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Cécile Chabaud signe ici son premier roman.
Elle a choisi, par le biais de la biographie romancée, de nous raconter quelques moments fondateurs de la vie et de la carrière de Marguerite Eymery.

Connue sous le nom de « Rachilde », nous découvrons les chemins empruntés par cette jeune femme qui se déclarait androgyne et anti-féministe comme l'entendaient certaines femmes de l'époque.

Une enfance plus que perturbée entre un père qui rêvait d'un fils et une mère qui terminera folle, un grand-père adepte du spirite Allan Kardec, des visions et la lecture de Sade, l'admiration pour Hugo, tout cela allait forger une personnalité particulière en recherche d'elle-même.

La montée à Paris, l'amitié de Jean Lorrain, les rencontres d'artistes, de journalistes, les amours platoniques voire destructrices (Catulle-Mendès), la relation passionnelle dans l'amitié avec Maurice Barrès puis la rencontre avec Alfred Vallette et l'éclosion de la femme.
Rachilde existera dans la place qu'elle occupera plus tard au Mercure de France (revue puis maison d'éditions refondées par Alfred Valette).

Tout un monde de la fin du XIXè défile, les salons, les excès, les cafés où se reunissent hydropathes et décadents, la difficulté d'être femme dans le monde littéraire, etc…
Jugements, interdictions entroureront la publication du livre le plus connu de Rachilde : « Monsieur Vénus ».
Il est scandaleux pour l'époque de traiter d'un tel sujet où les valeurs masculines et féminines sont interverties.
Une envie de domination par l'écriture la malmène jusqu'à la jalousie.
Les propos tenus sur Zola ne la grandissent pas.

Une femme tourmentée, une auteure oubliée comme elle le pressent dans cette irréelle lettre à Colette.
Tout à fait personnel, je n'aime pas la comparaison entre les deux femmes.
D'ailleurs en 1930, il y aura brouille entre les deux, Rachilde défendant Willy, ce qui choquera Colette avant une réconciliation distante. (Cfr biographie de Colette par Claude Pichois).

Biographie romancée et cet adjectif est important.
Ce livre écrit dans un style clair, aéré, permet de découvrir une personnalité oubliée, de parcourir une époque.
À chacun de faire quelques recherches pour en savoir plus sur Rachilde et les autres noms cités, tout n'est pas aussi limpide que dans ce livre.

