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sur 502 notes
De Raymond E. Feist, je connaissais les chroniques de Krondor avec Pug et ses amis, Faërie est une relecture que je fais avec des amis Babéliautes….
Ma première lecture remontait à très loin, mais il ne m'a pas été difficile de retrouver les personnages de la famille Hastings, les jumeaux Sean et Patrick, leur demi-soeur Gabbie, leur père Phil et leur mère Gloria. Tout ce petit monde emménage dans une nouvelle demeure qui va s'avérer être une maison très mystérieuse recelant d'anciens secrets et entourée par une forêt tellement étrange et envoûtante, qu'elle va en devenir terrifiante. C'est une histoire de contes et légendes celtiques, de croyances, de superstitions dans un lieu emprunt de mysticisme et d'histoires oubliées.
L'auteur nous fait vivre les aventures de la famille, avec une écriture efficace, fluide, et facile à lire.
Ce n'est pas un conte pour enfants avec du merveilleux féerique, et de gentilles fées et lutins, mais plutôt un monde peuplé de choses noires maléfiques, de créatures fantastiques. On y découvre le mal à l'état pur. Et est-ce ce parce qu'ils sont des enfants, avec l'innocence qui les caractérise que les jumeaux Sean et Patrick, vont être les premiers à ressentir au plus profond de leur âme, cette atmosphère si particulière et ce sentiment maléfique qui rode.
Je trouve que Raymond Feist a su raconter le caractère étranger, inhumain pas forcément cruel, mais totalement en dehors du mode de pensée humain, de ces êtres vivant à côté de nous. La dualité de ces créatures est aussi très présente, ils sont capables de faire le bien comme le mal sans logique apparente, seulement selon leur bon vouloir. Je ne vais pas trop raconter mon ressenti, j'en arriverais sinon à spoiler, ce qui serait dommage pour ceux qui voudrait le découvrir. Mais je vous le dis, allez-y, lisez le et vous rentrerez dans un univers parallèle à nous fort intéressant et envoûtant.
A bientôt de lire l'avis de mes autres amis Babeliautes qui sont entrain de le lire.


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Raymond Elias Feist est surtout connu pour ses cycles sans fin : « Kondor ». Je voulais découvrir cet auteur sans pour autant me lancer dans une longue saga. « Faërie » est – peut-être – son unique roman indépendant. Ce livre connut plusieurs éditions – dont la première fut nommée « Faërie, la colline magique ». Bragelonne et sa succursale Milady ont dernièrement remis au goût du jour son oeuvre.

Phil est las de sa vie de scénariste à Hollywood. Bénéficiant d'un large pécule, il décide de quitter la Californie pour une charmante maison au calme. L'endroit semble idyllique, mais les apparences sont trompeuses. Sur l'immense propriété, se trouve une colline magique – la colline du roi des Elfes, mais surtout un pont maléfique (le pont du Troll).

J'ai beaucoup de choses à dire, mais je pense que ma critique pourrait être confuse tant je ne sais pas comment l'écrire sans m'éparpiller. Sur fond de légende celtique, plus exactement irlandaise – ça tombe bien puisque la femme de Phil (Gloria) est originaire de l'Irlande – la famille plus que parfaite se voit être les témoins d'étranges phénomènes. J'ai été comme happé par ces deux cents premières pages où l'on découvre l'environnement merveilleux où se mêle une ambiance fantastique voire angoissante. L'auteur arrive à captiver mon attention grâce à quelques passages bien glauques sans tomber dans l'horreur.
Mais les choses se gâtent et la famille trop parfaite commence à m'irriter. Raymond Elias Feist focalise son récit autour de chacun de ses membres, à mon plus grand regret. J'aurais bien aimé que le bon peuple ou les vils démons soient plus présents.
Oublié ce que vous savez des fées. Ici on les nomme ainsi, mais ce ne sont pas des petites demoiselles ailées, mais des êtres étranges voire sombres.

Certaines choses m'ont agacé :


J'en ressors mitigé. J'ai bien aimé le début du livre avec ses éléments fantastiques sur fond de légende irlandaise – trop peu approfondie à mon sens. La suite s'est gâté avec une famille trop parfaite, sans oublier le gendre idéal. L'ensemble de ce gros pavé est constitué de bonnes choses comme de passages moins passionnants.
Ce roman est étrange. L'écriture pourrait être assimilée à de la littérature jeunesse, pourtant l'auteur y glisse quelques scènes d'épouvantes et d'érotismes – rien à voir avec la pornographie de Clive Barker – qui sont des éléments agréables et viennent relever un peu ce livre.
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Savez vous que derrière les portes des maisons anciennes se cachent bien souvent les âmes de ceux qui y ont vécu et même parfois des êtres magiques, ou des forces obscures.

