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Anne Colin du Terrail (Traducteur)
EAN : 9782070401109
216 pages
Gallimard (13/09/1996)
4.02/5   487 notes
Résumé :
Petit malfrat sans envergure, Rafael Juntunen se retrouve à la tête d'une véritable fortune en lingots d'or à la suite d'un hold-up dont il sort indemne mais pas ses deux camarades du crime. Pour eux la prison, pour lui la liberté. Et il ne s'inquiète pas trop Rafael, il profite de sa toute récente fortune, astucieusement cachée sous un tas de fumier, à l'abri des murs de sa ferme en Vehmersalmi. Mais il semble qu'il y ait une justice même chez les gangsters. Ses de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime me plonger dans l'univers loufoque et déjanté de Paasilinna.

Aujourd'hui, je vais vous parler de « La Forêt des renards pendus » que je viens de terminer. Dans ce roman, on fait la connaissance de Rafaël Juntunen, personnage pas vraiment recommandable, voyez donc : Il a volé des lingots d'or, fait enfermer ses deux complices et s'est enfui au fin fond de la Laponie pour préserver sa tranquillité et son magot. Il y rencontre Remes, un ex-major de l'armée, qui va devenir son majordome. Ne manque plus qu'une présence féminine, ne serais ce que pour assurer l'intendance. Et voici Naska, alerte nonagénaire qui a réussi à échapper aux services sociaux qui voulaient la mettre dans une maison de retraite.
Les trois compères vont s'entendre comme larrons en foire sous l'oeil malicieux d'un petit renard surnommé « Cinq cents balles ».
J'ai souvent eu le sourire aux lèvres en lisant « La forêt des renards pendus ». C''est truculent, jubilatoire, amoral…
J'ai adoré.


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Lecture jubilatoire! Mon plaisir s'est accru au fil de la lecture, séduite à la fois par la subtile ironie de la plume, la loufoquerie des situations et l'amitié improbable qui se noue entre les différents protagonistes: un gangster en cavale, un major alcoolique en congé sabbatique de son armée, le plus vieille skôlte (ethnie lapone) du monde (90 ans), deux prostituées et un agent de police lapon. Tous se retrouvent dans un refuge au coeur de la Laponie en plein hiver, dans le Forêt des Renards pendus, en période soviétique et avec la Guerre Froide en arrière-plan.
La Finlande s'est débarrassée du joug suédois quelques décennies plus tôt, ce qui pour la vieille skolte n'est pas si loin, elle qui a vécu trop de guerres pour se souvenir de toutes, sans parler du déplacement forcé de son peuple à l'orée de l'indépendance. L'échiquier géo-politique des années 80 se dessine subrepticement en toile de fond, on devine les tensions.

Si les moeurs du gangster Rafael Juntunen et du sergent major Remes sont clairement discutables, on ne peut que s'attacher à eux, comme à la vieille Naska que le bureau d'aide sociale vient débusquer chez elle afin de l'amener de force à l'hospice: un passage lourd d'émotion pour ma part, heureusement vite apaisé quand elle rencontre nos deux compères. S'ensuit une relation emplie de tendresse et d'affection à prendre tout simplement telle quelle, comme un cadeau.
J'avais déjà lu quelques romans de Paasilinna il y a une dizaine d'années, dont celui-ci, je savais à quoi m'attendre, mais la joie de la lecture est revenue intacte.
On est loin de ces romans scandinaves soit-disant humoristiques aux titres à rallonge, celui-ci est tellement plus subtil, ses personnages tellement plus attachants!
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Enchantées à plusieurs reprises par l'univers déjanté et farfelu d'Arto Paasilinna, incitée par le challenge solidaire 2022 qui met en lumière cet auteur j'ai choisi de découvrir la Forêt des renards pendus..
Que vous dire? Certes la patte de l'auteur est bien là , les situations cocasses à la limite de l'absurde aussi mais j'ai eu une impression de déjà vu. Seule la présence de Naska Mosnikoff, la vieille Skolte nonagénaire m'a permis d'aller au bout de cette lecture , un personnage haut en couleurs remarquablement bien croqué. Les portraits des autres protagonistes relèvent plus à mes yeux de la caricature à chacun son ressenti bien sûr.



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“Il était perdu. Mais tant mieux. S'il ne savait pas où il était, personne d'autre ne le saurait.”
Voici le point de départ de mon roman préféré d'Arto Paasilinna.
Celui qui est perdu, c'est un gangster en cavale. Et le voilà au milieu de la taïga lapone.
Comme dans tous les romans du grand Paasilinna, la Nature est un personnage à part entière, avec lequel les humains doivent composer (parfois d'étrange façon, comme lorsqu'on découvre le pourquoi du titre).
Ce qui fait à mes yeux le charme particulier de ce roman-ci, c'est la galerie de ses personnages, qui vont hiverner dans une maison perdue au Nord de tout.
Le gangster est d'abord rejoint par un militaire alcoolique. Puis arrive une dame skolte nonagénaire, accompagnée de son chat et fuyant le placement en maison de retraite. Elle va aussitôt prendre les choses en main, estimant dans sa grande sagesse qu'il faut une femme pour s'occuper de ces hommes. Mais elle est absolument enchantée lorsqu'arrivent de la ville les prostituées que le gangster a fait venir, et qui vont elles aussi l'adopter comme une sorte de grand-mère universelle.
Et voici comment on constitue une famille, déjantée certes, mais pleine de chaleur humaine, dans la nuit de l'hiver lapon.
Ce roman dégèlerait les coeurs les plus polaires.
Belle traduction pleine d'humour d'Anne Colin du Terrail.
LC thématique d'octobre 2021 : ''Cap au Nord !''
Challenge ABC
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Un malfrat en fuite avec 36 kg d'or, un militaire alcoolique, une Lapone presque centenaire, deux prostituées, un policier pas très futé, un tueur récidiviste et un renard malicieux : voilà l'inventaire à la Prévert des personnages qui vont se croiser dans "La forêt des renards pendus" que nous propose Arto Paasilinna.

