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José Guadalupe Posada (Illustrateur)Lydia Ben Ytzhak (Traducteur)
EAN : 9782915129069
355 pages
Homnispheres (01/09/2004)
4.38/5   16 notes
Résumé :
Nouvelle édition chez Lux Éditeur novembre 2023
Le livre de Galeano décrit l’avènement du capitalisme radical et ses manifestations, au crépuscule du XXe siècle : dévastation de la planète, pullulement des haines sexiste et raciste, exacerbation des injustices et abrutissement généralisé. Construit comme un manuel scolaire à ne surtout pas suivre, il s’adresse avec une ironie douce-amère aux cancres de l’école de ce monde à l’envers, à ceux qui refusent de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
c'est un livre très spécial en ce qu'il associe une description minutieuse des tristes réalités du monde, description chiffrée et très souvent abominable et des moments de pure poésie. l'humour (toujours l'humour noir, et l'absurde toujours présent) seul peut sauver du désespoir dans ce livre hautement recommandable et dérangeant.
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Eduardo Galeano est une Lumière... qui éclaire votre raison de son faisceau puissant... et vous donne l'envie de vous révolter contre ce monde injuste... l'altruisme, le bon sens, l'empathie peuvent nous sauver ! Ce livre montre la voie, suivons là !
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Nous allons porter les yeux au-delà de l’infamie, pour deviner un autre monde possible. Un autre monde où :

l’air sera exempt de tout poison qui ne viendra pas des peurs humaines et des passions humaines ;

dans les rues, les automobiles seront écrasées par les chiens ;

les gens ne seront pas conduits par l’automobile, ni programmés par l’ordinateur, ni achetés par le supermarché, ni regardés par la télé ;

le téléviseur cessera d’être le membre le plus important de la famille, et sera traité comme le fer à repasser ou la machine à laver ;

les gens travailleront pour vivre au lieu de vivre pour travailler ;

on introduira dans le code pénal le délit de stupidité, que commettent ceux qui vivent pour posséder ou pour gagner, au lieu de vivre tout simplement pour vivre, comme un oiseau chante sans savoir qu’il chante et comme un enfant joue sans savoir qu’il joue ;

on n’emprisonnera plus les jeunes qui refusent de faire leur service militaire, mais ceux qui veulent le faire ;

les économistes n’appelleront plus niveau de vie le niveau de consommation, et n’appelleront plus qualité de vie la quantité de choses ;

les chefs de cuisine ne croiront pas que les langoustes adorent être bouillies vivantes ;

les historiens ne croiront pas que les pays sont enchantés d’être envahis ;

les politiciens ne croiront pas que les pauvres sont enchantés de se nourrir de promesses ;

la solennité cessera de croire qu’elle est une vertu, et personne ne prendra au sérieux l’individu incapable de rire de lui-même ;

la mort et l’argent perdront leurs pouvoirs magiques, et le décès ou la fortune ne feront pas d’une canaille un homme vertueux ;

nul ne sera considéré comme un héros ou un imbécile parce qu’il fait ce qu’il croit juste au lieu de faire ce qui lui convient le mieux ;

le monde ne sera plus en guerre contre les pauvres, mais contre la pauvreté, et l’industrie de l’armement n’aura plus d’autre solution que de se déclarer en faillite ;

la nourriture ne sera pas une marchandise, ni la communication un commerce, parce que la nourriture et la communication sont des droits humains ;

nul ne mourra de faim, car nul ne mourra d’indigestion ;

les enfants de la rue ne seront plus traités comme s’ils étaient de l’ordure, car il n’y aura pas d’enfants de la rue ;

les enfants riches ne seront plus traités comme s’ils étaient de l’argent, car il n’y aura pas d’enfants riches ;

l’éducation ne sera pas le privilège de ceux qui peuvent la payer ;

la police ne sera pas la malédiction de ceux qui ne peuvent l’acheter ;

la justice et la liberté, sœurs siamoises condamnées à vivre séparées, seront à nouveau réunies, épaule contre épaule ;

une femme noire sera présidente du Brésil et une autre femme, noire, présidente des Etats-Unis ; une Indienne gouvernera le Guatemala et une autre le Pérou ;

en Argentine, les folles de la place de Mai – las locas de la plaza de Mayo – seront un exemple de santé mentale, car elles refusèrent d’oublier à l’époque de l’amnésie obligatoire ;

