AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 1777 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire "dramatique", au sens littéraire du terme, d'une famille décomposée, plus particulièrement d'une fratrie de 4, dont chacun sera tour à tour au centre du récit écrit en 4 temps. Et tout comme les 4 saisons, si différentes, sur lesquelles nous n'avons aucune prise, et pourtant faisant partie d'un même tout, William Faulkner nous livre dans "Le Bruit et la Fureur" une oeuvre en 4 temps, et dont on comprend le sens profond que lorsque le cycle s'achève...
Outre la prouesse de l'auteur, qui a su garder une cohérence dans un récit si déstructuré (c'est une succession de flash-backs, de digressions, de souvenirs, de sentiments, de retour au réel, etc) c'est la profondeur des 4 protagonistes principaux qui m'a séduit... et qu'on appréhende correctement qu'après avoir lu la totalité de l'oeuvre...
Commenter  J’apprécie          74
Expérience extrême de la littérature contemporaine, le bruit et la fureur tient son titre d'un vers de Shakespeare, dans Macbeth. Expérience extrême car il y a distorsion du temps, des pensées et des personnages. La confusion est rendue possible par l'utilisation des pronoms personnels et par la technique du "courant de conscience", qui suit les pensées des personnages. A cela s'ajoute le fait que quatre personnages portent le même prénom.
Le roman se déroule dans le Mississipi et suit trois générations de Blancs et de Noirs vivant ensemble. Nous sommes dans la vieille aristocratie terrienne locale qui tombe lentement en décrépitude.
Le roman est divisé en quatre parties, représentant chacune une journée importante. On suit tour à tour les pensées de Benjamin, qui est attardé mental, et dont les pensées se suivent sans cohérence. Suivent ensuite les journées de Quentin, de Jason où est décrite la vie quotidienne des Compson, de Dilsey, une Noire qui fait preuve d'une grande dignité et d'une grande lucidité face à cette famille où pointe la folie. Tout le roman baigne dans une atmosphère malsaine, s'imprimant longuement dans l'esprit du lecteur.
Commenter  J’apprécie          70
Un roman qui donne la parole tour à tour à chacun de ses personnages, une construction parfaite, bref de la grande et belle littérature ! J'ai beaucoup aimé le Bruit et la fureur, mais je dois avouer qu'il faut s'accrocher… Je pense que sans la préface expliquant la chronologie de l'histoire (la narration n'est pas linéaire) … ben j'aurais pas compris ! Un de ces livres qui laisse admiratif et qui me font me sentir toute petite. Allez, promis, je le relis dans un an !
Commenter  J’apprécie          70
Ayant achevé le Faune de Marbre, j'enchaînais sur le Bruit et La Fureur. Autrement dit, je me jetais dans le vif du roman Faulknerien après avoir survolé ses tentatives poétiques.
Pas simple comme lecture, même si Maurice Edgar Coindreau, le traducteur, réalise lui aussi une prouesse littéraire.
Décidément le lire dans la langue me paraît hors de portée.
Je savais que ça n'était pas évident, j'ai goûté à Sanctuaire avant ça. Finalement, je ne me suis pas trouvé si étranger à cette écriture. Certes le récit ne suis pas une chronologie linéaire, les narrateurs sont multiples, les types de langage aussi, la ponctuation disparait parfois, le temps et l'espace sont du domaine du subjectif, alors évidemment on s'y perd un peu .
Pourtant, à mesure que l'on progresse, en ayant parfois renoncé à tout comprendre, ce qui pouvait ressembler à une dérive à travers des scènes éparpillées comme les 1000 pièces d'un puzzle que l'on vient de renverser par terre , devient véritablement intrigant. On se prend au jeu, et le portrait de la terrible fratrie nous apparaît.
Les quatre parties du romans sont le point de vue de quatre personnages liés par le sang ou une commune mémoire des évènements. On évolue au fil de leurs pensées successives, avec leurs dialogues intérieurs, leurs contradictions, leur folie. de chaque version des faits nait une réalité de plus en plus prégnante, celle d'une tribu d'enfants terribles en proie au mal, à la souffrance, la culpabilité, la haine de soi ou des autres.
Triste spectacle qui se déroule sous le regard de Disley, femme noire, au service des Compson, témoin discret de leur dégénérescence tragique, porteuse du "fardeau" humain évoqué par le prédicateur à la fin du roman. Ce personnage, figure de l'abnégation et peut-être d'une nécessaire rédemption, porte dignement cette histoire au delà de sa malignité, et c'est bouleversant.
Commenter  J’apprécie          60
Le Bruit et la fureur est un des plus importants oeuvrages de ce grand écrivain américain qui a recu le prix Nobel de Litterature en 1949. Dans ce roman on trouve la vision cauchemaresque du Sud des États-Unis qui est devenu le marque de commerce de Faulkner. le racisme est omnipresent. L'acoolisme et l'inceste sont des choses courantes. Les basses classes de la societe blanche sont d'un primitivism ahurissant. Les phares d'espoir son inexistants.

