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L'Ami commun tome 0 sur 3

Philippe Roger (Autre)Lucien Carrive (Traducteur)Sylvère Monod (Traducteur)
EAN : 9782072890710
1328 pages
Gallimard (25/08/2022)
4.56/5   25 notes
Résumé :
Our Mutual Friend

ISBN 9781853261947 English Version
Author: Charles Dickens
With an Introduction and Notes by Deborah Wynne, Chester College.
Illustrated by Marcus Stone. '


Our Mutual Friend', Dickens' last complete novel, gives one of his most comprehensive and penetrating accounts of Victorian society. Its vision of a culture stifled by materialistic values emerges not just through its central narrative... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'histoire (si tant est qu'on puisse résumer un roman de Dickens...)(soupirs découragés)

Trois mots, l'argent, la Tamise et la nuit...


Après avoir rompu tout lien avec ses deux enfants, le riche John Harmon, meurt avec son tas de richesses, léguant sa fortune à son fils John à condition qu'il épouse Bella Wilfer, sinon l'argent ira à son fidèle employé Boffin.

John (le fils) revient donc en Angleterre, mais son cadavre est repêché dans la Tamise par Goffer Hexam et sa fille Lizzie, qui exercent un drôle de travail quand même, mais il faut bien vivre. Un mystérieux individu cherche à voir le corps, disparaît, puis réapparaît comme locataire chez les Wilfer, puis secrétaire chez les Boffin (qui ont hérité du vieil Harmon puisque le jeune est déclaré mort), sous le nom de John Rokesmith, et devient donc un ami commun aux deux familles. Evidemment on se doute de l'identité réelle de Rokesmith, dévoilée assez rapidement par Dickens.



Entre temps, Rokesmith est tombé amoureux de Bella, "so insolent, so trivial, so capricious, so mercenary, so careless, so hard to touch, so hard to turn" "and yet so pretty, so pretty!" Bella qui est issue d'un milieu modeste refuse un avenir tout aussi étriqué financièrement. Pourtant elle commence à souffrir de l'influence négative de la richesse sur Monsieur Boffin.



Par ailleurs Lizzie est courtisée par le maître d'école de son frère, Bradley Headstone et un homme de loi, Eugène Wrayburn. Fou de jalousie, Bradley Headstone s'attache aux pas de son rival. Lizzie s'enfuit et se cache pour obtenir quelque tranquillité.



L'argent encore avec les Veneering, riches parvenus dont les réceptions serviront de fil rouge au récit sans qu'ils aient vraiment une influence sur l'histoire, Fledgeby qui se livre au prêt sous couvert de l'officine de Riah, le juif: après Fagin, Dickens voulait un personnage juif plus sympathique.



La Tamise continue à couler, indifférente." And as the great black river with its dreary shores was soon lost to her view in the gloom, so, she stood on the river's brink unable to see into the blank vast misery of a life suspected, andfallen away from by good and bad, but knowing that it lay there dim before her, stretching away to the great Ocean, Death." le roman s'ouvre sur la découverte d'un cadavre dans ses eaux, mais la suite verra des discussions sur ses berges et des noyades.



Il est remarquable que les personnages accomplissent des trajets fort longs à pied, à travers Londres (Ce qui était le cas de Dickens, d'après sa biographie). Sans parler du premier chapitre, c'est la nuit que Headstone suivra Wrayburn, que Wegg, l'homme à la jambe de bois ("he was so wooden a man that he seemed to have taken his wooden leg naturally, and rather suggested to the fanciful observer, that it might be expected - if his development received no intimely check - to be completely set up with a pair of wooden legs in about six months") (du pur Dickens!), Wegg donc épie Boffin et ses trouvailles d'immenses tas de détritus où - peut-être- John Harmon le père pourrait avoir dissimulé d'autres testaments?



Evidemment, j'ai laissé de côté de multiples personnages qui relient tous ceux dont j'ai déjà parlés. Dickens a son habitude a l'art de les rendre absolument remarquables. La mère de Bella est une sorte de mégère qui répète à son doux mari "It is as you think; not as I do" ; Riderhood (une vraie crapule), est évoqué par "the sweat of an honest's man brow". Chacun est reconnaissable à sa façon de s'exprimer suivant sa classe sociale ou sa personnalité. Comment oublier aussi Miss Abbey qui tient un bar d'une main de fer, décidant quand tel ou tel client a assez bu et doit rentrer chez lui.



Il n'a pas échappé au lecteur attentif que les passages cités sont en anglais. En effet, ce roman absolument génial n'existe qu'en pléiade!!! J'en profite pour ajouter ma voix aux personnes trouvant scandaleux que tous (oui, tous) les romans de Dickens ne soient pas accessibles au lecteur français à un prix raisonnable (quoique un pléiade c'est 1400 pages de qualité pour le prix de deux trois romans de 300 ou 400 pages qui ne tiendront pas la route longtemps, mais bon, je m'égare).