Merci à Babelio et aux Éditions Écriture pour cette lecture.
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Belle trouvaille que ce livre chiné au vide-bibliothèque de Babelio.
L'auteur réussit parfaitement à nous faire revivre par ses mots, son vocabulaire et les faits qu'elle rapporte, la fin du XIXème siècle et les cercles littéraires de ce temps-là. Alfred Valette, fondateur de la maison d'édition Mercure de France, créera cette maison pour sa femme, Rachilde.
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J'ai beaucoup aimé le début du roman, qui nous parle de Marguerite, jeune fille délaissée par sa mère, en mal de sorties mondaines et son père, qui voulait un garçon, dans le Périgord de la fin du XIXe siècle. La plongée dans cette atmosphère était intéressante et délicieusement désuète. Mais Marguerite, sous l'effet d'une séance de spiritisme qui ne m'a pas du tout convaincue, devient Rachilde et veut faire carrière comme "homme de lettres". le lecteur est alors baigné dans ce Paris littéraire, souvent dépravé et misogyne. Au contact de quelques grandes figures de l'époque, Rachilde cette femme qui dit haïr les hommes ne vit la plupart du temps qu'à travers eux. Mais j'ai trouvé que le récit devenait ennuyeux et ne s'apparentait plus qu'à l'énoncé des connaissances de l'auteur au sujet de cette période. La question du genre, sujet très à la mode aujourd'hui, trouve un écho, un prétexte ?, dans cette société décadente de l'époque. Emballée au début de ma lecture, je n'ai donc pas été convaincue par la suite, dommage. Quelques grossières fautes d'orthographe, d'accords grammaticaux essentiellement, m'ont par ailleurs choquée de la part d'un professeur de lettres.
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Rachilde, homme de lettres : c'est ainsi que Marguerite Eymery, d'origine périgourdine voulut être connue et reconnue. Rachilde, parce qu'elle se pensait habitée par un gentilhomme suédois du 16ème siècle, rencontrée au cours d'une soirée de tables tournantes et homme de lettres parce qu'elle refusait sa féminité, s'habillant comme un homme, bénéficiant, comme la grande Sarah Bernhardt d'un permis officiel de circuler en travesti, et dans la recherche de pouvoir dans le monde et en particulier dans celui des lettres. Une forte personnalité donc, nourrie de lectures fantastiques, et érotiques, et personnalité forgée précocement entre un père autoritaire et une mère absente qui finira ses jours en asile psychiatrique, Elle quitte rapidement sa famille pour se retrouver à Paris où son talent littéraire est rapidement reconnu. Il est vrai que le caractère scandaleux de ses premiers ouvrages et en particulier de « Monsieur Venus «, rapidement censuré et interdit contribua à ce succès. Sa réputation d'écrivain fut ensuite entretenue par une soixantaine de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre dont l'intérêt tenait aussi bien aux sujets scabreux et à une vie publique libérée qu'à la qualité littéraire. On comprend que cette existence où elle connut de près tout le milieu littéraire parisien très dynamique et hétéroclite, sur une longue période (née en 1860, elle mourut en 1956) ait pu inspirer une auteure contemporaine.
La vie elle-même de Rachilde est un roman, et c'est l'occasion de rencontrer de nombreux contemporains :Alfred Jarry, Catulle Mendès dont elle fut très amoureuse, Jean Lorrain qui l'accompagna longtemps, Marcel Schwob ,Barrès que l'on s'étonne de voir préfacer une réédition de « Monsieur » Venus, Paul Léautaud bien sûr au Mercure de France, Paul Valery, Mallarmé…sans oublier quelques femmes, Colette avec laquelle les rapports furent souvent tendus et d'autres :Liane de Pougy ,Lucie Delarue Mardrus .qui aimaient les femmes .
En réalité, ce qui reste aujourd'hui de Rachilde, dans l'histoire littéraire est surtout son activité d'éditrice et de critique très pertinente (en dehors de son avis sur Marcel Proust…), dans le cadre du Mercure de France avec Alfred Calmette le directeur, qu'elle épousa finalement assez tôt à l'âge de 30 ans. le Mercure de France comportait à la fois une revue très appréciée et une maison d'édition très active. La NRF de Gallimard prendra progressivement la place. Elle restera très connue grâce à Léautaud qui fait état de son activité dans son journal littéraire.
Cécile Chabaud nous livre ainsi une biographie romancée en une cinquantaine d'épisodes brefs, dans un style un peu précieux, maïs efficace. On regrette seulement que le parti pris de faire un roman plutôt qu'une biographie donne plus d'importance aux premières années sulfureuses, qu'à la période de maturité au Mercure de France.
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Marguerite Eymery vit à la campagne, dans le Périgord, entre une mère très centrée sur elle-même et un père absent à cause de la guerre. À la maison, on fait tourner les tables : Urbain, le grand-père de Marguerite, s'intéresse beaucoup au spirite Allan Kardec. En compagnie de sa femme, de sa fille et de sa petite-fille, il interroge les esprits.
Marguerite est solitaire et se sent prisonnière de sa condition de femme, d'autant plus le jour où son père, de retour, lui annonce qu'elle va se marier. Terrifiée par cette idée, Marguerite se réfugie au bord d'une mare à grenouilles : subit-elle un viol, l'imagine-t-elle? Son esprit se perd... et, lors de la première chasse au loup où elle accompagne son père, elle assiste à la crucifixion de la bête, dans laquelle elle voit son reflet. Elle la décloue de l'arbre : c'est décidé, elle restera libre.
Nourrie des livres de Sade et de Victor Hugo, elle écrit des choses étranges, qui ne correspondent ni à son sexe ni à son âge, jusqu'au jour où sa mère, déçue par son mariage (le père le trompe et la bat), part avec elle à Paris, car c'est là-bas que les choses se passent. Mais ce n'est pas Marguerite qui monte à la capitale : c'est Rachilde, ce jeune homme du XVIème siècle qui habite son corps et lui donne son nom. Lors d'une cérémonie, comme une défloration publique, sa lourde natte est coupée par un prince russe : Rachilde ne veut pas être une femme.
Premières rencontres avec les Hydropathes... Rachilde se lie d'une amitié très forte avec Jean Lorrain. Elle veut être publiée ! Son roman, Monsieur de la Nouveauté, trop scandaleux, est censuré.

