Il y a quelques années de ça, j'avais lu deux ouvrages de
David Foenkinos et j'en gardais un bon souvenir. C'est donc avec une émotion toute particulière que je retrouvais cet auteur.
Et, assez rapidement, je me suis posé quelques questions. Peut-être pas les bonnes car mon jugement est allé de mal en pis.
Déjà, l'histoire. Bof, vraiment bof. On est très proche des romans de
Marc Levy et
Guillaume Musso. Une histoire d'amour sans plus. Au moins nos auteurs à succès ne se privent pas de surfer sur cette vague, celle des romans de plage. Je m'attendais à bien mieux de la part de
David Foenkinos.
Jai alors été rechercher les notes mises aux deux romans déjà lus. 4,5 ! Je me demande comment j'ai pu passer d'un tel niveau de satisfaction à ce que j'ai sous les yeux.
Je ne vais pas faire dans la sympathie car tout est mauvais. Au-delà de l'histoire qui n'offre rien de spécial jusqu'à la fin, le style. J'ai relevé deux-trois extraits qui m'ont semblé d'une lourdeur dérangeante :
« Il voulait se mettre sur son 31. Ce nombre même était trop petit pour elle. Il aurait voulu se mettre au moins sur son 47, ou sur son 112, ou alors son 387 ».
Plus loin,
« C'était comme s'il était en face d'un poisson avec des jambes (chacun ses métaphores) ».
Ou encore,
« Elle envoya un message à Markus. Juste pour lui dire où elle était. Deux minutes après, elle reçut : « Je prends le premier train pour Lisieux. Si tu es là : tant mieux. » Puis un second message aussitôt : « Et en plus, ça rime. »
Les dialogues sont eux d'une niaiserie qui frisent le ridicule souvent. Extraits :
- Alors vous ne connaissez rien à la sensualité. Un baiser de votre part, puis plus rien, bien sûr que c'est un crime. Au royaume des coeurs secs, vous seriez condamnée.
- Au royaume des coeurs secs ?... Vous ne m'aviez pas habituée à parler comme ça.
« Ah bonjour, Nathalie. Vous allez bien ?
- Oui ça va. Je suis juste un peu fatiguée.
- C'est votre pièce d'hier soir ? Elle était longue ?
- Non, pas spécialement… »
« Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda Nathalie.
- Je fais comme dans le Petit Poucet. Si tu es perdue, il faut que tu laisses derrière toi, sur ton passage, des miettes de pain. Ainsi, tu pourras retrouver ton chemin.
- Qui me mène ici… à toi, je suppose ?
- Oui. Sauf si j'ai faim, et que je décide de manger les miettes en t'attendant. »
Je pourrais également faire un commentaire sur les insertions entre les chapitres d'extraits d'ouvrages ou de films qui font pédants et n'apportent rien au récit. Quant aux notes de bas de page, heureusement pour moi, il y en a peu car elles apportent du ridicule au ridicule.
Bref, je chercherai dans ma bibliothèque les deux ouvrages lus (
Charlotte et
Je vais mieux) afin de voir si
La Délicatesse est une exception dans la bibliographie de David Foekinos ou si c'est moi qui ne suis plus en raccord avec ses livres. J'ai encore un de ses ouvrages dans ma pile de livres à lire. J'hésite…