Notre Sainte Mère l’Eglise corrigera les erreurs des Tables de Moïse, et le sixième commandement ordonnera de fêter le corps ;

l’Eglise dictera aussi un autre commandement que Dieu avait oublié : « Tu aimeras la nature, dont tu fais partie » ;

les déserts du monde et les déserts de l’âme seront reboisés ;

les désespérés seront espérés et les égarés seront retrouvés, car ce sont eux qui se désespérèrent à force d’espérer et qui s’égarèrent à force de chercher ;

nous serons les compatriotes et les contemporains de tous ceux qui voudront la justice et qui voudront la beauté, quels que soient l’endroit où ils seront nés et l’époque où ils auront vécu, sans accorder aucune importance aux frontières de la géographie ou du temps ;

la perfection restera l’ennuyeux privilège des dieux, mais, dans ce monde fou et foutu, chaque nuit sera vécue comme si elle était la dernière et chaque jour comme s’il était le premier.
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PEUR GLOBALE

Ceux qui travaillent ont peur de perdre leur travail
Ceux qui ne travaillent pas on peur de ne jamais retrouver du travail
Celui qui n’a pas peur d’avoir faim, a peur de la nourriture
Les automobilistes ont peur de marcher et les piétons ont peur d’être écrasés
La démocratie a peur de se souvenir et le langage a peur de dire
Les civils ont peur des militaires, les militaires ont peur que les armes viennent à manquer et les armes ont peur qu’il n’y ait plus de guerres
C’est le temps de la peur…
La peur de la femme face à la violence des hommes et peur de l’homme face à la femme sans peur
Peur des voleurs, peur de la police
Peur de la porte sans verrou, du temps sans montre, à l’enfant sans télévision, peur à la nuit sans cachets pour dormir et peur au jour sans cachets pour se réveiller.
Peur de la foule, peur de la solitude, peur à ceux qui c'est passé, peur à ceux qui passera.
Peur de mourir et peur de vivre.
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Si Eve avait écrit la Genèse, comment serait la première nuit d'amour de la race humaine? Eve aurait commencé par clarifier qu'elle n'était née d'aucune côte, ni ne connaissait aucun serpent, ni offert de pommes à qui que ce soit, et que Dieu n'avait jamais dit que vous accoucheriez dans la douleur et que votre mari vous dominerait. Que toutes ces histoires sont de purs mensonges, que Adam a déclaré à la presse.

Si Eva hubiera escrito el Génesis, ¿cómo sería la primera noche de amor del género humano?
Eva hubiera empezado por aclarar que ella no nació de ninguna costilla, ni conoció a ninguna serpiente, ni ofreció manzanas a nadie, y que Dios nunca dijo que parirás con dolor y tu marido te dominar . Que todas esas historias son puras mentiras que Adán contó a la prensa.
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En 1948 et en 1976, les Nations unies ont établi une longue liste des droits de l’homme ; mais l’humanité, dans son immense majorité, n’a que le droit de voir, d’écouter et de se taire.
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Si les saints qui ont écrit les Evangiles avaient été des saintes, comment se serait déroulée la première nuit de l’ère chrétienne ?

Saint Joseph, raconteraient les saintes, était de mauvaise humeur. Il était le seul à faire la tête dans cette crèche où l’enfant Jésus, nouveau-né, resplendissait dans son berceau de paille. Tous souriaient : la Vierge Marie, les petits anges, les bergers, les chèvres, le bœuf, l’âne, les mages venus d’Orient et l’étoile qui les avait conduits jusqu’à Bethléem. Tous souriaient, sauf un. Saint Joseph, assombri, murmura :

« Je voulais une fille. »
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Eduardo Galeano: Si on délirait un petit instant?
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