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Pierre Alien (Traducteur)
EAN : 9782266070379
303 pages
Pocket (30/11/-1)
3.63/5   73 notes
Résumé :
Ce roman cruel, élégant et violent, raconte l'histoire terrible et véridique d'un des nombreux petits Blancs vendus comme esclaves après la guerre de Sécession. C'est un récit brûlant, nourri par la haine, une haine née de tortures dues à l'ignorance - et d'autres tortures mûrement réfléchies. Jonathan (le grand-père de la narratrice) est battu, attaché, affamé. La vie, pour lui, n'est qu'une guerre contre un maître brutal et son fils, un enfant brillant, mais jalou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand souvenir de lecture , bouleversant. le récit du parcours douloureux, violent du grand-père de la narratrice, Jonathan. Une histoire terrible et véridique d'un des nombreux petits blancs vendus comme esclave après la guerre de Sécession... L'impression la plus forte de ce roman, ce sont les crimes qui retombent sur les générations futures.
"Jonathan- Oui, voilà quelqu'un qui n'avait pas de passé. Enfin libre, il affrontait un rêve de nihiliste poussé jusqu'au cauchemar: pas de racines, pas de famille, pas d'amis, personne pour l'accueillir, pas même une enfance qu'il puisse dire sienne-rien vers quoi retourner. Tel dieu lui-même, il devait construire un monde à partir de rien. (p.116)
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Ce livre tiré d'une histoire vraie est bouleversant. Il commence au début des années 1920.
C'est la vie d'un petit garçon vendu comme esclave à l'âge de quatre ans. Il entre dans une famille très pauvre qui le traitera guère mieux qu'un animal. Pourtant le fils aînè Georges essaie de se rapprocher de lui. Jonathan le hait et tente de le tuer. Il n'a qu'une idée, fuir pour retrouver son père qu'il croit parti vers l'ouest. Après sa fuite, à seize ans, il exercera divers métiers très dangereux jusqu'au jour où il va rencontrer les parents d'un ami décédé, ce qu va changer sa vie. Mais il n'oubliera jamais la famile qui l'a exploité et qu'il poursuit de sa haine.
La violence de son enfance aura des répercussions sur sa vie familiale et sur celle de ses enfants.
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Impressions nuancées suite à cette lecture.
J'ai bien sûr été touché par les souffrances endurées par cet "enfant loué" et ulcéré par les comportements cruels de sa "famille d'accueil" ainsi que par la passivité complice, à une exception près, du reste de la communauté.

L'exploitation d'enfants issus de familles très pauvres à cette époque n'était pas l'apanage des Etats Unis d'Amérique.
Ce phénomène à existé et perdure aujourd'hui encore partout où la misère est telle qu'une famille ne peut plus subvenir aux besoins vitaux de ses enfants. Elle se tourne alors vers cette opportunité factice qui consiste à confier un ou plusieurs de ses rejetons à une famille, ou à une entreprise, qui assurera gîte et couvert contres d'équivoques menus services.

Ces dramatiques extrémités sont-elles plus insoutenables quand elles sont vécues dans le pays se proclamant protecteur de toutes les libertés?
Certes non, mais elles bénéficient naturellement de cet insupportable effet loupe associé à tout ce qui survient outre-Atlantique; comme, par exemple, le sauvetage par les pompiers d'un chaton égaré dans les frondaisons d'un prunier dans une bourgade de l'Illinois qui tournera en boucle sur nos chaînes d'info alors que, dans le même temps, des centaines d'êtres humains périront de faims ou de violences aux quatre coins de la planète sans qu'il ne soit jugé utile d'en parler si ce n'est au moyen d'un bandeau texte aussi fugace que laconique au bas de l'écran.

Pour en revenir au roman de Joan Brady, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain, le récit fragmenté de la vie du personnage principal nous amène à ressentir avec beaucoup de réalisme l'Amérique du début du siècle.
Les dommages collatéraux de l'esclavage sur les descendants de ses victimes sont habillement suggérés. Suivant une tradition romanesque humaniste, l'auteur, à partir d'un drame et d'une souffrance personnelle étend sont propos à l'universel.

