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sur 17278 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
‌Quel dramatique récit des illusions perdues d'une jeune fille rêveuse. Bien trop rêveuse. Combien y a-t-il eu de Madame Bovary dans le monde ? Combien y en a-t-il encore à l'heure actuelle, malgré l'évolution de la condition des femmes ?
 
Madame Bovary. Rien que le titre nie sa personne. La femme de Monsieur Bovary, qu'est-elle de plus ? Une mère ? Très peu pour elle. Une amante ? Elle en sera pour ses frais. Qui donc alors ?
 
Emma voudrait plus que ce que la société a prévu pour elle, femme d'un tout petit médecin de province. Elle voudrait de l'aventure, de l'amour passionnel, des bals, des rires, elle voudrait Vivre, avec un grand « V » comme lorsqu'elle a été invitée avec son mari à une soirée dansante au château de la Vaubyessard, chez le Marquis d'Andervilliers. C'est une romantique qui s'ennuie dans la morne existence qui lui a été réservée et qui ne parvient pas à s'en accommoder. Flaubert décrit brillamment cette vie grise et routinière, faite d'une succession de tristes journées passées à attendre, les minutes s'égrainant comme des heures. le petit village de Tostes, puis de Yonville seront le théâtre de ses désillusions, de sa dépression et de son déclin jusqu'à sa terrible fin.
 
La belle écriture de Flaubert, avec des tournures de phrases parfaites, contraste avec les existences qu'il décrit. Un peu comme Zola, il érige au rang d'oeuvre d'art des histoires de vies qui passent inaperçues depuis des millénaires, il magnifie de simples mortels pour en faire des êtres inoubliables tout en échappant à la morale. En effet aucun de ses personnages n'est porteur de morale, tous se débattent avec plus ou moins de succès dans la fange et Flaubert, omniscient, les regarde depuis son promontoire, taclant l'un ou l'autre au gré de ses envies. le clergé est particulièrement malmené, notamment dans la scène du rendez-vous amoureux entre Emma et Léon dans une cathédrale (!). L'ecclésiastique transformé en VRP de la chrétienté est à mourir de rire. Les notables ne sont pas épargnés non plus, représentés par le pharmacien Homais qui n'en finit plus de se complaire dans sa fatuité. le portrait de M. Lheureux, le marchand-usurier, fait également grincer des dents. Cupide, il n'hésite pas une seconde à profiter de la faiblesse et de la naïveté d'Emma pour lui voler toujours plus l'argent qu'elle n'a pas, tel un ancêtre des sociétés de crédit à la consommation. Et enfin Charles, le seul qui éveille un peu notre sens de la compassion… fou d'Emma, il est la deuxième victime de cette tragédie. L'écrivain le punit sévèrement d'avoir eu la faiblesse de tomber amoureux d'une femme trop belle pour lui.  
 
Flaubert ne se montre pas tendre non plus envers son héroïne. Emma est égoïste, matérialiste, orgueilleuse, éternelle insatisfaite, parfois méchante et ne suscite pas toujours notre empathie. Mais elle ose agir pour changer sa destinée, elle ose défier les règles établies par les hommes et l'Église, tout simplement parce qu'elle est un esprit rebelle à toute forme de contrainte. Toutefois quand les ennuis la rattrapent sous forme de dettes irrécouvrables, la fuite devient impossible… L'argent aura le dernier mot !
 
Flaubert signe un magnifique portrait d'une femme rebelle, qui paiera très cher d'avoir voulu s'extraire de sa condition sans prendre en considération la réalité. 
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Classique …
le bovarisme est un état ou sentiment d'insatisfaction. le concept de bovarisme définit la tendance de certaines personnes à souffrir de la monotonie de la vie provinciale la grande ville devient un rêve encore renforcé par de multiples lectures.( Wikipédia )
Dès son plus jeune âge, Emma lit … Elle lit beaucoup ! Pour reprendre ses termes : "j'ai lu tous les livres" Elle s'évade, elle rêve une vie différente de la sienne … Quand son "prince charmant" arrive, elle l'a tellement rêvé que tout n'est que déception !
J'ai pris énoooormément de plaisir à la lecture de ce livre … Il m'est arrivé d'avoir des petits fous rires avec les habitants de yonville mais aussi d'être très émue avec Emma et Charles ! Je suis passée par pleins d'émotions différentes ! Un classique à lire absolument

