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sur 726 notes
Disons que le debut est un peu deroutant.Il ne faut surtout pas lire l'ouvrage au premier degre mais profiter de la description des mécanismes caches qui permettent de diriger l'opinion publique dans la direction recherchee,pour mieux comprendre comment nous sommes manipules aujourd'hui.L'auteur nous entraine dans une fascinantebdescription de la vie et de l'oeuvre d'un malhonnete et sans scrupule plagieur,falscificateur,antisemite de surcroit.D'une manière romancee,on assiste a ce qui aurait pu etre l'origine des faux tristement celebres,protocoles des sages de Sion ou des sombres manigances ayant conduit a la tragique affaire Dreyffus
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Rares sont les auteurs qui, avec talent et facilité, parviennent à mettre en scène des faits historiques aussi variés que nombreux. Rares sont les auteurs qui, avec une aisance proche de la désinvolture, réussissent à se jouer de la réalité au point de faire croire en l'authenticité de sa mystification. Umberto Eco fait bien entendu partie de cette singulière espèce de brillants écrivains.

A Paris, la fin du 19ième siècle est aussi passionnante que mouvementée. Les royalistes se disputent avec les républicains et les socialistes sur fond d'antisémitisme, de pamphlets anticléricaux et de chasse à la « sorcière franc-maçonne ». Les complots sont légion et toute l'Europe envoie ses espions pour sentir dans quel sens le vent tournera au milieu de ces tourments franciliens. Voici le contexte historique dans lequel Eco va se plonger pour nous offrir un roman captivant et déroutant.

Captivant comme cet épisode de l'Histoire européenne. Comme cette réalité qui se rapproche tellement de la fiction qu'il est presque évident de donner du crédit aux thèses développées par Eco. Un homme, Simonini, antisémite et vénal, est, presque à lui tout seul, la cause de la montée de la haine des juifs en Europe et de la propagation des clichés les plus populistes. A lui tout seul il met sur pied et en page ces fameux Protocoles des Sages de Sion, célèbre faux qui mènera tout droit à l'Holocauste. Ce sont ses idées et son talent qui feront que les populations d'Europe choisiront de marcher sur un même rythme. Et peu importe les dommages collatéraux. Là se trouve le talent de Eco, génie romanesque incontestable à la compréhension aigue du sens de l'Histoire. Grâce à la fiction, il met en lumière la façon dont un complot peut mener à d'aussi désastreuses conséquences. Il montre par quels insidieux moyens il est possible de dicter quelle marche est à suivre et quel courant il faut soutenir. Déroutant.

Une réussite à ajouter aux succès, déjà nombreux, collectionnés par l'auteur du « le Nom de la Rose ».

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Pour son sixième roman, Umberto Eco, nous entraîne dans l'antijudaïsme et l'anti-maçonnisme forcenés du 19ème siècle.

Pour se faire, il invente un personnage double, formé d'un faussaire et espion italien exilé à Paris et d'un prêtre peu recommandable. A force de jouer un double jeu, Simonini ne sait même plus qui il est lui-même et entreprend la tenue d'un journal pour essayer de s'y retrouver. Mais la tâche n'est pas simple, car le fameux prêtre y fait des incursions et vient y ajouter les péripéties que Simonini aurait préféré oublier.

Au travers de ce roman, dense et complexe, l'auteur dresse un portrait de l'Europe où l'antijudaïsme annonce et prépare l'antisémitisme qui sévira de la manière que l'on sait au siècle suivant.

Seul Eco pouvait avoir l'audace de personnifier l'auteur du "Protocole des Sages de Sion" et des "preuves" qui suffirent à condamner le capitaine Dreyfus.

Un roman qui vous amène à réviser vos connaissances sur cette fin du 19ème siècle et que je reprendrai sûrement dans quelques temps.

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Au menu aujourd'hui : "Le Cimetière de Prague", une lecture mitigée...

Sans avoir pris le soin de lire la 4è de couverture ni quelques petites critiques babelio, j'ai enfourné le roman dans mon sac, en guise d'accompagnement pour mon voyage ... à Prague (j'adore découvrir un lieu à travers la littérature en plus de mes balades touristiques, ça donne de la profondeur à mon voyage). Petite déception finalement de passer, dans ce roman, de l'Italie à la France, avec un petit détour par l'Allemagne sans passage à Prague. Mais au regard du titre à la fin de la lecture, on comprend tout à fait l'emploi de ce titre, bien trouvé je trouve.