Phil et Gloria qui ont fait l'acquisition d'une vieille ferme isolée dans les bois, un coup de coeur ; vont être le jouet de puissances inconnues.

Leurs jumeaux d'une dizaine d'années Patrick et Sean, seront très sensibles à tout ce qui se passera d'insolite et de mystérieux.

Ils vont vivre, bien souvent à leur dépend, des aventures où le vieux peuple des légendes leur en fera voir de toutes les couleurs.

J'ai découvert avec plaisir tout un monde irréel rempli de petits êtres merveilleux, de fées mais aussi d'êtres démoniaques qui m'ont amené loin des sentiers battus.

Les enfants sont très aventureux, mais heureusement les adultes très investis pour certains seront là près à venir à la rescousse pour les sortir d'un très mauvais pas.

Passionnant.
Cela pourrait correspondre à un long rêve extraordinaire, puisqu'après toutes ces aventures petit à petit tout ce qui est arrivé s'effacera de leurs mémoires.

A la toute fin du livre cette citation tirée de "Le songe d'une nuit d'été" de Shakespeare

Si, nous les ombres que nous sommes,
Vous avons un peu outragés,
Dites vous pour tout arranger
Que vous venez de faire un somme
Avec des rêves partagés.

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Entrons dans le monde fabuleux mais effrayant des vieilles légendes celtiques. Faërie reprend les contes du vieux peuple ( les Fées ) pour nous offrir une aventure contemporaine angoissante. L'histoire ne se passe pas comme on pourrait le penser au premier abord en Europe, ni dans un passé lointain. La maison Kessler est une ferme située aux Etats-Unis de nos jours.Lorsque Phil, écrivain, et sa petite famille s'installent dans ce lieu paisible et bucolique, ils ne savent pas encore que des êtres magiques sont déjà installés depuis longtemps dans leur bois. Ces êtres étranges, sortis du folklore irlandais, ne sont pas de gentils petits elfes facétieux et joueurs. Ils sont complexes et souvent inquiétants. La petite famille va rapidement se retrouver au coeur d'une guerre millénaire entre les hommes et le vieux peuple. Un pacte, scellant une entente fragile entre les deux peuples, est menacé. L'équilibre du monde est près à basculer dans une guerre violente et sanglante. Les jumeaux du couple, plus sensibles aux phénomènes surnaturels vont être les premières victimes des fées, et leur grande soeur va faire les frais d'un désir malsain contenu depuis des siècles...
D'une écriture magistrale, Raymond E. Feist mêle avec brio les vieilles légendes et notre monde moderne. Il redonne vie aux mythes et légendes d'antan et nous offre une aventure éprouvante et magique. On découvre des êtres spirituels et éthérés qui revendiquent leurs droit sur la terre. Des légendes prennent vie et perturbent la vie rationnelle des hommes. Les Humains seront mis à rude épreuve et apprendront à croire aux vieilles histoires que l'on racontait dans le passé au coin du feu.
Le lecteur est donc porté par la magie du vieux peuple mais se retrouve vite face à la peur de leur grand pouvoir. Il frémit d'angoisse face à l'inconnu et l'étrange. Il est enchanté mais effrayé par ces êtres d'énergie combattants et déterminés.
Ce roman est vraiment excellent. Il intrigue, il intéresse et il passionne. On le referme avec beaucoup de regrets de quitter cette ambiance oppressante et tellement magique.
Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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Merci à Sibelle de m'avoir fait découvrir ce livre. C'est un très bon livre de fantasy, orienté vers les légendes celtes, le petit Peuple, comme son nom l'indique: Faërie/faies/fées.
Il commence assez doucement, mais la machine se met en marche, progressivement le suspense augmente et le tension devient de plus en plus palpable et présente, jusqu'à ce que la peur soit bien ancrée et qu'on attende plus qu'une chose: pouvoir finir le livre et découvrir le dénouement.
Un auteur dont je retiens le nom (pour quand j'aurai moins de livres à lire).
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Un livre puissant mais extrêmement noir au carrefour du fantastique onirique Lovecraftien, de l'horreur et de l'occulte

Ce roman est la seule incursion de Feist, auteur majeur de la Fantasy moderne, dans le domaine du fantastique, et croyez-moi, c'est bien dommage. Il est très, très doué dans l'exercice, et j'aurais franchement souhaité qu'il écrive plus de livres dans ce genre plutôt qu'un 48ème ouvrage dans le monde de Pug.

