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4,27

sur 12364 notes
Au début totalement séduite par la narration enfantine, on se sent vite lassée de ce style qui se veut « authentique » et sincère mais qui révèle en réalité une histoire un peu décousue pleine de bons sentiments à laquelle je n'ai pas réussi à adhérer…j'ai finalement laissé tomber le livre à la moitié

Retrouvez mes critiques littéraires sur mon compte Instagram @la_librayrie
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Quartier Bellevile à Paris, un immeuble à bas loyer, sixième étage nous y sommes. Derrière la porte les voix de quelques enfants... des enfants de putes. C'est ainsi que nous est décrit cette "pension" tenue par madame Rosa, elle même ancienne prostituée, et juive. Madame Rosa vieillit, vieillit vite ces derniers temps...

Au beau milieu de ces quelques enfants restants, Momo. Il a dix ans, du moins c'est ce qu'on lui dit. C'est Momo qui nous raconte à la hauteur de ses dix ans présumés, l'histoire de madame Rosa et de sa lente décrépitude. Il y a d'autres intervenants comme le médecin de famille presque aussi âgé que la vieille juive, puis un transexuel sénégalais, qui a gardé sa force d'autrefois et sa gentillesse aussi.

Les six étages sont devenus insurmontable pour madame Rosa, avec son obésité morbide, ses jambes qui l'abandonnent, elle n'y parvient plus.

Un beau jour pourtant, au milieu de la nuit, Momo va retrouver cette mère adoptive de piètre vertu, au sous sol assise dans un fauteuil, comme pour se ressourcer, reprendre des forces.

C'est dans ce fauteuil que tout se terminera...

Avec son langage châtié, ses expressions enfantines telles que, pour les plus courantes: "Proxinète" pour proxénète et "se faire avorter" pour se faire euthanasier, On comprend le manque d'éducation, mais surtout c'est l'amour qui est mis en avant.

L'amour d'une vieille pute reconvertie en maman d'adoption pour des prostituées ne sachant pas assumer un enfant d'on ne sait qui... Et l'amour de Momo pour cette mère adoptive énorme, vieille et moche avec 35 cheveux restants...

Ce roman est un mélange de dramaturgie et d'humour, une belle performance de Romain Gary qui se fait publier sous le pseudo de Émile Ajar, remportant ainsi pour la seconde fois, alors que c'est interdit, le prix Goncourt.
Lien : https://lesmotsricochent.blo..
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J'ai abordé ce livre sans rien en connaître, en dehors de la petite histoire finalement très parisienne du second Goncourt de Romain Gary. Mais du récit proprement dit, de son écriture et de son thème, rien. La lecture des premières pages a donc, comme on s'en doute, généré son lot de froncements de sourcils, vague irritation, retours en arrière et incompréhension. Par quel malentendu les dîneurs réunis chez Drouant avaient-ils pu décerner le prix à un auteur qui écrit comme il parle, et qui de surcroît parle mal ? L'artifice de l'écriture enfantine me paraissait un peu éculé, même pour un livre paru en 1975. Et puis, au fil des pages, la magie opère : les solécismes et autres barbarismes du jeune Momo gagnent en finesse, ses réflexions faussement naïves ne nous épargnent guère, et surtout, cet amour filial immense cache une forêt d'humanité dans laquelle on aimerait se perdre encore. Et comme le dit Momo: "Je ne dis pas ça pour être philosophe, je le pense vraiment."

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Prix Goncourt sous le nom d'Emile Ajar, ‘La vie devant soi' est une très belle histoire d'amour entre le jeune Momo, enfant de prostituée, et Madame Rosa, la gardienne de la pension clandestine pour enfants de prostituées et sa mère adoptive. L'un a la vie devant lui, l'autre à la sienne derrière elle. L'un cavale dans les six escaliers de l'immeuble de Belleville, l'autre peine à les monter.

La grande force de ce roman est la narration à la première personne du singulier par Momo, qui mûrit et grandit au fil des pages tout en découvrant les facettes, parfois drôles, mais souvent cruelles et injustes de la vie. Si paradoxalement c'est la mort de Madame Rosa qui est présente dans ce roman et qui prend aux tripes, c'est surtout la vie qui est au coeur de l'histoire. La vie d'un jeune dans un quartier populaire, la vie injuste qui force à « se défendre » pour survivre ou encore la vie où « rien n'est blanc ou noir et que le blanc, c'est souvent le noir qui se cache, et le blanc, c'est parfois le noir qui se fait avoir ».

