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Jean Descat (Traducteur)
EAN : 9782742760527
110 pages
Actes Sud (30/03/2006)
3.82/5   11 notes
Résumé :

Une jeune étrangère marche dans l'obscurité. Sur les rives du lac Léman, elle se met en danger, dans les ruelles escarpées de Genève, les endroits mal famés, elle rôde à la nuit tombée. Depuis le départ de son amant, elle écrit le soir dans les cafés. Dans ces lieux trop éclairés, enfumés, parfois accueillants, elle fait le constat d'une jeunesse gaspillée, s'invente un d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sous le titre d'une ancienne légende chinoise, Asli Erdogan nous livre un bref récit de l'exil et de la perte. Exil à Genève, dans une ville indifférente au sort de ses habitants venus d'ailleurs (comme presque partout). Perte d'un lieu à soi. Perte de l'amour, de son seul amour qui s'en va. Perte de l'intégrité physique, d'un oeil malade. L'écriture est fragmentée, elle approche les réalités par petites touches, qui se dessinent petit à petit. le ton est sombre, avec des pointes d'ironie. Asli Erdogan sait mêler la noirceur de la vie à une vitalité qui confine à la révolte. Son art vaut d'y consacrer quelques intenses moments.
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Le mandarin miraculeux. Celui qui aime qui reçoit les coups, celui qui ne dit rien. Rien ...par besoin irrépressible d'amour. Les coups ne marquent pas. le mandarin tient le coup. Il aime et ne l'est pas. Et puis un jour l'amour pose ses lèvres sur les coups. Et le mandarin saigne, la chair s'ouvre. Et le mandarin meurt entre les mains de l'amour. Un légende et le roman . de cet amour, du non amour, de la béance du mal d'amour, du refus de se laisser aimer , de la fuite, du renoncement, de la blessure d'amour. Roman de l'exil, de ces villes qui commencent à vivre lorsqu'on y a quelqu'un à aimer, mais aussi de ces villes absentes , qui portent en elle le désespoir d'un manque. de l'orient, à l'occident , les regards aux fenêtres sont ils les mêmes ? . Trouver refuge dans la fuite, tenter de se trouver , de se mettre en danger, ignorer la peur à force de douleur. Etre solitude, etre désespoir être à ce point dans le vide à en vouloir donner à la ville un visage aimé. Et puis laisser filer, aller, écrire, laisser l'histoire nous échapper. Amour, identité, sexualité, culture, exil, liberté, création, ces mots emplissent les lignes de vie de ce livre. Une écriture belle puissante vibrante et généreuse.

Asli Erdogan, poète, romancière et nouvelliste turque injustement détenue en prison par le régime Erdogan depuis le 16.08.2016.A ce jour elle est toujours incarcérée. La date de son procés est fixée au 28 decembre 2016. Elle risque la prison à perpétuité.
Astrid Shriqui Garain
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La narratrice, émigrée turque, raconte à la première personne ses déambulations et souvenirs d'un amour perdu (Sergio) dans la ville de Genève. Peu de temps après cette déception, son oeil gauche s'infecte et doit être protégé par un pansement. Elle tente ainsi de s'adapter à son nouveau quotidien. Sans amour, la vie est incomplète et notre regard sur le monde est faussé.

La force de ce texte réside dans la beauté et la tristesse des phrases, dans la puissance des mots, des silences et la rudesse des rapports humains.

Ce livre mêle pensées nocturnes, souvenirs mélancoliques, attirances pour les lieux dangereux, sales et peuplés d'êtres humains abimés et désabusés. La narratrice partage son intériorité, ses désillusions et sa douleur d'aimer et de vivre, avec une sensibilité qui affleure et tente de se maintenir, malgré la peine toujours présente et les blessures non cicatrisées.

Ce n'est pas la première fois que je suis profondément touchée par un texte d'Asli Erdogan, par ses images, par sa dure réalité, par son âpre poésie et la beauté littéraire de ses phrases. Je ne peux m'empêcher de penser qu'elle nous parle d'elle-même, de sa colère et de son mal-être. A découvrir.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
" A la faveur des ténèbres, ils regardent d'un oeil hostile ce pays qui ne leur a pas ouvert les bras, ils traînent derrière eux le poids écrasant de leur passé.Leur pays, qui, autrefois, leur était insupportable, leur semble à présent une contrée de rêve, un paradis perdu, mais ils ne croient plus aux rêves. Coincés entre un passé douloureux et un avenir effrayant, ils sont incapables d'appréhender le moment présent. Croyant s'évader , ils se sont enfermés dans une nouvelle prison.Tout ce que je peux dire de positif à propos de l'émigration, c'est qu'aucune autre expérience ne donne à l'homme une vision plus nette de la vie. " . Asli Erdogan, Le mandarin miraculeux, extrait, Editions Actes Sud 04.2006.

Asli Erdogan, poète, romancière et nouvelliste turque injustement détenue en prison par le régime Erdogan depuis le 16.08.2016
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Je pense qu'il veut sortir des sentiers battus et qu'il se fait un devoir sacré de me conduire au bonheur et à la résurrection. Mais prétendre faire renaître quelqu'un de ses cendres, c'est aspirer à un pouvoir sans limite, c'est vouloir être Dieu. Ce n'est pas plus innocent que de vouloir l'arracher à la souffrance ou à la mort. Mais, après tout, peut-être est-ce moi qui ressentais toute forme d'altruisme comme une agression. Je suis incapable de dessiner la frontière qui sépare le désir de protéger de celui de régner. (p. 76)
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Il disait que je remplissais toutes les nuits de sa vie et qu'avant nous étions comme deux gants vides, informes comme une masse d'eau qui n'a pas rejoint l'océan.
Il y avait tout un monde composé des roses rouges de Sergio, de ses poèmes, de ses ardents refrains. Aux couleurs de l'arc-en-ciel, plein d'espoir, un monde abritant en toute saison des levers de soleil, des bourgeons et une odeur d'herbe fraîche. (p. 39-40)
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La vie ne ressemble pas aux contes, elle n'est pas comme eux, un peu amère et un peu triste, elle est comme la folie, comme les rêves, un fatras plein d'absurdités et de pièges. (p. 59)
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Quoi qu'il en soit, rien, absolument rien ne peut remplacer ces premiers instants, la passion soudaine qui s'empare des corps jouissant ensemble de la première extase... C'est naturel et violent comme la confluence de deux rivières. Comme si les corps avaient attendu toute la vie cet instant pour s'exprimer, tandis que le monde entier se tait et prête l'oreille. Les solitudes sont oubliées, les blessures sont pansées ; un être apeuré qui s'efforce de survivre dans ce monde dangereux, confus et absurde, cherche refuge auprès d'une autre créature et se rassure un instant en accédant à un paradis illusoire.
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Videos de Asli Erdogan (19) Voir plusAjouter une vidéo
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