Avant de parler du roman, il faut quand-même faire un point sur son genre, sur ce à quoi il ressemble et surtout sur ce à quoi… il ne ressemble pas et à qui il n'est PAS destiné. Avant tout, il faut bien préciser qu'à mon sens, même s'il contient quelques éléments fantasy, il ne relève pas de ce genre, alors que je l'ai déjà vu affublé de l'étiquette de dark fantasy. Clairement, il ne suffit pas d'avoir des éléments fantasy et des éléments dark pour en faire de la dark fantasy. Non, en fait il relève beaucoup plus clairement du fantastique, particulièrement des textes les plus oniriques de Lovecraft (je pense particulièrement à A la recherche de Kadath, à La musique d'Erich Zahn et à L'étrange maison haute dans la brume) mais pas seulement : en effet, certains passages m'ont fortement rappelé La maison de la sorcière, et la Chose Noire de Faërie peut faire penser à Brown Jenkin du texte de Lovecraft.

Clairement, beaucoup de passages du livre relèvent non seulement du fantastique Lovecraftien, mais aussi, allant encore plus loin, carrément de l'horreur et / ou du paranormal, soit parce qu'il s'y déroule des événements que je qualifierais de « visuellement horribles », tout à fait dans l'esprit de l'Exorciste, soit parce qu'une des protagonistes subit les assauts sexuels d'une entité surnaturelle (comme dans le film L'Emprise), soit encore parce que nombre de passages ont de très fortes réminiscences de tout ce qui est associé aux… enlèvements par des extraterrestres (je vais y revenir). Conséquence : oui, il y a marqué Faërie sur la couverture, oui, il y a des passages qui relèvent AUSSI du merveilleux, mais NON, CE LIVRE N'EST PAS DESTINE AUX ENFANTS ni aux gens que la moindre scène un peu érotique ou un peu glauque / horrible / gore / dark va rebuter. Si c'est du merveilleux féerique que vous voulez, des tas d'autres auteurs ont écrit sur le sujet (si vous voulez mon avis, très mal pour la plupart, mais bon, les goûts et les couleurs…). Cela va aussi clairement immensément au-delà de ce qu'a pu proposer quelqu'un comme Pierre Pevel dans son excellent cycle le Paris des merveilles : en comparaison, les méchants de Pevel font bien pâle figure à côté de ceux de Feist. Et puis Pevel insiste plus sur le côté merveilleux que sur le côté étranger (et terrifiant).

Enfin, le roman relève clairement de l'occulte et de l'histoire cachée, mais je vais éviter d'en dire trop à ce sujet pour ne pas spoiler. Je dirais juste que la nature « physique » des Fées et la relation qu'elles cherchent à établir (ou pas, d'ailleurs) avec les humains est très intéressante (particulièrement dans le contexte contemporain du roman -il se passe à l'été et l'automne 88-, notamment via l'explication de la répugnance des fées envers la technologie), et que leur place entre Ciel et Enfer est également bien trouvée. J'ai beaucoup apprécié l'absence de manichéisme (même les « bonnes » fées doivent être traitées avec respect, déférence et avec les rituels appropriés, faute de conséquences allant d'ennuyeuses à terribles) et la représentation non-caricaturale du Mal : au lieu d'être bourrin dans le meurtre, la destruction et le viol, celui-ci est corrupteur, du coeur, du corps, de l'esprit et de l'âme. de plus, il n'est pas toujours hideux, car comme chez les Chrétiens ou chez Moorcock, le chaos, le mal, peuvent prendre l'apparence la plus (inhumainement, impossiblement) belle et séduisante qui soit.

Je fais une petite digression (n'hésitez pas à la sauter si vous voulez en savoir plus sur le roman en lui-même et pas sur un thème connexe), mais c'est à la lecture de tout ce qui est associé aux apparitions d'êtres féeriques dans ce roman qu'on se rend mieux compte des troublantes similitudes que certains ont vu entre eux et les (prétendus) enlèvements / rencontres avec des extraterrestres ces 50 dernières années : odeur étrange (fleurs + épices pour les fées dans le roman, cannelle souvent signalée avec les extraterrestres), temps « perdu » (une certaine quantité de temps a « disparu » après l'événement), souvenirs effacés / modifiés / réprimés, sensation que le décor / la pièce bascule dans l'étrangeté au début de la « rencontre », atmosphère onirique lors de celle-ci, sensation que les êtres impliqués sont profondément étrangers / inhumains sur le plan psychologique, sensation de se déplacer dans des endroits où les lois sont différentes / qui sont plus grands qu'ils ne devraient l'être ou qui sont si grands qu'ils ne devraient pas pouvoir tenir dans le lieu où ils sont supposés être dans le monde réel, etc.

