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3,7

sur 577 notes
Huit clos entre trois êtres. le mari, la femme et la chatte, quel étrange trio...mais dans sa chatte, notre protagoniste y voit aussi son existence bien rangée, bien facile, son existence d'enfant roi qu'il refuse de quitter, jugeant sa femme pour trois fois rien, sans jamais un mot de discussion franche. Il voulait une poupée ou une ombre et se retrouve avec une femme de chair, un être indépendant, et le drame s'amorce, se noue, autour de sa bien-aimée chatte chartreuse, décrite par Colette avec les mots d'une amoureuse des chats.
Épatant et sans une ride!
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Un couple de jeunes mariés, de bourgeoisie dorée, s'installe dans un appartement étrange et moderne au-dessus de Paris. Mais le jeune homme, avant Camille sa jeune épouse, avait une maîtresse. Et celle-ci fait retour, et réclame son droit d'inaliénable affection. Banalité ? À ceci près que la maîtresse, Saha, est une chatte admirable, et liée au jeune homme par les liens d'une connivence insondable et muette. Elle va insinuer dans le couple son ombre sûre, et le défaire. Ce pouvait être un vaudeville. C'est une tragédie que Colette conduit à son terme d'une main impitoyable, en huit chapitres fulgurants. Ou plutôt trois actes. le premier : l'amour des deux jeunes gens, leur mariage, une vie à deux qui commence. le second : la sourde aliénation de leur union, la jalousie de la jeune épousée, qui culmine dans le crime qu'elle commet contre la chatte préférée. le troisième : la séparation fatale des deux époux, et le retour du jeune homme dans son jardin d'enfance, royaume des mères aimantes et de la chatte exclusive et silencieuse.
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Ce couple pris dans les filets d'une jeune liaison, d'un jeune mariage, se désintègre sous nos yeux. L'héroïne est la chatte du fiancé, Saha, petite femelle achetée par le jeune homme 3 ans plus tôt. Cette chartreuse, par sa noblesse de félin, son allure altière, semble effacer tout le charme de la fiancée. Alain, le jeune mari, est encore au début de sa vie, dans les relations sans concession, intenses, sans limite. Il n'est pas prêt à ménager une place à la nouvelle venue, sa femme.
(...)

(la suite ici http://iam-like-iam.blogspot.com/2007/11/fline-chartreuse-saha.html )
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C'est ma première lecture de Colette. J'y ai découvert un court roman d'une très belle écriture et qui se lit facilement. Les descriptions des lieux et des personnages m'ont bien immergée dans le récit. Colette aborde de manière approfondie le thème de la jalousie ; et cela avec un point de vue original, pourtant transposable à des situations plus courantes.

Amoureuse des animaux, j'ai un avis bien tranché sur la question. Et pourtant, l'autrice a réussi à me montrer la psychologie d'Alain et de Camille et me faire comprendre leurs sentiments

Enfin, on ressent que l'autrice a vécu entouré de chats. Saha est un personnage essentiel, réaliste et bien développé.
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voici une intrigue qui pourrait être très banale: les débuts dans la vie de jeunes mariés, Alain et Camille, leurs conflits et la jalousie de la jeune femme qui comprend qu'elle a une rivale admirée, idéalise par son mari... sauf qu'ici la rivale en question est une chatte gris-bleu chartreuse. Cette situation renouvelle le triangle amoureux. Cette chatte est humanisée, Alain entretient avec elle une relation fusionnelle, au point qu'elle se laissera dépérir quand il quittera la maison familiale pour s'installer dans un appartement avec Camille. Il prendra la chatte, Saha, avec eux et elle deviendra chatte d'intérieur. Mais la cohabitation est difficile et Saha devient le révélateur des différences entre époux: Alain est plutôt passif, nostalgique, idéaliste et sa jeune femme pleine de vie et tournée vers l'avenir. La situation s'envenime au point que Camille tente de se débarrasser du chat.
L'intrigue est construite comme une tragédie, resserrée sur ces trois personnages principaux. Il faut beaucoup aimer les chats, comme c'est le cas de Colette, pour les représenter de façon si précise et poétique dans leur comportement. un court roman qui fait réfléchir sur notre relation avec les animaux: peut-elle être plus satisfaisante et parfaite qu'avec des êtres humains?
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Un couple. Alain et Camille, fiancés et bientôt mariés.
Une chatte, Saha l'amour d'Alain, qui dépérit dans la propriété familiale suite au départ d'Alain dans le nouveau domicile conjugal.
La jalousie, Camille n'aime pas Saha.
De l'acceptation de l'autre, de sa vie d'avant la rencontre.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce texte, les doutes d'Alain sur son amour pour Camille, mais j'ai finalement été rattrapé par l'histoire.
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Les romans de Colette, quels qu'ils soient, me plaisent. Ils sont tous empreints de la sensualité sophistiquée de leur auteure, et dans «La chatte» on en trouve une autre de ses expressions particulières.

