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Isabelle Chapman (Traducteur)
EAN : 9782228895828
237 pages
Payot et Rivages (17/04/2002)
3.91/5   35 notes
Résumé :
Le aye-aye est un lémurien minuscule qui survit en toutes petites colonies à Madagascar.
Au début des années 1990, Gerald Durrell s'est fixé pour mission d'en capturer quelques spécimens pour les accueillir dans son célèbre zoo de Jersey. Une expédition scientifique des plus sérieuses... mais qui n'empêchera pas le savant à barbiche blanche de nous faire hurler de rire au fin fond de la forêt. Gerald Durrell (1925-1996), frère du romancier Lawrence, a consacr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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En 1992, à l'âge de 67 ans, Gerald Durrell mena ce qui fut, sans doute, sa dernière expédition scientifique à Madagascar, une mission de sauvetage de quelques espèces indigènes de l'île rouge telles que l'hapalémur gris, l'aye-aye, la tortue à soc ou le rat sauteur géant, toutes menacées par la déforestation et la destruction de leurs habitats.

Son récit est à la fois passionnant, instructif et surtout bourré d'humour. le naturaliste explique sa démarche de conservation des espèces et détaille tout le long cheminement parsemé d'embûches à la fois financières, administratives et logistiques pour trouver les budgets, obtenir les autorisations des autorités malgaches puis dénicher sur place ces espèces en voie d'extinction, ce qui s'apparente parfois à chercher une aiguille dans une botte de foin. Une fois les espèces trouvées, le travail ne s'arrête pas là : il s'agit de les "acclimater" en les nourrissant dans des cages adaptées puis ensuite de les acheminer vers le zoo local si les conditions de conservation y sont réunies, sinon de les rapatrier dans le zoo de Gerald Durrell à Jersey où elles seront protégées dans l'espoir d'une remise en liberté après accroissement des effectifs de l'espèce. A toutes ces péripéties s'ajoutent les soucis de santé de l'écrivain, qui nous sont narrés avec beaucoup de drôlerie, malgré l'inconfort de la situation et les souffrances endurées.

Mais quant au bout du chemin, la rencontre avec l'aye-aye a lieu, c'est un moment magique et émouvant d'immense joie. Ce petit lémurien a de grands oreilles qui bougent sans cesse dans l'obscurité pour détecter les sons et a surtout une particularité tout à fait fascinante : il cherche sa nourriture par percussion en tapotant de son long majeur squelettique les troncs des arbres pour y détecter les larves qui s'y déplacent à l'intérieur. Il est malheureusement considéré comme maléfique par les malgaches qui ne se privaient pas de le tuer, d'autant plus que son territoire se réduisant comme peau de chagrin, il a pris l'habitude de piller les cultures des paysans.

D'autres rencontres animales tout aussi passionnantes nous sont offertes dans ce récit bien écrit, qui se lit aisément et avec plaisir.

C'est un beau récit de voyage qui permet de découvrir la beauté et la diversité des paysages et de la faune de Madagascar, tout en décryptant les menaces qui pèsent sur le fragile équilibre des écosystèmes et les nombreux défis à relever pour assurer la protection des espèces et des ressources de l'île et donc, par ricochet, celle des Malgaches.
Une belle leçon d'écologie et de zoologie !
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Suite, et hélas fin, de mes aventures avec Gérald Durrell .
Cette fois il a une soixantaine d'années et pas mal de problèmes de santé, mais il est toujours enthousiaste pour aller dans le monde entier chercher des animaux en voie de disparition.
C'est à Madagascar qu'il ira chercher des aye-ayes, ces tout petits lémuriens aux grandes oreilles qui sont tués en masse par les habitants.
Une fois qu'ils se seront reproduits, ils seront ensuite réintroduits dans leur milieu naturel.
Atteindre le bout de l'île en voiture est déjà un exploit, mais installer un camp et partir chaque jour à la recherche de ce petit rongeur qui se cache bien en est un autre.
Ces séjours sont aussi l'occasion de partir à la rencontre des habitants du pays, et des liens très forts se nouent entre passionnés de nature.
Humour et passion de la nature, cette nature qui est extraordinaire à Madagascar, sont toujours au rendez-vous, même si on sent Durrell moins pétillant et plus prudent que dans sa jeunesse…
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Gérald Durrell (1925-1995), naturaliste, écrivain, et présentateur à la télévision, a consacré une partie de son existence à recueillir des spécimens d'espèces en voie d'extinction, pour les élever dans des parcs zoologiques en vue d'éventuelles réintroductions en milieu naturel le moment opportun (en espérant que les hommes sachent le susciter, ce qui reste souvent peu probable).