Pour revenir au roman, extrêmement rares sont, pour moi, les auteurs qui ont su rendre correctement le caractère profondément étranger, inhumain (pas forcément dans le sens cruel, mais plutôt étranger aux modes de pensée humains), dual (des êtres capables de faire le bien comme le mal sans logique apparente), onirique des êtres féeriques. Jusqu'ici, les meilleures tentatives que j'avais pu lire venaient de deux romans et d'une longue nouvelle de Poul Anderson, mais clairement, Feist a excellé dans l'exercice. Faërie est pour moi le roman que quelqu'un qui s'intéresse aux deux Cours des fées doit absolument lire, car l'auteur a réellement réussi à capturer et à traduire en mots ce que sont leur atmosphère et leurs particularités.

Le style est fluide, extrêmement prenant et immersif (c'est flagrant dans toutes les scènes où une fée attaque un des humains) et les personnages, bien qu'assez énervants (ils sont quasiment tous beaux / riches / célèbres / des sommités dans leur domaine / outrageusement perspicaces / moralement irréprochables) servent l'histoire plus qu'ils ne la desservent (et puis bon, les vrais personnages sont plus les fées que les humains…). Mention spéciale aux deux jumeaux, qui, sur la fin du livre, se révèlent très intéressants. Rien à signaler côté structure, c'est linéaire, pas de flash-backs ou d'autres effets de style. Il y a quelques termes un peu recherchés, mais on est loin de Jaworski.

