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EAN : 9782923682273
212 pages
Les Allusifs (12/10/2013)
3.92/5   6 notes
Résumé :
Rassemblant cinq nouvelles publiées à l'origine en 1985 et traduites en français pour la première fois, ce recueil constitue une carte détaillée du paysage littéraire de Timothy Findley, une traversée singulière de la complexité humaine, dans les pièges de laquelle les personnages s'efforcent, souvent en vain, de ne pas tomber.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un recueil de nouvelles est toujours un beau moment de lecture en perspective ; un recueil de nouvelles de Timothy Findley et je sais que le moment passé à cette lecture sera fabuleux et certainement envoutant en ce sens que les phrases lues resteront longtemps à l'esprit !

Des nouvelles qui se font écho puisqu'elles ont toutes, au sein de l'intrigue, la présence de "l'enfant" ou les réminiscences de l'enfance.
Pour autant, ce ne sont pas des nouvelles douces et pleines de miel mais plutôt des textes tout en mélancolie, colère, terreur ou pleins de regrets et de remords.

Si l'un des garçons essaye d'avancer dans la vie auprès d'une mère inconsolable et qui tente d'oublier la mort de son époux dans l'alcool, un autre est plein de reproches à l'égard de son père qui s'est engagé dans l'armée et doit partir à la guerre sans le lui avoir dit, apparaissent également des enfants qui ont perdu leurs idéaux et leurs illusions pour devenir des adultes brisés par leurs choix et l'enfant qui n'est pas encore né, dans un des textes, est celui par qui le couple va renouer un dialogue sincère qui semblait ne plus pouvoir être.
La nouvelle la plus étonnante étant celle dans laquelle les enfants sont des êtres qui n'ont plus d'émotions et sont sans compassion pour une humanité qu'ils regardent comme juste bonne à être oubliée et à détruite.

Timothy Findley peuple ces nouvelles de la présence d'animaux qui ont tous également un rôle dans le récit, du chien qui sourit laissant espérer un avenir moins sombre aux canards qui terrifient, du chien qui ne peut plus se mouvoir mais qu'on ne quitte pas à celui qui se cache dans les placards pour échapper à la tyrannie de la domestique, ils sont tous un angle de regard sur ces vies racontées, ici, l'espoir qu'il peut exister un ailleurs où la vie pourrait être plus douce et moins effrayante, ou l'évidence que les humains prennent parfois de bien mauvaises directions dans leurs existences.



Une belle occasion de retrouver la plume d'un conteur aux mille facettes dont on ne se lasse jamais.
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Dans la première nouvelle, la plus longue, « Limonade », Timothy Findley se penche sur le désarroi d'un jeune garçon face à sa mère, qui depuis la mort de son mari à la guerre s'emmure dans une dépression qu'elle supporte à grand renfort d'alcool. Seule la bonne fournit à l'enfant repères et tendresse. Que faire pour sauver cette femme belle et inatteignable, enfermée dans sa chambre quand elle rentre de ses beuveries, et qui vend ses si beaux bijoux pour s'acheter à boire ? « Parfois la nuit, il gisait éveillé dans son lit au moment où elle rentrait. Il l'écoutait cliqueter tout au long de l'allée de briques puis tourner la clef dans la serrure de la porte. Il s'asseyait alors au bord de son lit et l'écoutait parler, en bas, dans le couloir. Il ne distinguait jamais les mots, ni lesquels ils étaient ni quel était leur sens -mais il lui semblait à cause de l'intonation qu'elle était seule. Ils sonnaient creux, vide, comme sonnent les mots qui ne sont pas destinés à une oreille toute proche. ils semblaient avoir été lancés à la dérive, et telle l'écume portée sur les grèves par les vagues du bord de mer, ils se désintégraient bien avant de s'échouer dans sa chambre ».

