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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au vu de toutes les critiques que j'ai pu en lire, je dois dire que j'attendais le Seigneur des porcheries comme un récit messianique.

Il ne m'a pas tourneboulé autant que je le souhaitais, la faute à une narration de chronique impersonnelle faisant perdre une bonne part du potentiel humoristique du sujet, sous la plume apostolique d'un collègue du héros John Kaltenbrunner. Cette saga des paumés et des laissés pour compte comprend aussi ses moments de gloire.

On y suit les aventures d'une sorte de Mozart qui a eu le malheur de naître dans le milieu consanguin et arriéré de Baker, sinistre ville de soûlards et d'ouvriers, et qui n'a pu reporter son génie que sur les choses rurales et la quête d'un père décédé, presque déifié.

Le récit comprend à mon sens quelques longueurs, et est formulé dans un style trop ampoulé, chose surprenante vu le profil du narrateur que l'on aurait apprécié plus saignant et ordurier dans le langage. Les phrases sont écrites de telle sorte que leur sujet réel et attendu se situe toujours après une succession de développement qui font retomber toute l'attente nourrie par trop de longueur.

Souvent comparé à la Conjuration des imbéciles, mais avec moins de splendeur selon moi, ce roman vaut la peine d'être lu, ne serait-ce que pour son incroyable final, apocalyptique et furieusement pessimiste.
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La loi de Murphy s'applique de manière systématique à notre héros. Elle est marquée au fer rouge dans sa vie mais il est d'une résilience incroyable ce qui le rend particulièrement attachant. Malgré des traits psychotiques, à en croire ceux qui le côtoient, il semble le plus sensé dans cette histoire loufoque en 2 parties. J'ai un faible pour la seconde et une description absolument fantastique de l'effondrement d'une pathétique ville du fin fond de l'Amérique, à se tordre de rire !!!
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John Kaltenbrunner est l'antihéros qu'on adore détester, l'ange noir qui déclenche la guerre contenue en chacun d'entre nous, celui qui révèle ce que nous sommes vraiment, celui qui catalyse nos haines ensevelies. Il est un messager sans prêche ni sermon, il est les quatre cavaliers de l'apocalypse à lui tout seul. Après lui, le déluge : les survivants n'ont plus, alors, qu'à s'interroger sur leur humanité, ou plutôt ce qu'il en reste.
Ce roman est terriblement drôle, cynique et cruel. C'est un morceau de bravoure sans un seul temps mort - mais jusqu'où tout cela va-t-il aller ?. Mais au delà de la peinture d'une Amérique profonde, raciste, brutale et alcoolisée, le récit prend une tournure universelle qui atteint chaque lecteur au coeur et le met en face de ses propres démons.
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Livre misanthrope à souhait, le seigneur des porcheries nous parle de la ville de Baker et du comté de potville. La vision du monde donnée par ce livre est simple : Il y a les cons (genre de bofs et tout ce qui va avec (racisme, jalousie, chauvinisme, alcool, gueulante, jugement a l'emporte pièce) et les autres qui sont les victimes des cons. La première espèce est évidemment en surnombre (comme toute espèce parasite type pigeon, chacal, vautour rat et autres nuisibles que le lecteur aura loisir de côtoyer dans les pages puantes de la dernière partie). le combat semble donc perdu d'avance.

si le livre a quelque longueurs, il ne manque pas d'humour même si bien sur, le nauséabond et surtout l'injuste le parcours de part en part. On suit les déboires d'un "juste" parmi les "veaux gras" qui par sa pugnacité et le refus de se plier au code sociaux se met à dos la grande majorité de baker, , excepté les torches colline (les éboueurs du coin) avec qui il se retrouve a travailler. Torches collines qui semblent être trop abrutis par la charge de travail pour avoir le temps d'être stupide. (Car le livre ne laisse a peine entrevoir une autre possibilité, sauf éventuellement pour un des personnage particulièrement proche du personnage principale qui a l'air d'avoir une once d'humanité, c'est a dire une forme de respect bâtit sur l'altérité et l'humilité et non par l'effet d'une jalousie, d'un profit potentiel ou d'une quelconque forme de domination subit ou infligé.)

Bon alors certes, craché de la sorte une bile misanthrope est un peu facile a certain égard, mais ici la façon est plutôt captivante, sous la forme d'une apocalypse grandissante totalement déraisonnable et donc jouissive qui arrive a frôler le burlesque mais tout en restant ancré dans le désolant et le véritable. La ville de Baker va implosé et explosé, dans un ridicule digne de la bouffonnerie ambiante.

