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sur 12475 notes
Une narration du point de vue d'un enfant. le récit est touchant, troublant, parfaitement triste à certains moments, mais également drôle et surprenant. L'histoire prend place à Paris, et nous présente la vie dans certains de ses quartiers à l'époque. Momo nous conte sa vie, la sienne et surtout celle de Mme Rosa, de manière crue parfois, attendrissante souvent.
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C'est l'histoire d'un ado qui prend soin d'une vieille prostituée en fin de vie.
L'écriture se veut celle d'un enfant peu instruit, qui fait plein de fautes de mots, mais ça passe très bien. L'histoire est original, emprunt d'humanité dans le dénuement de leur vie. Tous les personnages sont tous marquants. C'est très philosophique. On voit l'amour et le respect de l'enfant aux vieilles personnes.
Un chef-d'oeuvre
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La Vie devant soi / Emile Ajar (Romain Gary) Prix Goncourt 1975
Fait unique dans l'histoire du Goncourt, c'est Romain Gary qui se cache derrière Emile Ajar et qui obtint en 1975 pour la seconde fois le Prix Goncourt après celui obtenu avec « Les Racines du Ciel » en 1956. le subterfuge ne fut révélé qu'après le suicide de Romain Gary en 1980.
Momo, le narrateur, est un petit garçon arabe confié –à Madame Rosa, une vieille dame juive qui garde les enfants des « putes » comme dit Momo ; elle demeure au 6e étage, une hauteur difficile d'accès à son âge. C'est une histoire d'amour et d'une immense tendresse entre deux êtres qui n'ont pas été épargnés par le destin. Comme le dit dans son langage Momo, « la vie ça ne pardonne pas » !
« Monsieur Hamil, est-ce qu'on peut vivre sans amour ? » demande Momo qui a à peu près dix ans ? le ton est donné dès le début de ce magnifique roman. La suite : « Au début je ne savais pas que je n'avais pas de mère et je ne savais même pas qu'il en fallait une… »
Ce roman bouleversant, complètement baroque, est un merveilleux roman d'amour, et le talent de l'auteur se révèle dans son art de faire parler Momo, un garçon intelligent et sensible, plein de bon sens, lucide, qui retient des phrases toutes faites qu'il a entendues déci delà sans bien les comprendre et qui les répète à l'occasion et souvent à mal escient ou de façon déformée, aboutissant à des incongruités souvent délicieuses et tragiques parfois. L'humour n'est pas absent pour autant. Avec des mots tout simples et du style, Gary a réussi à créer une vie plus vivante que notre vie de tous les jours avec des personnages haut en couleur.
Momo est fin observateur : « J'ai souvent remarqué que les gens arrivent à croire ce qu'ils disent, ils ont besoin de ça pour vivre. »
Enfin Momo qui vit dans la crainte que Madame Rosa meure devient philosophe : » C'est quand même marrant de s'imaginer que la mort peut entrer et s'asseoir, le chapeau sur les genoux et vous regarder dans les yeux pour vous dire que c'est l'heure. » Momo a grandi, il a alors quatorze ans et comprend de mieux en mieux.
Un roman atypique inoubliable. Une performance de l'auteur.
Quelques bons mots de Momo :
« Il se marrait tout le temps car il était né de bonne humeur. »
« Il était déjà très vieux quand je l'ai connu et depuis il n'a fait que vieillir. »
« Je savais que j'avais toute ma vie devant moi mais je n'allais pas me rendre malade pour ça. »
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Moment 10 ans est candide,naïf, rêveur, et pragmatique, il s'arrange avec la vie.
Il vit chez Madame Rosa qui l'a recueilli avec d'autres enfants abandonnés mais il est visiblement son préfèrè...
Les aléas de la vie font qu'il grandit vite . Quand Madame Rose tombe malade et dont la fin approche à grands pas, il va lui rendre tout l'amour qu'elle lui a donné. Il va faire tout pour elle, même les tâches les plus rebutantes. Il pourra aussi compter sur l'aide, la générosité, la fraternité de ses voisins, des laissez pour compte de la société inhumaine et pleine de préjugés . Plein de compassion il voudrait faire abréger ses souffrances par l'euthanasie mais la seule solution qu'on leur propose c'est l'hospitalisation et la prolongation artificielle de la vie.
En désespoir de cause, et pour qu'elle meure dans la sérénité, il va l'aider à rejoindre "son trou juif" parmi tous les objets, souvenirs de toute une vie


