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EAN : 9782355932045
416 pages
Pascal Galodé Editions (23/10/2012)
3.33/5   6 notes
Résumé :
La Femme du Futur parle du paradis. Une civilisation où l’on gagne de l’argent sans travailler, où les banques donnent sans compter, où il n’y a plus de pauvres, où tout le monde s’aime. Une jeune fille s’émeut de cette merveilleuse situation, et tente d’en douter.
Ce conte inédit est accompagné de trois rééditions de textes introuvables et cultes. Jour de Chance, où un assassin récidiviste ne parvient pas à se faire juger, emprisonner, et demeure innocent. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Sous ce titre sont réunis quatre longs récits, dont trois ont déjà fait l'objet d'une publication antérieure, mais revus pour la circonstance. Des contes, car ils n'ont aucune ambition de rendre compte du réel en le décalquant au plus près de la vraisemblance : au contraire, ils entendent traduire une réalité essentielle, dans laquelle, souvent, nous nous reconnaîtrons mieux que dans le miroir reflétant des images qui ne sont pas les nôtres. Ils puisent pour cela dans le vaste réservoir de l'imaginaire, et dans une imagination formidablement féconde. Paradoxaux ? Oui, bien souvent, les situations contredisent volontiers la logique ordinaire, pour mieux en pointer les limites. Mais le paradoxe n'est pas l'illogisme : il est l'expression d'une autre logique, tout aussi artificielle que la nôtre. Une fille trop belle ne peut trouver de soupirants : elle glace les hommes comme si elle était « la plus hideuse de la planète ». Une femme blessée veut aller au meilleur hôpital… pour ne pas être soignée. Derrière le paradoxe, nous accédons à une autre logique, qui nous révèle une vérité plus profonde : la perfection, dans la beauté comme dans la laideur, nous coupe de la vie et nous isole ; la prise en charge par la médecine nous dissuade de trouver en nous les forces nécessaires à la guérison.
le premier conte, « Jour de change », met en scène un personnage familier aux lecteurs de François Coupry, Nabucco, qui « vit à côté du monde », tentant désespérément d'être « quelque chose », mais qui ne parvient pas à endosser un costume crédible dans le grand théâtre du monde. Il a beau trucider ceux qu'il croise, le commissaire ne peut le reconnaître coupable, comme un personnage réel qui se retrouverait prisonnier d'une scène de théâtre et qui, en tuant les acteurs, ne parviendrait pas à tuer le rôle. Dans un monde coupable, il représente l'innocence originelle, ou, peut-être, « l'homme moderne, débarrassé de toute culture malheureuse, de toute mauvaise, ou trop bonne, conscience : un être sans consistance aucune, sans poids, sans histoire personnelle, et mené, sans aucun jugement de valeur, par la communion des événements mondiaux. Un être sans âme, d'une totale sensibilité. » Gageons que nous y reconnaîtrons quelques-uns de nos proches…
Si le conte nous convainc, c'est parce qu'il met en scène ce paradoxe de la vérité et du théâtre sans chercher à philosopher. Il nous décrit la vie quotidienne de Nabucco, ou plutôt ses efforts quotidiens d'être « normal », jusqu'à ce qu'il se demande (comme beaucoup d'entre nous !) s'il n'est pas le seul être normal… Dans ce conte ancien et dans le deuxième, François Coupry exploite la situation avec un humour candide d'une grande efficacité, les deux derniers contes adoptant la gravité de la maturité. Ouvert au monde, son personnage n'agit pas par sa volonté propre, mais par les événements qui le traversent. Un tremblement de terre en Iran le pousse dans le dos ; la mort de Grace de Monaco glisse ses patins sur le ciment du zoo. le choix de ces événements n'est pas sans une cruelle ironie : « L'élection de François Mitterrand à la Présidence de la République française prend mon portefeuille avec mes mains. »
« Nos amis les microbes » met en scène un petit peuple joyeux et vorace, qui grignote l'intérieur d'un grand corps malade dont tous ignorent qu'il s'agit de celui d'Hélène Larivière. Tout cela se fait dans une folle gaieté, jusqu'à ce que l'un d'eux, Patrace, attrape la pire des maladies : la réflexion. La prise de conscience le dévore à son tour : « Putain ! je mange ma maison ». Une femme rousse et nue se révèle soudain en lui, dont il ignore qu'il s'agit de celle qu'il est en train de détruire, et le grignote à son tour de l'intérieur. La maladie est contagieuse, et des bataillons de femmes rousses et nues provoquent une guerre mémorable et truculente dans tous les organes. N'en déflorons pas les épisodes, mais saluons au passage le vieux sage Yrpuoc, qui niche à l'intérieur de l'utérus et qui semble tout savoir, mais à l'envers.
Ce que le conte met en scène, c'est la sensation que nous éprouvons tous les jours de vivre dans un univers apparent, où nous jouons faux une pièce dont nous ne connaissons pas le texte. Les microbes rêvent comme nous de pouvoir dire « je t'aime » sincèrement à quelqu'un. Comme nous ils se demandent ce qu'il y a derrière leur univers, et se demandent comment en sortir, comment le voir de l'extérieur. Et comme nous, ils le détruisent sans comprendre qu'ils vont à leur perte.
