Vingt ans que cette revue existe et on lui souhaiterait volontiers le succès des fanfaronnades du Masque et la Plume ou bien de l'émission de promotion par l'image (au détriment du texte bien souvent) qu'est la Grande Librairie - mais non, Décapage reste une revue confidentielle. Heureusement, "la littérature n'a pas dit son dernier mot", et pour ce vingtenaire, la revue Décapage propose la panoplie de
Marie-Hélène Lafon dont on découvrira son amour pour
Flaubert, mais aussi
Giono, Céline, Mauvignier, Michon et quelques autres encore dans cet autoportrait riche, généreux et souvent très drôle et joliment illustré. À mon humble avis, l'une des panoplies parmi les meilleures (avec celle de Michon (nr 51) et Ravey (nr. 63)). le "dossier" de ce numéro - après les Souvenirs littéraires ou encore Mon meilleur lecteur (avec un papier hilarant de
Iegor Gran!) - a comme sujet Les écrivains et les réseaux sociaux - ce qui est pour le moins intéressant. Décapage est un vrai salon littéraire et comme le disait souvent*
Léautaud : "(...) il n'y pas que la comédie que nous voyons au théâtre. Il y en a une autre, souvent mieux réussie et plus amusante : celle que nous offre la société, surtout le monde littéraire, et au premier plan dans celui-ci : les salons littéraires." Bien dit Paul. Vous savez ce qui vous reste à faire.
*Dans Passe-Temps, dont je dois la lecture à J.-J. Pauvert tiens.