La grande popularité qu'a connu Faulker a été du en grande partie au fait que sa vision du Sud correspondait tres bien avec l'image qu'avaient les gens du Nord envers le Sud pendant au moins cents ans avant le debut de la carriere litteraire de Faulkner.

Faulkner avait peut-etre raison. Quand j'etais jeune je croyais moi aussi a ce mythe d'un Sud raciste et barbare. Apres tous les nouvelles a la television et les journaux etaieint toujours plein des histoires d'actes atroces commis par le Ku Klux Klan avec le complicité presume des policiers et des juges de la region.

Il faut reconnaitre que Faulkner a été de tout son vivant d'une grande actualité. La colere du Sud envers le Nord et le mepris du Nord envers le Sud ont tres peu diminué pendant les cent premieres annees après la guerre de Sécession. Faulkner occupait un place rassembleur. Il reconnaissit que des problemes existait au Sud, il était aussi le défenseur du Sud. Il soutenait la these que les problemes dans le Sud était du aussi en bonne partie aux politiques du Nord pendant la period qui suivait la defaite du Sud dans la guerre civile.

Faulkner merite bien sa place d'honneur dans le pantheon litteraire des Etats-Unis mais la lecture d'un de ces romans est une affaire assez deplaisant. Faulkner possedait un talent qui surpassait meme celui du Grand Zola a montrer les aspects repugnants de l'humanité.