Dans celui-ci, Colette suit, avec sa plume vive et pénétrante habituelle, les développements de la passion intense d'un trio amoureux invraisemblable composé d'Alain et de Camille, deux jeunes nouveaux mariés ainsi que de Saha, la chatte "fatale". Les premiers semblent avoir tout pour être heureux: la jeunesse, la santé, la beauté... Mais, le coeur d'Alain est pris par cette très distinguée Saha, le félin racé de son enfance, qui représente justement l'époque idyllique de la vie dont il ne veut pas se sortir. Camille, nettement plus mature et avancé que son mari, devient follement jalouse de ce chat qui lui fait trop ombrage.

Les prémices qui semblent à première vue ridicules de ce roman nous transportent dans un univers unique, suffocant et fantastique, dont il nous est impossible de sortir – à l'image de ce personnage central d'Alain qui reste borné dans son passé - où la fiction se mêle à la réalité d'une façon telle que nous restons en haleine du début jusqu'à la fin. On se demande d'abord si les sentiments de Camille la pousseront à tenter l'ultime assassinat du chat, mais surtout, à un deuxième niveau que les procédés de distanciation critique maîtrisés par Colette permettent, on se sent déchirés, pris à se demander constamment lequel, entre les trois personnages, est le plus à plaindre, à défendre…

Au début, selon le point de vue d'Alain, il nous semble qu'il a raison de préférer un chat à cette Camille qui nous apparaît alors presque vulgaire tant elle essaie trop de l'intéresser à une vie dans un appartement de Paris qui semble vaine, diminuée par rapport au décor champêtre de son enfance dont elle cherche à le tirer. Les agitations pseudo-mondaines qui ne mènent à rien mais dans quoi elle veut absolument l'entraîner ne font pas le poids aux yeux d'un protagoniste qui a plus de goût – ça se comprend - pour la compagnie d'un animal gracieux dont le charme est décrit avec énormément d'éloquence. Puis, à mesure que la tension monte, il y a un renversement, on se met à la place de Camille, on en vient à voir ce qu'elle projette - injustement ou non - comme intentions sur Saha, un simple chat, on comprend l'humiliation de se faire préférer à un animal, et toute la haine qu'elle ressent vis-à-vis de ce félin, jusqu'à ce que, après s'être demandé si son plan diabolique réussira, on finisse par espérer qu'un quatrième personnage fera son entrée…

