Point de Montalbano et son équipe, ici, mais Arianna et son Giulio...et ses gigolos.
Arianna et Giulio ont trouvé un arrangement pour vivre heureux et épanouis malgré l'impuissance de Giulio.: Un joli garçon pour Arianna le jeudi, et pas plus de deux fois le même! Mais mais mais, il va y avoir un os nommé Mario! le bougre de frais dépucelé s'accroche comme une moule à un rocher. C'est un enfant qui découvre ou croit découvrir l'amour. Aïe! le mélange Mario-Arianna risque de donner un explosif instable et dangereux...
Arianna est encore, elle aussi, une enfant avec un lourd passé en italiques.
Un passé rempli d'ombres sordides et terribles.
Arianna va transgresser les règles établies entre elle et son mari. re-Aïe!
Un noir prenant, que nous offre-là le maître Camilleri. Une histoire limpide et tragique, dont le dénouement est un peu subodoré tout de même.
Un bon Camilleri, cependant!
Commenter  J’apprécie         720
Arianna et Giulio filent le parfait amour. Mais Arianna est jeune, jolie, impétueuse et Giulio est vieux et impuissant. Qu'à cela ne tienne ! Giulio est aussi très riche et il peut payer des gigolos à son épouse adorée. Sr une plage italienne, le mafieux local se charge de présenter des étalons au couple qui choisit le mâle du jour. Arianna consomme, Giulio paye et regarde. Un homme ne doit servir que deux fois, pour ne pas risquer la routine ou, pire, un attachement affectif. Ainsi va la vie pour la belle Arianna et son voyeur de mari. Jusqu'au jour où madame jette son dévolu sur Mario, un adolescent qui refuse les règles. Il veut revoir sa dulcinée, seule, et il est prêt à toutes les hardiesses pour arriver à ses fins.
Une pauvre petite fille un brin sadique devenue riche grâce à son corps, ce même corps dont certains ont abusé dans son enfance, et son mari, un brin pervers, qui cède à ses caprices, voilà le couple que nous présente Camilleri qui délaisse pour un temps son commissaire Montalbano. L'ambiance est malsaine, dérangeante, le drame est latent mais trop attendu pour vraiment surprendre et le tout baigne dans un pseudo érotisme qui ne fera fantasmer que les vieillards lubriques. Bref, ce roman a l'avantage d'être bref et c'est à peu près sa seule qualité.
Commenter  J’apprécie         280
Toi, toi mon toit,
Toi, toi mon Toutamoi...
Le Toutamoi d'Arianna est sous les toits,
Le Toutamoi d'Arianna est en son soi,
Le Toutamoi d'Arianna n'est pas pour toi,
Et si tu ne me crois pas, Stefania te le rappellera !
Belle Arianna, fière Arianna, si fragile Arianna...
J'ai aimé ce Toutamoi pour ce beau portrait de femme brisée, mal barrée avant d'avoir démarré dans la vie. Ce parcours fragilisé, abandonné, qui joue son va-tout (et après tout, que reste t-il à perdre ?) sans illusion, capable de transformer autant de rencontres heureuses et bienveillantes en inévitables faillites d'une névrose qui finalement s'ignore si peu.
Quand on souffre, plaire est rassurant, sécurisant. Envoûtant, euphorisant. Un temps. Mais ne repousse que temporairement les réalités de la vraie vie. Les marques trop lourdes du passé.
J'aurais aimé une ambiance "noir" plus marquée, une fin moins attendue, une traduction parfois plus inspirée... Mais tout le reste fonctionne plutôt bien et l'atmosphère est délicieuse...
Première lecture d'Andrea Camilleri qui en appelle d'autres !
Commenter  J’apprécie         200
Cela faisait un moment que je voulais lire cet auteur de polar et jusqu'à présent, je n'en avais pas eu l'occasion. C'est fait, grâce à Babelio et aux éditions Métailié que je remercie de m'avoir fait découvrir cet auteur. Et quelle découverte. J'ai hâte de lire un de ses romans policiers pour voir ce qu'il en est dans le cadre d'une enquête criminelle...
