“Il était perdu. Mais tant mieux. S'il ne savait pas où il était, personne d'autre ne le saurait.”
Voici le point de départ de mon roman préféré d'
Arto Paasilinna.
Celui qui est perdu, c'est un gangster en cavale. Et le voilà au milieu de la taïga lapone.
Comme dans tous les romans du grand Paasilinna, la Nature est un personnage à part entière, avec lequel les humains doivent composer (parfois d'étrange façon, comme lorsqu'on découvre le pourquoi du titre).
Ce qui fait à mes yeux le charme particulier de ce roman-ci, c'est la galerie de ses personnages, qui vont hiverner dans une maison perdue au Nord de tout.
Le gangster est d'abord rejoint par un militaire alcoolique. Puis arrive une dame skolte nonagénaire, accompagnée de son chat et fuyant le placement en maison de retraite. Elle va aussitôt prendre les choses en main, estimant dans sa grande sagesse qu'il faut une femme pour s'occuper de ces hommes. Mais elle est absolument enchantée lorsqu'arrivent de la ville les prostituées que le gangster a fait venir, et qui vont elles aussi l'adopter comme une sorte de grand-mère universelle.
Et voici comment on constitue une famille, déjantée certes, mais pleine de chaleur humaine, dans la nuit de l'hiver lapon.
Ce roman dégèlerait les coeurs les plus polaires.
Belle traduction pleine d'humour d'
Anne Colin du Terrail.
LC thématique d'octobre 2021 : ''Cap au Nord !''
Challenge ABC