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J 'adore Flaubert sa peinture des moeurs de l'époque est excellente .Nous commençons par Charles le futur mari ,quelque détail sur son enfance puis il grandit devient médecin (malgré lui peut être),son premier mariage puis sa rencontre avec Emma.Et là tous s 'enchaîne elle finit par s ennuyer de cet homme médiocre malgré son enfant et cette belle-mère bigote énervante.Elle a des vues sur le clerc de notaire puis jette son dévolu sur le nouveau châtelain de la commune ,ça se passe mal il s"en lasse puis le clerc revient et la scène du carosse est excellente. Il y a aussi les manoeuvres du vendeur de vêtements qui sait quel parti il peut prendre de tous ça.Vraiment un excellent classique peinture d'une réalité pas si éloignée.Et quel style.
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Oh là là quel mélo ! mais que j'aime ça.
La protagoniste de Madame Bovary, de Flaubert, publié en 1857, Emma Bovary, est une ravissante femme qui aspire à un monde de rêves et de luxe depuis qu'elle est toute petite. Mais après avoir épousé un médecin de campagne, la belle s'ennuie dans sa grande maison. Jusqu'au jour où elle se laisse aller à des infidélités. Elle va connaitre la passion mais cet amour va causer sa perte. Abandonnée par ses amants, affolée par les dettes qu'elle a réussi à cacher à son mari, elle s'empoisonne avec de l'arsenic dérobé chez le pharmacien Homais.

Je ne me projette pas du tout dans cette histoire mais quand même je l'aime bien cette Emma qui n'en fait qu'à sa tête (d'autant plus qu'elle aime les livres). de plus, c'est la plus célèbre « suicidée » du roman français alors respect.


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Ce roman ,le lycée me l'a fait découvrir , je l'ai relu pour mon plaisir, je l'ai enseigné et transmis au long de ma carrière et je le relis encore. Impossible d'ajouter de la glose à la glose mais, si ce n'est déjà fait ,découvrez l'histoire d'Emma qui ,certes, n'est pas très futée mais qui à le désir de sortir de sa routine (et c'est ce qui la rend vulnérable aux minables prédateurs attirés par sa peau) , quand autour d'elle on se satisfait de sa médiocrité (Ah Homais ! ) . Et si vous l'avez lu , relisez encore et encore chaque phrase recèle des trésors comme autrefois les fleuves d'Alaska charriaient des pépites
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"Vous devez le lire, ce livre ! nous disait G. Azzalini, ma prof de français. C'est pour votre bac, et ça vous donnera un peu de culture ! Si vous vous ennuyez, c'est normal : c'est parce qu'Emma s'ennuie aussi dedans ! Vous relisez les passages, vous êtes morts de rire !"
Du courage, Sylvain, du courage. Il fallait lire ce livre à moins de se faire laminer au bac de français. "Madame Bovary" ayant la réputation d'être le roman le plus emmerdant de l'Histoire, je ne m'étais pas pressé pour le lire. Mais on me disait tellement de bien sur le style, l'ironie, la satire de chaque personnage, que j'ai fini par l'ouvrir pour regarder si j'avais suffisamment de subtilité pour y voir clair là-dedans.
Voilà pourquoi j'ai abordé Bovary certes comme une obligation, mais aussi comme un roman humoristique qui nécessiterait toute mon intelligence à être révélé. Et la première surprise que j'ai eue en lisant était de voir que Flaubert avait quand même mis des trucs assez gros. Les noces chez les paysans, avec l'orchestre qui fait fuir les oiseaux et les fermiers qui n'arrivent pas à se raser sans s'écorcher le visage, le nom du pharmacien Homais ("oh, mais !")... J'irais même jusqu'à dire qu'il y a des scènes d'anthologie là-dedans : la lettre de Rodolphe et l'opération d'Hippolyte figurent dans mon best-of personnel d'humour noir.
Car ce ne sera une surprise pour personne si je dis que Flaubert avait des tas de cibles à travers ce roman, qu'il tirait dessus avec l'arbalète spéciale du troll Détritus, et que ses deux plus grandes étaient le romantisme niais dans lequel Emma s'embourbe, et tout simplement la bêtise humaine. Croyant comme non-croyant, gueux comme noble, il n'épargne personne : mais ce qui m'a fait le plus marrer, je crois, c'était le fait que Homais et Bournisien parviennent encore à s'engueuler alors qu'Emma vient de se suicider juste devant leurs yeux. Tout le monde s'en fout de sa mort : sa soirée funèbre et son enterrement sont longs à en mourir, et on préfère savoir qui est en train de voler les pommes de terre de qui. Tout le monde, sauf le pauvre Charles, qui aimait sa femme à la folie. Ce type m'a fait penser au papy dans "Le Viager" : on passe son temps à manigancer des choses dans son dos, et lui ne se rend compte de rien et voit la vie en rose fluo. Il ne s'est jamais rendu compte que sa femme avait de grandes ambitions, fantasmant un romantisme baroque et dégoulinant de clichés à faire passer une wattpadienne pour une amateure. Et ce n'est qu'après sa mort qu'il commence à rêver comme elle !
Oui, ça m'a plu. Mais sans une aussi bonne prof, je n'aurais jamais apprécié ce bouquin, ni même pensé le faire un jour. Et je ne peux pas m'empêcher de penser à tous ces confrères, sur Babelio ou ailleurs, pour qui cette lecture a été le calvaire ultime. Et il y a de quoi...
Car enfin, on a trop déifié "Madame Bovary". À vouloir l'infliger à des millions d'élèves qui n'avaient rien demandé sans être sûrs d'avoir développé leur lettrisme au préalable, ils se sont faits torturer par un machin auquel ils ne comprenaient rien, et le flamboyant pamphlet en son temps s'est vu devenir un vieux truc poussiéreux, voire même un instrument de torture littéraire (je vous incite à voir l'article de Désencyclopédie sur le sujet). Fallait-il vraiment les contraindre à ce point ? Fanatiser à ce point ce culte pour un livre certes grand, mais qui a été fait pour son temps et qui voudrait sans doute que nous nous tournions vers le notre ? Petit à petit, comme "Les fleurs du Mal", comme "La comédie humaine", comme "Les Rougon-Maquart", d'ouvrage sulfureux et voulant renverser le système, "Madame Bovary" est devenu un reliquaire de la "vraie" littérature, un atrefact permettant de juger, si l'on parvient à le décrypter ou pas, si nous sommes ou non des êtres d'une intellectualité supérieure*.
Et puis il y a eu ces chapitres où je sentais qu'il y avait un truc mais que je n'avais pas compris, ces lenteurs, et cette crainte de passer à côté de la majorité du style. Vers la fin de la partie 1 et à certains passages de la 2, je suis parti dans un trip un peu tordu où je me suis mis à croire qu'il fallait chercher des interprétations dans les comportements les plus humains, des doubles sens même dans les rares vrais gestes de tendresse ou de pitié envers les personnages ; voire même dans les coquilles qui se sont glissées dans le texte (et il y en a un paquet dans l'édition scolaire du Larousse). En nous vendant Bovary comme le roman ultime, les élitistes de l'Académie française et du ministère de l'Éducation ont développé une véritable paranoïa littéraire. Trop de subtilité ne tue pas forcément la subtilité, mais l'idolâtrer peut le faire.