J'ai vraiment apprécié L'écriture de Romain Gary qui a su retrouver et exprimer avec talents les émotions de l'enfance.
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La vie devant soi, c'est avant tout l'histoire d'une vieille femme juive prénommée Madame Rosa et d'un enfant musulman prénommé Mohammed, aka Momo, qui veillent l'un sur l'autre avec une tendresse hors du commun. Momo, 10 ans, narrateur du roman, raconte son enfance à Belleville, – quartier multiculturel parisien – une façon pour lui de rendre hommage à Madame Rosa. Celle-ci est décrite comme une femme qui « se défendait » – terme utilisé par Momo pour designer une ancienne prostituée -, et qui tient désormais une « une pension sans famille pour les gosses qui sont nés de travers », ou encore une pension clandestine pour garder les enfants des prostituées. C'est cette mère de substitution, cette femme d'un certain âge, « grosse » et « laide », pour reprendre les mots de Momo, qu'il rencontre à l'âge de 3 ans, et qu'il ne quittera plus jamais. S'ensuit un récit particulièrement touchant, où humour et tragique cohabitent d'une manière brillante. C'est notamment les mots enfantins utilisés par Momo, certaines fois déformés, mal employés, qui donnent à la fois ce côté humoristique au récit, tout en renforçant le tragique de la situation. Son franc parler nous ramène à la réalité, et nous rappelle que ces expériences d'adultes sont avant tout vécues par Momo, qui n'est encore qu'un gamin. Et il n'en sort pas indemne. C'est cette phrase présente dans le roman qui le montre particulièrement : « je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie. » Pour lui, le bonheur et la vie sont donc incompatibles, car il faut dire que la vie n'a pas non plus été tendre avec lui. Si le titre de l'ouvrage s'intitule La vie devant soi, Momo rêve de pouvoir tout faire revenir en arrière, comme dans cette salle de doublage où il a atterri un jour par hasard.

La vie devant soi, c'est aussi une leçon de tolérance envers prostituées, personnes âgées, travestis, travailleurs immigrés, enfants de la rue, juifs, musulmans… En filigrane, le thème de la fin de vie est également au coeur du roman. C'est ce qui fait que plus de quarante ans après sa publication, cet ouvrage est plus que jamais d'actualité, au moment où une Convention citoyenne sur la fin de vie a rendu ses conclusions en avril 2023. En bref, La vie devant soi est une vraie claque, un roman dans lequel on rit, on pleure, on se questionne. Un roman d'une actualité brûlante, à lire et à relire, sans modération.
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Ce roman a été une grosse surprise pour moi, je ne m'attendais pas à cela de la part de Romain Gary.

Le narrateur, avec son point de vue de petit garçon, nous donne un aperçu de sa vie et de celle des gens de son quartier de manière très rationnelle, presque sans ponctuation, il nous entraine dans le récit et on ne peut s'en échapper. Il décrit la misère, la tristesse, la maladie, la mort, la vie, la vieillesse et aussi la jeunesse. C'est un roman sincère et très puissant.


Deux passages en particulier m'ont marquée:

le premier est lorsque Momo exprime la violence intérieure qui le submerge : "Ça m'a remué et j'ai été pris de violence, quelque chose de terrible. Ça venait de l'intérieur et c'est là que c'est le plus mauvais."