Quant à la forme, je reste toujours circonspect lorsqu'il s'agit d'en juger à partir d'une traduction mais précisons toutefois que la construction du récit peut parfois porter à confusion et que le style est souvent inégal d'un passage à l'autre.
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Une autre vision de la société US à la fin du 19ème siècle. Un beau complément à tous les livres que j'ai pu sur la situation des Américains de seconde zone (Natives, Noirs...). Un enfant est vendu par son père (?) et est élevé comme garçon à tout faire chez de pauvres gens du Kansas. Après plusieurs tentatives de fuites, il s'échappera vers 15 ans, mènera une vie errante dans les chemins de fer, découvrira l'amitié et, plus tard, deviendra pasteur et construira sa famille. Il restera hanté toute sa vie par sa condition d'esclave et n'aura de cesse de poursuivre le garçon de ses « patrons » qui l'aura martyrisé dans sa jeunesse. Sa vie, ses cauchemars vont à leur tour hanter ses enfants puis ses petits enfants. L'histoire est racontée par sa petite fille handicapée qui interroge son oncle, le fils du pasteur, puis réussit à décoder le journal intime de son grand père. Un livre dur, haletant où il y a à la fois la résilience, mais aussi ce qui reste en nous et ce que nous transmettons aux autres. Je repense, dans mon entourage, auprès d'une amie, un homme violent, qui a trop souffert de sa déportation et qui l'a à la fois transmis dans sa colère et transmis à ses enfants.
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Incroyable récit, tellement poignant ! le ton est assez blasé mais tient le lecteur en haleine. Il suit les pas de Jonathan Carrick, un enfant blanc vendu comme esclave à un sale type après la guerre de sécession. On y voit l'Amérique mieux que dans un western, ses villes qui se créent en quelques jours avec leurs trottoirs de bois et leurs saloons, avant pour certaines de devenir fantômes ou de retomber en poussière. La conquête de l'Ouest et le chemin de fer, les conditions de vie des paysans, des pasteurs et des cheminots se dessinent sous nos yeux. le récit pose cette question éternelle : ' comment échapper à son destin ? ' Comment échapper à son destin lorsque l' on part de rien si ce n'est de la violence insoutenable, quand on n'a strictement rien, peut-être même pas un nom. Comment offrir de l'amour à ceux que l'on aime lorsque l'on en n'a soi-même jamais reçu une once ? Comment montrer son amour quand jamais personne ne vous en a montré, ou de si étrange manière ? le livre ne répond pas à ces interrogations. Probablement largement autobiographique, l'auteur dont le grand-père blanc fut un esclave, dépeint une partie méconnue de l'histoire de l'esclavage et de l'Amérique.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les gens comme papa, les gens avec ce genre de passé, l'esclavage, la violence quelle qu'elle soit, ces gens ont d'habitude l'esprit aussi brutal que leur passé. Ils sont quasi muets, confus et lents, sauf pour les coups. C'est ça qui est étonnant chez papa. Comment un enragé comme lui a-t-il pu admettre un Dieu ?
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D'abord l'inertie commence à céder, il y a un léger frémissement de l'åme. Les Les choses montent lentement, puis un peu plus vite, de plus en plus vite. Tu entends ce battement? Il monte, il monte éperonné par une sorte de rythme intérieur, secret. Il y a aussi une gachette secrète, intérieure, au mécanisme souvent entrevu mais jamais jamais très bien compris: à un moment connu seulement des noyaux eux-mêmes, à ce moment précis-bang!- la pile atomique atteint un seuil critique. "Jonathan part pour l'Ouest", cria mon grand-père aux prairies qui l'entouraient, oú l'herbe ondulait lentement sous le vent comme elle faisait depuis des siècles.
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Ce qui me fascine, c'est l'indifférence absolue de l'univers, a dit Atlas dans mon micro. On se promène avec l'impression d'avoir quelque chose de spécial – tu vois ce que je veux dire – de plus précieux, pour la nature, que le reste de la création. Les chiens ont probablement le même sentiment. Les insectes aussi. Même les virus, ils ont des sentiments. Alors donc, voilà qu'on se bat contre un virus – la grippe, par exemple, ou pire encore – et le fait est que la nature n'a rien à foutre de qui va gagner. Toi ou le virus : elle observe mais n'accorde aucun avantage. Elle est parfaitement impartiale. Ça rend les gens fous de rage – surtout les malades.
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ON DEMANDE - Garçon , âgé de six à huit. Bon foyer jusqu'à vingt et un ans. Paiement de vingt dollars à débattre. S'adresser au Magasin Général & Bureau de B. Wikin à 15 h ce samedi après-midi.
Un esclave noir était hors de question ; la guerre de Sécession était finie. En plus, les esclaves noirs avaient coûté très cher - mille dollars rien que pour une petite fille. Mais toutes les guerres laissent des soldats morts, de pauvres veuves et des enfants affamés; les guerres laissent aussi souvent des soldats sans travail, incapables de nourrir leurs enfants, et en ce temps-là, incapables de ne pas en engendrer d'autres Le résultat, après la guerre de Sécession, fut une moisson de gosses dont personne ne voulait.
Un paysan pouvait en choisir un, pas cher, un garçon en plus, du moment qu'il n'était pas noir. Des tas de gens le faisaient. On appelait ça a se gager. Alvah ne pensait pas vraiment pouvoir trouver un garçon pour vingt dollars. Il comptait plutôt sur trente - avec une selle par-dessus le marché, probablement, quand (et si, bien sûr) le gosse atteindrait ses vingt et un ans.
"Mais on peut s'arranger, dit Benbow en se frottant les mains. On peut toujours s'arranger. "
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Il n'avait pas de lit à lui, dit Atlas. Il dormait sur la terre battue comme le cochon. Il n'avait pas de vêtements à lui. Pas de mère. Pas de père. Pas de frères ni de sœurs. Rien à lui. Il avait des plaies à vif sur ses jambes. Il n'avait pas de chaussures. Il n'était même pas sûr d'avoir son propre nom.
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