Tout cela se termine dans un trou, par une scène porteuse d'un humour noir qui nous laisse totalement désabusé tout en nous donnant sinon une lueurs d'espoir, au moins l'énergie d'en rire.
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Ne vous laissez pas décourager par l'interminable et obscure 1ère phrase qui ouvre « le seigneur des porcheries ». Les mystérieux termes qui y sont employés –« trolls, Village des nains, Hessiens des Coupe-gorge et autres citrons »-, vous seront expliqués en temps voulu, tout comme les événements qui ont mené à l'effroyable « crise » dont il y est question vous seront minutieusement exposés.
Mais d'abord, nous allons faire la connaissance de John Kaltenbrunner, héros anti-conventionnel qui, pour son malheur, est né à Baker, l'archétype du patelin de bouseux, où la médisance, la bigoterie, l'intolérance, l'hypocrisie et la bêtise règnent en maîtres depuis toujours. Enfant unique de la veuve d'un cadre des exploitations minières de la ville, John affiche dès son plus jeune âge sa différence : ainsi, à 8 ans, alors que ses professeurs le considèrent comme un attardé, il a remis à flot la ferme familiale délaissée par sa mère, et mis sur pied un élevage florissant de volailles. Investi corps et âme dans les projets d'extension dudit élevage, il aurait pu s'accommoder de sa solitude, du rejet subi de la part des autres enfants, mais une succession de malheurs, survenue alors qu'il n'est encore qu'adolescent, va irrémédiablement changer le cours de sa vie…

« le seigneur des porcheries » est un roman dense, foisonnant, difficile aussi, en raison de son intense dimension tragique.
Deux phases principales se distinguent dans l'histoire de John. Dans un premier temps, il cumule une poisse de tous les diables et de telles vicissitudes que l'on se demande où il trouve la force de ne pas sombrer dans la folie, voire tout simplement de survivre… La deuxième partie sera celle de la revanche, celle où John mettra le nez des péquenots de Baker dans leur merde, au sens propre comme au figuré…
Et à ce moment-là, Tristan Eglof est si bien parvenu à nous gagner à la cause de son anti-héros, que l'on applaudit des deux mains ! On se réjouit de voir les plus miséreux, les plus méprisés, avoir pour une fois l'avantage sur ceux qui habituellement les conspuent. le sous-titre du roman est d'ailleurs éloquent : « le temps venu de tuer le veau gras et d'armer les justes ».
L'auteur semble avoir exprimé dans ce roman tout son dégoût pour une société profondément injuste, toute son amertume envers un système où les plus faibles sont anéantis, toute sa haine pour ceux qui, se croyant détenteurs d'une morale infaillible, font preuve d'étroitesse d'esprit et de méchanceté.
Rien n'échappe à sa plume acérée, et surtout pas les instances censées représenter les fondements de la communauté de Baker : l'école est « un reliquat pétrifié du principe de Satan le malin géré par des créationnistes irréductibles, des paranoïaques de la guerre froide », la justice condamne les innocents et laisse courir les coupables, et tout est à l'avenant, Tristan Eglof usant d'un ton à la fois désespéré et grinçant, et nous livrant une véritable orgie de métaphores irrésistibles.

C'est à la fois à rire et à pleurer !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Ce livre à la lecture difficile (il a fallu que l'ami qui me l'avait conseillé insiste, tant les premières pages m'avaient semblées incompréhensibles).
Rassurez-vous, ce sentiment disparaît rapidement, le temps de rentrer dans le monde de l'auteur.
J'ai aimé ce livre et ce n'était pourtant pas gagné, car j'ai plutôt tendance à aimer les écritures concises ; l'auteur, ici, aime à prendre une idée, la triturer dans tous les sens pendant plusieurs pages, mais ça fonctionne. En partie grâce à une certaine dose d'humour noir dans la description des sentiments humains (noirs également).
J'ai cependant trouvé la description de la déliquescence finale un peu longue. D'autres y trouveront peut-être une certaine jubilation dans la démesure. A chacun de voir ;-)
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Y aurait-il une corrélation entre le talent et la mort? Entre le génie et la souffrance psychique? On est en droit de s'interroger au vu du nombre de suicides parmi les artistes reconnus. Mais restons dans la sphère littéraire. On peut citer parmi les écrivains ayant connu une mort volontaire, Ernest Hemingway, Virginia Wolf, Romain Gary, Stefan Zweig, John Kennedy Toole et bien d'autres. Et si on rajoute les écrivains « tourmentés » comme Verlaine, Edgar Allan Poe, Baudelaire, Jack London, Maupassant, Kafka, la liste s'allonge considérablement. Bon, cet article n'a pas pour visée de se lancer dans un analyse psychologique mais le sujet mériterait d'être creusé… Toute cette digression pour en arriver au fait que l'auteur du roman que je présente ici, Tristan Egolf, s'est également donné la mort alors qu'il n'avait que trente-trois ans. le seigneur des porcheries– avec pour sous-titre très énigmatique le temps venu de tuer le veau gras et d'armer les justes– est son premier roman et je ne peux que regretter sa disparition puisqu'il propose un récit très singulier où l'on perçoit clairement le talent de l'écrivain.

