22 juin 1911, le roi George V est couronné à l'abbaye de Westminster à Londres, succédant à son père Edouard VII sur le trône d'Angleterre. Pendant ce temps-là, à Aberowen, dans le sud du pays de Galles, Billy Williams descend au fond de la mine pour la première fois. Ce n'est encore qu'un enfant qui usait hier encore ses fonds de culotte sur les bancs de l'école mais ce fils de mineur n'a pas le choix, il doit ramener une paie de plus pour aider sa famille.
Sa soeur Ethel est femme de chambre pour lord et lady Fitzherbert, les propriétaires de la mine mais la jeune femme qui a oublié d'être bête rêve de devenir gouvernante. A l'occasion de la visite du roi et de la reine chez le Comte, elle va endosser ce rôle et entamer une liaison avec son maître.
La visite de George V donne lieu à une réunion entre les diplomates anglais, américains, allemands et autrichiens pour tenter de sauver la paix. Lady Maud Fitzherbert, la soeur du comte, suffragette convaincue, rencontre alors Walter von Ulrich et Gus Dewar. Elle va tomber amoureuse du premier et se faire un allié du second.
En Russie, Grigori et Lev Pechkov, travaillent dur à l'usine. Leur père a été condamné à mort par son suzerain et leur mère, tuée, lors du dimanche sanglant du 9 janvier 1905. Depuis lors, l'aîné veille sur le second et voue une haine farouche au tsar.
Le 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand, héritier de l'empire Austro-Hongrois, est assassiné par Gavrilo Princip, un nationaliste serbe. Pendant les semaines suivantes, les diplomates s'activent afin d'éviter à l'Europe de s'embraser, en pure perte. Les militaires ont pris le pouvoir et les amis d'hier vont devoir se combattre…
Comme je vous le disais ici, il y a un certain nombre de briquasses qui croupissent littéralement dans ma PAL ! La chute des géants, premier tome de la trilogie le siècle de
Ken Follett, en faisait partie puisque je l'avais acquise il y a plus de cinq ans déjà.
Heureusement notre lecture commune de
Une colonne de feu cet automne avec Belette nous a décidé à enfin attaquer l'autre trilogie du romancier gallois et je la remercie de m'avoir accompagné dans cette lecture et soutenue car j'avoue avoir calé à la moitié du roman alors qu'elle avalait les pages pendant ce temps-là, ce qui m'a motivé à poursuivre et j'ai bien fait car une fois ce livre refermé, je dois dire qu'il m'a dans l'ensemble beaucoup plu même si les coulisses politiques ne m'ont pas forcément passionnée.
Cette fresque magistrale de plus de mille pages explore dix ans du vingtième siècle, de 1914 à 1924, du déclenchement des hostilités à la création de la société des nations, de l'Angleterre à la Russie, en passant par les Etats-Unis et l'Allemagne, à travers les destins tourmentés de Billy et Ethel Williams, du comte Fitzherbert et de son épouse russe la princesse Béa, de Lady Maud Fitzherbert, de Walter von Ulrich, de Gus Dewar, de Grigori et Lev Pechkov qui vont braver les obstacles et les peurs pour s'aimer, pour survivre, pour tenter de changer le cours du monde.
Entre saga historique et roman d'espionnage, intrigues amoureuses et lutte des classes, ce premier volet du Siècle, se révèle assez passionnant puisque nous sommes aux premières loges pour assister à la chute des géants, c'est-à-dire les empires et royautés européennes qui vont vaciller et s'effondrer pour un certain nombre d'entre elles.
A la fin du premier conflit mondial, la carte de l'Europe est considérablement modifiée pour laisser place aux nouveaux états nés de la chute des empires russes, allemands et austro-hongrois.
Si certains chapitres ont été fastidieux pour moi car j'ai eu l'impression de lire une compilation d'évènements historiques sans réel fil conducteur même si des personnages revenaient de manière récurrente, j'ai beaucoup aimé suivre les protagonistes de cette fresque fleuve, notamment Maud Fitzherbert et Ethel Williams, liées par leur engagement pour la cause féminine et notamment le droit de vote des femmes. Mais aussi Walter von Ulrich, le diplomate allemand amoureux de Maud qui fait tout pour éviter que l'Allemagne entre en guerre et Gus Dewar, proche du président Wilson.
Ken Follett s'appuie une nouvelle fois sur une documentation solide et fait oeuvre ici de vulgarisation, comme dans
Une colonne de feu. Sous sa plume, on n'a aucun mal à vivre les évènements et il dose parfaitement bien son récit entre réalité historique, fiction, amour et tragédie.
Alors bien sûr, l'auteur fait des choix et ne peut pas tout raconter en mille pages, il se focalise essentiellement sur l'Angleterre et l'Allemagne, on ne sait rien de ce qui se passe du côté autrichien et peu du côté russe à part bien sûr la prise de pouvoir des bolcheviks qui nous ici très bien racontée.
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