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EAN : 9782749124315
276 pages
Le Cherche midi (15/03/2012)
3.48/5   43 notes
Résumé :
L’Espoir en contrebande ou comment faire le tour du monde en vingt-six nouvelles, du canal de l’Ourcq à Ostende, d’Aubervilliers à Nouméa, de La Rochelle au Québec, de Bordeaux aux Antilles, de Granville au Mexique, de Nantes au Gabon, du Périgord au Danemark, de Saint-Benoît-du-Sault à Stettin…
Histoires vraies ou histoires inventées ?
En fait, Didier Daeninckx se plaît à jeter « des passerelles de fiction entre deux blocs de réalité ». Pour lui, vie ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Deux majorettes ont été balancées du haut des falaises. A l'Hôtel des Thermes d'Ostende, un médecin fait la connaissance d'une énigmatique vieille dame. Un photographe recherche le charbonnier au regard magnétique dont l'image sera le clou de son exposition. Qui est le tueur qui n'opère qu'au cours de la dernière décade d'avril?
Ce recueil de Didier Daeninckx a reçu le Goncourt de la nouvelle. Pourtant, mon avis à moi est mitigé. J'ai eu l'impression que l'auteur avait rassemblé ici des textes publiés précédemment (j'avais déjà lu « la Queen des Kinks » dans Ostende au bout de l'est).
Il me semble que la qualité des textes est très inégale: certaines nouvelles me plaisent car elles racontent une « vraie » histoire. D'autres ne sont que des impressions ou des atmosphères. Daeninckx y reprend les thèmes qui lui sont chers: lutte contre l'extrême droite, dénonciation des injustices, hommage à la littérature. J'ai été un peu perplexe face à des pages qui me semblent codées, mais dont je ne suis pas sûre de posséder toutes les clefs. Un exemple? Cette course à la présidence entre « Nick Zébulon, le fébrile ministre de l'Intérieur », « John Tulipe, du Mouvement pour un Socialisme Modéré » et « Marine Kiravi » vous rappelle-t-elle quelque chose?Pourtant, à d'autres moment, les allusions sont moins claires. Mais peut-être le seront-elles pour un lecteur plus averti de politique que je ne le suis.
J'ai, en revanche, beaucoup aimé les hommages à la lecture:  « les écluses libèrent leurs eaux, comme un livre ouvert offre ses mots », à la photographie, et particulièrement à Willy Ronis que j'admire: c'est une des ses photos qu'on retrouve en couverture et qui est évoquée dans « la péniche aux enfants », ou à la musique.
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Petit recueil de 6 nouvelles très courtes, relatant parfois un moment de vie précis pour chacun des personnages. Certains ont la chance de gagner au loto après une vie quelque peu miséreuse, un autre, après deux malheureuses crevaisons, réussit finalement à arriver à temps pour prendre son avion mais à quel prix… , un homme politique dit un dernier mot pour beaucoup incompréhensible avant de s'effondrer devant la foule, en plein discours, un homme intelligent se voit recalé à un examen, un cuisinier de haut rang découvre sa paternité par hasard et un policier croyant enquêter sur un trafic d'armes, se rend compte que l'affaire est politique, secret d'Etat.
Aucune de ces histoires ne me laisseront un souvenir impérissable. C'est trop court, même si l'écriture est sympathique.
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Avec "L'espoir en contrebande", on voyage aux côtés de Didier Daeninckx, observateur acéré des fêlures humaines et sociales. Dans notre musette, on emporte des images en noir et blanc, celles d'Edouard Boubat et de Willy Ronis, des images de banlieues cassées, sur le fil de l'oubli, hormis pour ceux qui y ont vécu, travaillé, aimé. Des histoires courtes, des tranches de vie coupées à vif dans le réel, parfois comiques, parfois dramatiques, des morceaux d'humanité vraie que l'écriture de Daeninckx va débusquer partout où elle continue de vibrer malgré tout. La fiction épouse le témoignage sans que l'on ait envie de les départir. Une galerie de personnages s'imprime dans la mémoire par la grâce de cette écriture qui parvient à refléter toutes les nuances du réel avec une admirable authenticité.
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Les convives de chez Drouant, à l'issue de leur rencontre, ont choisi d'élire L'espoir en contrebande comme Goncourt de la nouvelle. Ce choix - aussi discutable soit-il - est intéressant à analyser, de par sa complexité sémantique et textuelle. En effet, Didier DAENINCKX livre ici un recueil de vingt-six nouvelles, aux traits policiers, parfois difficiles à appréhender, et au style acquis et maîtrisé.



Dans ce florilège de petits textes, le lecteur navigue entre la Nouvelle-Calédonie, la Belgique, la Gironde, etc, et se prend à croiser John Lennon, Mussolini ou encore Gandhi. Les protagonistes cotoient diverses situations, et certains événements historiques sont évoqués. Cet eclectisme, évoqué dans la quatrième de couverture, invoque le changement d'univers au fil des pages. Cependant, il est parfois difficile de définir, d'analyser, voire d'assimiler le contenu des textes présentés ici par l'auteur.



L'écriture est, en effet, l'un des principaux facteurs de la compréhension du récit. Ici, on sent la plume de DAENINCKX sobre mais habile. Dès les premières pages, le lecteur peut perçevoir cette expérience dont l'auteur est doté. Les nouvelles apparaissent ainsi presque comme des textes expérimentatifs. de ce fait, l'ouvrage entier semble quelque peu élitiste pour un lecteur lambda, et se plonger totalement dans chaque récit devient compliqué.