« Ventre bleu » semble au départ adopter un ton plus grave, et s'ancrer dans le réel le plus oppressant : celui de la maladie. Il décrit une opération de l'appendicite et une hospitalisation douloureuse jusqu'à la mort. Mais ce réel décrit de l'extérieur finit par devenir plus faux que le théâtre de carton pâte des deux premiers contes. le malade n'y est plus qu'un objet entre les mains des médecins, et sa vérité profonde, vitale, ne peut être vue par leur regard. « le Grand Professeur, Patron de la Clinique, et des petits docteurs et chirurgiens sont venus regarder ma viande. » « Il commentèrent mon cas en des termes qui me laissaient poisson mort, qui me laissaient motte de terre où pousse du beau pus et qu'on arrose goutte à goutte. » « Ils avaient de grands couteaux et j'étais une viande sur le rebord d'un étal à marée basse. » Lorsque le narrateur meurt, le changement est bien entendu radical pour le monde qui l'entoure, mais lui n'en prend pas conscience et continue à décrire ce qu'il vit, jusqu'à son enterrement et sa décomposition… et jusqu'à ce que les mots le trahissent.
« La femme du futur », long conte inédit, nous transpose dans une civilisation à venir, dite de l'Harmonie flamboyante (l'oxymore n'est qu'une expression du paradoxe) où le paradis semble avoir débarqué sur terre. Tous sont riches, immortels, sans maladie, et n'adoptent une profession que pour passer le temps, comme un rôle au théâtre. On y va de fête en fête, et l'on s'amuse, d'un continent à l'autre, à vivre dans des époque différentes. On voyage en avion de l'antiquité romaine au siècle des Lumières… Seuls quelques-uns, lassés de cette immobilité du temps, choisissent de prendre le train de l'Alaska, où l'on se réveille le lendemain avec cinquante ans de décalage : il ne reste plus qu'à apprendre par les autres la vie que l'on a bel et bien vécue sans en avoir le moindre souvenir.
Ici encore, c'est notre monde qui est épinglé dans les paradoxes du conte. La confusion entre réalité et fiction, mais surtout le vedettariat et le besoin de reconnaissance, se retrouvent pastiché par l'héroïne, Anna Wooh, filmée vingt-quatre heures sur vingt-quatre et dont la vie est suivie par des millions de « fans ». Mais lorsqu'elle passe nue dans les couloirs d'un hôtel, personne ne la voit : tous regardent son image. Elle se rend compte alors que la vie « moderne » qu'elle a choisi de vivre n'est pas plus consistante que celle qui se vit en péplum en Finlande : « Les humains de ma modernité, eux non plus, ne croyaient plus au réel ! » On convoquera sans succès un congrès mondial sur l'existence du réel.
Pour qu'un recueil de contes soit plus qu'une juxtaposition artificielle, il faut que les récits se répondent, malgré les différences fondamentales de ton, d'univers, d'écriture. On retrouve bien sûr des préoccupations similaires dans ces quatre textes : la monstruosité de l'innocence, la théâtralisation du réel, la décomposition du langage… Mais des clins d'oeil discrets renvoient également d'un conte à un autre. Si Nabucco, dans « Jour de chance » est un rescapé de l'innocence paradisiaque, il est surtout présenté comme un mutant, « le premier humain de l'avenir de l'homme » — de même qu'Anna Wooh est « la femme future », mutante elle aussi, mais en sens inverse, puisqu'elle est la seule lucide dans un monde innocent. le personnage de Nabucco réapparaît à la fin du quatrième conte, pour boucler le cercle avec le premier. L'insultante richesse revient aussi régulièrement : Nabucco ne parvient pas, malgré tout ce qu'il achète, à dépenser tout son argent, de même qu'Anna Wooh et ses compagnons en sont réduits à jeter des montagnes de billets par les fenêtres du train pour acheter le paysage. Les tissus qui se reconstituent dans le corps d'Hélène Larivière, dans « Nos amis les microbes », rappellent ces machines qui se réparent toutes seules dans « La femme du futur », de même que les objets tombant de la Cervelle avec des étiquettes portant leur nom, dans le deuxième conte, évoquent l'insouciance du monde donné aux innocents des premier et quatrième… Nous sommes ici dans un univers cohérent, par delà les particularités des histoires.
Et surtout, nous sommes dans une écriture forte et variée, où l'on reconnaît la patte de l'écrivain. L'humour pince-sans-rire alterne avec des passages véritablement épiques (le vent balayant l'Histoire, dans « Jour de chance », la soirée chez les gitans, les volcans où de grands hélicoptères déversent les morts et les détritus de la planète…). Une poésie de l'absurde naît parfois dans les passages les plus inattendus, comme la folie de Nabucco qui, la tête gonflée de vent, tente d'assassiner les patates : « du moins, avec ce vacarme qui me découpe l'intérieur sanglant de ma tête, je ne les entends pas mourir. » Pour ceux qui connaissent l'univers de François Coupry, mille clins d'oeil à ses romans antérieurs constituent un plaisir supplémentaire ; pour ceux qui ne les ont pas lus, voici un excellent moyen de découvrir son univers.
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La femme du futur et autres contes paradoxaux - François Coupry