Sans doute aurais-je pu traduire les passages? Qu'il soit établi que traduire Dickens, c'est un métier, et je n'oserai marcher sur les plate-bandes de Sylvère Monod, son traducteur habituel, dont je reconnais de plus en plus le talent. Que faire sans trahir l'auteur face à "her Boffinless friends" ou bien "The grating wind sawed rather than blew; and I sawed, the sawdust whirled about the sawpit. Every street was a sawpit, and there were no top-sawyers; every passenger was an under-sawyer, with the sawdust blinding him and choking him"?



En guise de conclusion :

Ce roman fait jeu égal avec Bleak House dans mon panthéon des roman dickensiens.

L'édition que j'ai achetée contient en plus les illustrations originales de Marcus Stone et le plan du roman établi par Dickens. Il faut savoir que cette histoire est parue en feuilleton, que l'auteur devait savoir où il allait puisqu'une fois un épisode paru, pas moyen de le corriger. J'imagine aisément les contemporains de Dickens guettant avec frénésie les nouvelles livraisons, car c'est un roman palpitant, aux multiples rebondissements, aux personnages (pas tous, OK) attachants, mêlant habilement tragique, émotion, humour, ironie, critique de la société. Bref, Dickens est le meilleur!
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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J'ai fait une bourde. Charles et moi on a un rituel: on se donne rendez-vous tous les ans en été, les grosses briques qu'il a écrites me tenant compagnie pendant mes semaines de vacances. Je n'aurais pas dû changer les habitudes. Combiner le quotidien et la poursuite de 1200 pages d'intrigues et de personnages tortueux fut laborieux (et c'est regrettable parce que ce roman est devenu officiellement l'un de mes préférés de l'auteur!). Charles requiert en effet une attention pleine et entière, au point que résumer la trame d'un de ses livres, c'est un peu comme expliquer les couleurs à un aveugle… Mais pour toi, je vais essayer. Mettons que tout tourne autour… d'un cadavre repêché dans la Tamise (ça t'installe l'ambiance dès le premier chapitre). Ce cadavre, il chamboule bien des plans: ceux du père riche et acariâtre dont l'héritage échoit au final à un bon bougre et sa femme, le genre coeur sur la main influençable, ceux d'une jeune femme qui se retrouve veuve avant même d'avoir croisé son mari, ceux d'une jeune fille bien belle bien humble qui espère le meilleur pour son jeune frère tout en fuyant ses prétendants, et ceux de bien d'autres encore, car la galerie de personnages est bigarrée, allant d'un vieux juif dont les apparences sont trompeuses au père de famille sympatoche en passant par un unijambiste et une boiteuse, un avocat sans client, un secrétaire un peu trop zélé pour ne pas cacher quelque chose, un couple de nouveaux riches, des escrocs patentés, etc. Tu connais Dickens: à défaut d'une intrigue en ligne droite, on a plutôt ce qui ressemble à un tas de cheveux sortis du siphon d'un lavabo (ne me remercie pas pour cette métaphore pleine de poésie), avec des répercussions en cascade, où tous se croisent et s'entrecroisent. On accroche ou pas, parce que justement il faut s'accrocher pour suivre le rôle de chacun, mais Dickens et moi c'est une histoire d'amour qui dure. J'adore ses gros pavés savoureux qui écorchent la société de l'époque (la fortune qui attire les vautours de cette histoire est issue de la gestion des décharges. le message est clair), les descriptions « à la Dickens » de ses contemporains (regarde-moi droit dans l'écran et ose me dire que tu n'as pas envie de savoir ce qu'il a à dire sur quelqu'un qui « portait des souliers épais, et des guêtres de cuir épaisses, et des gants épais comme des gants de jardinier. Tant par son vêtement que par sa personne, il était construit à recouvrement comme un rhinocéros, avec des plis aux joues, et au front, et aux paupières, et aux lèvres, et aux oreilles » ou sur une mère qui embrasse sa fille « comme si on lui avait offert une huître »), cette atmosphère d'un Londres où il fait toujours froid et nuit (rien qu'à lire les descriptions de la brume sur la Tamise, on est à deux doigts de l'angine de poitrine) et surtout ses conclusions toujours très satisfaisantes où tout rentre dans l'ordre, qui sonnent comme une récompense au lecteur après avoir subi 1000 pages de malheurs, de misères et d'injustice.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Inutile de préciser la date ; mais de nos jours, vers la fin
d’une soirée d’automne, un bateau fangeux et d’aspect équivoque flottait sur la Tamise entre le pont de Southwark, qui est en fonte, et le pont de Londres, qui est en pierre.
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Vidéo de Charles Dickens
"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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