Car dans ce roman-ci, pas d'enquête, ni d'enquêteur , même si la mort rôde; elle est omniprésente, de même que le sexe. Mort et sexe, cocktail classique mais le mélange est mené ici avec maestria par Camilleri qui suggère plus qu'il ne décrit, distille goutte à goutte plus qu'il ne relate et c'est cela qui crée le malaise, l'angoisse.
La situation de départ : ces rencontres sexuelles sans lendemain, même si cadrées, même si protégées le plus possible ne peuvent que dérailler. Et on attend le déraillement...Et lorsqu'il arrive, il m'a surprise par sa conclusion.
Et c'est cela que j'ai apprécié; je m'attendais à une fin classique, du genre la femme et l'amant complotant contre le mari mais non.
J'aurais dû m'en douter car le récit de Camilleri, tout du long n'était pas conventionnel : son protagoniste principal, Arianna, ne l'est pas du tout. Décrit comme une femme-enfant, elle est plutôt une enfant-femme, fillette dans un corps de femme, avec ses rituels d'éveil, ses jeux de poupées, sa cruauté enfantine. le plaisir de mouiller ses draps qu'elle évoque est révélateur : elle correspond parfaitement à ce que racontent les enfants frappés d'énurésie. La réticence à se lever, le plaisir de se répandre, la chaleur dégagée...Ce personnage m'a fascinée et au fil des pages, on découvre un pan nouveau de sa personnalité bien plus complexe, bien plus névrosée qu'il n'y parait au départ. Plongée extraordinaire dans une psyché complètement éclatée. Je l'ai crue, dans les premiers chapitres, victime des hommes et peu à peu, au gré des souvenirs qu'elle égrène, qu'elle laisse filtrer, on s'aperçoit que ce n'est pas la seule réalité.
Et tout ça en 138p. Comme quoi, ce n'est pas la quantité de pages qui permet d'installer une atmosphère ou de produire un récit efficace. Cependant, je dois avouer que je suis un peu restée sur ma faim. Quand j'ai fini le roman, je me suis dit : "C'est tout?". J'ai appris des choses mais bien des éléments restent mystérieux et en suspens. C'est probablement ce sentiment qui me donne envie de me replonger dans cette atmosphère, dans d'autres romans du même auteur...
En bref, une très bonne découverte de l'oeuvre de l'auteur et un début, je pense.
Commenter  J’apprécie         50
Elle roule un moment puis, d’un coup, freine.
À côté du conteneur, par terre, elle a entrevu quelque chose.
Mais elle n’en est pas sûre. Elle se retourne pour regarder, mais d’où elle est, elle n’arrive pas à voir.
Dieu, si c’était vrai, quel coup de chance ce serait !
La seule chose à faire c’est de revenir en arrière pour vérifier. Elle fait demi-tour, avance tout doucement.
Puis, de sa gorge jaillit un petit cri de joie.
Elle avait vu juste !
Elle s’arrête, descend, ouvre le coffre, traverse la petite route, va au conteneur, prend à terre le crâne blanchi d’un gros animal, certainement une vache, revient, l’enveloppe dans un vieux plaid, le dépose précautionneusement dans le coffre, referme, repart.
Elle est si contente qu’elle en vient à chanter le seul air qu’elle connaît.
Le ciel s'était couvert de nuages grisâtres et les premières gouttes avaient commencé à tomber.
- Grand-mère, pourquoi on ne s'abrite pas ?
- Ne t'inquiète pas, d'ici peu il ne va plus pleuvoir, le soleil va revenir et nous sécher. C'est une pluie idiote.
(...)
- Pourquoi idiote ?
- Idiote parce qu'elle n'aboutit à rien, elle mouille à peine la face de la terre, mais si peu que la terre n'en ressent aucune fraîcheur. Pire, elle lui est désagréable, parce qu'elle la provoque, et puis non seulement elle ne fait rien de bon, mais en plus elle lui fait venir une grande envie d'eau bonne sans réussir à la satisfaire.
Bref, l'eau bonne apporte le printemps.
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy.
Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir.
Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins.
Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux !
Facebook : https://www.facebook.com/Telerama
Instagram : https://www.instagram.com/telerama
Twitter : https://twitter.com/Telerama
+ Lire la suite