Vendredi dernier, je le reçois. Et donc, selon moi, réactions à chaud :

Je zappe direct à ma conclusion : Bref, au moins, je comprends la nécessité pour moi d'arrêter d'écrire de l'absurde. Arrêter pour tout simplement arrêter. J'aime critiquer les livres de façon constructives, et là avec ce livre, je lutte, je ne suis pas là pour détruire les oeuvres d'autres qui trouveront grâce sous d'autres cieux. Enfin, « la femme du futur » m'a montré un point de vue intéressant, une histoire sympathique d'un auteur qui sait où il va.

Ce livre rassemble un incipit étrange et quatre nouvelles. Je vais commencer par la dernière, qui a donné son titre à cet ouvrage, et parce que, j'y reviendrai, c'est à mon sens la perle de ce livre.

"La femme du futur"

Bon, enfin j'arrive à la femme de la couverture. Mon esprit est formaté par les phrases des nouvelles précédentes je dois dire maintenant.

Dans une société de l'apparence, donnant plus de voies au paraître qu'à l'être, Anna Wooh entre dans un monde où elle a choisi les bonnes cases. Joie de la réincarnation de certaines croyances religieuses. Dans cette société, on est emmené dans une montgolfière dont les amarres sont détachées. Ces attaches matérielles qui retient beaucoup de nos jours.

A certains égards, j'ai pensé à quelques parallèles avec le livre de Mme Catherine Clément : le voyage de Théo. Mais là plus au temps présent, mais dans un futur où tout a été découvert, où le progrès n'a plus de raisons d'exister, car il ne tend vers aucun autre but que le rien, que le est-ce bien nécessaire.

Des lignes délicates nous font ainsi vivre la vie d'Anna Wooh. L'auteur prend le raccourci des réincarnations, je passerai donc sur ma critique fondé sur l'inné et l'acquis de notre intelligence, de l'instructrion possible. Anna découvre ce monde, et s'aperçoit qu'elle a tout pour elle, que les gens autour ont tous pour eux, et que l'ennui guette. Donc sa conscience se réveille à redécouvrir ces réalités avant que d'autres rebondissements n'arrivent mais je vous laisse les découvrir.

Bref, une société des apparences où la vie n'est que fiction peut-être. Une idée sympa et bien travaillée, même si, je ne suis pas fan des philosophes français, j'ai trouvé de ci, de là trop de liens à l'histoire des perspectives françaises, trop cartésien, pour tout dire, mais ce n'est que mon avis.

Maintenant, les autres lignes de ce patchwork en couleurs :
Dans ce concours « masse critique », j'ai sélectionné ce livre comme on est attiré par les produits en tête de gondole, et ce message d'une bonne lecture qu'il promettait. Maudit marketing, encore une fois, je suis ta victime. Enfin, juste le coût du temps à lire les trois premières nouvelles datant si je me rappelle bien de 1982, de 1989 et de 1978.

