Viva Frida

Encore un livre sur Frida ? mais que peut il nous apporter de nouveau ? Peut être un sentiment différent envers elle.
Nous savons qu'elle est née en 1906, a été atteinte de poliomyélite puis qu'un terrifiant accident de tram va faire de sa vie un enfer, corset en plâtre pendant des mois, opérations sur opérations et l'impossibilité de mener une grossesse à son terme, gangrène, amputation, . Frida c'est ça, de la souffrance. Mais pas que. Frida c'est une femme pour qui son corps blessé a exacerbé ses envies sexuelles et les hommes le sentent, fascinés par son aura. Sûrement pour elle une façon aussi de se sentir vivre, une revanche. Frida, c'est une femme amoureuse, de Diego Rivera bien sûr, mais pas que, hommes, femmes comme Jacqueline Lamba (compagne d'André Breton). Frida c'est une passionnée, investie dans la cause communiste, qui portera des robes de folklore de son pays pour plaire à Diego mais aussi pour porter les couleurs de sa patrie, notamment lors de ses nombreux voyages aux Etats Unis. Et Frida c'est bien sûr la peintre mondialement reconnue, moins de son vivant qu'après son décès à 47 ans. Des paysages, des personnes de son entourage mais ce qui reste essentiellement, ce sont ses autoportraits où l'on peut suivre le cheminement dramatique de sa vie.
Ce livre très dense et documenté n'est pas une biographie linéaire et c'est bien. Il montre une femme d'une vitalité, d'un courage totalement incroyable, se relevant des trahisons mais surtout des multiples souffrances que son corps endure en permanence, trouvant l'énergie créatrice tout au long de sa vie, ce pinceau qui la maintient en vie. Pourtant, je n'ai pas réussi à la trouver sympathique, ce côté tellement exacerbé de sa personnalité mais il aurait fallu la rencontrer, je pense car tout le monde a été fasciné par ce petit bout de femme si charismatique et si talentueuse. Donc une biographie passionnante, bourrée d'anecdotes, des photos également pour en savoir encore plus sur cette passionaria.

J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Gérard de Cortanze qui connaît bien le sujet dont il parle ici : Frida Kahlo. Je remercie les Edtions JC Lattès et NetGelley de m'avoir permis d'y avoir accès et je regrette d'avoir mis un peu de temps pour faire ce billet : la rentrée littéraire est une époque formidable pour moi, mais tellement de livres et si peu de temps.
Etre proténïforme, l'artiste doutait de tout, mais pas du soutien de ceux qu'elle aimait. Au delà du besoin que je qualifierais de "maniaque" de vouloir placer les artistes dans un mouvement, je pense qu'elle ne ressemblait qu'à elle-même : c'est sa vie qu'elle nous conte dans ses tableaux si vivants, une vie faite de douleurs, d'amour, de colère, d'épuisement, mais une vie si riche, que ce qui est dans la peinture classique nommé "nature morte" s'appelle avec Mme Khalo, "nature vivante".
J'irais bien sûr voir l'exposition à Galliera. Je n'ai pas eu l'opportunité de visiter la caza azul, mais je ne n'en ai pas forcément besoin : sans l'artiste pour la faire vivre, ce n'est somme toute, qu'une boîte vide, même si "une maison est la projection naturelle de l'âme". Je pense particulièrement à la superbe et méconnue maison de Gustave Moreau, juste à côté de la gare St Lazare, conservée admirablement telle un atelier toujours vivant. J'ai été voir avec mes enfants plus jeunes, l'exposition qui avait lieu au Musée du Jeu de Paume et qui présentait les oeuvres de Khalo et Rivera.
J'ai lu un certains nombres de publications, romans, "beaux livres" concernant l'artiste. le livre de JM le Clezio m'avait particulièrement plu : Le Clezio, un breton. Je l'ai retrouvé, Le Clezio au cours de la lecture du texte de l'auteur et encore plus dans le mot "Finisterre" : la fin de la Terre pour les bretons.
Je regrette juste l'emploi du couple de mot : "garçon manqué" pour désigner Frida Kahlo, jeune. Je vois plutôt un être dynamique, qui n'a peur de rien, sauf de perdre ceux qu'elle aime..
Un texte aussi riche que l'artiste dont il parle, riche d'informations, de réflexions, de respect et de tendresse pour une femme exceptionnelle.

