Demain ,dès l'aube , à l'heure où blanchit la campagne ,
Je partirai . Vois-tu , je sais que tu m'attends .
J'irai par la forêt , j'irai par la montagne .
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps .
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées ,
Sans rien voir au dehors , sans entendre aucun bruit ,
Seul , inconnu , le dos courbé , les mains croisées ,
Triste , et le jour pour moi sera comme la nuit .
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe ,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur ,
Et quand j'arriverai , je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur .
Victor Hugo , Les Contemplations
Ca , je veux fourniller en ton joly fourneau
Car j'ay de quoi esteindre et allumer la flame ;
Je vous veux chatouiller jusqu'au profond de l'ame ,
Et vous faire mourir avec un bon morceau .
Ma petonne , inventons un passe-temps nouveau ,
Le chantre ne vaut rien qui ne dit qu'une game ;
Faictes donc le seigneur et je feray la dame ,
Serrez , poussez , entrez , et retirez tout beau .
Je remu'ray à bons d'une vitesse ardente ,
Nos pieds entrelacez , notre bouche baisante ,
La langue fretillarde ira s'entre-mouillant .
Jouons assis , debout , à costé , par derriere
(Non à l'Italienne ) et tousjours babillant ;
Ceste diversité est plaisante à Cythere .
Marc Papillon de Lasphrise ,
L'amour passionné de Noémie (1597 )
Le ministre Xavier Darcos et les maths.