*Tiens, c'est vrai, ça : et s'il y avait une organisation millénaire qui faisait de la sélection pour parvenir à obtenir l'intello ultime ? Il pourrait alors devenir le Messie des adeptes de la Pléiade...
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Il fallait bien que je m'y mette un jour ; devant passer quelques semaines à Rouen, je me suis décidée pour enfin lire ce classique de la littérature française. Avec un peu d'appréhension bien sûr, très vite dissipée heureusement !
L'écriture et le style, la précision sont extraordinaires. Ni trop peu, ni pas assez, l'équilibre est parfait, et les pages défilent les unes après les autres. Il est impossible de vraiment s'attacher aux personnages, tous ayant trop de défauts ; mais d'un autre côté, ils nous renvoient des images de nous-mêmes, de la sotte jeune fille qui rêve d'amour et d'aventures, au médecin divinisant sa femme jusque dans sa mort.
Merveilleux tableau d'une classe de la société, coincée entre les illettrés et les plus riches, Madame Bovary se lit selon moi très facilement, et dresse une fresque ô combien triste mais authentique de l'humanité.
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Une édition électronique particulièrement agréable et réussie, qui prouve que cette oeuvre majeure de notre patrimoine culturel s'avère être une leçon de littérature absolument parfaite du début à la fin.
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Des phrases qu'on a envie de gueuler, des émotions qui vous tordent le ventre, le dernier souffle de l'héroïne qui est également celui de son auteur, qui met ainsi fin à de nombreuses années d'écriture (on se souvient: Madame Bovary, c'est moi!). Des rêves immenses qui chutent sur la platitude d'un trottoir de rue, un bouquet de mariée qui brûle, des amants gourmands qui s'en vont une fois rassasiés. Une société médiocre. Un chagrin d'amour qui vous tue.
Des images puissantes, une langue sublime, des mots qui se goûtent, se sentent, et qui voltigent qui voltigent.
Voilà ce qu'est ce roman pour moi. J'en ai perdu le sens des phrases construites.
Madame Bovary, ce n'est pas le lycée, ce n'est pas scolaire, c'est un des plus beaux romans de notre patrimoine littéraire. Et, bien sûr, je ne pensais pas ça à 17 ans, quand on me l'a mis entre les mains et qu'on m'a dit: "Il faut le lire".
Il faut surtout avoir envie de le lire, et il faut donner envie de le lire.
Ecrire Madame Bovary, selon moi, c'est jeter un pavé dans la mare, c'est dire merde à la morale bien pensante, c'est un acte féministe.
Lire Madame Bovary, toujours selon moi, c'est entrer, par une langue majestueuse, dans la psyché d'une femme que personne n'entend vraiment. C'est visiter la Normandie. C'est être spectateur d'une peinture sociale nauséabonde. C'est aussi pleurer pour ce pauvre Charles.
Qui est Madame Bovary? le premier personnage féminin de l'histoire du roman français traité de manière aussi subtile, délicate et intime.
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Un portrait incroyablement précis et juste d'une femme ordinaire. L'adultère comme exaltation des sens mais aussi et surtout comme moyen d'échapper à un quotidien d'une désespérante platitude.
Le style, épuré, suggère plus qu'il ne dit et nous ouvre une profondeur vertigineuse.
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