Si la biographie de Hayden Herrera reste une référence, Gérard de Cortanze avec "Viva Frida" paru aux @editionsjclattes nous livre le portrait sensible et érudit d'une immense artiste.
Déjà auteur de plusieurs ouvrages sur Frida, pour laquelle il a eu un véritable coup de foudre dans la vingtaine ; cet ouvrage est en quelque sorte la synthèse d'une fascination et d'un amour depuis plus de quarante années.
Frida Kahlo, malheureusement trop peu visible en France (une seule de ses oeuvres, achetée de son vivant, est visible au @centrepompidou) ne doit pas être réduite à une icône tendance et instagrammable.
Ce portrait délicat, pluriel et thématique explore la femme et l'artiste. Avec la sensibilité de l'amoureux et l'érudition du connaisseur passionné : les chapitres thématiques permettent la mise en perspective de la vie et l'oeuvre de Frida Kahlo.
On peut rester insensible à son oeuvre, il est impossible de ne pas être admiratif de la femme : foncièrement libre, résiliente, d'un courage et d'une force admirables face aux épreuves de la vie, les qualificatifs ne manquent pas.
Ce beau livre donne aussi des clefs d'accès à une production artistique bien plus complexe à décrypter qu'elle ne le laisse paraître.

L'auteur retrace la vie de l'artiste peintre, de ses origines à ce qui a jalonné son existence pour laisser une empreinte et une oeuvre populaire, détentrice d'une identité, synonyme de liberté reconnue à travers le monde.

Il aborde les thèmes qui ont façonné la femme amoureuse, puissante et plurielle. Son parcours est un hymne, plus qu'un combat avec une dualité aussi troublante que transcendante. Les souffrances sont au centre de ses aspirations.

Très tôt touchée par la poliomyélite et plus tard par un accident de la route qui va bouleverser sa vie, elle traverse les expériences intensément. Elle sera l'amante insatiable et débordante des deux sexes, l'épouse meurtrie d'un maître à qui elle voue une admiration et un attachement viscéral et éternel.

Avec Diego Rivera, elle forme un couple aimanté et chaotique. Éprouvée dans sa chair, Frida doit faire après plusieurs fausses couches le deuil d'être maman. Symbole d'un féminisme sauvage, elle ne néglige pas pour autant les artifices, au service d'une savante et consciente séduction.

J'ai été touchée par son histoire, témoin et conviction d'une sensibilité exacerbée pour la vie et ses aspérités. À travers ses tableaux que l'on visite comme un voyage, on éprouve et on ressent le journal d'une traversée unique et mouvementée.

Frida Khalo, icône ou martyre, libertine ou déesse, n'a sans doute pas encore finit de nous surprendre et de se réinventer.
Lien : https://www.sophiesonge.com/..

A travers cet ouvrage, Gérard de Cortanze aborde l'histoire de Frida Kahlo sous différents prismes. Chaque chapitre a un thème différent : sa rencontre avec Diego, son mariage, la religion, son art, son homosexualité etc... tout ce qui a fait la femme résiliente, courageuse, audacieuse que l'on connait.

Beaucoup d'informations et de détails nous sont sont donnés. C'est un récit très dense et très complet.
Pour ma part, je suis complètement fan de Frida et sa vie en elle-même est un véritable roman. J'étais donc ravie de lire un ouvrage qui lui est entièrement consacré et qui prend le temps d'approfondir des points précis.

Si de votre côté, vous ne connaissez que très peu l'histoire de Frida Kahlo, je vous déconseille de commencer par ce livre car il pourrait vous faire fuir par son épaisseur et son côté un peu "académique".
D'autres livres moins longs et moins détaillés seront plus adaptés à une première rencontre

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