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sur 320 notes
Jorat vaudois, 1903, en plein hiver. La dépouille d'une jeune fille enterrée depuis peu a été profanée. Ce crime n'est que le premier d'une série de trois, jusqu'à ce qu'on arrête le jeune Charles Favez, coupable présumé.

Sous forme de chronique, la plume acérée de Jacques Chessex nous fait revivre ce fait divers ignoble mais bien réel. Et au delà de l'atrocité des crimes (je ne vais pas entrer dans les détails), c'est avec une précision toute journalistique et même sociologique que Jacques Chessex nous décrit les moeurs du Haut Jorat vaudois début XXème siècle. Très intéressant et toujours édifiant d'étudier les pratiques sociales pour comprendre la population et les événements...Que Charles Favez ait été le coupable ou non car rien n'a été prouvé, pour les profanations de sépulture tout du moins, on se rend compte qu'il n'avait pas beaucoup de chance d'échapper à ce destin ayant baigné dès le plus jeune âge malgré lui dans la misère intellectuelle, la violence et les déviances sexuelles.

J'ai eu du mal à lire ce livre d'une traite malgré sa brièveté du à l'extrême violence des faits principaux et donc des descriptions qui en découlent mais aussi de la violence psychologique et physique subie par Favez enfant, décrite crûment, sans fard. Du sordide par dessus du sordide avec une pointe de ... sordide.

Un ouvrage court et violent, dispensable pour moi mais intéressant.
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J'aimerais pouvoir écrire que ce texte, qui ne compte pas même quatre-vingt-dix pages en édition du Livre de Poche, m'a convaincue du talent de son auteur. Mais il n'en est rien.

Dérangeant, l'ouvrage l'est, qui raconte un fait divers particulièrement horrible, à la fois nécrophile et nécrophage, qui se déroula réellement dans le village de Ropraz en 1903. le crime lui-même, ou plutôt ce qu'en découvrent les enquêteurs en ce matin enneigé de février, est décrit de façon brutale et par le menu : aucun détail n'est épargné au lecteur.

Celui-ci pourrait s'en accommoder - après tout, personne ne le forçait à lire le livre de Chessex - si le reste de l'enquête faisait montre d'un pareil souci du détail vrai. Et c'est là que le bât blesse : si l'on excepte les crimes - il y en a deux ou trois, nous sommes en présence d'un tueur en série avant que cette appellation ait été inventée - et l'apparence physique du suspect, singulièrement hideuse, tout se perd non pas dans des approximations mais dans une banalité générale.

Le doute continue d'ailleurs à planer - pour moi en tous cas - sur l'identité du malade mental que l'on surnomma "le Vampire de Ropraz." le suspect, un garçon de ferme dénommé Charles-Augustin Favez, possède certainement une sexualité des plus déviantes. Mais il y a une différence entre un zoophile et un nécrophile-nécrophage. Peut-être un zoophile peut-il basculer dans la nécrophilie, voire dans la nécrophagie mais dans ce cas-là, il faut laisser la parole aux experts. Et puis, dans le cas de Favez, aucune preuve n'est apportée. Mais il fallait un coupable : Favez était là, c'est tout.

Mais le comble, c'est la fin de ce récit qui nous laisse entendre que le fameux Soldat Inconnu qui repose sous l'Arc de Triomphe ne serait autre que le cadavre de Charles-Augustin, lequel, après s'être évadé en 1915, s'engagea dans la Légion étrangère et fut tué par les tirs allemands le 28 septembre de la même année. Favez aurait fait partie du même régiment que Frédéric Sausser, futur Blaise Cendras, qui se serait en partie inspiré de son histoire pour son "Moravagine."

L'effet obtenu est des plus bizarres. On s'interroge : l'auteur est-il antimilitariste ? ne recherche-t-il que l'humour noir ? veut-il prouver quelque chose ? et, si oui, quoi donc ?

Alors non, je le répète, je ne suis pas convaincue. Pour une affaire comme celle-ci, il faut plus que quelques pages essentiellement centrées sur ses aspects les plus barbares. Il ne suffit pas de vouloir déranger le bon peuple, il faut encore le faire avec art et pour moi, dans ce livre, il n'y en a guère sauf peut-être, de temps à autre, dans quelques descriptions sans merci de la Nature et des rancoeurs paysannes.

Nous sommes loin, bien loin, de l'extraordinaire "Nécrophile" de Gabrielle Wittkop. Il est vrai que son "héros" ne sombrait jamais dans la nécrophagie et avait tout de l'esthète. Et pourtant, voyez-vous, le nécrophile de la romancière française dérange beaucoup plus que le monstre sans foi, ni loi suggéré par Chessex.

