AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B0014XXV3K
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.81/5   8 notes
Résumé :
Par un beau matin de mai, délaissant ses bureaux pour des occupations plus gaies, M. Constant Euffe, propriétaire de La Filoche, société d'alimentation à succursales multiples, passa rue Turenne à l'instant où un vase de grès tombait du quatrième étage. Ainsi périt à la fleur de sa vieillesse un riche bourgeois de Grenoble qui jadis n'était ni riche ni bourgeois — et commence l'aventure de ses héritiers, bien posés dans la société grenobloise, situation enviable qu'... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Les héritiers EuffeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Constant EUFFE patron d'une entreprise alimentaire grenobloise, père de 4 enfants, meurt en recevant un pot de fleur sur la tête, tombé par accident d'un balcon. A partir de ce point de départ, le roman raconte l'histoire de la dynastie Euffe, le destin des quatre enfants et de tous les personnages qui gravitent autour, amants, maîtresses, épouses, maris, amis, collaborateurs, etc. Roman de l'entre deux-guerres qui s'achève pendant la deuxième. L'auteur maîtrise son style et la narration, il est excellent lorsqu'il manie l'ironie et l'humour à la « Clochemerle » à travers des dialogues enlevés et des portraits un peu caricaturaux ou sensibles de personnages vite attachants. Malheureusement, certaines pages descriptives sur la nature grenobloise, les moeurs, la politique, le monde de l'entreprise font perdre le rythme et l'esprit vaudevillesque du roman. On ne peut pas le reprocher à l'auteur, car cela donne du poids à l'ensemble, mais moi, je préfère le Chevallier léger et drôle. Cela reste un vrai et bon roman, avec une parfaite maîtrise de la langue française qui fait plaisir.
Commenter  J’apprécie          30
Je suis tombé sur ce livre dans mes caisses et j'ai eu envie de me plonger dans l'univers et l'écriture de cette période de l'entre deux guerres. le bilan est positif le style est impeccable et on se plonge avec délice dans cette chronique sociale qui évoque les rapports de classe, les relations hommes/femmes, la question de l'ascension sociale tout ça avec humour et ironie. Une façon de mesurer le changement avec notre époque (en bien sur ces aspects) . Les longues descriptions de Grenoble et ses environs même si elles sont souvent très poétiques cassent un peu la dynamique et par ailleurs dans la dernière partie l'accélération des temps et des destins nous fait perdre un peu le charme qu'il y avait à suivre les différents personnages très typés ! Truculents pour certains' effacés et attachants pour d'autres , roublards, frustrés, dilettantes bref une galerie sans doute un peu caricaturale mais qui illustre parfaitement cette époque.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Dans l'extrait ci-dessous, Pamphile Garambois, secrètement amoureux, doit s’expliquer devant son ami, mari de Flavie, pour avoir, par surprise, pris la taille de son épouse pendant son absence. Surprise qui a provoqué la chute du vase fatale à Constant Euffe…

