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EAN : 9782383110064
160 pages
Les Avrils (02/03/2022)
3.73/5   15 notes
Résumé :
Face à la crise climatique, Martine Delvaux refuse l’abattement et choisit le combat, celui que mène la génération de sa fille, qui tient tête aux décideurs et réclame avec force la protection de la vie sur Terre. Solidaire, elle offre ici un livre-collage tissé de catastrophes, mais surtout d’espoir, où le feu occupe une place centrale. Feu sacré des militant.es, bûchers où tant de femmes ont péri, feux follets, feux de forêt dévastateurs, rage incendiaire et feux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Martine Delvaux écrit une lettre en état d'urgence à sa fille. L'urgence caractérisée par l'état de notre Monde, de notre Planète, de notre Humanité. Quand le feu s'empare des forêts, il s'empare aussi du coeur de l'autrice.
Le feu qui vampirise le cerveau, qui atrophie nos pensées quand il surgit, qui paralyse, a le même effet sur nous lecteurs quand nous découvrons la réalité que l'autrice dresse avec ses mots, la réalité de notre Avenir, de ceux de nos enfants.

« La culpabilité de t'avoir invité dans ce monde qui avance vers sa perte : la responsabilité de t'aider à ne pas perdre espoir devant un avenir désespéré. »

Martine Delvaux déploie ses mots au service des femmes et des flammes. Elle évoque et cite des personnes qui se sont battus ou continue à se battre aujourd'hui pour sauver l'avenir. Elle nous expose aussi ceux qui vont au bout de leur conviction et s'immolent en guise de mort symbolique pour secouer les esprits et faire un électrochoc.

« Partout, sur la planète, des flammes brûlent qu'on ne cesse d'alimenter en commémoration de tragédies. Moi, je cherche une flamme éternelle qui brûle au nom des femmes »

Elle adresse ces mots à sa fille dont l'engagement face à l'état d'urgence climatique est total, dont le féminisme est revendiqué et pleinement assumé. Ces fragments qui composent ce livre sont d'une beauté époustouflante et pourtant terriblement affligeants.
Le feu ardent qui brûle en elle, comparable à l'amour pour sa fille, nous contamine et c'est tant mieux ❤
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Fascinant et effrayant, destructeur et purificateur, le feu porte en lui bien des contradictions. Symbole d'urgence et de révolte, il est au coeur des combats sociales. Dans ce livre fragmentaire, l'autrice explore les différents rôles du feu, son usage dans les luttes notamment féministes et comment envisager l'avenir dans une monde qui brûle. Écrit quatre ans après le monde et à toi, alors que sa fille a dix-huit ans, Martine Delvaux se questionne sur notre monde en état d'urgence climatiques.

Le féminisme est au coeur de ses réflexions. Elle évoque à plusieurs reprises les luttes féministes et notamment celles des suffragettes. L'engagement de Greta Thunberger est aussi régulièrement cité. L'autrice rappelle la force de son propos et son influence sur les jeunes. Beaucoup décriée, elle reste néanmoins une source d'inspiration pour sa génération. Plusieurs autrices sont convoquées, comme Toni Morrison, Maggie Nelson ou Svetlana Alexievitch, mais aussi des auteurs qui ont réfléchi aux luttes sociales comme Édouard Louis ou James Baldwin. Ce livre est le résultat de lectures éclectiques qui ont nourri la pensée de l'autrice.

L'autrice s'adresse à sa fille mais son message peut résonner chez tout le monde. Elle invite à se tenir aux côtés de jeunes, de ceux qui vivront dans ce monde en feu. Cette génération plus soucieuse des dangers du dérèglement climatique peut nous inspirer et nous faire réfléchir sur le monde que l'on souhaite pour demain. La voix de « ces jeunes filles en feu » doit être écoutée, accueillie et nourrie. L'autrice pose un regard bienveillant et confiant sur cette génération qui se lève et leur offre dans son ouvrage des exemples de militantisme.

A travers des anecdotes, des faits divers ou des souvenirs, l'autrice explore la signification du feu et ses conséquences. Entre les brûlis réalisés par les populations autochtones pour permettre à la terre de se régénérer et les incendies géants de forêts, elle montre la nécessité d'apprivoiser le feu. Réel ou symbolique, le feu ne doit pas être étouffé mais apprivoisé. Il faut comprendre le feu pour envisager une suite à ce monde. Auprès du feu c'est aussi l'humilité qui nous est enseigné. Face à sa puissance nous repensons notre vulnérabilité. Envisager un avenir serein sur notre planète revient aussi à prendre soin des feux.

Dans un patchwork d'idées, de réflexions et d'anecdotes, l'autrice nous invite à réfléchir notre rapport aux adolescents et à regarder en face l'urgence climatique. le moteur qui doit nous animer est l'amour, feu puissant qui embrase tout. J'ai pris énormément de plaisir à suivre l'autrice dans ce chemin du feu où se mêle féminisme, écologie. Cette fois encore, Martine Delvaux a fait vibrer quelque chose de très profond en moi.
Lien : https://lapagequimarque.word..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Si on recevait la leçon du feu, peut-être qu’on comprendrait mieux l’importance des groupes militants, leur rôle dans le maintien d’un équilibre social. Si on entendait la leçon du feu, peut-être qu’on saisirait mieux le rôle des jeunes filles en feu, l’importance de leur passion, la richesse de leurs colères, la nécessité de leurs amours.On verrait comment elles mettent le feu au monde et comment elles travaillent aussi à l’éteindre.
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On demande aux enfants de bien se comporter, c’est-à-dire de respecter les adultes, de ne pas les bousculer, de ne pas les déranger. Greta Thunberg renverse la vapeur : elle accuse les adultes d’agir comme des enfants irresponsables et gâtés. Elle demande d’honorer les jeunes. Que les adultes respectent leur descendance.
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Videos de Martine Delvaux (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martine Delvaux
Publiés pour la première fois en France, le Monde est à toi et Pompières et pyromanes, livres-collage entre essai poétique et récit autobiographique, forment un ensemble. le premier est un saisissant récit d'amour filial ; le deuxième, l'amorce d'un combat engagé contre la crise climatique. Féminisme et écologie, deux luttes qui se répondent, se complètent et se nourrissent, et passent dans le fin tamis de Martine Delvaux. Émerge alors une pensée essentielle, fédératrice, intergénérationnelle qui remet au centre la justice, l'égalité, le vivre-ensemble. Et nous oblige à regarder courageusement les lendemains qui nous attendent, et à aider la génération combative qui arrive.
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