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EAN : 9782207304471
282 pages
Denoël (01/10/1987)
4.03/5   33 notes
Résumé :
Dans un Paris en partie vitrifié par un récent conflit nucléaire, la crise énergétique fait rage. Pour remédier à la pénurie, un groupe de savants a imaginé de convertir l'âme des morts en électricité. Désormais, les kilowatts sortent tout droit des cimetières ! L'énergie-fantôme, c'est la mort mise au service de l'électroménager, c'est l'au-delà commandé par un interrupteur, le fleuve des morts qui court sur le filament d'une ampoule électrique, le carburant d'outr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un Bussolo fort sympathique, écrit en 1987 et paru dans la collection "Présence du Futur".

L'auteur y bâtit un monde post-apocalyptique complétement dingue mais cohérent. On peut y projeter plusieurs interprétations (psychologiques ou anthropologiques) à l'échelle collective ou individuelle.

J'ai particulièrement apprécié la première moitié du roman, dans laquelle Brussolo déploie un style mélancolique, tout en soignant la description de ses protagonistes principaux (un père et sa fille), une veine qui évoque celle de "Mange Monde".

Dommage qu'il ne la tienne pas jusqu'au bout et retombe dans le dernier tiers dans une construction plus habituelle qui met l'accent sur ses visions folles. Dommage, finalement, que cette construction hésite entre développement des personnages et développement de l'univers.

J'ai néanmoins passé un très bon moment avec ce roman à ranger dans le haut du panier brussolien.

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Le lecteur est en terrain connu avec ce livre qui reprend certaines idées démentielles esquissées précédemment chez l'auteur. On peut considérer ce roman comme un « best of ». Car un Brussolo publié dans la prestigieuse collection « Présence du futur » chez Denoël, c'est plus de pages donc plus de folie et de démesure qu'au Fleuve noir. L'auteur a divisé son roman en deux parties : l'une se déroulant à la surface de la Terre et l'autre dans l'Abri.

La première partie décrit un Paris vitrifié et abandonné suite à un conflit nucléaire. Pour faire face à la pénurie énergétique, des savants ont imaginé de convertir l'âme des morts en électricité. On suit Georges un médium-dépanneur doué pour guérir les téléviseurs et autres réfrigérateurs avec ses mains. Il doit éviter de croiser les prêtres intégristes et les anciens dépanneurs d'électroménager au chômage devenus des vandales qui combattent l'énergie impie en massacrant les utilisateurs. Des capteurs d'énergie quadrillent la ville. Ils enregistrent les émanations énergétiques libérées par les accidents. L'aura des objets détruits et l'esprit des êtres humains morts sont stockés dans des cassettes d'énergie qui équipent tous les appartements encore habités. Mais, il n'y pas assez d'accidents, pas assez de morts donc pas assez d'énergie. C'est là qu'interviennent les Destroyers comme Sarah, la fille de Georges. Leur mission est de piéger les appartements en l'absence des occupants pour provoquer des accidents mortels. Cependant, ils doivent faire face à la résistance des objets qui défendent les lieux en envoyant des mauvaises vibrations poussant certains Destroyers au suicide. Toutes les idées sont bonnes pour produire plus d'énergie. le musée du Louvre possède des oeuvres d'art au potentiel énergétique considérable. Déchirer « La Joconde » devant des capteurs permettrait d'éclairer Paris pendant plusieurs années. Fracasser « La Victoire de Samothrace » ou « La Vénus de Milo » produirait autant de mégawatts qu'une centrale atomique…

Dans la deuxième partie Georges et Sarah échouent dans l'Abri. Les services de l'In-migration encouragent les habitants à s'enterrer pour leur sécurité. Près de 40000 personnes ont rejoint ce « Paradis » pour… 10000 places ! L'escalier d'accès particulièrement vicieux de l'Abri, la « plaine de transit » avec ses candidats entassés dans l'attente de places libres dans la zone d'habitation, ses tribus (certains fuyant la promiscuité vivent sur des échasses ou suspendus au plafond comme des chauves-souris, des chasseurs régulent la population…) dépassent l'entendement. Mais, l'âme des morts véhiculée par l'électricité dans la zone d'habitation prend possession des heureux élus. La mémoire des défunts en tant qu'humain puis objet transforme les possédés en fous se prenant pour des cafetières et autres machines à coudre voire des oeuvres d'art… On retrouve ici les obsessions favorites de l'auteur : claustrophobie, enfermement, aliénation, dégénérescence, etc.

