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3,77

sur 634 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Contemporain de Faulkner et célèbre bien avant lui, Dos Passos a publié ce roman trois ans après l'Ulysse de Joyce. La critique lui attribue comme à Faulkner et Joyce l'usage du courant de conscience, ce que ne confirme pas la lecture. Rarement intériorisé, dominé par les dialogues, le récit est fragmenté dans le temps (ses trois parties correspondent à l'été 14, au retour de la guerre et à la fin des années 20). Il se distribue entre de multiples acteurs des deux sexes et de tous milieux, saisis de l'extérieur dans les rues, les taxis, les dancings, les appartements miteux ou bourgeois. La fragmentation du récit jointe à la multiplicité des acteurs rend la lecture difficile. Trois traits sont particulièrement frappants.

Le premier est l'enfermement dans New York — la plus grande ville du monde à l'époque —, bruyante, puante, dangereuse, en perpétuel mouvement, dont on ne s'échappe qu'aux toutes dernières lignes du roman : « Un énorme camion de meubles vient d'arriver, jaune, étincelant. — Dites, vous pouvez me prendre à bord pour un bout de chemin ? demande-t-il au rouquin assis à son volant. Vous allez loin ? Sais pas… assez loin, oui ».

Puis la confiance aveugle en l'avenir, au succès d'un capitalisme débridé qui fait renoncer à toute prudence et impose un égoïsme total : les personnages acceptent le court terme qu'on leur impose, ses tuyaux, ses combines, ses trahisons, au bénéfice d'un avenir dangereux, d'un quitte ou double qui aboutira quelques années plus tard à la crise de 29. Dans une ambiance hystérique-alcoolique, les puissances en action sont « le sorcier de Wall Street », Moloch souvent nommé, les syndicats insistants et la grève, les détectives des firmes et le lockout, la spéculation immobilière.

Un troisième trait est le caractère sensoriel et sauvage de ce roman urbain, son écriture immédiate, impressionniste, à la limite du figuratif : bruits, sons, odeurs ; pluie, froid, canicule ; le désir, l'épuisement et la faim. On pense aux Illuminations d'un piéton considérable.
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ce n'est pas que j'ai pas aimé, même au début du roman j'étais tres absordé. MAis le nombre de personnage, la non continuité de l'action et le fait que ces personnages ont une vie tres "quotidiennes' a fait que j'ai perdu le fil de l'histoire. A la fin je ne voyais plus la continuité de l'histoire, c'étais comme si je lisais des petites scénette d'une vie quotidienne dans le new york du début du XXième.. J'ai pourtant eu affaire avec des littératures assez exigeante comme Faulkner, mais là ou faulkner créé un véritable suspense dans ses histoire, je trouve que dos passos s'attache trop au quotidien, a une certaine banalité de l'existence... j'ai abandonné ma lecture a une centaine de page de la fin... Cependant il n'en reste pas rien, c'est une lecture assez exigeante qui décrit le quotidien de différent personnage sur environ 20 ans je dirais, bourré d'anecdote, de petite rencontre, de détail qui enfont un livre univers assez difficile a suivre.