Lire ce roman. Il faut des fois accepter des devoirs penibles.
Commenter  J’apprécie          60
Le premier ouvrage de l'auteur qui le fit connaître au grand public.Un ouvrage fort,qui nous donne le style des ouvrages a venir de cet auteur doue qui nous offrira par la suite plusieurs chef d'oeuvre.A decouvrir pour vous familiariser avec le style de l'auteur et ,je l'espere,vous donner envie de decouvrir toute son offre.
Commenter  J’apprécie          50
Lu dans la collection de la Pléiade, j'ai pu bénéficier des notes de lectures ce qui m'a permis de mieux comprendre ce roman de Faulkner. Et je dois dire que ce fût utile !Le récit se découpe en 4 temps, 4 journées vécues de l'intérieur. Écrites comme un jet de pensée brute.La première partie contient toute l'oeuvre mais elle est racontée en mode subjectif à partir de fragments de pensées - plutôt confuses - de Benjy l'idiot de la famille Comson. Les autres récits éclairent peu à peu l'histoire toujours sous une forme de narration subjective.C'est une histoire tragique, le délabrement d'une famille blanche maudite du sud des États-Unis. Ici les blancs sombrent dans la folie et la violence quand les noirs soutiennent la maison et participent avec une certaine passivité mais surtout une grande dignité au drame qui se joue.C'est une littérature difficile mais fascinante. Très poétique.
Commenter  J’apprécie          50
Imaginons un lac volcanique en Islande, ou un volcan en activité en Sicile. Les matières en provenance du sous-sol remontent lentement jusqu'à la surface, en se chargeant des minéraux, gaz et autres composés qu'elles rencontrent lors de ce processus. Arrivées à la surface du lac ou du volcan ces gaz et matières en fusion créent des tourbillons et éclatent en bulles, jets de gaz, émissions de lave ou explosions diverses avant de se répandre dans l'atmosphère ou sur les flancs du volcan. Eh bien il en est de même des personnages de "Le bruit et la fureur" de William Faulkner chargés de leurs actions, heurs et surtout malheurs de leur passé, sauf que la comparaison s'arrête là : ils vivent au jour le jour, sans perspective d'avenir, installés sur la flèche du temps et tournés vers son empennage. Avec eux nous sommes prisonniers de la surface du lac ou de la cheminée volcanique dans un monde qui n'irait pas plus loin que cette surface, un monde conditionné par le passé mais sans avenir. Cette image est une façon se souscrire au commentaire de cette oeuvre de 1929 écrit par Jean-Paul Sartre en 1939, qui mettait en évidence ce rapport au temps chez Faulkner. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que ce philosophe existentialiste se soit intéressé à cet auteur en particulier : ceci explique cela.
Mais qu'est ce qui les a traumatisés à ce point ? Est-ce la déchéance de la famille Compson qui a poussé le père Jason à se réfugier dans l'alcool, la fille Caddie à se délurer et à abandonner son enfant Quentin (fille), le fils Quentin (garçon) à aimer sa soeur Caddie plus que de raison et à se suicider après le mariage de cette dernière, le fils Jason à haïr sa nièce Quentin, abandonnée puis elle aussi délurée (avant elle-même de s'enfuir) ? Quant au dernier fils Maury, dit Benjy, attardé mental, il y a longtemps qu'il a démissionné de tout. Ou est-ce plutôt le pessimisme noir de leur père à tous, William Faulkner. Probablement est-ce de cela qu'il s'agit et que l'on retrouve dans ses autres romans, par exemple Tandis que J'agonise ou Lumière d'Août.
Mais dans le bruit et la fureur on ne retrouve pas la puissance, et même l'extraordinaire, du style de Lumière d'août. Nous avons au contraire une lecture qui commence très difficilement, avec le monologue intérieur de Benjy (peut-il en être autrement s'agissant d'un idiot ?), puis encore difficilement avec les pensées de Quentin (garçon) le jour de son suicide, puis moins malaisée avec les pensées de Jason fils, puis, pourrait-on dire, normalement avec la fuite de Quentin (fille).
Après une première lecture inconfortable, ce roman, plutôt cérébral bien qu'extrêmement connu, ne m'apparaît pas comme le meilleur de Faulkner. Question de goût sans doute, mais sans doute faut-il le lire une seconde fois pour mieux l'apprécier.
Traduction Maurice Edgar Coindreau
Commenter  J’apprécie          40
Ecriture schizophrénique, difficile d accès, hermétique comme une huître. Mais sublime, colérique, tempétueuse, sauvage et tourmentée.
On ne sait jamais qui narre, qui vit, qui est en face de vous.
Commenter  J’apprécie          40
Voilà un livre atypique, Faulkner bouleverse les règles : chronologie fantaisiste, dialogue et pronom utilisés sans aucunes indications du moins sur la première partie, ponctuation inexistante en début de seconde et pourtant tout s'éclaire au fur et à mesure. Les clés du rébus nous seront finalement livrées. Un livre qui demande beaucoup d'efforts mais une oeuvre fascinante.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (7230) Voir plus



Quiz Voir plus

Les titres des œuvres de William Faulkner

Quel est le titre correct ?

Le Bruit et l'Odeur
Le Bruit et la Peur
Le Bruit et la Fureur
Le Bruit et la Clameur

12 questions
173 lecteurs ont répondu
Thème : William FaulknerCréer un quiz sur ce livre

{* *}