"Eloge de l'insolite, de l'imprévisible et de l'insécurité. "

Un rapide incipit en guise d'introduction aux paradoxes, que je qualifierai plutôt d'introduction à l'absurde par l'absurde, du côté positif comme du côté négatif. Rebondissant sur des notions assez opposées, assez similaires, de l'histoire, aux sciences, à la sociologie, aux perspectives, aussi rapidement que l'on descend une piste de ski. Bref, de l'absurde, par l'absurde. Pourquoi? par la multitude des perspectives prises, des hommes, aux strates, aux puces, à la finance, aux sciences, tout çá très rapidement. Cela reste une introduction, soit. Au moins, je m'attends à tout.

"Jour de chance"

Je ne sais pas ce que j'en pense car les phrases virevoltent dans ma tête au son des « je, je, je » individualiste qui font passer l'histoire à côté du coche, donc un contexte difficile à prendre en compte. Bref je le prends comme un compte à l'éloge extrême du politiquement correct, dans un monde individualiste et sans contexte, et sans contact.

Au son des perspectives, sans aucunes autres, des « je, je, je », par exemple, cette phrase page 40. « cependant, j'ai beau argumenter, elle ne veut pas de moi à la crèche. J'aurais été heureux à la crèche ; on m'aurait aimé, peut-être soigné. Elle refuse très poliment, très gentiment, toujours sans rire, sans crier ni au fou ni au loup. Je ne sais pas pourquoi elle refuse.
Je m'en vais, triste, je reprends l'autobus, vers la ville. »

"Nos amis les microbes"

Je me rappelle d'un dessin animé, je crois que cela s'appelait « l'histoire de la vie » avec un grand barbu. Je ne sais pas si en 1989, cette idée avait déjà été travaillé, je pense que si. Bref, intéressé au début par un flot de lignes qui m'entrainent, au bout de quatre-vingts pages, ces histoires me semblent s'allonger, et mes yeux commencent à lire en diagonale chaque paragraphe. Je ne rate pas d'intéressants rebondissements, surtout des différentes perspectives. Bref un bon moment, sans plus.

"Ventre Bleu"

Alors bon, déjà j'aimerais parler avec la personne qui a écrit cela en quatrième de couverture :
« le livre de François Coupry respire d'un rire nietzschéen, saccadé, rejoignant le non-sens parfait » Jérôme Garcin Les nouvelles littéraires.

C'est de loin la nouvelle que j'ai eu le plus de mal à lire. On ne doit pas avoir les mêmes perceptions du génie Nietzschéen. Pour le coup, un de mes philosophes favoris. Et je pense que si de loin, une des quatre nouvelles devaient se rapprocher plus de l'essence en Friedrich, cela serait la dernière « la femme du futur ». Parce que « respire d'un rire nietzschéen » sincèrement ? j'ai, et c'est seulement mon avis, trouvé cela lourd, une suite de maladresses dans la lignée de la première nouvelle. du Philippe Delerm en plus long à la rythmique énervante du je je je.

Selon moi, grand grabataire de la remise en question, pas Nietzsche, peut-être Malraux à ses heures les plus torturées. Bon après il est sûr que du haut de mes trente ans et quelques expériences aux encornures , j'ai un point de vue très subjectif sur cette vie possiblement « rêvée » en clinique. le tout me chagrine, plus qu'il ne me torture. Et pourtant, j'ai navigué à vue à travers ces pages illisibles, un seul paragraphe de la page 253 à la page 262. Trop torturé pour que cela ne soit pas voulu, et sincèrement, j'ai peu apprécié.


Entre ces lignes, je songe à quelques unes des miennes en tant qu'auteur, les 7 nouvelles de mon premier recueil en 2010, enfin plus sommaire et incisif dans mon cas, à me limiter aux 30 pages. Mais toujours ce subjectif qui détruit l'objectif dans du grand n'importe quoi. j'ai donné, et je porte donc un regard un peu trop acerbe sur le tout. désolé.

Après, j'ai été fan de romans, de contes, de science-fiction, apprécie donc d'autres références plus solides. P.K. Dick, D. Simmons, F. Herbert, G.G. Marquez, entre autres. Ce que j'en ai compris : Une fiction a besoin de ce que l'on appelle en anglais d'"anchoring", de pouvoir ancrer les yeux du lecteur dans un cadre, dans un contexte. Là, les trois premières nouvelles jettent une bouteille dans une mer si immense que.