C'est grâce au challenge Solidaire que je découvre cet auteur finlandais. Et quel délice !

Je ne savais pas très bien ce que j'allais découvrir en entamant l'histoire de Rafael Juntunen, malfrat de profession, qui fuit sa vie bien tranquille pour se retrouver dans la forêt afin de ne pas avoir à partager le butin d'un vol avec ses deux complices qu'il a laissés purger une peine de prison à sa place. le hasard met sur sa route un militaire en pleine déroute personnelle et professionnelle, qui va se transformer en chercheur d'or, puis une Lapone de 96 ans qui refuse d'être enfermée dans une maison de retraite. Tout ce petit monde va vivre un hiver et une cohabitation finalement bien réjouissants et un peu mouvementés dans une cabane de bûcherons, sous le regard amusé d'un renard surnommés « cinq cents balles ».

Le ton est léger, presque badin. À chaque chapitre on se demande ce que l'auteur va encore inventer comme (mes)aventures pour ces personnages finalement très attachants. L'humour est fin et omniprésent. La plume de Paasilinna est inventive et se double d'une satire de la société, notamment lorsqu'il s'agit de la manière dont elle traite les personnes âgées. La fête d'anniversaire de la vieille Lapone est un moment savoureux.

En cette fin d'été voilà une lecture bien rafraîchissante qui est une incitation à lire les autres romans de cet auteur.

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
" Et comment comptes-tu t'arranger ici ?" demanda le major Remes. En homme pratique, il voyait que le conservateur adjoint Asikainen était incapable de se débrouiller longtemps dans ces terres à lichen. "C'est bien le problème...j'avais pensé engager un vieux Lapon quelconque, comme guide. Il doit bien y en avoir, par ici ? Il pourrait attraper du gibier, et il faudrait construire un genre de tipi. J'ai de l'argent, maintenant que ma tante est morte. J'ai entendu dire qu'ici, dans le Nord, il y avait beaucoup de chômeurs qui cherchaient du travail."
Le major Remes se dit que le pauvre garçon était parti bien à la légère étudier les lichens en Laponie.
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Dans la journée, Naska et Jermakki parcoururent trente bons kilomètres. Le pas de la vieille Skolte s’était fait court. En moyenne, elle avançait de cinquante-cinq centimètres par enjambée. Ce jour-là, la vieille fit plus d’un demi-million de pas. Et le chat ! la foulée de Jermakki faisait aux plus dix centimètres, la pauvre bête du faire plus de trois millions de pas… et comme les chats ont deux fois plus de pieds que les Skolts, le matou fatigué dut poser la patte six millions de fois. Pas étonnant qu’il n’eut pas envie de ronronner. Mais in ne voyait toujours pas Sevettijärvi à l’horizon.
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- Ici, dans le Nord, il y a aussi un autre danger. Quand l'atmosphère est trop polluée, la chaleur du soleil augmente. Ce sont les fumées qui réchauffent l'air exposé au rayonnement solaire. Du coup, les calottes glaciaires fondent et alimentent les mers. Si le Groenland fond, la surface de l'océan Atlantique montera de trois mètres, et si l'Antarctique fond, le Pacifique montera de six mètres. Cela fait quatre mètres cinquante d'inondations en moyenne pour toutes les mers du globe. Imagine le résultat.
- Les quais vont rester sous l'eau, constata le major. Il faudra allouer une plus grosse part du budget de l'armée à la marine. Les forces terrestres vont être réduites à la portion congrue.
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« Des Américains, des Allemands, des Norvégiens ou des Italiens se trouveront peut-être prisonniers derrière ces murs, ou alors des Russes, des Kirhizes, des Toungouzes… Il y a bien des possibilités. On pourra enfermer ici des déserteurs ou des prisonniers de guerre. Là, derrière l’écurie, on exécutera les traîtres. La cour martiale siègera dans le petit bout de la cabane et empilera les condamnations à mort. Ou peut-être qu’on fourrera ici des maraudeurs, des pillards, des mutilés volontaires, ou des fous. Quand les combats sont longs, sanglants et pénibles, le nombre de fous augmente. Dans les guerres sans merci, on peut avoir l’équivalent d’une section de malades mentaux par bataillon. Il pourrait même y en avoir plus, mais les plus conglés se font généralement tuer. »
Avec son crayon de charpentier, le major esquissait fiévreusement des cartes sur le flanc blanc du rondin.
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[...] Ce qui semblait le plus étrange était qu'elle était accompagnée d'un chat.
D'habitude, les gens ne voyagent pas avec des animaux domestiques, pas même les Skolts, sans doute. La femme se rappelait bien avoir entendu parler d'un homme qui s'était baladé à travers tout le pays en compagnie d'un lièvre, mais cette fois, il s'agissait bien d'autre chose.
« Un lièvre, ça peut encore se comprendre, mais un chat ! »
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Le meunier hurlant
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