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Cha Gonzalez (Autre)
EAN : 9791035205676
256 pages
Editions Thierry Magnier (21/09/2022)
3.83/5   29 notes
Résumé :
Alors que tous ses amis grandissent et se plongent dans des jeux de séduction parfaitement codifiés, Olivia préfère les escapades de l’enfance. Sa rencontre avec Éole lui montrera qu’il est possible de ne pas rentrer dans les cases et d’avoir ses propres désirs et fantasmes.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Olivia était en troisième au collège du village dans le sud de la France et c'est déjà l'été avant l'entrée au lycée. Tous ses amis ont abandonné les jeux de l'enfance et pensent seulement à leurs aventures sentimentales ou sexuelles. Son ami Samuel est parti au lycée en ville et il semble collectionner les aventures ; sa meilleure amie, Sonia, rêve d'être en couple avec Jonathan et de connaître avec lui sa première expérience sexuelle durant l'été et elle aimerait que Olivia envisage les mêmes plans avec le jeune Ivan. A la maison, Olivia se sent seule, sa mère coordonne les universités d'été du parti écologiste, son père organise des activités pour ses deux petits frères de dix ans, Jules et Hugo. Sa rencontre avec une jeune personne non binaire, Eole et de sa bande d'ami·e·s, les Queer Moustaches, va bousculer sa vie.


“Quand je n'arpente pas les rues de la ville entre les montagnes sur ma bicyclette fleurie, il m'arrive d'écumer les bibliothèques et d'en revenir les bras chargés d'une moisson de lectures. Je suis la mère de deux enfants facétieux. Passionnée de cinéma, autrice et animatrice d'ateliers d'écriture, je bricole sans cesse de nouveaux projets. En parallèle de mes expérimentations créatives, j'essaie de traverser l'existence avec beaucoup d'entrain et un brin de folie douce.” - source : site MarieLucarne.fr -. Marie Boulier est l'autrice de L'enfant-tigre en 2021 puis L'envol en 2022 chez Thierry Magnier en Petite poche.


Apprivoiser l'été paraît dans la collection de romans érotiques pour adolescents L'Ardeur chez Thierry Magnier. Au regard des autres titres de cette collection, il y a ici peu de passages érotiques hormis quelques scènes de masturbation et une scène érotique entre deux personnages, l'héroïne principale et une de ses rencontres de l'été. Marie Boulier met bien davantage en scène les bouleversements de l'adolescence avec une infinie justesse. L'héroïne est encore dans l'enfance et ne comprend pas tous les bouleversements de l'adolescence chez ses amis, leur obsession pour la sexualité, leurs conversations sans intérêt ; elle se sent différente avec un corps de femme qu'elle n'aime pas et qu'elle préférerait moins affirmé, elle est passionnée de littérature et trouve ses camarades vulgaires et grossiers, elle est maladroite dans ses rapports sociaux et reproche finalement à ses parents de ne pas lui avoir donné l'éducation nécessaire pour affronter la vie. En ce sens, elle est terriblement attachante dans sa rébellion sourde contre des référents adultes qui l'accablent de reproches sans jamais lui avoir donné les clés pour lui permettre d'ouvrir les portes d'une socialisation épanouie.

Et puis, elle va connaître un baiser et tout un monde de sensations nouvelles va s'offrir à elle, elle va connaître la volupté et changer de regard sur le monde d'autant plus qu'elle rencontre de jeunes queers qui mettent en scène un spectacle de rue sur les thématiques d'identité de genres. Les rencontres entre l'héroïne et ces jeunes adultes de la communauté LGBTQIA+ peuvent parfois sembler un peu fastidieuses par l'illustration presque pédagogique des identités de genre, des luttes contre les stéréotypes de genre, des révoltes contre le conformisme cisgenre et hétérosexuel et contre la société patriarcale. Néanmoins, nous préférons retenir le portrait d'adolescente extrêmement travaillé dans ce roman-miroir juste et sensible.
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Olivia, à l'aube de ses quinze ans, vient de passer son brevet des collèges et veut profiter du dernier été avant son entrée en seconde. D'ailleurs, elle a déjà imaginé deux mois parfaits aux côtés de sa meilleure amie Sonia, à savourer leurs rituels faits de petits bonheurs simples comme chaque année. Mais Sonia et la bande de garçons du collège, n'ont plus vraiment les mêmes préoccupations qu'Olivia qui reflète souvent l'image de « gamine » aux yeux des autres.

La jeune fille se sent immensément seule et incomprise. Elle se sent « trop grande » pour partager les mêmes activités que ses frères âgés de 10 ans, mais n'est pas encore prête pour les garçons, l'alcool, les disputes avec sa meilleure amie, entre autres.