Lien : http://souslesportes.blogspo..
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Y a de l'idée, ça il faut le reconnaitre! Sous des allures de rêve et même, par moment, de pur délire, ce n'est pas au hasard que François Coupry a semé ses pensées dans « La femme du futur et autres contes paradoxaux » et force est de reconnaitre que sous le chaos et l'absurdité apparente des thèmes, s'élève une réflexion aguerrie sur notre monde, l'humain et la société qui l'entoure. Réflexion et imagination sont en effet de mise dans ce recueil de nouvelles étrange et assez troublant où l'on aura l'occasion de croiser des puces qui refont le monde, des chanceux en manque de désespoir et des microbes pacifistes…

Malheureusement, si je peux sans hésitation citer ces qualités à l'oeuvre de Coupry, je me dois de préciser que c'est mon intellect seul qui parle, car mon coeur n'a pas du tout été touché par ce recueil et il s'est à vrai dire pas mal ennuyé tout au long de ma lecture… Il aime l'absurde pourtant, mon coeur, et le paradoxe ! Alors pourquoi a-t-il si peu apprécié cette petite série de contes qui font de ces derniers leurs leitmotivs ? C'est quelque chose dans le style de l'auteur qui m'a rendu la lecture antipathique je pense. Quelque chose de l'ordre à la fois, paradoxalement, d'une trop grande proximité et d'une trop grande mise à distance… Comment dire ? Abordant avec un phrasé très direct des thèmes très actuels et immanquablement proches du lecteur, l'auteur n'a cependant pas réussi à instiller à son texte ce tout petit supplément d'âme qui l'aurait rendu attachant. A défaut de cette humanité et de cette part de rêve nécessaire à toute fiction, j'ai trouvé, malgré la folle imagination de l'auteur et sa jolie façon de manier le pur absurde, que ses nouvelles étaient quelque part trop terre à terre et elle ne m'ont pas permis de m'envoler, ni en pensées ni en émotions… Dommage…
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Dr Jekyll et Mister Hyde devisent en buvant quelques verres sur le thème de l'improbabilité et de l'incertitude d'un monde où rien ne se tient et où tout est fluctuant. le révolutionnaire d'hier devient le réactionnaire de demain. Ce qui était d'arrière-garde voire du dernier ringard se retrouve soudain d'avant-garde et furieusement tendance... Un homme de trente ans qui se déclare fou n'arrive pas à se faire admettre à la crèche, ni à l'asile de d'aliénés, ni chez les gitans. Il veut rendre l'argent qu'il reçoit chaque mois et payer des impôts. Mais il n'y parvient pas car il n'existe pas, il ne figure sur aucun registre. Que devra-t-il faire pour devenir un homme comme tout le monde ?... Des microbes se promènent à l'intérieur d'un corps de femme qui leur semble immense et qui leur sert de garde-manger. de ci, de là, ils font toutes sortes de dégradations. Mais leur vie devient nettement plus compliquée quand des armées de rousses nues les pourchassent et réparent les dégâts causés... Après avoir été opéré de l'appendicite, un patient aggrave son cas pour pouvoir rester plus longtemps à la clinique... Anna Wooh vit dans un monde où l'on gagne de l'argent sans travailler, où tout les gens sont riches, où il n'y a pas de pauvres, où les machines se réparent toutes seules et où tout le monde est beau, insouciant et gentil. Mais Anna a des doutes. Elle cherche même à prouver que la réalité existe...
Cette compilation de cinq titres peut surprendre le lecteur autant par ses thèmes que par son style. le format des quatre textes principaux est plus proche de celui de la novella que de celui de la nouvelle à proprement parler. A elle seule, chaque histoire aurait pu être un véritable roman et aurait d'ailleurs gagné à rester publiée séparément. En effet, Coupry cultive très soigneusement le paradoxe, l'incohérence et surtout l'inversion des valeurs et des réalités. Avec lui, l'argent fait le malheur et est inutile, le travail n'est pas la santé, les banques ne sont que des bâtiments vides et les bourses sont toutes virtuelles... L'ennui, c'est que sur la longueur, cela tourne au répétitif et à l'exercice de style. Il n'en demeure pas moins que l'univers de Coupry, particulièrement dans le titre éponyme, « La femme du futur », est hautement déstabilisant et a quelque chose à voir avec celui des plus grands auteurs de l'absurde et de l'étrange comme Lewis Carroll, Ionesco, Italo Calvino et même Kafka, par certains côtés. Néanmoins le style reste un peu lourd et cumulatif, voire agrégatif, ce qui demande un peu d'effort de la part du lecteur. Un ensemble étonnant et non dépourvu d'une certaine poésie. Cartésiens s'abstenir !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Grâce aux éditions Pascal Galopé que je remercie, j'ai découvert un nouvel auteur : François Coupry. Ce livre regroupant quatre contes paradoxaux m'a assez plus. Par contre ils portent bien leur nom !! parce que pour être particulier et bizarre ces contes sont effectivement paradoxaux, surtout Jour de chance, Ventre bleu et surtout Nos amis les microbes. J'ai eu parfois du mal à tout saisir, comprendre et analyser !!! Je me suis souvent sentie perdu lors de cette lecture c'est pourquoi j'ai préféré et de loin le dernier conte "La femme du futur" qui donne le nom de ce recueil de nouvelles. Ce dernier m'a vraiment plus, il était je trouve plus cohérent, il tendait plus vers l'anticipation que vers le contes où le raisonnement logique n'a que peu de place.