La relation et l'amour qui lient Momo et sa mère de substitution sont très touchants et sont sublimés sous la plume de Roman Gary ! Impossible de ne pas avoir le coeur lourd dans les dernières pages !
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❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️

Au centre de l'affaire Ajar/Gary, ce roman sorti en 1975 sème la polémique.
Romain Gary se réjouit de ses deux prix Goncourt et de son pied de nez
au monde littéraire. Écrit sous le pseudonyme d'Émile Ajar,
La Vie devant soi est une réflexion sur la vieillesse et l'amour au grand sens du mot.

Une belle histoire d'amour naît entre Momo et Madame Rosa et c'est
un thème qui peut paraître banal: il s'agit d'une histoire d'amour.
"Encore!" diront les réticents, gavés par ces histoires fofolles, bonnes à émouvoir les petits esprits.
Mais alors quoi? Pourquoi prendrais-je la peine de vous dire de cette lecture qu'elle est belle ?
Parce que ,Momo à entre 10 et 14 ans ,et que Madame Rosa est une veille femme juive de 65 ans, ancienne prostituée, tenant un foyer où elle s'occupe des enfants
de la rue moyennant des mandats mensuels.(stop pour le résumé de l'histoire!!)
Parce que de l'infiniment simple jaillit l'infiniment noble.
Parce que c'est un ouragan de vie dans lequel nous sommes pris en ouvrant le livre.
Parce que Rosa aime Momo comme son fils et Momo aime madame Rosa comme sa mère
et chacun voulant préserver coute que coute la vie de l'un et de l'autre.
Je ne vais pas résumer l'histoire, ce serait se serait une gageure à l'égard de Romain Gary, tellement il y aurait à dire.

Il a réussi un véritable tour de force littéraire en créant
ce langage narratif de Momo ,fantaisiste, naïf, candide, goûteux, savoureux, …,
rempli de raccourcis et termes fulgurants, d'images lumineuses qu'il met dans la bouche de ce gamin avec beaucoup de finesse car ce langage n'est pas seulement destiné à nous émouvoir et nous amuser , il est surtout une épée tranchante pour asséner des vérités, parfois cruelles, que personne n'ose dire.

Ce texte est un rappel à la société pour qu'elle ne retombe pas dans les discriminations qui ont causé de si énormes horreurs quelques années seulement auparavant. '(déportation du val d'hiv par exemple et autres...)
C'est çà la littérature : se servir de tous les outils que nous donne notre si riche langue pour dire des choses, simplement, même si elles sont horribles de conséquence.
Car, oui! il y a dans ce livre , souvent, un langage assez cru, mais je pense que Momo ,réfléchit ,agit et parle avec une rage folle en lui même ;contre cette vie il a peur de ne pas être assez fort pour protéger Madame Rosa , sa seule bouée de sauvetage.
C'est mon avis ,Romain Gary nous donne là: une belle leçon de vie , mêlant, humour et franc parler naïf d'un enfant et des personnages qui gravitent autour de lui.
La beauté de l'écriture d'un poète, allié avec la sagesse d'un prophète ( osons le dire ! oui! Prophète)
fait ,le talent d'un très grand écrivain Romain Gary/ mort hélas encore jeune ,66ans !
Il nous a laissé une kyrielle de romans ,essais , poésies magnifiques que je vous engage à lire .
Voila allez rire et pleurer avec Momo et madame Rosa§
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J'avoue, je n'avais jamais lu ce classique de la littérature jusqu'à maintenant... Eh bien c'est vraiment chouette !
Toute cette vie qui est racontée par Momo, enfant, innocent, mais pas si naïf, rend l'histoire touchante. On se prend d'amitié pour chacun des personnages, on les aime pour ce qu'ils sont, et je trouve qu'il serait de bon ton de faire lire ce roman à tout le monde, à l'heure actuelle, où l'on s'oublie dans une haine commune.
Ici, pas de critique d'autrui, uniquement de l'acceptation, et c'est beau à lire.
Je recommande grandement !
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Tout simplement un chef-d'oeuvre. Roman qui m'a captivée, qui m'a emportée dans un monde rempli de douceur et d'émotion. Ce livre, écrit avec une simplicité touchante, m'a transportée dans l'univers d'un enfant débrouillard et de sa relation unique avec une femme au coeur immense.

