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3,77

sur 4352 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En lisant les critiques déjà publiées, j'ai constaté que l'idée d'un roman ennuyeux ressortait souvent. Personnellement, je n'ai pas ressenti d'ennui en parcourant les pages de L'éducation sentimentale. Bien sûr, certains aspects du roman, notamment les préoccupations politiques de ses personnages, échappent au lecteur moderne et ont sans doute perdu de leur intérêt aujourd'hui, mais l'ensemble de l'intrigue n'a rien de désagréable et aucun passage ne m'a véritablement semblé tirer en longueur.
L'histoire développe plusieurs axes qui s'entrecroisent régulièrement, imitant ainsi la vie du personnage principal, qui papillonne d'un objectif à l'autre sans jamais en atteindre aucun. Il y a la trajectoire amoureuse, annoncée par le titre, d'un Frédéric impatient qui, courant plusieurs lièvres à la fois, finit évidemment par se retrouver seul, sans avoir jamais connu une véritable relation. Il y a les jeunes gens qui gravitent autour de lui et qui se retrouvent invariablement sur sa route chaque fois qu'il sort de chez lui (c'est d'ailleurs l'un des points qui m'a le plus dérangé : pour finir, il semblait être impossible de traverser Paris sans les croiser tous). Leurs trajectoires traversent le roman sans qu'ils n'y entrent jamais de plain-pied. Il y a également la quête de fortune et de reconnaissance de Frédéric, aboutissant aux mêmes déboires que sa vie amoureuse car manquant tout autant de persévérance et de suite dans les idées. Enfin, il y a la toile de fond, la vie parisienne des années 1840. Elle ne manque pas de charme non plus.
Finalement, la vie de Frédéric est résumée dès son arrivée à Paris. Après avoir commencé ses études, il les abandonne vite, pensant avoir mieux à faire. Cette dynamique revient ensuite sans cesse, Frédéric poursuivant toujours ce qui est vain en délaissant ce qui aurait pu être fécond. On est plusieurs fois consterné par tant d'acharnement à cheminer vers le malheur., et à chaque étape de son parcours, on aimerait lui crier qu'il fait un mauvais choix. D'ailleurs, Frédéric finit par s'en rendre compte lui-même, mais évidemment trop tard.
Si l'on ajoute à ces éléments l'écriture remarquable de Flaubert et sa capacité à multiplier les descriptions incisives de la société de son époque, L'éducation sentimentale est un classique que l'on peut recommander sans crainte.
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A la poursuite d'un idéal jamais atteint dans un monde crépusculaire, Frédéric Moreau se montre égoïste, généreux, lâche, courageux, enthousiaste ou désabusé.
Flaubert nous livre une métaphore universelle avec des caractères dessinés tout en finesse.
L'ensemble est rehaussé par des tableaux splendides, une puissance évocatrice hors pair et une maîtrise de la langue française qui atteint des sommets.
A lire sans hâte, en dégustant chaque page.
Un immense chef d'oeuvre.
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L'Education sentimentale est un livre long à lire. Parfois le lecteur se surprend à sauter quelques paragraphes pour aller plus rapidement d'un point à l'autre du roman. Pourtant, et c'est là tout le talent de Flaubert, il est difficile de se décrocher de cette lecture.
Flaubert avait pour ambition d'écrire un roman sur rien, et il réussit superbement son défi, tout en suscitant l'intérêt du lecteur. On peut s'identifier à Frédéric désabusé du monde, mais le personnage devient vraiment agaçant lorsqu'il avorte tout ce qu'il entreprend, avant même de l'avoir entrepris. La plume de Flaubert nous empêche de refermer tout bonnement le roman et nous pousse à continuer la lecture dans l'attente (vaine?) d'un sursaut d'action.
Par ailleurs, il s'agit là d'un témoignage précieux de la jeunesse aux ailes brisées d'après la Révolution française et de la société du XIXème siècle qui se cherche.
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Voilà, j'ai achevé de lire l'Education sentimentale... mon premier Flaubert. La curiosité de découvrir cet auteur dont j'entends parlé depuis longtemps. Je n'ai peut-être pas commencé par le plus facile, j'ai eu un peu de mal avec le début, mais plus on avance dans le livre, plus il est facile à lire.
Un beau classique a lire absolument.
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Je me suis attaquée à L'Education sentimentale de Flaubert, ce qui n'est pas une mince affaire.