C'est sans compter ses parents qui, d'après Olivia, semblent tout mettre en oeuvre pour lui faire passer le pire été de sa vie ! Ainsi, après une énième dispute, le programme tombe comme un verdict sans appel : l'adolescente est obligée de s'inscrire à un stage de journalisme dans la MJC de son village, ce qui lui prendra tout son mois de juillet ; avant de partir direction l'Ardèche pour le reste des vacances, chez sa grand-mère. Quel été en prévision ! Très loin de celui qu'Olivia avait imaginé…

Ce roman d'initiation est porté par les différentes rencontres d'Olivia. C'est une jeune fille déterminée, malgré son côté enfantin. Son personnage sait s'affirmer quand elle juge que cela est nécessaire. Loin d'être influencée, elle est à l'écoute de ses sentiments et de ses envies. Cela la positionne comme un potentiel modèle pour des jeunes lecteurs perdus dans le tourbillon de l'adolescence. En effet, Olivia exprime parfaitement les sentiments de peur et d'ambivalence qu'on peut ressentir à son âge, mais avant tout, elle sait se respecter !

De plus, la découverte de la sexualité est également un point important abordé dans ce roman, notamment par le biais de différents passages aux cours desquels Olivia se masturbe ou décrit son excitation. A prendre en compte avant la lecture, même si l'existence de collections comme L'ARDEUR, qui parlent de sexualité aux ados est essentielle afin de répondre à leurs interrogations ou bien encore d'étendre leur curiosité et leur ouverture d'esprit.

Enfin, on voyage à travers la description des lieux. Parfait pour les lecteurs qui rêvent de prolonger encore un peu l'été ! le temps est bon, le ciel est bleu...à bon entendeur ;)
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"Je me sens hypnotisée. Par la beauté androgyne de l'être qui se tient devant moi moi, déjà, mais surtout par son aisance à investir son corps."

Quand je repense à ma lecture d'Apprivoiser l'été, ce sont les termes douceur, justesse et désir qui me viennent à l'esprit. J'aime beaucoup cette collection qui propose de parler de corps et de sexualités différemment pour les ados et le livre de Marie Boulier rempli parfaitement son rôle.
Olivia se cherche, Olive veut retenir le temps, que tout reste tel qu'il était, mais notez comme le passé s'impose de lui même dans la phrase et nous force à nous tourner vers le futur. Olive s'éloigne alors de ses camarades et découvre Eole, non-binaire, et se découvre un peu en même temps. L'été passe et Olive tente de s'apprivoiser, elle et son corps, elle et ses amis.

J'ai été très touchée par cette histoire et je me suis retrouvée dans de nombreuses réflexion, j'aurais beaucoup aimé avoir lu ce livre a mes 15 ans, je suis sure que je me serais sentie moins seule.
La justesse des mots de Marie Boulier est charmante.
Je n'appuierais jamais assez sur le fait que cette collection n'est pas "du porno pour les jeunes" comme j'ai pu le voir passer, mais l'opportunité de parler de l'adolescence sous toutes ses formes : on parle d'identité, de désir, que ce dernier soit tourné vers le futur professionnel ou vers les corps d'autrui, d'identité de genre, d'amour, de d'indépendance. On parle de l'adolescence sans se censurer et ca fait du bien.

Une très belle histoire, pleine de douceur, que je recommande à tous les âges : pour se questionner, se souvenir et se comprendre.
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En peu de pages, Marie Boulier décrit avec justesse les questionnements adolescents et la découverte de la sexualité. Alors qu'Olivia va rentrer au lycée, son été va être une vraie révélation. Car Olivia se sent en décalage avec les autres aussi bien ses amis que sa famille. Sa rencontre avec une jeune personne non binaire, Eole et de sa bande va la bousculer. Apprivoiser l'été paraît dans la collection de romans érotiques pour adolescents L'Ardeur chez Thierry Magnier. Il y a ici peu de passages érotiques hormis quelques scènes de masturbation, de découverte du plaisir et une scène érotique entre deux personnages. Marie Boulier met bien davantage en scène les bouleversements de l'adolescence. #Apprivoiserlété #NetGalleyFrance
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Quand on atteint les 10-12 ans, on a un peu l'impression qu'en 2 mois d'été, il va falloir grandir, et vite. du jour au lendemain, les injonctions changent, le regard des autres change. Et de nouveaux "objectifs" se matérialise sur la check-list de notre jeune vie. 🤔
Certains s'y plient, s'y retrouvent complètement même, et d'autres rechignent à rentrer dans le moule. Pourtant tous ont un point commun, ils n'ont pas vraiment compris les règles du jeu. Mais finalement, est-ce que les adultes eux-mêmes les ont comprises ? 😏

