matin, après avoir bu et rebu, Silué siffle la fin de la récréation et décide de me rapatrier en Zone 4.
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