Les idées "hénaurmes" plus ou moins utiles au déroulement du récit, parfois hors-sujets mais toujours étonnantes se succèdent (les tortues grenades, les patineurs-vitriers, les boules de cristal fabriquées par des huîtres géantes, etc.). Certains détails à priori anodins prennent une proportion considérable sous la plume de l'auteur qui disserte (avec talent) sur plusieurs pages… au risque de s'éparpiller. A vouloir trop en faire, il n'évite pas certaines redondances et un léger manque de cohésion. Rien de grave cependant. Il y a là matière à une demi-douzaine de romans.
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Dans ce superbe roman d'anticipation, l'auteur nous fait découvrir un Paris futuriste dans lequel l'humanité a enfin résolu le problème énergétique après une guerre nucléaire en utilisant l'énergie des fantômes et des âmes ! Ces derniers deviennent le carburant d'outre tombeau service de l'électroménager.
Alors pour un lieu chargé d'histoire comme le musée du Louvre, le danger est imminent car il faut évacuer les chefs d'oeuvres artistiques au risque de les voir transformer en énergie-fantôme et perdre pour ainsi dire l'histoire de l'humanité a travers son art.
Un roman de science-fiction très sympa qui se lit assez rapidement et qui nous fait découvrir un nouveau monde futuriste imaginé par l'un des maîtres de la SF française.
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Dans "Soleil vert" les morts devenaient source de nourriture , Brussolo en fait une source d'énergie ! Voilà une piste de réflexion diablement intéressante pour les technocrates d'EDF . du coup , l'électricien se doit de devenir médium ... c'est la logique de Brussolo.
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On se lasse vite de l'histoire malgré de bonnes pistes inventives.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Georges observe son reflet dans la vitre ternie de la fenêtre. L'image transparente, sans épaisseur, a quelque chose de fantomatique. Le visage raviné, auréolé de cheveux blancs, paraît momifié au creux d'une crinière de lion albinos.
Georges Sarella passe une main gantée sur ses joues.
Les poils argentés d'une barbe de trois jours crissent sur le coton immaculé.
Plus bas il y a le cou sillonné de tendons, accordéon de peau flétrie.
"Vieillard", murmure doucement Georges en reculant dans la pénombre de l'appartement abandonné.
Des hommes en colère courent dans la rue......
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Tu imagines ce qu'on doit ressentir lorsqu'on se réveille dans la carcasse d'un fer à repasser ? Tu parles d'une résurrection ! D'abord il faut accepter le fait d'être mort, privé d'enveloppe charnelle, ensuite se résoudre à la perspective d'errer à jamais d'un appareil utilitaire à un autre. Aucune âme ne peut admettre cela. Hanter un château, soit mais une cuisine !
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- Toi et tes collections ! Tu sais ce qu'en pensent les psychanalystes ? Toute accumulation est une forme de rétention anale !
Georges hausse les épaules. "Si c'est vrai, alors j'ai fait de la constipation un art véritable."
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Les réparateurs hérétiques feront de vous les complices du démon ! Mieux vaut vivre sans électricité que dans le péché !
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Comme partout ailleurs les façades blanchies par les fulgurations thermiques s’effritent telle la craie mouillée. Les visages des statues s’envolent dans les bourrasques, en fine poudre cendreuse, condamnant les dieux et les hommes célèbres à l’anonymat. Les fresques et les détails architecturaux eux-mêmes s’estompent. Les carreaux des fenêtres, en fondant, se sont changés en stalactites de verre.
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Videos de Serge Brussolo (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Brussolo
ATG#94 : le Retour de Brussolo
Serge Brussolo fut l’un des premiers invités de l’ATG ! Pratiquement 7 ans plus tard, Serge écrit toujours d’excellents romans mais c’est pour une plongée dans un passé plus lointain qu’il est de retour : la Rome antique !
Misteur D, encadré par L.U.D.M.I. et Lord Ton Père, ont écouté religieusement le professeur Serge Brussolo qui nous a emporter vers les rives du Tibre.
J’espère que vous serez aussi passionnés que nous le fûmes et merci encore à Serge pour ce moment de pur bonheur !
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