Il raconte ici un voyage à Madagascar, à la recherche de quelques unes de ces espèces, dont le aye-aye, un petit lémurien équipé de remarquables doigts qu'il utilise avec dextérité pour extraire sa nourriture. On croise aussi des tortues à soc (dont les mâles ne s'intéressent aux femelles qu'en présence de tortues du même sexe qu'eux), l'étonnant fossa, et bien sûr la population locale. Durrell montre le peu d'égard de beaucoup de malgaches envers leur environnement, mais se garde bien de les juger tous.

La quatrième de couverture nous annonce que Gerald Durrell "nous (fait) hurler de rire à chaque page", et des livres "truculents". Même si quelques images ou expressions sont amusantes, elles m'ont au plus fait sourire.

Durrell évoque souvent sa consommation de whisky (y compris pour avaler des antibiotiques !). Il est finalement mort avant certains animaux dont il craignait la disparition... Je ne sais pas de quoi il est décédé, mais suis sûr que le whisky et l'alcool qu'il contient, sont mauvais pour conserver la vie (ça tombe bien, je trouve cette boisson dégueulasse, d'où ma surprise sur la manière dont Durrell L évoque).
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Oui, Gerald Durrell continue à capturer des animaux, le vilain! Mais on va expliquer pourquoi.

Oui, ce livre est plein de différentes bestioles...



Direction Madagascar! Ile unique et fabuleuse où l'on rencontre des animaux qui ne vivent que là, le aye aye, lémuriens, tortues, serpents, etc... Les paysans pauvres (qui doivent nourrir leur famille), défrichent à tout va, ce qui entraîne déforestation, appauvrissement des sols, destruction de l'habitat du aye aye, qui s'en vient boulotter les récoltes dudit paysan. Evidemment les animaux sont protégés, mais certains l'ignorent ou n'en tiennent pas compte, et des lémuriens agrémentent parfois le pot au feu familial...



"A mon avis, un avis qui ne date pas d'hier, l'élevage en captivité des animaux menacés de disparition devrait se faire dans le pays d'origine." Gerald Durrell a donc lancé un centre de formation destiné à des jeunes de nationalités différentes, qui pourront ensuite travailler dans leur propre pays. En attendant, il ramène les animaux à Jersey, avec pour objectif la réintroduction dans leur milieu naturel, quand les conditions seront propices. On voit que Durrell a pas mal évolué depuis 1954, l'époque de la forêt ivre. Evidemment il ramène tous ces animaux avec autorisations officielles, et n'approuve pas le traffic illégal.



Dans ce récit,il présente aussi quelques expériences réussies à Maurice, dans une ile proche où le bannissement des chèvres et lapins introduits indûment a permis le retour timide de la faune et la flore, et le sauvetage d'une espèce de petits faucons dont il ne restait que quatre (quatre!) specimens en liberté...



