Vieil amoureux du théâtre, l'auteur "des chroniques martiennes" a basculé de l'autre côté de la barrière pour nous offrir quatre petits chefs-d’œuvre.
Quatre pièces en un acte. Pour toutes, le même décor : l'Irlande. Mais bien que l'on retrouve dans chacune de ces pièces les mêmes personnages, elles ont leur caractère propre, leur indépendance.
La clé du ressort dramatique tient dans ces seuls mots : "les irlandais inspirent mais n'expirent jamais : ils parlent".
Leur univers est fermé à quiconque ne veut pas admettre ces trois religions nationales : la religion du pub, la religion du cinéma, et la religion catholique.
Et si les irlandais peuvent rire ici et nous faire rire de ce qui devrait peut-être les faire pleurer c'est parce que l'humour bradburien est toujours au premier plan.
(quatrième de couverture de l'édition parue chez "Denoël" en 1965)
Au lever de rideau, la scène est plongée dans l'obscurité.
Elle sera éclairée progressivement selon les besoins de l'action. Mais pour l'instant, on entend seulement dans le lointain un homme siffler et chanter une rengaine irlandaise : "Sweet Molly Malone" fera aussi bien l'affaire qu'une autre.
La voix s'éloigne, revient, puis s'étouffe dans une sorte de halètement.
Tout s'explique lorsque apparaît un vieil homme qui, monté sur une bicyclette, pédale en faisant de dangereux écarts.
Il est exténué.
Arrivé au milieu du plateau, il tombe plutôt qu'il ne descend de sa sacrée bécane. Laissant son "cheval" couché à ses pieds, il enlève sa casquette et s'éponge le front, en hochant la tête.
(lever de rideau de l'édition parue chez "Denoël" en 1965)
Chronique de Nyx Pathfinder consacrée à "L'arbre d'Halloween" de Ray Bradbury