Ce roman d'apprentissage, très célèbre, délicieusement ironique, raconte l'histoire de Frédéric, jeune homme velléitaire, dont le romantisme cliché empêche toutes actions. Entouré de personnages qui répondent aux types qui leur est assigné, le héros évolue dans le contexte historique de la fin de la monarchie de Juillet. le récit retrace alors tout autant un échec individuel qu'un échec historique. Règnent dans cette oeuvre bêtise et insatisfaction des désirs moteurs (amour/pouvoir) et c'est finalement ce qui est le plus savoureux!

J'ai particulièrement apprécié quelques passages: la description de la vie étudiante parisienne de l'époque qui n'est pas très éloignée de la nôtre; l'ellipse "il voyagea"; et enfin et surtout l'excipit qui symbolise et résume à lui seul tout le contenu du roman, c'est-à-dire le bonheur qui s'échappe faute d'actions valables et accomplies. Je parle évidemment pas de la célèbre rencontre entre Frédéric et Madame Arnoux...

Ce fut une lecture moins "prise de tête" que prévue et très agréable
Lien : http://ahezcess.canalblog.co..
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Le seul livre à ma connaissance dont on goûte parfaitement le plaisir lorsque l'on connaît sur le bout des doigts l'histoire... Il faudrait presque lire un résumé avant la première lecture pour commencer immédiatement à se délecter de cette ironie sous-jacente.
Quel humour décapant ! J'adore, inlassablement ...
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Quelle oeuvre!

Magistral.

Et que dire de son récit de la fusillade boulevard des Capucines…!
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Pellerin lisait tous les ouvrages d'esthétique pour découvrir la véritable théorie du Beau, convaincu, quand il l'aurait trouvée, de faire des chefs-d'oeuvre. Il s'entourait de tous les auxiliaires imaginables, dessins, plâtres, modèles, gravures ; et il cherchait, se rongeait ; il accusait le temps, ses nerfs, son atelier, sortait dans la rue pour rencontrer l'inspiration, tressaillait de l'avoir saisie, puis abandonnait son oeuvre et en rêvait une autre qui devait être plus belle. Ainsi tourmenté par des convoitises de gloire et perdant ses jours en discussions, croyant à mille niaiseries, aux systèmes, aux critiques, à l'importance d'un règlement ou d'une réforme en matière d'art, il n'avait, à cinquante ans, encore produit que des ébauches. Son orgueil robuste l'empêchait de subir aucun découragement, mais il était toujours irrité, et dans cette exaltation à la fois factice et naturelle qui constitue les comédiens.

pp. 71-72.
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C'est exactement moi ce Pellerin.

Et un peu plus loin :
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Cependant, Frédéric n’était pas retourné chez les Dambreuse. Les capitaux lui manquaient. Ce seraient des explications à n’en plus finir ; il balançait à se décider. Peut-être avait-il raison ? Rien n’était sûr, maintenant, l’affaire des houilles pas plus qu’une autre ; il fallait abandonner un pareil monde ; enfin, Deslauriers le détourna de l’entreprise. À force de haine il devenait vertueux ; et puis il aimait mieux Frédéric dans la médiocrité. De cette manière, il restait son égal, et en communion plus intime avec lui.

p. 291.

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Les deux dernières phrases peuvent-elles, à elles seules, résumer l'idée qu'avait Flaubert de l'ère du temps ?
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L'un des rares livres appréciés dans le cadre scolaire;)
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Le style sublime , divin Flaubert.
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