- Un dégoûtant, un voyou, un abominable individu, voilà ce qu’il est, ton inséparable Pamphile !
- Voyou est trop fort, chère Flavie, protesta humblement Pamphile Garambois. Je n’ai pas agi vraiment en dégoûtant comme vous le prétendez. Je vous respecte trop pour cela.
- Vous respectez les gens d’une drôle de façon ! Enfin, oui ou non, m’avez-vous pris le sein, en vous approchant par-derrière ?
- Lui as-tu, oui ou non, pris le sein ? demanda sévèrement Félix Lacail.
- Je lui ai effleuré le sein, d’un geste de bonne amitié. Je voulais lui faire une surprise. Si elle n’avait pas pris peur…
- Effleuré, menteur ? Effleuré, vous osez dire !
- Précisons bien, dit Félix Lacail, car la distinction est importante. Lui as-tu pris ou seulement effleuré le sein ?
- Effleuré un peu fort, si tu veux, Félix…
- A poignée, il me l’a pris En sauvage, en brute ! Je le jure à la face de ce sale individu ! Je le jurerais sur la tête de ma mère.
- Pamphile, à poignée, tu l’entends ?
- J’ai peut-être arrondi la main, Félix, parce qu’il n’y avait guère moyen de faire autrement. Au contact, le geste a pu dépasser mon intention. Ce sein avait un galbe qui m’a bouleversé, je l’avoue, Félix. Mais tiens compte que c’était sa fête, que je venais avec un bouquet, tout heureux à l’idée de la voir sourire. Tiens compte aussi de ce printemps…
- Tu entends ce qu’il dit, Flavie ? Il n’y est pas allé en brute. Il n’avait pas de mauvaises intentions.
- Combien de fois faudra-t-il te répéter qu’il s’est conduit en vrai satyre ? Ignoblement !
- Tu l’entends Pamphile ?
Pamphile Garambois fit signe qu’il avait bien entendu mais qu’il préférait ne rien ajouter pour l’instant.
- Ainsi, conclut tristement Félix Lacail, tu as posé la main sur le sein de ma femme en mon absence. Toi !
- Ton absence, s’écrira Pamphile, voilà bien le malheur ! Pouvais-je supposer que tu la laisserais seule le jour de sa fête ? Si tu avais été là, rien ne serait arrivé.
- Mais tu sais bien que j’ai mes heures de bureau.
- Tes heures de bureau ! Si j’étais à ta place, il n’y aurait pas pour moi de bureau qui tienne, le jour de la fête de Flavie. Surtout par un temps pareil. Nous serions allés tous les deux manger la truite à Pont-de-Claix, en amoureux, au bord du Drac.
- Mêle-toi de ce qui te regarde ! coupa sèchement Félix Lacail. Je commence à croire que Flavie a raison, que tu es dégoûtant et sale individu.
- Crois ce que tu voudras. Oublie même que j’ai porté ton sac aux grandes manœuvres, que j’ai écopé pour toi de quinze jours de salle de police qui t’ont peut-être sauvé du conseil de guerre. Oublie tout ce que tu veux, Félix ! Mais, j’ai été ton ami plus que tu ne peux le supposer. Tu ne sais pas quels sacrifices j’ai faits à notre amitié, depuis six ans.
- Pourquoi, depuis six ans ?
- S’il faut tout te dire : parce que depuis six ans j’aime ta femme en silence.
- Tu n’en avais pas le droit, Pamphile !
- Ecoutez ce bon imbécile, Flavie ! As-tu seulement aimé, toi, Félix ?
- La question n’est pas là !
- C’est toute la question au contraire. Si tu avais aimé, tu comprendrais qu’on n’est pas libre de décider : aimons ou n’aimons pas. On aime un beau jour, rien à faire à cela…. Tu n’as jamais aimé, toi Félix ?
- Mais, dit Félix, j’ai aimé Flavie. Je l’aime encore…
- Laisse-moi rire, mon vieux ! Un petit amour popote et pantouflard comme le tien, ça n’existe pas ! Une femme comme Flavie, je t’apprendrai, moi, comment on doit l’aimer.
Commenter  J’apprécie          20
- Tu as tué M. Euffe, un homme important de Grenoble. Maintenant, il s'agit de le payer.
- Pardon, dit doucement Pamphile, je n'ai pas tué M. Euffe.
- Et qui donc l'a tué ?
- Le vase de Flavie, tombé de ton domicile à toi, Félix Lacail. Je suis, moi, Pamphile Garambois, dégoûtant et voyou si tu veux, mais je ne suis pas un vase à fleurs et je ne réside pas ici. Un enfant à la mamelle comprendrait ces choses.
- Tu oublies que si tu n'avais pas empoigné brutalement le sein de Flavie, M. Euffe ne serait pas mort. Voilà qui établit ta responsabilité.
- Pardon ! dit Pamphile, le sein de Flavie n'est pas un vase. Je n'ai pas touché le vase, mais le sein de Flavie, et ce n'est pas ce sein qui est tombé dans la rue. Ce n'est pas un sein qui a fendu le crâne de M. Euffe. [...]
- Mais il y a ton geste, nom de Dieu ! Hurla Félix Lacail. Ton ignoble geste !
- Tu ne convaincra personne que le fait de caresser un sein, d'ailleurs platoniquement, à un quatrième étage de la rue Turenne, doive avoir pour conséquence logique et fatale la fracture du crâne d'un passant. Tu dois sentir toi-même l'absurdité d'une telle affirmation.
Commenter  J’apprécie          40
[...] Ainsi s'etait-il ménagé partout des sympathies. Cette conduite lui valut les plus beaux éloges posthumes.

Le lendemain de l'accident, le Petit Dauphinois consacrait un important article nécrologique à M. Constant Euffe, fondateur de La Filoche, juge au Tribunal de Commerce, président du Syndicat de l'Alimentation et de la Mutuelle des Consommateurs, vice-président de l'Automobile-Club dauphinois et de la Fédération départementale des Sociétés de chasse de l'Isère, membre bienfaiteur de l'Académie delphinale, membre honoraire de la Société des Amis des arts de Grenoble, de la Société des Alpinistes dauphinois, du Football-Club de Grenoble, du Cyclo-Tourisme dauphinois, etc.
Commenter  J’apprécie          70
On retrouve le plaisir de l'écriture des auteurs du début du XXeme siècle, ces descriptions des personnages, de leur vie sociale, familiale, professionnelle, de leur cadre de vie... Bref on plonge complètement et avec plaisir dans l'univers de l'époque. Mais trop de longueurs et l'on se prend à s'ennuyer et à se dire que l'on va passer quelques pages... Dommage...
Commenter  J’apprécie          60
Offensé, Mme Euffe se tourna vers le zèle paroissial et les manifestations d'une ostensible piété. Elle mit Dieu dans son jeu, mais elle l'y mit d'une façon étroite et qui ne pouvait que le rendre détestable, [...]
Commenter  J’apprécie          71

Video de Gabriel Chevallier (2) Voir plusAjouter une vidéo

Retour à Clochemerle
Jean Prasteau interviewe Gabriel CHEVALLIER qui vient de publier "Clochemerle les bains" ; suite de "Clochemerle" ,succès mondial.Chevallier explique que les passions humaines n'ont guère variées depuis 1934, date de la publication du premier "Clochermerle" et que le ton qu'il a adopté lui a permis de dire beaucoup de choses qu'il n'aurait pas pu dire sur le mode grave. Quelques plans de...
autres livres classés : poésieVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (25) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1228 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}