De par une écriture peut-être trop maîtrisée et pas assez populaire (au sens noble du terme), Didier DAENINCKX se perd dans un univers diversifié mais complexe, perdant un peu le lecteur en chemin. Ce style, marqué par la maturité et le travail de la forme, est sans doute ce qui plut aux membres de l'Académie Goncourt.
Lien : http://actulitteraire.canalb..
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Desolé je n'ai jamais accroché á ces nouvelles....
Goncourt de la nouvelle 2012
Fichtre ! Chaque fois qu'un recueil de nouvelles est primé je suis deçu...😕
Bien que j'aime les formats courts pour découvrir de nouveaux auteurs c'est rarement un plaisir de lecture...
Avis aux amateurs éclairés, faites moi changer d'avis sur les nouvelles francophones... merci d'avance 😊
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Non, question pêche, je me contente de la roturière. Je ne fais pas de vague, un filet d’eau me suffit. Disons que je ne planque pas un hameçon à l’intérieur d’un ver gigotant pour le simple plaisir de harceler les poissons. En fait, je serais plutôt d’un naturel plutôt pacifique. Ma hantise des arêtes fait que ce n’est pas davantage pour garnir mon assiette de friture de goujons, de gardons ou de brèmes… Les sardines, je ne les approche qu’en filets. Les rares fois où j’attrape du frétillant, je surmonte le dégoût que m’inspire le fait d’avoir à leur décrocher le métal de la bouche, puis je les rejette à l’eau. Je les regarde repartir de guingois, en m’essuyant les mains, puis, à la manière d’un goéland affamé, j’observe leur sillage de sang rose qui se dilue sur fond de plantes aquatiques.
En vérité, si je me pose le cul sur les berges, c’est que j’ai besoin de calme pour évacuer le stress intense que le boulot instille dans chacun de mes muscles, à chaque terminal de mes nerfs. Je ne bosse pas chez France Télécom, mais c’est tout comme. Le spectacle sans surprise du flotteur ballotté par les flots efface un peu l’angoisse.
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On apprécie le plat quand la recette est terminée. Je suis donc une nouvelle fois repassé par la cuisine où j’ai bu une coupe pour m’éclaircir les idées. Mes trois étoiles n’avaient pas encore étrenné une saison qu’on faisait déjà la queue pour vivre à leur clarté ! Quand est venu le moment de présenter la note, j’ai demandé au maître d’hôtel de dire à cette femme dont j’avais perdu le souvenir qu’elle était mon invitée. Quelle ne fut pas ma surprise de la voir arriver et se hisser sur la pointe de ses escarpins pour m’embrasser sur les joues. Je rassemblai tout mon courage pour lui avouer la vérité : « Excusez-moi, mais je ne me rappelle vraiment plus dans quelles circonstances nous nous sommes rencontrés… » Elle a hoché la tête pour signifier qu’elle l’avait compris : « C’était il y a dix-huit ans, en juin 1947, près du pont Eiffel que les Allemands ont fait sauter pendant leur retraite… Je ne me remettais pas de la fin d’une grande histoire d’amour, et j’ai voulu en finir… Le hasard a voulu que vous fassiez de la plongée à quelques mètres de là, et que vous me sauviez la vie. »
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Si l’enfance est le centre de la vie, la jeunesse est la première de ses banlieues. Une manière de s’éloigner tout autant que de contingenter. Et comme dans la géographie urbaine, un simple tour de périphérique suffit pour constater qu’aucune banlieue n’est semblable à une autre. De la Chapelle à Passy, de Montreuil à Saint-Cloud, les portes sont ouvertes en permanence. La ville n’est plus close, en apparence.
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Une guerre civile africaine a jeté la famille d'Abdul sur les récifs espagnols et de là sur les contreforts du bassin parisien. Ce qu’il avait vu là-bas avait fait de lui une bête sauvage. A l’école, personne ne pouvait comprendre que les seuls rapports que le monde avait entretenus avec lui étaient d’une violence inouïe, que ses agressions tant verbales que physiques n’étaient que préventives. Si on le regardait encore, c’était pour constater que la vitesse de la chute s‘accélérait. Jusqu’au jour où une main s’est attardée sur son épaule, celle d'un éducateur qui aurait dû le virer du centre, à cause d'une centième connerie et qui, au lieu de lui parler du pays, lui a parlé de “son” pays, de “son” histoire, du continent africain, des griots, des poètes, d'Amadou Hampaté Ba, de Wole Solynka. Abdul a fini par les lire, et s'y retrouver. Aujourd'hui, il écrit de drôles d'histoires, des contes africains de Seine Saint Denis dans lesquels les personnages traditionnels de son enfance, leurs croyances, percutent la vie des quartiers périphériques. Il commencent à les lire dans les écoles. Il récolte en échanges les centaines de sourires innocents qui, à un moment, lui ont fait défaut.
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C’est très simple : j’ai découvert qu’il a participé à un jeu télévisé en même temps que les cinq victimes… Le Maillon faible… Elles ne sont pas parvenues en finale, mais, dès le premier tour, elles l’avaient toutes expulsé en inscrivant son prénom sur leur ardoise, au feutre noir, alors qu’il était le seul à ne pas avoir commis d’erreur. Il n’a pas supporté cette injustice, cette humiliation subie devant des millions de téléspectateurs… Il voulait laver son honneur. C’est devenu une idée fixe. Il a fini par éliminer méthodiquement ses éliminateurs.
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Vidéo de Didier Daeninckx
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