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Michel Niqueux (Traducteur)
EAN : 9782752901255
192 pages
Phébus (04/11/2005)
3.62/5   16 notes
Résumé :
Pauline Sachs est une jeune femme de 19 ans qui en a à peine 12 dans la tête. Mariée à Constantin Sachs de treize ans son aîné, elle s'efforce d'obéir à celui qui est son maître, son père et son professeur. Elle obéit à Constantin, comme elle obéira plus tard au prince qui lui fait la cour et auquel elle se livre bientôt. Magnanime, Constantin, qui découvre son infortune, la donne au prince. Dès lors il suit le couple car pour l'époux, le bonheur de Pauline est esse... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dommage que ce livre soit oublié. Bien que les romans d'amour ne soient pas mon genre préféré, j'y ai pris plaisir.

Voici un récit entrecoupé de lettres, qui présente un amour sincère. Un fonctionnaire assez rigide a épousé une jeune fille, à laquelle cependant il reproche, à part soi, d'être trop naïve, trop enfant. Il désire en faire une femme, l'éduquer. de son côté elle le trouve trop différent des autres et voudrait aussi le changer.
Paula aurait dû épouser le frère d'une amie de couvent avec laquelle elle correspond régulièrement mais celui-ci ne s'est pas déclaré assez vite. Il vient la voir alors que justement son mari doit s'éloigner dans le cadre de son travail. Sans avoir voulu, elle devient amoureuse de lui.
Lorsque le mari l'apprend il déclare avoir besoin d'une semaine pour leur communiquer sa décision.
Celle -ci est inattendue.

Un très court roman qui vaut la peine d'être découvert.


Challenge XIXème siècle 2017
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Ecrit semble-t-il en 1844 (l'auteur avait 20 ans), ce court roman paraît en 1847 dans la revue « Le contemporain ». le texte rencontre un grand succès, une forte résonance, les thématiques qu'il évoque sont dans l'air du temps. Jusqu'à sa mort, survenue à 40 ans, l'auteur n'a plus connu un succès semblable, et s'il reste encore lu aujourd'hui, c'est surtout grâce à ce roman.

Il s'agit d'un roman épistolaire. Pauline, jeune femme de 19 ans à peine, est marié avec un homme plus âgé, Sachs, qui essaie de faire son éducation, sans grand succès. Pauline retrouve un jeune homme qui a été amoureux d'elle avant son mariage, le prince Galitzki. Ce dernier profite de l'absence du mari pour séduire Pauline. Sachs, plutôt que de tuer le séducteur, divorce et fait épouser Pauline par le prince. La jeune femme n'en trouve pas le bonheur pour autant.

L'intrigue est extrêmement simple, l'intérêt du livre tient plutôt à la peinture des caractères des personnages et de la société en arrière plan. L'éducation des jeunes filles, ou plutôt son inconsistance, qui en fait des enfants attardés, à la merci de toutes les manipulations, est une des thématiques principales. A côté de celle du servage, de l'exploitation des masses. Pauline, partagée entre deux hommes, incapable de se connaître suffisamment pour faire un véritable choix, est un personnage vibrant et touchant. La fatalité est créée par la société, non par un décret du destin, elle n'en est pas moins cruelle.