Avec ces contes j'ai du mal à me faire une idée du style et de l'écriture de l'auteur. le quatrième conte était agréable à lire, assez prenant, d'un style assez fluide par contre les trois premiers m'ont paru difficile à lire, un peu prise de tête, j'avais du mal à savoir où j'en étais. Cependant l'auteur arrive à garder le lecteur, à le faire rester accroché à ses mots puisque j'y ai quand même trouver de quoi satisfaire mon envie de lire.

Cette lecture est donc assez particulière mais elle vaut largement le coup si je puis dire d'être lu. A vous maintenant de vous faire une idée !!

Et encore une fois un grand merci aux éditions Pascal Galopé.


Grâce aux éditions Pascal Galopé que je remercie, j'ai découvert un nouvel auteur : François Coupry. Ce livre regroupant quatre contes paradoxaux m'a assez plus. Par contre ils portent bien leur nom !! parce que pour être particulier et bizarre ces contes sont effectivement paradoxaux, surtout Jour de chance, Ventre bleu et surtout Nos amis les microbes. J'ai eu parfois du mal à tout saisir, comprendre et analyser !!! Je me suis souvent sentie perdu lors de cette lecture c'est pourquoi j'ai préféré et de loin le dernier conte "La femme du futur" qui donne le nom de ce recueil de nouvelles. Ce dernier m'a vraiment plus, il était je trouve plus cohérent, il tendait plus vers l'anticipation que vers le contes où le raisonnement logique n'a que peu de place.

Avec ces contes j'ai du mal à me faire une idée du style et de l'écriture de l'auteur. le quatrième conte était agréable à lire, assez prenant, d'un style assez fluide par contre les trois premiers m'ont paru difficile à lire, un peu prise de tête, j'avais du mal à savoir où j'en étais. Cependant l'auteur arrive à garder le lecteur, à le faire rester accroché à ses mots puisque j'y ai quand même trouver de quoi satisfaire mon envie de lire.

Cette lecture est donc assez particulière mais elle vaut largement le coup si je puis dire d'être lu. A vous maintenant de vous faire une idée !!

Et encore une fois un grand merci aux éditions Pascal Galopé.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je vous adore, Anna : nous sommes au paradis. Nous sommes à la fin de l'histoire humaine. On prétend qu'à la mort, notre vie nous reviendrait en mémoire : à la fin de l'histoire humaine, c'est plutôt l'ignorance, l'amnésie, qui nous endorment, nous anesthésie la pensée. Moi-même, qui ai pu paraître pédante, bien loin de moi cette prétention, j'ignore tout des réflexions et des études d'autrefois, mais il me semble avoir entendu raconter qu'un économiste, ou un philosophe, votre ami Oscar semble peu les différencier, avait prédit la fin de l'Histoire, l'égalité de chaque être humain, un partage commun pour tous, quand les luttes des classes sociales seraient terminées : nous avons atteint ce stade, sans doute par d'autres moyens que ceux prévus par ce mâle, stupide comme les autres, nous avons atteint ce stade en devenant riche, en supprimant le travail, la compétitivité, la fatigue, la concurrence. 
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