Un récit vraiment pour tous! Les descriptions de bestioles ne sont pas envahissantes, les réflexions écologiques sont présentes mais pas pesantes, et surtout les descriptions des aventures de l'équipe de naturalistes et cameramen, ainsi que les Malgaches, sont racontées avec humour et vivacité!
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Il n'est pas nécessaire d'être imposant pour causer de gros ennuis...Je pense qu'on pourrait résumer ainsi le récit de cette quête -non pas mystique mais simplement scientifique, de Gerald Durell, ce passionné d'animaux au sens de l'humour et de l'auto-dérision sur-développé. le aye-aye est en fait un lémurien minuscule qui vit en colonies à Madagascar. L'auteur s'étant donné pour mission d'en capturer pour les accueillir dans son zoo de Jersey, il organisa donc une réelle expédition scientifique pour ramener quelques spécimens sur son île. Mais capturer des aye-aye n'est pas une sinécure, et si l'on doit faire une analogie en terme de quête, notre savant écrivain ressemble de loin, de très loin, à Lancelot cherchant le Graal, en revanche il se rapproche davantage, à grandes enjambées, d'un Don Quichotte trouvant querelle avec des moulins à vent. Mais c'est ce qu'on aime quand on déambule avec Durell...les yeux dans le ciel et les pieds piégés dans des racines...aïe, aïe.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je venais de faire la connaissance de mon premier aye-aye. J'étais sous le choc: de toutes les créatures que j'avais eu le privilège de rencontrer, c'était la plus incroyable. Le aye-aye était en danger? Eh bien, il pouvait compter sur notre aide. Qu'un être aussi stupéfiant, aussi complexe, puisse disparaître, être rayé de la surface de la planète, voilà qui était impensable, au même titre que de brûler un Rembrandt ou de transformer la chapelle Sixtine en discothèque, ou encore de détruire l'Acropole pour édifier à sa place un Hilton. Pourtant, cet étrange animal est bel et bien en voie d'extinction. lui qui sur l'île de Madagascar a conquis un statut quasi mythique, lui qui accomplit des prodiges, et pas seulement d'ordre biologique. Un animal magique: tel il apparaît au peuple malgache au milieu duquel il vit, et, malheureusement, meurt.
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Me laissant assis sur notre lit de fakir, à m’empiffrer d’antibiotiques en faisant descendre le tout grâce à des quantités tout aussi honorables de whisky, Lee courut au marché voir si elle trouvait d’autres genres de fruits et légumes susceptibles d’allonger la liste de mets à la carte de notre nouvelle recrue. Sitôt la chambre silencieuse, on se mit à gratter dans la cage, puis à croquer avec appétit - un bruit qui me mit du baume dans le cœur. Il faut dire que, parfois, un animal fraîchement capturé peut s’infliger, sous le seul effet du stress, un jeûne de vingt-quatre heures, sinon davantage. S’il cesse trop longtemps de s’alimenter, il risque d’y perdre sa vie : on se trouve alors dans l’obligation de le relâcher. A l’inverse, quand un animal se nourrit tout de suite, c’est déjà la moitié de la bataille de gagnée.
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La prochaine étape consista à faire entrer clandestinement notre lémurien dans notre hotely. L'expérience du monde m'a appris une chose : certains hôtels voient d'un très mauvais œil le phacochère qui occupe votre chambre, ou alors font des histoires à n'en plus finir sous prétexte que vous gardez des serpents dans votre baignoire. Quand on y réfléchit bien, cette attitude bornée est vouée, à la longue, à les déconsidérer auprès de leur clientèle. En attendant, on en est réduit à jouer les vulgaires contrebandiers ; mille ruses sont nécessaires pour introduire nos précieuses créatures dans nos pénates à l'insu des tenanciers. Entreprise au demeurant fort hasardeuse. Je songe en particulier à une charmante femme de chambre sud-américaine : elle avait frôlé l'apoplexie en découvrant que je partageais mon lit non pas avec ma femme, ni avec ma maîtresse (ce qu'elle eût jugé tout à fait acceptable) mais avec un bébé tamanoir.
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Le pire, c'est que ces sales bêtes sont fascinantes. Regardez sous la lentille d'un microscope une mouche ou un moustique démembré, et vous serez aussitôt captivé par leur beauté architecturale. L'oeil à facettes de la mouche, par exemple, est un véritable chef-d'oeuvre de "design". La délicatesse de ses ailes fait, en comparaison, paraître grossiers les vitraux de la cathédrale de Chartres. A vrai dire, une fois que vous avez admiré leur incroyable complexité, vous vous sentez vaguement coupable chaque fois que vous en tuez une, et avec elle un des miracles de la nature.
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J'ai un jour comparé Madagascar à une omelette mal pliée couchée sur l'Océan Indien, à l'est des côtes de l'Afrique dont elle a été arrachée il y a des millions d'années. Comme toute bonne omelette qui se respecte, bien ou mal pliée, elle est farcie de choses délicieuses.
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Videos de Gerald Durrell (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gerald Durrell
"C'est plein d'un humour anglais décalé, c'est réjouissant... Une saga qui fait du bien !" - Gérard Collard.
À l'aube de la Seconde Guerre mondiale, les Durrell se réfugient sur l'île de Corfou, où le plus jeune des quatre enfants, Gerald, se découvre une passion pour les animaux : crapauds, tortues, chauves-souris, papillons, scorpions ou pieuvres... À travers les oliveraies verdoyantes ou sur les plages d'un blanc éclatant, Gerry donne libre cours à ses obsessions, ce qui a le don de causer la pagaille et l'hilarité au sein de sa famille, aux moeurs toujours plus libres. le souvenir qu'a gardé Gerald Durrell de ces jours enchantés a donné naissance à trois récits devenus des classiques, appréciés des enfants comme des adultes et réunis pour la première fois en un seul volume.
https://lagriffenoire.com/la-trilogie-de-corfou-integrale.html
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