C'est vraiment une très bonne surprise, que ce texte peu connu, et on comprend les appréciations flatteuses que de grands auteurs russes ont formulé à son sujet.
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J'ai beaucoup apprécié ce court roman, à la construction originale alternant lettres et chapitres romancés, premier exemple dans la littérature russe d'une femme amoureuse de deux hommes. On pense évidemment tout de suite à l'oeuvre de Tolstoï " Anna Karénine " , beaucoup plus célèbre.
Mais sans révéler l'intrigue, ce livre est cependant très différent et d'une grande modernité dans son contenu, même si le style est un peu suranné, daté.
Quelle ne fut donc pas ma surprise de découvrir que Tolstoï admirait fortement Droujinine et qu'il n'est pas impossible que Pauline ait permis la gestation d'Anna.
Oublions Anna ( qu'il faut absolument découvrir aussi, mais c'est une autre histoire ! ).
Tout l'intérêt de ces quelques 150 pages réside pour moi dans la qualité de l'analyse psychologique du trio amoureux. En complément des descriptions classiques des personnages, les lettres rédigées dans des styles fort différents suggèrent habilement les caractères des intéressés.
En quittant ce roman, on éprouve bien sûr la nostalgie d'une époque, mais surtout la violence de l'amour, sujet intemporel.
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Pauline Sachs est une nouvelle épistolaire qui a pour cadre la Russie aristocratique du XIXème siècle. L'écrivain Alexandre Droujinine dresse une critique de l'éducation reçue par les jeunes filles de la bonne société à travers le portrait de Pauline. Deux hommes s'affrontent pour acquérir le coeur de la jeune femme âgée de dix neuf ans. le mari Sachs, un haut fonctionnaire, opte pour une éducation faite de lectures et d'ouverture d'esprit (oeuvre de George Sand, une femme aux moeurs subversifs). le prince, reflet flatteur de l'aristocratie militaire, choisit de l'écarter avec un stratagème et adopte une posture romantique. Tous deux aiment une enfant fraîchement sortie du pensionnat. On retrouve cette ambiance familière de la littérature contemporaine où certains s'étiolent d'amour non satisfait et d'autres de phtisie dont mourra l'auteur à tout juste quarante ans. C'est l'époque des voyages en Europe de la France à l'Italie. Ils permettent de cacher quelques scandales ou de recouvrir une bonne santé. le film Portrait de femme de Jane Campion restitue un peu l'esthétique de ce drame familial. Car c'est bien un drame qui se noue entre les trois protagonistes. le mari confronté aux faits choisit après un long mois de s'effacer en obtenant l'annulation de son mariage. Je ne vous donne pas la chute de l'histoire. Elle permet avec la description d'une société aristocratique russe en pleine transformation d'apprécier ce court texte sur l'éducation sentimentale même si ce n'est pas votre tasse de thé ! le roman est traduit et préfacé par Michel Niqueux, agrégé et spécialiste de littérature et d'anthropologie russes, professeur émérite de l'Université de Caen-Normandie.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Voilà longtemps que je n'ai eu de tes nouvelles, mon cher pantagruéliste ; tu mériterais que je te rende la monnaie de ta pièce, c'est à dire que je ne t'écrive pas, mais tout le désavantage en serait pour moi. Que je sois décoré ou démis de mes fonctions, tu en seras informé par les journaux. Si je venais à mourir, ce serait sans doute annoncé. Bien sûr, on ne parlera pas de moi comme d'un "haut fonctionnaire pleuré par ses subordonnés", et pour arriver au "grand homme estimé de tous", il me reste encore près de cinq ans de service, mais tu apprendrais néanmoins qu'un dénommé Sachs, fonctionnaire chargé de mission, est rayé des états de tel ministère.
Tandis que sans tes lettres, je ne puis rien savoir de toi. Tu es un riche propriétaire campagnard, tu bats ta flemme, comme disaient nos vieux, tu passes dans ta province pour être le père de tes paysans, mais qui d'entre nous ne l'est pas ? Ayons donc une correspondance active.
De plus, je suis aujourd'hui si bien disposé à m'épancher que j'ai pris une feuille de papier sans même penser à l'avance au plan de ma lettre. Avec qui d'autre pourrais-je bavarder ? Ma femme dort comme un enfant, ses petites mains sous la tête, mais je ne peux encore aller me coucher, à cause de cette maudite habitude de travailler la nuit...En outre, le moral ne va pas très fort.
Ma journée avait pourtant bien commencé et bien fini. Le matin, j'en ai terminé avec l'enquête dont on m'avait chargé et je l'ai conclue de telle manière que plus d'un riche signor aura matière à réfléchir. Sans ressentiment ni faveur - sine ira et studio* - j'ai percé à jour toutes les malversations du comité que tu sais et j'ai ouvertement défié les affairistes qui restent persuadés qu'il ne sied pas à un homme de basse extraction de prendre la défense des deniers publics.
* Tacite, Annales I, 1.
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Ne vous est-il donc jamais venu à l’esprit, vénérable papa, que pour quelqu’un qui a roulé sa bosse de par le monde, qui a guerroyé à cheval ou sous les chevaux, qui a depuis longtemps tiré un trait sur les rêves bucoliques, le titre d’enfant n’a rien d’honorifique ? Innocence, enfant, pensionnaire ! Tous ces mots sont fort prisés des soupirants, mais qu’en ai-je à faire ?
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De nos jours s’est par trop multipliée une race de petites saintes-nitouches dont il n’y a rien à tirer ni pour la vie ni pour la société.
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Des larmes restaient accrochées à ses yeux, comme des solitaires.
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La suffisance est devenue chez lui une seconde nature et n’est plus ressentie comme telle : c’est sa vie même.
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