Pour ceux qui en ont la patience et la concentration et qui veulent se plonger dans la vie quotidienne du new york du début du vingtième, ce livre doit être le bon choix.
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Publié en 1925, Manhattan transfer est divisé en trois parties et s'étale chronologiquement sur le premier quart du XXème siècle, à New York. Dos Passos y multiplie les personnages comme autant de prétextes à une étude sociale qui révèle les palpitations d'une cité qui naît, sans commune mesure ni exemple historique. On y suit alors les parcours d'une femme indépendante, comédienne et qui fréquente de nombreux hommes ; celui d'un journaliste dont la ville de New York est synonyme de malheurs. S'ajoutent des personnages aux fortunes diverses : un homme qui espère réussir à New York et devient un mendiant, un bootlegger d'origine française, un ancien milliardaire ruiné qui fait la honte de sa famille ...
New York apparait comme le principal personnage du roman. Ville cosmopolite, elle attire tous les destins car chacun sait que la ville peut les porter au sommet. Mais elle peut aussi, et elle le fait très régulièrement, broyer ceux à qui la chance ne sourit pas. C'est une ville qui se construit également, une ville en vie mais une ville aussi où tout peut basculer en faveur ou en défaveur de ceux qui s'y engouffrent.
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Je n'avais jamais lu de livre de cet auteur et j'avoue que je suis perplexe, car je ne parviens pas à me souvenir avec précision de ce que j'ai lu il y a moins d'un mois. C'est à n'en pas douter une belle écriture, il rend parfaitement les atmosphères, les personnages et ce qu'ils ressentent, mais c'est un peu confus et on se perd dans les nombreuses situations, descriptions, parmi de nomreux personnages qui passent, très vite pour certains, ou qui reviennent régulièrement tout au long du livre. C'est assez triste aussi, parfois glauque.
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Un peu décevant quand on a lu avant la trilogie USA : 42ème parallèle, L'an premier du siècle et La grosse galette. Parce que moins touffu.
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Nouvelle traduction d'un classique de la littérature américaine, Manhattan Transfer c'est le bruit et la fureur de New York au début du siècle dernier, au travers de la vie de plusieurs personnes en point de repère de l'oeuvre : un orphelin d'une famille fortunée, un avocat enrichi grâce à une bonne affaire, une jeune actrice montante, des ouvriers désoeuvrés et prêts à tout pour se créer une place au soleil… Manhattan Transfer est un roman compliqué. À décrire comme à lire. Dos Passos multiplie les passages d'un protagoniste à l'autre, les laissant parfois à l'abandon pour les retrouver plusieurs pages plus loin, un peu comme ces fourmis que l'on suit au hasard, et le lecteur qui cherche la facilité pourra facilement se lasser. Cette exagération, cette rapidité, et en même temps cette superficialité, semble voulue, pour mieux correspondre à la réalité de la ville. Il faut prendre le mot transfert dans ce roman pour ce qu'il est, un passage, un débarcadère pour des gens venus tenter leur chance. Chaque page est un nouveau prétexte à une description de la cité, de ses rues, de ses habitants, au travers d'un kaléidoscope en accéléré. Dos Passos nous donne le tournis. Pour un peu, on entendrait les sons des cloches des steamers, celui des carrioles dans les rues pavées, les voix des crieurs, le tumulte des tavernes ou des restaurants chics, tandis que monterait à nos narines l'odeur mêlée des poussières de charbon, la sueur et la graisse, ne parvenant pas tout à fait à couvrir celle de la poudre et des parfums des cocottes apprêtées.
Faisant partie des romans marqués par ce qu'on appelle le flux de conscience, c'est une forme narrative que l'on pourrait interpréter comme un monologue intérieur, le bousculement des pensées d'un individu. Pour ceux qui le connaissent, l'auteur de Trainspotting, Irvine Welsh, a eu recours à cette forme d'écriture très particulière. Un petit tour sur la page anglaise de Wikipédia permet d'en apprendre davantage.
Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.
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New York est le véritable héros de ce roman choral aux multiples facettes. La prohibition, la guerre, la crise, la construction des grandes infrastructures, l'exode rural, la pauvreté, l'immigration... tout y passe. L'histoire s'étale sur plusieurs années, et le développement de la ville est vu au travers des expériences et des regards de plusieurs protagonistes. La principale est une artiste, courtisée, adulée, froide et détachée de tout, Elaine, Ellen, Hélène... peu importe comment on l'appele. Mais les autres personnages du roman sont vivants, forts et admirablement bien cernés. Inévitablement, dans ce genre d'oeuvre, on finit par la tête pleine à craquer d'images, de sensations, de bruits et d'odeurs, car Dos Passos n'épargne pas sa peine. La langue est ciselée, les descriptions minutieuses, les dialogues toniques. J'ai souvent regretté de n'être jamais allé à New York, j'aurais pu mettre une image sur les lieux décrits. Détail peut-être, la version poche ne contient pas de carte, il est donc parfois difficile de de figurer les déplacements.
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Manhattan Transfer est un roman foisonnant d'une multitude de personnages aux origines diverses. Leur point commun: New York. La ville ruche dans laquelle les personnages se croisent (ou non), évoluent dans tous les sens à un rythme trépidant.


Un portrait de ville et de personnages au début du XXème siècle, un thème plutôt classique...Mais ce qui fait la particularité de Manhattan transfer, et le fait considérer comme un pur chef-d'oeuvre, c'est l'écriture de Dos Passos. Un style très particulier, pas évident à suivre au départ, une forme qui étaye parfaitement le propos.

En effet, dès le début du roman, le lecteur se retrouve confronté à des morceaux de vie de personnages qu'il ne connaît pas. A peine une ligne sautée et le personnage principal n'est plus le même. Seuls les prénoms permettent de se repérer.

Autant le dire carrément: au début, on ne comprend rien.

Ensuite, comme les personnages sont récurrents, on commence à comprendre un peu mieux...

Si j'admire le travail d'écriture, la technique et admet qu'il s'agit d'un grand roman, je dois avouer que j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages et que j'ai un peu peiné à le finir. Dans un premier temps, j'ai été déstabilisée par l'écriture, je ne m'attendais pas du tout à ça. Ensuite, je suis rentrée dedans mais je ne me suis jamais sentie vraiment intéressée par le destin de ces personnages que j'ai eu l'impression de survoler tout le temps.
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Il est parfois un peu difficile de suivre le fil d'une histoire avec une palette de personnages et de lieux pléthoriques. L'écriture reste néanmoins magistrale, merci John.
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Un roman très américain, que j'ai aimé, bien qu'il m'ait un peu irrité, voire saoulé, car que je ne suis pas trop habituée à lire des livres qui sont presque totalement descriptifs ! Trop de narration et pas assez d'action ou de dialogues. Don - Passos décrit des actions bien trop longues ! Des demi-pages souvent ! Ensuite, il met en scène des dialogues, ce qui fait trop théâtre, je trouve. de ce fait, je n'entre que rarement dans les pensées des personnages, ce qui m'agace. C'est pour cela que je n'ai pas réussi à m'attacher aux protagonistes même si beaucoup d'entre eux sont vraiment bien décris. Ce roman navigue avec une galerie de personnages très typés, parfois pittoresques, dont la majorité sont immigrés. Ce qui donne de la couleur à l'ensemble,il est juste dommage qu'on ne ressente rien. Certaines de leurs routes se croisent de temps en temps, Dos Passos dresse ainsi le portrait d'un New-York, meltingpot comme on l'imagine. Cela pourrait faire un film intéressant. Ce qui me plairait sans doute mieux que la forme romanesque qui est bien trop sec à lire.
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