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Elias Sanbar (Traducteur)Ernest Pignon-Ernest (Illustrateur)
EAN : 9782742790302
88 pages
Actes Sud (24/04/2010)
4.33/5   12 notes
Résumé :

Ce long poème de Mahmoud Darwich, "Le lanceur de dés", a rapidement fait le tour du monde arabe dès sa publication en juillet 2008, un mois avant la mort du poète. Emprunt d'une douce mélancolie, il résume toute une vie, en insistant sur les hasards de l'histoire qui ont permis à un enfant de Galilée, issu d'une famille modeste, d'échapper plusieurs fois à la mort et de devenir l'homme mûr qui, dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce beau recueil, traduit par Elias Sanbar et illustré de photographies (par Ernest Pignon-Ernest) de murs portant le portrait de Darwich, parle de nostalgie et de mémoire, du pays qui a été perdu, et de ce qui en subsiste et reste à transmettre.
C'est une poésie très riche mais aussi très, très opaque. Beaucoup de références sont nécessaires pour comprendre tous ses symboles. Mais la beauté de ses mots, souvent, se suffit à elle-même.
Allez lire quelques citations (et même le recueil), cela vaudra mieux que de lire ce modeste avis...
Challenge Poévie
Challenge Globe-trotter (Palestine)
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Mahmoud Darwich, né en 1941 à Birwa, près de Saint-Jean-d'Acre, et mort à Houston en 2008, est unanimement considéré comme l'un des plus grands poètes arabes contemporains. Son oeuvre en France est publiée chez; Actes Sud
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Ces poèmes de Mahmoud Darwich (1941 – 2008) sont traduits par Elias Sanbar. Écrits au crépuscule de sa vie, ils témoignent de sa pensée, de son état d'esprit oscillant entre mélancolie et espérance, ils rendent indirectement compte du quotidien des palestiniens qui depuis 1947 vivent un enfer dans un pays sans existence face à une nation aux visées expansionnistes. Mémoires d'un peuple meurtri, d'un homme désabusé ; et pourtant, ses poèmes sont des odes au pacifisme, à l'utilisation des mots et de l'encre en lieu et place des armes et du sang.
Il est question de la mort, la sienne, qu'il sent proche (il mourra un mois après la publication du poème titre), mais au-delà de cette mort il existe la conscience d'une rémanence de la vie faisant fi de toutes les humiliations et de toutes les contrariétés.
Un très grand poète qui n'a eu de cesse de s'interroger (« Qui suis-je pour vous dire ce que je vous dis, qui suis-je ? ») et de nous ouvrir les yeux sur les injustices dont le peuple palestinien subit depuis 65 ans et que Mahmoud Darwich aura côtoyé toute son existence...
Le livre est illustré par des photographies d'Ernest Pignon-Ernest présentant des installations dans les rues et ruines de Palestine de portraits du poète. Portraits qu'il projetait de lui présenter, mais sa mort prématurée l'a décidé a défié l'absence du poète en lui redonnant une présence.
Lien : http://legenepietlargousier...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ici. Maintenant. Ici... et maintenant.

Ici, entre les débris des choses et le rien,
nous vivons dans les faubourgs de l’éternité
...
Maintenant, nous vivons hier et demain
et nous partons dans deux directions
qui pourraient échanger un salut poétique
...
Ici et maintenant...
l’Histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts.
...
Nous sommes toujours là,
portant le fardeau de l’éternité.
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" Maintenant un ami m'interroge :
Qu'est le bonheur à présent ?
Puis s'en va pressé, sans attendre la réponse "
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ici et maintenant
l'histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts
Aux arbres de s'élever
de ne pas se ressembler en majesté et en taille
Aux morts, ici et maintenant,
de retranscrire leurs noms,
de savoir comment mourir, chacun,
Aux vivants de vivre en groupes,
de ne savoir vivre sans une légende écrite
qui les préserve des écueils du réel mou
et de la rhétorique du réalisme
A eux de dire :
Nous sommes toujours là
guettant une étoile dans chaque lettre de l'alphabet
A eux de chanter
Nous sommes toujours là
portant le fardeau de l'éternité
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Ici, entre les débris des choses et le rien,
nous vivons dans les faubourgs de l'éternité.

Nous jouons parfois aux échecs,
insouciants du destin derrière la porte.
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Je ne fus pour rien
dans ce que j'étais ou serai...
C'est le hasard, et le hasard n'a pas de nom.
Nous pourrions le nommer forgeron de nos destinées
ou postier du ciel,
le nommer menuisier
du berceau du nouveau-né
et du cercueil du défunt
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Videos de Mahmoud Darwich (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mahmoud Darwich
Le 07 octobre 2007, le poète palestinien Mahmoud Darwich (en arabe : محمود درويش) lisait son poème “Pour décrire les fleurs d'amandier” au Théâtre de l'Odéon (Odéon - Théâtre de l'Europe). Traduction de l'arabe vers le français : Elias Sanbar. Lecture de la traduction française : Didier Sandre. Peinture : Vincent Van Gogh, “Amandier en fleurs”, 1890. “Pour décrire les fleurs d'amandier” :
Pour décrire les fleurs d'amandier, l'encyclopédie des fleurs et le dictionnaire ne me sont d'aucune aide... Les mots m'emporteront vers les ficelles de la rhétorique et la rhétorique blesse le sens puis flatte sa blessure, comme le mâle dictant à la femelle ses sentiments. Comment les fleurs d'amandier resplendiraient-elles dans ma langue, moi l'écho ? Transparentes comme un rire aquatique, elles perlent de la pudeur de la rosée sur les branches... Légères, telle une phrase blanche mélodieuse... Fragiles, telle une pensée fugace ouverte sur nos doigts et que nous consignons pour rien... Denses, tel un vers que les lettres ne peuvent transcrire. Pour décrire les fleurs d'amandier, j'ai besoin de visites à l'inconscient qui me guident aux noms d'un sentiment suspendu aux arbres. Comment s'appellent-elles ? Quel est le nom de cette chose dans la poétique du rien ? Pour ressentir la légèreté des mots, j'ai besoin de traverser la pesanteur et les mots lorsqu'ils deviennent ombre murmurante, que je deviens eux et que, transparents blancs, ils deviennent moi. Ni patrie ni exil que les mots, mais la passion du blanc pour la description des fleurs d'amandier. Ni neige ni coton. Qui sont-elles donc dans leur dédain des choses et des noms ? Si quelqu'un parvenait à une brève description des fleurs d'amandier, la brume se rétracterait des collines et un peuple dirait à l'unisson : Les voici, les paroles de notre hymne national !
Source : France Culture
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