Chose assez cocasse, cet auteur américain n'a pas été découvert par ses pairs. La conjugaison entre une rencontre fortuite avec la fille de Patrick Modiano et le flair et l'audace d'une maison d'édition française, Gallimard, apporte la reconnaissance tant attendu par Tristan Egolf. le risque paye puisque le roman connaît un succès dès sa publication en 1998. Les soixante-dix maisons d'éditions américaines à l'origine du refus premier du manuscrit ont certainement du s'en mordre les doigts…

« C'est rare un style, un style y'en a un, deux ou trois par génération. Y'a des milliers d'écrivains, ce sont de pauvres cafouilleurs, ils répètent ce que l'autre a dit, ils choisissent une bonne histoire. C'est pas intéressant. », déclarait Louis Ferdinand Céline. S'il était encore de ce monde, cela ne m'aurait pas étonnée qu'il classe Tristan Egolf parmi les écrivains ayant du style. C'est indéniable et cela saute aux yeux du lecteur embarqué dans ce roman singulier. Pour reprendre Céline, on peut déplorer, en effet, dans la littérature actuelle, une tendance au plagiat, à la redite, aux récits très nombrilistes et égocentriques où l'auteur ne fait que parlait de lui en se contentant de changer uniquement les noms. Les écrivains ne parlant que d'eux mêmes et non plus des autres. Mais où sont passés les Zola, Hugo ou Balzac? Tristan Egolf plante son style dès la première partie « préliminaire » intitulée Argument. Pendant une vingtaine de pages, on n'y comprend vraiment rien! Tout cela donne l'impression que l'auteur a balancé une série de phrases les unes à la suite des autres, sans vraiment réfléchir à la cohérence et l'enchaînement logique de celles-ci. Les autres parties du roman amènent les éclaircissements sur ce début plus obscur de manière très subtile, un peu à la manière de Faulkner dans le bruit et la fureur.

Tristan Egolf utilise un langage cru, gras, ordurier, avec pour fil conducteur un pessimisme ambiant teinté d'humour noir. Point d'envolées lyriques ou romantiques, point de petits oiseaux survolant de verts pâturages, point de romance fleur bleue. Non, vous l'aurez compris, ici tout n'est que crasse, misère, violence, puanteur. Ce sont les bas-fonds, les plus vils comportements et vices de l'homme dont il est question ici.

Prenant pour cadre une petite ville agricole et industrielle du Midwest, l'auteur se lance dans une critique acerbe de la société américaine, ayant pour trame de fond, le parcours d'un jeune homme, John Kaltenbrunner, rejeté et méprisé par les siens. Tristan Egolf y aborde de nombreux travers de l'Amérique: le racisme très ancré dans la mentalité d'une partie des habitants et ce depuis plusieurs générations; le puritanisme et la bigoterie; l'inefficacité et l'incohérence de la justice; l'inaction, l'irresponsabilité et la désolidarisation du gouvernement; la désorganisation des services publics. D'autres thèmes plus généraux sont abordés notamment l‘alcoolisme et la violence gratuite. L'apothéose de cette critique sociale est la grève des torche-collines, entendez par là, les éboueurs de la ville, dont John fait partie. Cet événement singulier est l'élément qui déclenchent les foudres de la foule qui finit par se transformer en meute assoiffée de violence et de meurtre. Les pulsions et instincts primaires de l'homme explose à la face du monde. Il dénonce la stupidité, l'intolérance et l'égoïsme de l'homme. L'auteur se pose comme un défenseur de la cause ouvrière, ce petit peuple souvent oublié des grands.


