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EAN : 9782277300410
159 pages
J'ai lu (01/01/1999)
3.65/5   84 notes
Résumé :
L'entrave c'est l'amour. L'amour véritable, celui que redoute Renée Néré parce qu'il lui faudra le payer de sa liberté, de son orgueil. Elle fuit, elle se débat, elle se tait, elle ment. Mais elle est vaincue. Colette nous raconte l'histoire très belle de cette défaite par laquelle commence le bonheur.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Une fois n'est pas coutume, moi qui suis admirative de Colette, je n'ai pas été enthousiasmée par ce livre...

J'ai pourtant un souvenir agréable de " La Vagabonde", dont l'héroïne, Renée, artiste de Music-Hall , se retrouve ici, désoeuvrée, un peu plus âgée. Ayant touché un héritage, elle ne travaille plus. Je n'ai pas réussi à m'intéresser aux états d'âme de cette femme oisive, qui traîne, de Nice à Genève, dans le sillage d'autres artistes, sans véritable envie.

C'est l'amour qui va la révéler à elle-même, la tourmenter, lui faire accepter les entraves sentimentales que jusqu'ici elle refusait, par orgueil, par désir de préserver sa liberté.

Je ne l'ai trouvée émouvante qu'à la fin, lorsqu'elle cède, s'abandonne à ses sentiments. Mais je me suis assez ennuyée par ailleurs.

Cependant, comme toujours, la plume expressive, l'acuité psychologique, la justesse dans le choix des mots, les descriptions imagées et poétiques de la nature m'ont enchantée. Néanmoins, le style seul ne suffit pas ...
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Un roman tout en mélancolie, sur l'attente d'une femme qui a retrouvé sa liberté et qui espère et redoute tout à la fois de se lier à nouveau à un homme.

Colette écrivit cette suite de la vagabonde pendant qu'elle était enceinte, durant les 9 premiers mois de 1913 et ne le termina qu'après la naissance de sa fille Colette de Jouvenel, la future Bel-Gazou. Les lecteurs de la Vie Parisienne durent attendre quelques semaines pour connaître les deux derniers chapitres de ce roman publié en feuilleton. Sa grossesse a certainement contribué à cette ambiance en demi-teintes, où l'attente est souvent présente, où la solitude d'une femme au sein d'un couple en apparence uni est magnifiquement dépeinte... le silence des pensées informulées, des non-dits, la dissimulation des sentiments que l'on n'ose s'avouer par peur d'abandonner un peu de soi à l'autre...

Comme toujours, Colette explore avec une profonde délicatesse toutes les hésitations et feintes de l'âme amoureuse.

Challenge plumes féminines 2021
Challenge XIXème siècle 2021
Challenge multi-défis 2021
Challenge solidaire 2021
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Roman de Colette.

Renée Néré redoute l'amour. Elle a quitté Max pour y échapper. Elle s'éloigne de May et Jean pour détourner ses yeux d'une passion qui la gêne. Mais Jean la suit. Commence entre eux un amour qui les effraie et les éloigne l'un de l'autre, un amour lourd de silence à écouter. Pour garder Jean, pour préserver le sentiment, Renée doit apprendre l'humilité et la patience. Pour sauvegarder leur amour, elle doit s'oublier et se fondre en l'homme qu'elle aime.

Le combat de cette femme est bouleversant. Libre et forte d'une indépendance qu'elle revendique comme un droit gagné au combat de l'amour, elle dit rendre les armes face à plus fort qu'elle. L'amour est l'entrave ultime, celle qui la prive de son individualité. Mais quand celle-ci devient un poids, elle plonge avec délice dans l'amour libérateur et fédérateur. C'est en couple qu'elle se retrouve, qu'elle s'accomplit et qu'elle se découvre.

Mentir, tricher, fuir ou jouer, voilà les verbes que Renée s'emploie à combattre pour retenir son homme, celui qui lui échappe, emportant avec lui son propre dynamisme, sa vie, son essence. le don d'elle-même, ultime, sacrificiel qu'elle offre à Jean est une renaissance. En s'oubliant totalement, en reniant son passé et ses habitudes, elle renaît et s'incarne en phénix de l'amour.

