Depuis quelques mois, dés que je suis en panne de lecture je me "refais" un
Agatha Christie, de préférence un que j'ai oublié. (J'ai lu toute son oeuvre quand j'étais adolescente et ça remonte à loin ! )
Ce qui m'amuse dans ces relectures, c'est que je ne perçois (souvent) pas les choses de la même façon : le suspens est moins prégnant car, entre-temps j'ai lu tellement de romans policiers que mon "oeil" est moins "naïf". Entre-temps, je me suis un peu documentée sur l'histoire de l'Angleterre (dans les années narrées par Dame Agatha ), je me régale du côté désuet, un peu vintage, je perçois mieux tout cet humour pince-sans-rire propre à son pays, je vois différemment les rapports hommes-femmes , etc...
Et donc me voilà partie dans
Les Pendules , dont je ne me souvenais de rien !
Une jeune dactylo se rend, pour son travail, chez une certaine Miss Pebmarsh et tombera sur un cadavre . Un jeune homme qui passait par là l'intercepta quand elle sortit, affolée, de la maison. Ça tombe bien, il est dans le renseignement, et il est ami, à la fois, avec un super intendant qui sera chargé de l'affaire, et avec Poirot, qu'il ira chercher seulement à la page 160 sur 349...
Autant dire qu'on ne le voit pratiquement pas, le récit étant la plupart du temps fait par le jeune homme qui se fait appeler , Colin Lamb.
L'enquête en elle-même est compliquée à souhait (d'aprés Poirot) pour cacher une chose hyper simple. le charme est ailleurs, dans les détails !
Dans le métier de dactylo, qui nous apparait aujourd'hui complétement préhistorique, dans ce jeune homme qui tombe amoureux en un éclair de la jeune fille, simplement. Cette histoire d'amour ( mentionnée mais loin d'être décrite) qui court tout le long du roman, pudique, est certainement nécessaire à la reine du crime pour attirer à elle, un lectorat féminin. le charme est dans la façon dont sont décrits les rapports hommes-femmes, car à cette pauvre jeune fille, on ne demande jamais si, elle, elle est amoureuse de ce Colin , ses sentiments n'étant pas dignes d'intérêt pour l'époque ( le roman est sorti en 1963 ).
Le charme est ldans a façon dont sont perçues les mères de famille : cette épouse , dont le mari est toujours par monts et par vaux , et qui se retrouve à gérer sa maison ET ses deux garçons , SEULE, et qui est tellement débordée (elle ne travaille pas) qu'elle n'aspire qu'à leurs retours en pension ! (ce qui parait totalement normal aux personnages et à l'autrice...)
Le charme est dans les voisins, dans le côté mystérieux du métier du jeune homme, et le côté hautement improbable du hasard qui fait que dans la même rue il y aurait un crime et une organisation criminelle qui n'ont rien à voir, et lui qui passe au bon moment...
Alors, ce n'est pas le meilleur des
Agatha Christie, mais sa petite musique est charmante, son retour aux années 60 vues par une Lady anglaise, intéressant, et la démonstration d'Hercule Poirot à la fin, toujours épatante !
Et sinon, comment il va , notre détective belge préféré ? Et bien pas fort ! Il vient de prendre sa retraite et il s'ennuie, ce qui explique que notre jeune homme qui se fait appeler Colin Lamb lui apporte un crime à élucider sur un plateau comme mon (feu) chat m'apportait des souris ou des oiseaux...