Catherine Chalier fraie un chemin à la réflexion sur la tradition juive, et à l'intérieur de celle-ci, entre deux écueils également dangereux : celui du fondamentalisme, qui fige le texte en des significations reçues et le lecteur en une position de soumission, et la critique scientifique, qui impose une lecture étroite fondée sur des présupposés qu'elle se refuse le plus souvent à discuter. Elle rend possible une religion lucide, éclairée par la raison et par la transcendance, et une pratique du texte réellement fidèle aux démarches traditionnelles.
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Séparer l'amour de la connaissance et de la crainte incite à confondre le premier avec un sentimentalisme qui, voué à Dieu ou aux êtres humains, manque presque toujours de clarté intérieure, et la seconde avec la peur au sens le plus banal du terme. Or, priver les femmes de l'étude, c'est les vouer à cette dissociation et les exclure de la possibilité d'être éclairées intérieurement par les versets d'une façon qui serait liée à leurs questions propres.
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