EN RÉSUMÉ

Un roman puissant, relevant d'un fantastique noir et onirique que n'aurait pas renié Lovecraft, mâtiné de scènes incontestablement horrifiques, sexuelles, glauques et malsaines, mais jamais gratuites et toujours justifiées par l'histoire. Amateurs de féerique « merveilleux », s'abstenir cependant (et pour rappel, ce n'est pas un éditeur jeunesse mais adulte). C'est, pour moi, le roman qui a su le mieux capter et restituer au lecteur le côté profondément étranger des Cours féeriques. Bref, si vous vous intéressez à ces thématiques, que les scènes glauques ne vous dérangent pas, et que vous aimez l'immersion dans un univers profondément autre, foncez, vous ne le regretterez pas. Sinon, évitez, ce n'est pas de la fantasy à elfes, épées et dragons, ce n'est pas du féerique gentil et merveilleux, et ce n'est pas pour les enfants ou les (comment disent-ils, déjà, à la télé, en avertissement préliminaire avant certains films ?) personnes sensibles.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Les Hastings, famille américaine très aisée, quittent la Californie pour s'installer dans une vieille maison à New York. La demeure appartenait à un auteur féru d'ésotérisme et ses collections sont restées en l'état après son décès. Bien entendu, comme dans tout roman du genre, des événements étranges ne tardent pas à survenir, perturbant et allant jusqu'à mettre en danger Gabrielle, la fortunée fille des Hastings, ainsi que ses demi-frères jumeaux, Sean et Patrick. Sans oublier Jack, amoureux de Gabrielle et attachant protagoniste de l'histoire.
Raymond E. Feist nous embarque dans la mythologie celtique, nous plonge dans l'horreur, de sa magnifique plume, que j'ai découverte à travers ce roman. Des fées maléfiques, que l'auteur appelle Daonie Sidhe, sévissent dans la cour du redoutable Amadán-na-Briona, leur monarque, dominé par la folie qui l'a gagné progressivement.
Je n'ai pas l'habitude de lire de la fantasy et j'ai été surprise d'apprécier autant ce livre, sur lequel je suis tombée un peu par hasard. Mais je ne l'ai pas regretté. L'auteur m'a trimballée à son gré, du monde réel au fantastique sans que je le voie venir et j'ai été embarquée, mais pas à mon corps défendant.
Excellent roman donc, que je recommande même aux personnes non tentées par la fantasy, ou peut-être surtout à ces personnes, puisque pour moi ce fut une découverte et une belle surprise..
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Depuis quelques temps, je prends avec sérieux les cris des enfants terrifiés qui déchirent le silence d'une nuit après ce que je pensais être un cauchemar ou dû au bruit d'un orage d'été. Et j'écoute avec attention, ce que j'estimais jusqu'alors être le fruit de leur imagination débordante.
Un "quelque chose là, juste dessous le lit, derrière les boîtes de jeux et le carton des affaires de ski, mais je crois que c'est parti". Un " bruit qui faisait scritch comme une antenne de grillon géant, tu ne l'as pas entendu?", - silence-, "peut être que si on se tait on l'entendra encore", -silence-, "non, je ne l'entends plus moi non plus!"
Ces "choses", vues, entendues, ressenties, ces choses existent. Oh, je sais que cela n'a rien de rationnel et que les lecteurs de ce journal penseront que ma santé mentale est défaillante, mais j'affirme avec certitude qu'il n'en est rien. A quand remonte votre dernière terreur nocturne, celle où vous vous réveilliez trempé de sueur, celle où vous gardiez le vague souvenir d'une ombre tapie dans un coin de la chambre, celle où vous découvriez en vous habillant des griffures que vous pensiez dues à votre dernière escapade dans les bois? Il y a fort longtemps certainement et vous n'en conservez que des bribes qui ont peine à resurgir même lorsqu'on vous l'évoque clairement.
Ces terreurs seraient elles l'apanage de l'enfance ? Pensez-vous disposer d'une imagination moindre que dans le passé et que c'est cela qui ne permettrait plus à votre esprit de vous jouer des tours?
La différence n'est elle pas dans le fait qu'en tant qu'enfant, vous étiez plus frêle, moins apte à vous défendre qu'aujourd'hui en pleine maturité? N'est-ce pas toujours l'arrivée d'un de vos parents dans la chambre après que vous les aviez appelés qui faisait fuir les ombres et cesser l'horreur qui semblait vouloir vous emporter avec elle dans les ténèbres?
S'il s'agit d'une défaillance d'imagination, comment expliquer que même une fois adulte la lecture des contes conserve une telle saveur, et que nous ne les considérions pas comme de simples récits désuets et dénués d'intérêt. Leur attraction est peut-être due à une forme de réalité qui fut palpable dans notre jeunesse. Je suis persuadée à présent que deux de mes camarades n'ont pas eu la chance d'avoir leurs parents près de leur chambres à l'époque pour les extraire des griffes de la Chose Noire. Ils ont disparu. On les a déclaré tour à tour, perdus en forêt, noyés dans la rivière puis victimes d'un détraqué. Leur corps n'ayant jamais été retrouvés, le doute persiste. Depuis ma lecture de Faërie, le doute n'est plus, je sais où ils sont, perdus à jamais dans la Contrée des Ténèbres.
Si le livre parvient jusqu'à vous, vous saurez vous aussi et tout comme moi, jamais plus vous ne mettrez en doute les propos de vos enfants.

Faërie est une pépite fantastique qui, entre perfection et dépravation, vous happe avec brio, et vous installe peu à peu dans une tension insoutenable jusqu'au final lumineux!
Quelle géniale idée d'en avoir fait une lecture commune car lire les réactions et les critiques de chacun a prolongé le plaisir que j'avais ressenti à la lecture!Merci pour cette découverte!
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Raymond Feist a excellé dans le genre Fantasy avec l'univers qu'il a créé pour la Guerre de la Faille. Ici, il se lance dans le fantastique, avec un one shot : des fantômes, des mondes secrets, de vieilles légendes qui prennent vie.
Le décor est planté avec une famille qui prend possession d'une ferme isolée au fond des bois. Forcément, quand ça commence comme ça, ça ne peut que mal tourner. Des choses étranges commencent à s'y produire. Plus le temps passe, plus le mystère s'épaissit. Et comme le titre ne l'indique pas, nous sommes loin d'un univers féérique tel qu'on peut l'entendre aujourd'hui. Les vieilles légendes ont souvent de funestes destins.
J'ai beaucoup aimé l'histoire. Les personnages sont esse bien développés, même si j'ai trouvé une faiblesse pour les jumeaux qui, je trouve, manquent de profondeur. L'écriture est très agréable. Au final, c'est assez classique, mais ça fonctionne. On se laisse emporter au gré des légendes et des personnages fantastiques qui les animent.
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"Faërie" est une lecture commune à laquelle Siabelle m'a conviée. J'ai été très contente qu'elle pense à moi, car c'est tout à fait le type de lecture que j'affectionne : du fantastique, du suspense et de l'horreur. Dans cet ouvrage, on suit la famille américaine riche, parfaite et recomposée qui est constituée d'un couple pour qui tout va pour le mieux, d'une ado d'une grande beauté, de deux jumeaux taquins et aventuriers, d'un chien fidèle et d'un chat. Ce petit groupe a emménagé dans une vieille maison à l'orée des bois... Sans savoir que le Mal se cache derrière les arbres, les observe sous un pont et va même jusqu'à rentrer dans la chambre des enfants le soir... Ce qui devait être le début d'une nouvelle vie tranquille tourne vite au drame ! J'ai vraiment aimé le fait que la tension monte crescendo. Bien que le roman comporte des longueurs, le lecteur est très vite happé par les faits et gestes ces ombres malveillantes et perverses qui dérangent le quotidien de la petite famille...