Dans Rachilde, homme de lettres, Cécile Chabaud écrit le roman des premières années de Rachilde : on la voit chercher et trouver sa place à Paris, et l'on s'étonne que cette femme, qui renvoie une impression de force de caractère, soit la plus chaste de toutes. Ses écrits tempétueux contrastent avec sa vie de presque recluse et de vierge. (...) L'ouvrage se termine par une lettre d'admiration à une autre "homme de lettres" de son temps, Colette, lettre où Rachilde se rend compte et confesse qu'elle n'a et n'aura pas la postérité littéraire qu'elle espérait. Et pourtant, selon Maurice Barrès avec qui elle a eu une relation d'amour platonique, n'était-elle pas Mademoiselle Baudelaire?
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Rachilde est une romancière qui a fait scandale en son temps de part sa jeunesse et les sujets qu'elle traite dans ses romans, comme le sera Françoise Sagan quelques décennies plus tard.

Cette figure que je ne connaissais que de nom, sans doute par son appartenance au club des Hydropathes que fréquentait assidument l'un de mes auteurs préférés du XIXè siècle, Alphonse Allais, m'intéressait. C'est ainsi que Rachilde, homme de lettres a atterri dans ma PAL.

Ce roman biographique retrace l'enfance de Marguerite Eymery, future Rachel, de son Berry natal jusqu'à ses premières années d'installation à Paris. J'ai beaucoup aimé le style fluide de Cécile Chabaud et toute la première partie qui a pour cadre l'enfance et l'adolescence de Rachilde.

Voir la personnalité de Marguerite évoluer, son parti pris pour l'androgynie et sa volonté d'être perçue comme un homme de lettres et non comme une femme de lettres, c'est très intéressant.

Comme George Sand avant elle, elle s'habille en homme et veut être traitée sur un pied d'égalité avec les hommes de son temps. Elle refusera longtemps le mariage et la maternité avant de finalement rentrer dans le rang, ce que l'on n'apprend pas ici car l'autrice s'arrête au moment où cela aurait pu devenir très intéressant.

J'ai peu goûté la partie parisienne, que j'attendais pourtant avec impatience, car on n'y apprend finalement fort peu de choses même si j'ai apprécié découvrir Jean Lorrain, auteur décadent de cette fin du XIXè siècle.

Cécile Chabaud ne tombe pas dans l'hagiographie et dresse un portrait tout en nuances et paradoxes de Rachilde, celle qui n'aimait pas les féministes tout en étant elle même l'incarnation libertaire d'une femme au delà de tous les clivages de sexe.

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L'existence de cette femme est assez fascinante. On la découvre dans l'enfance au sein de sa famille et très vite on sent que cette fille est particulière. Elle aime par dessus tout les livres et surtout ceux d'Emile Zola qu'elle aura la chance de rencontrer. Ecrire est une envie qui ne la quitte pas mais c'est un rêve difficile à réaliser quand on est une femme dans les années 1880. Pourtant elle ne va jamais démeriter et grace à son talent elle va rencontrer de grands noms de l'époque (Sarah Bernhardt, Paul Verlaine, Catulle Mendès, Oscar Wilde...)tout en prenant l'apparence d'une homme. Nous allons la suivre dans sa vie parisienne et découvrir sa vie d'auteure notamment avec la parution de son roman "Monsieur Vénus" qui lui valut la réputation de femme sulfureuse.

La lecture de ce livre passionnant m'a permis de découvrir une femme très large d'esprit et à l'avance sur beaucoup de ses idées. Elle a écrit une soixantaine de livres et grace à la rencontre avec de nombreuses personnalités elle aura eu une vie conforme à ses attentes et à ses désirs. le livre ne couvre qu'une période de sa vie et ce fut vraiment pour moi une belle découverte. Ne vous fiez pas à la couverture que je trouve assez triste.
Lien : https://pausepolars.wordpres..
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Lu les premières pages sur le web. Les éditeurs devraient renoncer à ce genre de pratique, totalement dissuasive dans la plupart des cas. Aucune envie de lire la suite. Prose maladroite, appliquée et affectée. Il y en a assez de ces "biopics" qui enrobent d'un ersatz de style leurs laborieux efforts de documentation.
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