L'histoire se déroule dans les rues animées d'une banlieue française, où le jeune Momo, narrateur attachant, grandit entre les bras de Madame Rosa, une ancienne prostituée juive survivante des camps de concentration. Avec une tendresse infinie, Romain Gary nous présente le monde à travers les yeux innocents de Momo, révélant ainsi les merveilles de la vie quotidienne et la beauté des petits gestes de solidarité.

Ce qui rend ce livre si exceptionnel, c'est sa capacité à toucher en profondeur. L'écriture simple mais poétique de Gary fait vibrer les émotions à chaque page. On se lie d'amitié avec Momo et Madame Rosa, on partage leurs peines et leurs joies, et on se laisse emporter par leur complicité inébranlable. On découvre les trésors d'amour et de courage enfouis au plus profond de l'âme humaine.
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Une narration du point de vue d'un enfant. le récit est touchant, troublant, parfaitement triste à certains moments, mais également drôle et surprenant. L'histoire prend place à Paris, et nous présente la vie dans certains de ses quartiers à l'époque. Momo nous conte sa vie, la sienne et surtout celle de Mme Rosa, de manière crue parfois, attendrissante souvent.
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C'est l'histoire d'un ado qui prend soin d'une vieille prostituée en fin de vie.
L'écriture se veut celle d'un enfant peu instruit, qui fait plein de fautes de mots, mais ça passe très bien. L'histoire est original, emprunt d'humanité dans le dénuement de leur vie. Tous les personnages sont tous marquants. C'est très philosophique. On voit l'amour et le respect de l'enfant aux vieilles personnes.
Un chef-d'oeuvre
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La Vie devant soi / Emile Ajar (Romain Gary) Prix Goncourt 1975
Fait unique dans l'histoire du Goncourt, c'est Romain Gary qui se cache derrière Emile Ajar et qui obtint en 1975 pour la seconde fois le Prix Goncourt après celui obtenu avec « Les Racines du Ciel » en 1956. le subterfuge ne fut révélé qu'après le suicide de Romain Gary en 1980.
Momo, le narrateur, est un petit garçon arabe confié –à Madame Rosa, une vieille dame juive qui garde les enfants des « putes » comme dit Momo ; elle demeure au 6e étage, une hauteur difficile d'accès à son âge. C'est une histoire d'amour et d'une immense tendresse entre deux êtres qui n'ont pas été épargnés par le destin. Comme le dit dans son langage Momo, « la vie ça ne pardonne pas » !
« Monsieur Hamil, est-ce qu'on peut vivre sans amour ? » demande Momo qui a à peu près dix ans ? le ton est donné dès le début de ce magnifique roman. La suite : « Au début je ne savais pas que je n'avais pas de mère et je ne savais même pas qu'il en fallait une… »
Ce roman bouleversant, complètement baroque, est un merveilleux roman d'amour, et le talent de l'auteur se révèle dans son art de faire parler Momo, un garçon intelligent et sensible, plein de bon sens, lucide, qui retient des phrases toutes faites qu'il a entendues déci delà sans bien les comprendre et qui les répète à l'occasion et souvent à mal escient ou de façon déformée, aboutissant à des incongruités souvent délicieuses et tragiques parfois. L'humour n'est pas absent pour autant. Avec des mots tout simples et du style, Gary a réussi à créer une vie plus vivante que notre vie de tous les jours avec des personnages haut en couleur.
Momo est fin observateur : « J'ai souvent remarqué que les gens arrivent à croire ce qu'ils disent, ils ont besoin de ça pour vivre. »
Enfin Momo qui vit dans la crainte que Madame Rosa meure devient philosophe : » C'est quand même marrant de s'imaginer que la mort peut entrer et s'asseoir, le chapeau sur les genoux et vous regarder dans les yeux pour vous dire que c'est l'heure. » Momo a grandi, il a alors quatorze ans et comprend de mieux en mieux.
Un roman atypique inoubliable. Une performance de l'auteur.
Quelques bons mots de Momo :
« Il se marrait tout le temps car il était né de bonne humeur. »
« Il était déjà très vieux quand je l'ai connu et depuis il n'a fait que vieillir. »
« Je savais que j'avais toute ma vie devant moi mais je n'allais pas me rendre malade pour ça. »
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