Dès le début, des êtres hostiles font leur apparition et observent les nouveaux arrivants. Grâce à la narration alternée, le lecteur sait plus ou moins ce qu'il se passe et assiste, impuissant, à des scènes qui en feront frémir plus d'un... Vous aimiez les gentilles fées et les petits mignons ? Alors passez votre chemin : ici les créatures folkloriques sont là pour abuser vos jeunes voisines, pour dévorer vos bambins et pour tourmenter ceux qui vous sont chers. Ces choses que l'on va découvrir au fil du récit sont totalement mauvaises et ont de bien sombres desseins ! Quelles créatures hantent la forêt ? Que veulent-elles ? Comment vont se débrouiller Phil et ses proches ? Une chose est sûre : des scènes aussi sordides que mystérieuses se succèdent...

Certains passages m'ont fait serrer les dents et m'ont parfois empêchée de fermer l'oeil. Il faut dire que lire ce genre de chose avant de dormir n'est pas forcément conseillé... Mais que voulez-vous : je voulais savoir ce qu'il allait advenir des protagonistes et souhaitais connaître la nature des créatures ! Bien que certains chapitres soient longs et pas forcément nécessaires à l'intrigue, je n'ai quand même pas souhaité poser mon livre. Pourtant, cette lecture comporte quelques défauts à commencer par les personnages qui ne m'ont pas convaincue. Même si je me suis inquiété pour la petite famille et que j'ai attentivement suivi leurs mésaventures, je les ai tous trouvés trop clichés et c'est ce qui m'a empêchée de m'attacher à eux. Après, cela ne m'a pas empêchée d'avoir de la peine pour ce qu'a subi Gabbie ou d'autres protagonistes ! C'est juste que je les trouve trop stéréotypés...

Raymond E. Feist a su me captiver avec son mélange de folklore celtique, irlandais et européen ainsi que la tension grandissante qu'il propose au fil des mois (hormis le dernier chapitre intitulé "Le Fou", les chapitres sont en fait des mois de l'année). Tel un puzzle, tout se met doucement en place... J'ai apprécié le fait que l'auteur ne fasse pas dans la dentelle : il n'épargne pas ses personnages et leur fait subir mille et un sévices. Ce qu'il leur arrive est violent, sanglant et sexuel... Donc si vous êtes une âme sensible ou que vous n'aimez pas le genre "Horreur", cela ne devrait pas vous plaire. Pour ma part, cela ne m'a pas dérangé car certains polars comme "Le Visage de Satan" et "Mapuche" ou certains ouvrages de Graham Masterton m'avaient déjà habituée à ce genre de scènes angoissantes ou perverses.

Enfin, même si je m'attendais à quelque chose de ce genre, la conclusion m'a plu et me permet d'affirmer que, dans l'ensemble, je suis contente de ma lecture. Merci à Siabelle pour cette découverte ! Si vous souhaitez avoir d'autres avis, je vous conseille de découvrir les autres critiques des membres Babelio ayant participé à cette lecture commune. Quoi qu'il en soit, cet ouvrage va vous faire radicalement changer de point de vue sur les êtres féériques. de plus, dorénavant, vous allez peut-être réfléchir à deux fois avant de louer ou acheter une jolie petite maison près de la forêt... Promenons-nous dans les bois... Pendant qu'les fées n'y sont pas... *CRAC* Vous en entendez ?... Qu'est-ce que c'est que ce bruit ?... Tiens ?! Je sens une curieuse odeur : un curieux mélange d'épices et de fleurs... Allons voir par là... E. C.

Lien : https://lespagesquitournent...
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