En 1933 que ce roman fût publié. Colette, sans réinventer la roue, réussit l'exploit, par un procédé propre à elle, qui est d'élever une histoire à première vue absurde au niveau des plus grandes romances de l'histoire de la littérature. Soit !
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C'est le premier roman de Colette que j'accueille avec plaisir dans ma bibliothèque. Il me tardait de découvrir cette auteure , d'autant plus qu'elle est connue pour son amour des petits félins. Je suis toutefois sorti un peu déçu de l'aventure, surtout à cause d'une écriture trop métaphorique, regorgeant d'évocations voilées, qui rendent la compréhension du texte parfois ardue sans nécessité. La seconde partie est nettement plus agréable.
Saha, le chat, est à son corps défendant le bouc émissaire de cette intrigue, car en réalité c'est à la mésentente grandissante entre Camille et Alain, jeunes mariés, que nous fait participer Colette. Comme le roman est assez court, je ne donnerai pas plus de détails pour ne pas gâcher le plaisir des lecteurs potentiels.
Les amoureux des chats apprécieront la manière dont Colette parvient à saisir et transcrire brillamment ces “je ne sais quoi” qui nous rendent amoureux de ces animaux.
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La chatte de Colette, paru en 1933, raconte la passion d'un jeune homme pour sa chatte de la race des Chartreux alors qu'il est jeune marié. La co-habitation devient invivable pour la jeune femme, prête à éliminer sa rivale…
L'histoire est intéressante, mais le style… est intéressant pour les amateurs de jeux de lettres. Voir ci-après les mots que j'ai relevé dans ce court livre (certains mots ont des fautes, mais je les recopies tel quel). Quant aux expressions, Yann Moix n'a rien inventé. Peut-être est-ce de la poésie comme disent les autres critiques et que je n'ai rien compris ?

Abhorré, arbre-à-perruque, balisiers à gosiers de rubis, bayadère, bugrane, cabalistiquement, calorifère, campanile de Lycée, caravansérail, cartilagineuse, cauteleuse, chevrotement, chimère, chlorotique, circonspecte, colonnade, commisération, condescendit, convexe, courtaude, dessein, deutzia, dolente, égaillée, emphase, encens, enorgueillit, ennoblit, exécrée, furibonde, giration, gymnique, hydrangéa, hydrothérapie, hypoténuse, inaliénable, inarrangeable, inconciliabilité, incandescent, ingénument, isthme, jugulé, kasha, lavis, lé de whatmann, léonin, lèvres décloses, lunule, nimbe d'argent, onde musculeuse, orographique, ozone, paratyphoïde, plébéienne, polygonum, pythique, pugilat, rélégation, rengorgé, retisse, rétractile, rets, révérée, rond-de-fusains, rotonde, sarcastiquement, silène, soie ouatée, soliloque, sylve, tabouret-éponge, tavelé, trémolo, verbiage, volige, wégélia.

Expressions :
Charrier couteaux en croix, charrier sous percés, charrier ciné parlant, Dieu le Père… / Poissons à nez grec, de lunes et de mentons. / Une petite chanson nègre à bouche fermée. / Un frais cynisme polynésien. / Deux demi-visages divisés par le petit nez régulier, doués chacun d'un grand oeil qui cillait peu. / Cheveux propres, lavés souvent, gommés, et couleur de piano neuf… / Poussière astrale de nez. / Mais il se sentit paralysé par le regard chaud et dangereux d'un figurant brun, au profil grec, perforé d'un grand oeil de carpe… /Camille brillait comme baignée d'huile, une grande flaque-miroir sur ses cheveux, la bouche en émail vitrifié d'un noir d'encre, les yeux vastes entre deux palissades de cils. /Jura un gros juron. / Jeunes femmes tziganes à naseaux de cavales. / Elle ouvrait des yeux caves. / Murmure et haleine de cave sèche. / Belle négresse blanche. / Des vieux domestiques poncés par l'usage, inhumés à mi-corps. / Deux visages inverses et délayés. / Tu vas me faire dégommer mes cils… / Qu'il crève tout violet, cet enfant de Pénélope couverte par une tortue mâle ! / Il fut détrompé par l'expression des parois de sa chambre, hargneuses et guettant un oeil ailé qui voletait. / Et puis quand on couche le pare-brise, / Il entr'ouvrit ses cils, / Beurre raide, / Un petit bruit avide. / le soleil s'éteignait. / Ses yeux profondément enchâssés. / Un sourire horizontal à joues raides. / Je suis fou de sommeil. / Dès qu'il supprima la lumière, /
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Une vision juste et envoûtante de l'échec d'un couple et de la jalousie. L'atmosphère d'une époque et de lieux magnifiquement rendue. Colette ne déçoit jamais.
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