Avec le seigneur des porcheries, Tristan Egolf en fin observateur de la société se pose comme un naturaliste des temps modernes. Son style cru et acerbe amène le lecteur à s'interroger sur les travers de l'homme et de la société américaine en particulier. Roman pessimiste sur la condition humaine, il frappe par sa singularité et son originalité. le « final », digne de l'apocalypse, aurait mérité d'être moins long, c'est le seul point noir au tableau de ce roman qui délectera plus d'un lecteur…à condition que vous aimiez plonger dans une montagne d'ordures pestilentielles grouillant d'asticots. La vengeance est un plat qui se mange froid…
Lien : https://www.uneplumesurunpar..
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Un petit retour d'un livre « le seigneur des porcheries » de Tristan Egolf qui n'était pas dans ma pal.

Je ne regrette absolument pas ! D'ailleurs, avant d'écrire ce petit poste, il m'a fallu y réfléchir, prendre du recul face à ce roman qu'on peut qualifier oui, d'ovni.

Pour une fois, je vais commencer par :

📍La forme
Une écriture travaillée, incisive, dense, intelligente, ciselée autant de qualificatifs bien mérité pour ce merveilleux travail littérature. Tristan est un raconteur d'histoire..Il avait ce don d'embarquer les lecteurs.
A noter : peu de dialogue, beaucoup de détails et ces petites phrases assassines merveilleusement bien travaillées ! On sourit de cet humour bien tranché mais subtile qu'il glisse ici et là.

📍Le fond : Alors là, je dis stop. Si vous cherchez de la couleur, de la joie, passez votre chemin. Pour ma part, c'est ici que mon retour coince un peu..Non pas que je n'ai pas aimé l'histoire, non mais son écriture est tellement particulière qu'elle transpire d'un mal –être qui est véhiculé du début à la fin. Je me suis sentie mal à l'aise de la lourdeur à travers l'histoire de John. de ce fait, bravo il a réussi son objectif car on est totalement imprégné de l'ambiance sombre de cette trame humaine.

Ce personnage me semble être une personne atteinte du syndrome asperger ; bon c'est un avis purement personnel, mais connaissant assez voir beaucoup ce syndrome, cela m'a sauté aux yeux. (réaction, centre d'intérêt, intelligence, etc etc)

Que se passe-t-il à ce John Kaltenbrunner?

Il doit vivre tout simplement ou survivre à cette société qu'il ne comprend pas et dont il n'a pas sa place.

L'histoire se passe dans une ville paumée des États-Unis : Baker...où la misère humaine suinte, alcoolisme, violence, et bigoterie.

Asocial, John, qui semble être né sous une « mauvaise étoile » est orphelin de père, il grandira dans cette misère, et cette incompréhension de la part de cette société assommée par l'ignorance imbibée l'alcool. Totalement exclu de ses « pairs », son rêve est de redresser la ferme familiale laissé à l'abandon depuis la mort de son père qu'il n'a jamais connu. Il veut, élever des poules, des moutons. Malgré son jeune âge, il a un sens, voir une intelligente différente et a tout les chances pour y parvenir, mais la malchance et la vie crasseuse de Baker lui réservera un tout autre sort
Ce livre m'a touché, m'a gêné aussi, parfois écoeurée par l'odeur fétide des abattoirs de volailles et des poubelles.

Les thèmes sont durs, mais l'histoire incite à réfléchir sur le devenir d'un homme différent, qui à la base souhaite juste une vie tranquille.

✅ Je le conseille vivement.
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Le seigneur des porcheries, c'est John Kaltenbrunner. Enfant hors-norme, John n'est pas plus apte à s'intégrer à la bourgade péquenaude de l'Amérique céréalière où il grandit que les habitants ne sont prêts à l'intégrer. Sans doute aussi intelligent qu'explosif, John mène ses envies jusqu'à leur aboutissement en se désintéressant le plus complètement du reste. Très jeune, il se lance dans l'élevage et la réparation de son tracteur tout en ne trouvant rien d'intéressant à ce que l'école et le reste du monde lui proposent. Mais la bourgade est rancunière et pas du tout prête à le laisser mener à bien ses projets.

Et voilà que le sort s'acharne sur lui. de malchances en malveillances, son enfance devient un enfer. Et la suite ne sera pas plus joyeuse ...

La suite sur mon blog :
Lien : http://tagrawlaineqqiqi.word..
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Voila un roman bizzarre ça se passe dans les très bas fonds de l'Amérique tout n'est que violence et un Homme,John avait beaucoup pour réussir sauf qu'il a toujours été empéché même dans cette grève des éboueurs qu'il menait demain de maitre.La violence ,la haine les bagarres la prison,tout est au rendez vous de ce livre qui ne laisse pas indifférent en bien comme en mal.
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