Il ne me reste donc plus qu'à me procurer une vraie fiction de l'auteur suisse, "L'Ogre" par exemple. Je le ferai sans doute, mais pas tout de suite. ;o)
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Une belle et fragile jeune fille est enterrée au cimetière de Ropraz, un petit village rural dans le Haut-Jorat. Mais quelques heures plus tard son cercueil est découvert ouvert, son corps profané de la plus horrible des façons. Nécrophilie, cannibalisme, bref... je vous passe les détails. La population est énormément choquée par l'événement et ils se mettent à traquer ce "vampire" pervers.
Les rumeurs vont bon train, l'ambiance poisseuse de cette population majoritairement pauvre pèse lourd. Il faut un coupable.

C'est un très court roman mais c'est raconté comme dans un journal. On se prête au jeu à lire ce fait-divers passionnant. Je ne pensais pas qu'en si peu de pages on puisse me tenir en haleine mais j'avais tord ! C'est intelligent, noir au possible et la fin, même si rocambolesque, est très bien trouvée. J'ai beaucoup aimé !

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J'ai énormément aimé l'écriture de Jacques Chessex, précise, comme au scalpel, mais en même temps mystérieuse et pleine de clairs-obscurs. L'histoire est très forte et percutante, terrible dans les descriptions des exactions du "vampire" et encore plus dans la description des réactions des "honnêtes gens", de leur violence et intolérance, ainsi que de la violence d'une société qui brise des individus sans aucun doute ni scrupule.

Mais j'ai en même temps éprouvé une frustration, j'ai trouvé le livre trop court, il m'a semblé que tous les thèmes abordés ne l'ont pas été suffisamment en profondeur, suffisamment développés, j'ai eu la sensation que cela aurait pu être plus fort encore. Mais c'est peut être juste que je n'aime pas les textes si courts, qui me laissent toujours sur ma faim, surtout lorsqu'ils sont beaux.
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Une nouvelle critique ? Allez ! une seule ligne pour rire alors...

L'écriture de Chessex est agréable et parfaitement maîtrisée; ça c'est sur !

Par contre, la grande interrogation que son texte fait naître en moi est liée à sa nature et j'avoue ne pas avoir la réponse;
Jacques Chessex était-il antimilitariste, adorateur du hasard ou idolâtre du Grand Guignol ?
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Jacques Chessex nous entraîne à Ropraz. Nous sommes en 1903. Cercueils profanés, vampirisme, horreur et superstitions sont au programme de ce roman d'une centaine de pages qu'on lit sans difficulté. Ambiance morbide, hantise des villageois et descriptions parfois crues. J'ai quand même apprécié cette lecture, différente sur bien des points des autres histoires de vampires que j'ai pu collecter jusqu'à maintenant.
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Chessex brise le silence

Dans ses dernières années, Chessex brise l'omerta et raconte l'indicible de ces contrées reculées.

Au-delà de l'histoire effrayante, on découvre une Suisse certes pétrie de religiosité, de pauvreté, d'isolement, mais qui bénéficiait également d'un système psychiatrique plutôt moderne dans les toutes premières années de ce 20e.


Ou ce livre vient-il en contrepoint du Moravagine de Blaise Cendrars qui s'est inspiré de l'histoire d' Adolf Wölfli, psychopathe et artiste brut ?
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Je suis tombée totalement par hasard sur ce court roman dans une boîte à livres de Suisse romande. Je ne connaissais pas cet auteur et la quatrième de couverture semblait sympa. Vu la longueur du roman (87 pages en poche), je savais que je ne prenais pas de grand risque !
J'ai croqué à pleines dents dès mon retour chez moi, comme attirée par le Vampire de Ropraz et je l'ai véritablement dévoré. J'ai beaucoup aimé cette plongée dans le nord vaudois campagnard du début du XXème, avec cette ambiance sombre que met en place Jacques Chessex grâce de très belles descriptions. On tourne les pages rapidement, on veut en savoir plus sur cette histoire de vampire de Ropraz tirée d'un fait réel. La fin est tout simplement magistrale et j'étais morte de rire !
Un très bon roman (attention aux âmes sensibles) qui ravira une soirée de terreur au coin du feu.
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Malgré les crimes odieux qui font froid dans le dos et qui sont décrits de façon mécanique et implacable par Jacques Chessex, l'histoire est finalement assez pauvre et le récit laisse un goût de trop peu. Ce roman dans la Suisse rurale du début du XXe et dont les campagnes sont le théâtre des pires horreurs perpétrées par un vampire aurait mérité quelques dizaines de pages supplémentaires.
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C'est une histoire particulièrement sordide que nous raconte Jacques Chessex. Une oeuvre, précise et particulièrement minutieuse qui relate, avec un réalisme troublant, la folie terrienne, la crasse du petit peuple, les superstitions campagnardes.
Mais au-delà de l'intérêt que suscite le livre sur la fascination meurtrière, la solitude des êtres et les fantasmes du peuple, le roman de Jacques Chessex apparaît cru et d'une grande violence, parfois malsaine et souvent repoussante, que ce soit par ses propos autant que dans les images qu'il produit. Une oeuvre particulièrement sordide et difficile à terminer à cause d'un contenu cru et sans équivoque.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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