Le texte est court, c'est une gifle. A chaque lecture, je suis bouleversée et j'en redemande. A chaque lecture, je réapprends la valeur de l'amour.
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Renée Néré (voir la Vagabonde) séjourne désormais à Nice. Elle y vit, après un héritage, la vie oisive et facile d'une rentière dans un hôtel, et a définitivement abandonné son existence nomade d'artiste de music-hall. Elle passe ses journées vaines avec un groupe de connaissances assez interlope, entre une cocaïnomane nomé May, maîtresse d'un homme fortuné et désoeuvré, Jean, et un individu dont la santé est fortement délabré par l'abus d'opium, Masseau. Elle qui avait fuit l'amour passionné et chaste d'un homme sincèrement épris, se lancera dans une aventure purement sensuelle avec Jean.
La prose de Colette est d'une limpidité et d'une aisance parfaite. Sortit de là, cette oeuvre qui pourrait presque s'apparenter à un soliloque amoureux d'une trentenaire est assez représentatif du genre de Colette : une histoire basée presqu'uniquement sur des considérations amoureuses, où l'homme est quantité négligeable, ravalé en fin de compte au rôle de simple faire valoir. Au bout du dixième livre de Colette cette particularité se fait un peu pesante....
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paru en 1913

"Le peu qu'une femme puisse apercevoir d'elle-même, ce n'est pas la calme et ronde lumière d'une lampe, allumée tous les soirs sur la même table, qui le lui montre. Mais, à changer de table, de lampe et de chambre, qu'ai-je acquis? le soupçon, bientôt la certitude, que tous les pays vont se ressembler, si je ne trouve le secret de les renouveler, en me renouvelant, moi."

Les premières phrases de ce roman nous mettent tout de suite dans l'ambiance. Renée Néré, l'héroïne de la "Vagabonde" continue le cheminement vers sa reconstruction. L'inquiétude voire la peur lorsque se profile l'entrave, le nouvel amour, ne l'empêchera pas d'y succomber. Seule réalité nouvelle, la conscience de la "vagabonde aux amarres jetées" et qui l'accepte cette fois en toute fatalité. "L'amour, ce n'est pas un sentiment honorable" disait déjà la mère mais tant pis puisque nul n'y échappe et que Raison n'a pas à se mêler des choses du coeur.

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
L'amour, c'est ce choc douloureux et toujours recommencé, contre une paroi qu'on ne peut pas rompre. Nous pouvions être deux amis, qui marchent parallèlement de l'un et l'autre côté de ce cristal dur, en ignorant qu'il nous sépare. Mais l'amour va nous jeter l'un vers l'autre, et je tremble de m'y briser la première, moi la plus fragile...
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Pourquoi flétrir, avec des mots inutiles, notre couple mal uni, mais bien assorti ? Pourquoi ne pas imiter entièrement la séduisante imprudence de Jean, qui veut joindre, sous un même toit, nos vies d'étrangers voluptueux ?... Je suis touchée qu'il ne tolère pas plus longtemps le bagage de nuit qui se dissimule dans un "petit" sac à main : une chemise, deux babouches de soie ; ni mes allées et venues du boulevard Berthier à l'hôtel Meurice ; je suis touchée de le voir tout à coup quitter le déjeuner et gravir le premier étage, un mètre de la main. Lorsqu'il parle de "notre existence future", je ne l'interromprai jamais pour lui dire : "Ce ne sont pas des projets d'avenir que tu fais là, ce sont des devis d'ameublement." Je ne lui dirai pas qu'il risque de compromettre, par une résolution qu'il croit honnête et définitive, l'ordre fragile - mais peut-être durable - de nos rencontres dont l'inconfort m'agrée.
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Et me voilà humiliée, qui épie ton sommeil. ô mon trésor de fruits épars sur la couche, se peut-il que je te dédaigne, parce que je commence à t'aimer ? Se peut-il, Beauté, que je te préfère l'âme, peut-être indigne de toi, qui t'habite ? Il y a donc maintenant des mots -jalousie, trahison, fidélité- qui noircissent l'éclat de ton nom, Beauté ?...
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Etre libre ! ... Je parle tout haut pour que ce beau mot décoloré reprenne sa vie, son vol, son vert reflet d'aile sauvage et de forêt.
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Si tu t'en vas, je peux mourir. Crois-moi, il se peut que je cesse d'exister à cause de ton absence, puisque je t'aime. Il n'y a pas de plus grand désastre que celui que tu causes, rien qu'en détournant de moi tes pas.
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