Olivia en tout cas ne comprend pas pourquoi tout change si vite, et ça la met vraiment en colère ! Une colère que les autres ne semblent pas comprendre... Des rencontres de personnalités différentes, de chemins de vie différents lui feront entre voir que les cases ne sont pas une obligation, que le chemin sera peut-être rude, mais qu'il n'en est pas moins beau. 💙
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes gros et grosses, nous sommes racisé e·s, nous sommes trans, pédés, gouines, queers. Le micro passe dans une autre main. Nous existons, nous sommes des nomades du genre et du désir, nous revendiquons le droit d'être vu·e·s et reconnu·e·s. Les voix se succèdent: Nous n'acceptons plus la normalisation galopante car nous sommes des êtres en mutation, des êtres en expérimentation et nous pensons que chacun et chacune a le droit d'exister dans son entièreté, fût-elle minorisée. Et d'explorer les limites de son genre et de son désir. Nous prônons la destruction de la catégorisation binaire et hiérarchisée. Nous nous tenons ici, (...) face à vous, dans un désir d'habiter le monde d'une façon plus juste, plus consciente, plus libre, plus heureuse. Nous nous sommes débarrassé·e·s du carcan des apparences, nous avons brûlé nos vieilles peaux, celles d'un monde patriarcal, raciste, homophobe, transphobe. Nous avons fait tomber les masques et nous nous tenons nu·e·s devant vous. Regardez-nous. Regardez-nous. Regardez-nous. Iels scandent, maintenant, nu·e·s dans le soleil cru de juillet qui les expose sans filtre à nos regards, Regardez-nous regardez-nous regardez-nous et nul ne songerait à détourner les yeux devant la puissance de l'injonction. pg 131
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Ici, (...) les corps sont poilus : des poils longs et d'autres courts, des bruns frisés, des blonds fins, des blancs clairsemés, des noirs rêches, des poils sous les bras, sur les torses, au dessus du nombril, en toison sur les sexes. Et puis des peaux ridées et d'autres tendres, des camaïeux de beiges et de bruns, des cheveux courts, longs, rasés, tressés, des ventres maigres desquels ont voit les côtes saillir et des replets dont les bourrelets pendent par-dessus le pubis, des ventres en deux, trois parties, des fesses hautes et d'autres molles, des vulves de toutes formes, des pénis, des testicules, des seins énormes, des tétons minuscules perdus sur des torses immenses, des cicatrices sur la poitrine, sur les avant-bras, sur les ventres, des tailles hautes et des tailles basses. Je les trouve tous beaux, ces corps nus, exposés, vulnérables et forts en même temps. Je les envie de leur bravoure. De se montrer. pg 130
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En tout cas, toutes ces lectures, ça a été l'occasion de mesurer le fossé avec le monde dans lequel je vis. Même si, comme dirait maman, on n'a pas encore fini de se retrousser les manches pour une société égalitaire. C'est comme Nana, quand on y pense ! Moi je la vois libre, autonome, elle utilise son corps pour travailler, quelque part, elle gère à sa façon. Maman n'est pas d'accord avec ça. Elle dit que je comprendrai plus tard, que mon jeune âge me fait passer à côté d'une partie du roman. De toute façon, on est souvent en conflit, toutes les deux. Maman dit que faire passer sa carrière avant sa famille est un choix féministe, moi je trouve ça égoïste. Quitte à aller jusqu'au bout, autant ne pas faire d'enfants du tout. Elle dit que la prostitution, c'est la marchandisation du corps des femmes, moi j'ai le sentiment diffus que ça peut leur donner du pouvoir. Le problème, c'est que je ne trouve jamais les mots avec elle parce que ce que j'ai pour moi, c'est des intuitions, des émotions et ma mère est intraitable sur l'argumentation. Si je ne peux pas la convaincre, tant pis pour moi ! Elle finit par poser un baiser sur mon front et par me dire : Ça t'oblige à affûter ton idée. Parfois, j'aimerais bien qu'avec elle, tout ne soit pas une lutte. Mais bon. pg 36 et 37
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J'ai toujours aimé venir ici. J'ai le sentiment que quels que soient mes peines, mes doutes, mes nouveautés, ce petit bout de terre m'est tellement familier que rien au monde ne pourra me l'ôter.
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Ils ne se sont pas dit, mes parents, qu'aucun projet c'est chouette aussi ? Que traîner à la maison ça peut me faire du bien ? Que j'ai besoin de me reposer après une année éreintante et mon premier examen sérieux ? Qu'il faut savoir rêvasser parfois pour mieux affronter l'existence ? Ils ne se sont pas dit que je n'avais peut-être aucune idée de ce que j'avais envie de faire parce que je ne comprends plus mes potes, plus les règles, je n'ai pas les codes, je ne veux pas les codes, le lycée c'est dans deux mois et demi et je n'y survivrai jamais si je commence déjà à être décalée de tout le monde comme ça, et personne ne m'avait prévenue que tout changerait aussi vite et aussi radicalement et qu'il faudrait s'adapter, et est-ce que je vais jamais être dans le flow général ou comment ça se passe, et, et, et ?
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Video de Marie Boulier (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Boulier
Présenté par Carole Saturno.
De la BD pour les plus jeunes
Avec l'autrice de bande dessinée Karensac (Cendre et Hazel, BDkids) et les éditrice Catherine et Julie Staebler, Biscoto.
Pleins feux sur la création et la littérature jeunesse.
Rubriques journalières : " À Suivre…" avec Marie Boulier (L'enfant-tigre, Thierry Magnier). " Jour de marché " avec Camille Morandeau, éditions Les doigts qui rêvent
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