Lecture mitigée. En effet je ne peux pas dire que j'ai détesté. J'ai adoré me plonger dans ce Paris du 19è siècle où fourmille théorie du complot, palladisme, antijudaïsme, hystérie, faussaires et j'en passe. J'ai senti toute l'érudition d'Umberto Eco sur ces sujets. de ce fait, ce 19è siècle dans lequel son roman prend contexte, a de la profondeur, il a même un intérêt, celui de nous donner à voir la réalité de cette fange à ce siècle. Umberto Eco nous dit lui-même à la fin que la grande majorité de ses personnages ont vraiment existé et que c'était leurs vraies idées. Bon, j'ai été écoeurée de ces discours, mais loin de moi l'idée qu'Umberto Eco veuille nous endoctriner ou autre. Je pense qu'il cherchait à nous mener vers la construction de ce texte des « Protocoles des sages de Sion », nous montrer comment ces idées se sont ancrées dans nos sociétés…

Lecture mitigée, car je ne peux pas dire que j'ai totalement aimé. Je vous dirais même, j'ai ENFIN fini ma lecture. J'ai trouvé qu'il y avait des longueurs, parfois je décrochais totalement, mon esprit vagabondait et là, il fallait reprendre pour comprendre. On lâche un tant soi peu, qu'on ne comprend absolument plus rien par la suite. Il y a parfois des longueurs complètement inutiles (à mon avis, on est d'accord, je ne me prétend pas grand critique littéraire ou quoi ce soit, surtout face à Eco qui est quand même un auteur de taille !), à l'exemple des descriptions de repas qui prennent plus d'une page ! L'intrigue est dense, labyrinthique, parfois terriblement passionnante, et puis retour à des élucubrations de notre personnage principal pour lequel je n'ai absolument pas réussi à trouver de la sympathie. Par contre j'ai beaucoup aimé son côté schizophrénique.

Bon voilà, je ne sais pas trop quoi conseiller à la suite de ce roman étant donné que je ne sais pas trop quoi en penser ni trop comment en parler… Cela étant mon premier roman d'Umberto Eco, mon baptême m'a un peu refroidi. Certains de mes proches m'ont conseillé de lire d'autres de ces romans que celui ci n'était pas le plus réussi... Parmi ces conseils, j'ai peu voir « Baudolino ». Et vous que me conseillerez vous ?
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Simonini est tout simplement un personnage sans morale et même sans humanité. Il déteste toute sorte de gens et son seul plaisir humain est la nourriture. Toutes ses actions ont pour but de lui rapporter de l'argent ou de faire du mal aux personnes qu'il a décidé de haïr. le mensonge et la traitrise sont ses passe-temps favoris.
Sur la forme, ça fait du bien de lire l'écriture exigeante de Mr Eco. Cependant la superposition des multiples péripéties du personnage principal rend l'histoire un peu lourde et donc le livre un peu long. le fait que les évènements du livre soient réels permet de s'accrocher à l'histoire mais j'avais quand même hâte que ça termine.

L'absence totale de moralité me permettra tout de même de ne pas oublier ce roman.
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Petit hommage à un monstre de la littérature: le Cimetière de Prague de Umberto Eco, chez Grasset et Livre de Poche.
Le pitch: A l'aube de sa vie, Simon Simonini est un homme qui déteste beaucoup de monde, notamment les femmes et les francs maçons, mais surtout les juifs. Pour retrouver la mémoire et percer à jour l'événement qui l'a tant troublé en mars 1897, ce notaire raté, passé maître dans l'art de l'espionnage, de la contrefaçon et du mensonge, va ainsi retracer sa vie au fil des pages d'un journal intime, depuis sa naissance dans le Piémont italien auprès de son grand père antisémite, jusqu'à sa vie actuelle dans le Paris de la IIIème République où il espionne pour de nombreux services. Il se remémore ainsi "l'oeuvre" profondément antisémite de toute sa vie: un récit qu'il a imaginé  de toutes pièces, sur la réunion secrète de rabbins au Cimetière de Prague pour poser les bases de leur domination du monde, plus tristement connu sous le nom du Protocole des Anciens Sages de Sion...
C'est avec une grande tristesse que j'apprenais la disparition du grand Umberto Eco il y a une semaine, immense écrivain qui n'avait pas son pareil pour produire des romans d'une impressionnante érudition. L'ayant découvert, comme beaucoup de lecteurs, avec le Nom de la Rose, j'ai finalement décidé de me replonger dans son oeuvre, en optant pour ce roman qui figurait depuis trop longtemps dans ma PAL.
Avec un talent incontestable, l'auteur nous livrait cette fois ci un roman d'une rare intensité et complexité, traitant de la naissance et de la montée de l'antisémitisme, ayant eu les dramatiques conséquences que l'on connaît. Car c'est là que réside la véritable leçon du Maître Eco pour son lecteur: tous les personnages de ce roman, à l'exception de notre antihéros particulièrement détestable, ont réellement existé au cours de cette période de l'histoire.
En plus d'être érudit, ce roman est brillamment construit autour d'une structure à trois voix savamment orchestrée: celles du personnage principal et de son double, l'Abbé Dalla Piccola, mais aussi un Narrateur qui tente de mettre de l'ordre là où le héros schizophrène s'égare.
L'écriture est belle, et le style soutenu, comme toujours.
En bref, voici un grand roman, qu'il ne faut cependant pas lire au premier degré, mais c'était là tout le génie de M. Eco, qui va beaucoup nous manquer. Ciao Il Professore...
Lien : http://deslivresetmoi7.blogs..
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Mettons en exergue deux auteurs tout à fait différents.
Imaginez Dan Brown possesseur d'un doctorat: c'est Umberto Eco, qui, avant de se lancer dans la fiction il y a 30 ans avec "Le Nom de la Rose", était un sémioticien et un érudit en littérature du Moyen Age.