Finesse, subtilité, complexité psychologique des personnages… Portraitiste admirable de l'enfance, Findley semble particulièrement habile dans l'exploration de la folie, de la souffrance psychique, de la fragilité existentielle. Son écriture est souple, élégante, raffinée, mais changeant de rythme, devient savoureuse dans les dialogues, drôle parfois, concise dans la chute, et précise toujours. Les autres nouvelles (« Guerre« , où un jeune garçon découvre que son père s'est enrôlé dans l'armée et doit partir sur le front, « Un jour – plus tard – pas maintenant » où un homme assiste sa vie durant à la déchéance de l'amie d'enfance dont il est l'amoureux transi depuis toujours), sont tout aussi justes et touchantes, et embarquent le lecteur immédiatement dans les affres des personnages. J'ai adoré.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Au coucher du soleil, tous les tuyaux d’arrosage furent déroulés sur les pelouses et les terre-pleins de la rue et l’air du soir fut rafraîchi et embaumé par les nombreuses fontaines qui se mirent à tournoyer.
L’odeur de l’herbe mouillée s’élevant à afin d’une chaude journée était un des grands plaisirs de l’été pour Harper Dewey. Ce soir-là, elle se mêlait en plus à celle des pétunias et des roses qui poussaient dans le jardin. Cette soirée était à tous égards encore plus sensuelle et plus belle qu’aucune autre qu’il ait jamais connue. Le ciel semblait tout particulièrement frais, et contempler son bleu lointain lui procurait un profond sentiment de bien-être, en dépit de sa peur grandissante au sujet de l’endroit où pouvait bien se trouver sa mère. Tout paraissait répondre à ses voeux. Il y avait tellement d’oiseaux qui chantaient. Et comme il est étrange qu’il put si bien comprendre leur chant. L’espace, aussi, lui obéissait. Il pouvait à volonté rapprocher jusqu’au creux de son oreille l’aboiement lointain des chiens aussi bien qu’envoyer les sons provenant de la pelouse à l’avant de sa propre maison se perdre au fond des cieux. Il ressentait, bizarrement, pour la toute première fois de ses huit années d’existence, qu’il avait enfin son mot à dire à propos de la possession du monde et du droit d’un être à prendre part à ce qui s’y passe. Il se trouvait en lui une connaissance intime qui n’appartenait qu’à lui seul, engendrée par une perte et une quête qu’il menait par ses propres moyens, à l’aide de ses seules ressources. Peut-être était-il en train de sortir de l’enfance - même s’il ne la sentait pas le quitter. C’était son sentiment de solitude qui allait en décider, en se mettant à devenir une solitude d’adulte, une solitude engendrée par le souvenir.
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Le jour de la mort de sa femme, Barney avait une fois pour toutes figé l'expression de son visage et personne, depuis, ne l'avait vu en changer. Ce n'était pas une expression austère, pas même triste. Elle était simplement figée et ne s'animait jamais.
On l'aimait beaucoup. Tandis que vous restiez là à lui parler, ses yeux pouvaient vous donner à voir sa vie entière et parfois aussi la vôtre. Rien que par sa manière de se taire, il pouvait parvenir à vous faire comprendre la sagesse ou la folie de ce que vous étiez en train de dire. Pour un homme qui écoutait autant, il avait d'ailleurs des oreilles remarquablement petites.
(Ce que Madame Felton avait compris)
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Tout autour, les oiseaux chantaient et les insectes réclamaient de l'attention. Au loin, le va-et-vient constant de la circulation dans la ville chantait son monstrueux chant mécanique.
Il tenta de réfléchir, mais rien ne se passa.
Rien.
Il ne savait rien d'autre. Que rien. Tout était fini - tout le monde partait - et au bout du compte on finissait soi-même par partir.
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On l'aimait beaucoup. Tandis que vous restiez là à lui parler, ses yeux pouvaient vous donner à voir sa vie entière et parfois aussi la vôtre. Rien que par sa manière de se taire, il pouvait parvenir à vous faire comprendre la sagesse ou la folie de ce que vous étiez en train de dire.
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Sally Davis avait huit ans, comme Harper. Toute la question entre eux se résumait à déterminer lequel était le plus adulte des deux.
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Videos de Timothy Findley (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Timothy Findley
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