Ainsi que cette citation : "Ce qui m'a toujours paru bizarre, c'est que les larmes ont été prévues au programme. Ça veut dire qu'on a été prévu pour pleurer. Il fallait y penser."
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Beaucoup de critiques de ce chef-d'oeuvre déjà publiées dans Babelio. Que dire de plus ? ... Allez, faire court :
Ce qui m'a le plus impressionné c'est la maitrise de bout en bout de cette langue foutraque ; Celle de Momo (sublime narrateur), enfant déscolarisé de quatorze ans qui croit en avoir dix, élevé par Mme Rosa, une vieille prostituée juive, qui va mourir. Une langue parlée, faite d'expressions populaires détournées sans le savoir, d'un argot poétique ; une sorte de mélange entre le Bardamu du Voyage et Jamel Debbouze (qui, je pense, a bien pompé dans ce roman pour certains de ses sketchs). du coup malgré le sordide de l'histoire, il émerge une drôlerie, c'est drôle et sombre, drôle et amer, drôle et désespéré ...
C'est aussi un texte qui suinte l'humanité dans ce qu'elle a de plus ignoble et, à la fois, de plus sublime ; les trois derniers mots du roman sont : Il faut aimer ; que dire de plus ?
Allez, salut.
P.S. : Juste une petite citation, p.82 : « Moi ce qui m'a toujours paru bizarre, c'est que les larmes ont été prévues au programme. Ça veut dire qu'on a été prévu pour pleurer. Il fallait y penser ».
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Je n'ai pas réussi à accrocher à ce roman alors même que je suis un fan inconditionnel de Romain Gary qui reste pour moi un prix Nobel oublié. C'est un regard sur la vieillesse (un sujet d'angoisse pour Gary) vu par les yeux d'un enfant que nous offre ici Émile Ajar.

Ce roman au style très naïf ressemble beaucoup aux chroniques de l'asphalte de Samuel Benchetrit qui sont pour le coup plus captivantes et pleines d'humour.

On est ainsi loin des promesses de l'aube et de cet « amour maternel » à propos duquel « la vie vous fait une promesse qu'elle ne tient jamais…. ». Romain et Émile restent quand même le seul auteur à avoir obtenu 2 fois le prix Goncourt (dont un pour ce roman) !
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Le livre terminé (les enfants en retard à l'école d'ailleurs...), l'impression étrange d'un bien-être réconfortant et d'un malaise troublant...

Une plume légère et envoutante, mené par l'innocence frappante de notre héros, Momo, qui relate son histoire avec maladresse et tendresse.

Comment ne pas être bouleversé et ému par ce parcours de vie, cette narration enfantine mais mature?

Un très beau livre!
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« La Vie devant soi" est un roman poignant et émouvant qui raconte l'histoire de Madame Rosa, une ancienne prostituée juive qui prend soin des enfants des prostituées de son quartier à Paris. le livre est raconté à travers les yeux de Momo, un jeune garçon musulman de 10 ans que Madame Rosa prend sous son aile.

Le roman est remarquablement bien écrit, avec une prose simple mais poétique qui donne vie aux personnages et à leur environnement. Romain Gary utilise des descriptions détaillées pour créer une image vivante de la vie dans le quartier parisien où se déroule l'histoire. Les personnages sont tous bien développés, avec des personnalités distinctes et des histoires de vie fascinantes.

Le thème central de "La Vie devant soi" est l'amour inconditionnel, qui est dépeint de manière touchante à travers la relation entre Madame Rosa et Momo. Malgré leur différence d'âge, de religion et de culture, les deux personnages se lient d'une amitié profonde et sincère. Les autres personnages du livre, y compris les autres enfants pris en charge par Madame Rosa, sont également bien développés et apportent de la profondeur à l'histoire.

Le livre traite également de thèmes plus sombres, tels que la pauvreté, la discrimination et la maladie mentale. Cependant, ces thèmes sont abordés avec une sensibilité et une nuance qui évitent de tomber dans le sensationnalisme ou le pathos. Au lieu de cela, Romain Gary aborde ces questions avec une empathie et une compassion qui inspirent le lecteur à réfléchir à la condition humaine.

En fin de compte, "La Vie devant soi" est un roman captivant et émouvant qui a su toucher des millions de lecteurs à travers le monde. le livre est un classique de la littérature française pour une bonne raison, car il offre une perspective unique sur la vie des marginaux dans la société française, tout en célébrant l'amour et l'amitié universels.
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