Comme le Code Da Vinci et le symbole perdu de Brown, le sixième roman d'Eco, le Cimetière de Prague, serpente le long d'un sentier souterrain qui traverse les hérésies éclairées et les évangiles fanatiques propagés respectivement par des francs-maçons et des Illuminati, des jésuites et des juifs, avant de laisser entrevoir conspiration idéologique qui souligne les tromperies de la politique contemporaine. Tout le monde en prend pour son grade.

Une des différences majeures pourtant entre ces auteurs réside dans le fait que Brown conçoit un casse-tête et le résout, alors que le plaisir plus intense d'Eco réside dans une mystification ouverte. Brown veut que nous croyions en sa toile tissée de coïncidences mystiques et Eco est au mieux fantasquement sceptique, au pire délibérément trompeur: pour lui, le but d'une histoire est de raconter des mensonges ingénieux plutôt que de parvenir à une vérité tristement rationnelle.

Dans le Cimetière de Prague, Umberto Eco évoque une atmosphère d'Europe de la fin du XIXe siècle, empreinte de conspiration, de révolution, d'antisémitisme, de complots et d'assassinats couvrant la campagne sicilienne de Garibaldi et l'unification de l'Italie à la commune de Paris et à l'affaire Dreyfus, un royaume sombre peuplé de francs-maçons, de jésuites et de juifs perfides.
Son mystérieux protagoniste, création merveilleusement dégénérée, débauchée, irrévérencieuse et politiquement incorrecte, même au regard des normes de l'époque, est dans une mouvance sombre et sinistre. Simonini est un faussaire bigot lubrique, rusé et glouton, qui possède et use des sept péchés capitaux à outrance.
Eco fait de l'antisémitisme et des origines de l'une des plus sinistres falsifications de l'histoire, les Protocoles des Sages de Sion, un document dans lequel la persécution sauvage de la race juive dans la première moitié du XXe siècle a ses origines le thème central de son oeuvre.

Malheureusement, la prose érudite initiale de Eco cède la place à une incohérence inarticulée, détournée et verbeuse car son intrigue devient trop sinueuse et compliquée, et malgré tout cela, le résultat des récits est douloureusement prévisible.
Il m'est encore difficile à ce jour de dire si j'ai aimé ce livre ou non. Mais je ne peux qu'apprécier l'érudition de son auteur.
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Un livre ardu dans lequel j'ai eu du mal à rentrer. Il y a beaucoup de références historiques qui, si on n'est pas spécialiste, sont difficiles à suivre. le style aussi de U. Eco n'est pas des plus simples, avec des phrases longues, ce qui n'est pas désagréable, mais c'est assez atypique. La chronologie du roman aussi n'est pas facile à suivre. Bref, je ne le recommande pas pour une lecture tranquilou sur la plage.
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Une fois n'est pas coutume, je n'ai pas du tout accroché à ce roman, moi qui attendais le nouvel Eco avec impatience. Pourtant tous les thèmes chers à l'auteur sont présents, le mode de narration anti-linéaire au possible, le foisonnement d'idées, l'érudition... Alors à quoi est-ce dû? Peut-être simplement au fait d'avoir choisi comme narrateur un personnage si profondément détestable que je n'ai absolument pas pu m'intéresser à ses aventures et mésaventures. de façon générale, j'apprécie les anti-héros, mais point trop n'en faut. Celui-ci est franchement repoussant, trop pour qu'on aime le détester.
J'espère vraiment que si de nouveaux romans naissent sous la plume pleine de verve d'Eco, ils renouent avec le Nom de la rose ou le Pendule de Foucault dont je n'ai pas retrouvé l'excellence dans les dernières oeuvres.
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Le roman est basé sur les événements politiques qui se sont passés en Europe au XIX° siècle. le titre évoque un lieu, le cimetière de Prague, où l'auteur a situé les rencontres hypothétiques qui auraient eu lieu entre des dirigeants sionistes (Sages de Sion) pour ourdir, en sous main, un complot international leur permettant d'accéder au pouvoir grâce à l'argent. le personnage central est imaginaire, les faits qu'il traverse sont historiques.
Nous sommes transportés depuis l'unité de l'Italie (1860), à la Commune de Paris et le début de l'affaire Dreyfus et nous découvrons les conspirations ourdies par les renseignements piémontais, français, prussien et russe. Ce roman compliqué, tortueux avec des méandres, des va et vient nous fait comprendre comment s'est installé l'antisémitisme en Europe, au XIX° siècle.
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