La Mort du roi Tsongor

Laurent Gaudé est un homme de théâtre, cela se ressent dans le rythme et dans l'intensité de ce roman. Ce texte a une très grande puissance orale. Cette tragédie intemporelle et moderne est un pur chef d'oeuvre qui prend les tripes et accroche notre réflexion pour dépasser la simple histoire.
Cette fable mythique, hors du temps, se déroule dans une antiquité imaginaire, sur une terre africaine sacrée. le Roi Tsongor a construit son empire de sa seule force, tout comme son propre ego. Vieilli, il s'apprête à marier sa fille et transmettre ce qu'il a bâti tout au long de sa vie. Mais à la veille des noces, un autre prétendant au mariage apparaît, telle une survivance du passé. Cela va marquer le début de la Mort du Roi Tsongor.
Le livre, merveilleusement équilibré, est posé sur deux pieds solides. D'un côté, l'affrontement troyen entre les deux armées orgueilleuses des prétendants au Mariage, mettant en avant la barbarie et l'éternel défaite et l'aveuglement de la guerre. de l'autre, la quête mystique du dernier fils du Roi qui a pour mission de construire le tombeau - la dernière demeure - de son père.
Entre épopée guerrière palpitante et recherche d'une vérité absolue, on est transporté à chaque page, à chaque scène. Il s'agit d'un roman sur les remords, sur l'impossibilité des victoires, et d'une fable sur l'exercice du pouvoir et sur l'orgueil.
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Tsongor, roi africain puissant, ayant livré maintes batailles, assujetti des peuples entiers et bati le plus vaste royaume de tout les temps.
Ce roi qui, un jour de fête, se sacrifie pour éviter que le sang ne soit versé sur ses terres, éviter la grande guerre.
Un sacrifice fait devant un dilemme de taille: tenir sa parole donnée à Kouame prince des terres de sel ou honorer la promesse de jeunesse faite par sa fille Samilia à Sango kerim.
Un sacrifice vaint qui aura des conséquences désastreuses.
Massaba survivra elle à la guerre?
Qu'adviendra-t-il de Samilia ? de ses frères se disputant le royaume?
Ce grand roi connu de tous ! qu'aura -t-il finalement légué à ses descendants? Lui le tout puissant?
Laurent Gaudé nous offre un voyage passionnant, fait de guerre, d'entêtement, de destruction massive guidé par la noirceur et la bêtise de l'être humain aveuglé par son propre égoïsme.
Lecture très agréable, je vous le conseille.

J'ai lu ce livre rapidement parce-qu'il m'a captivé, et j'ai presque malgré moi immédiatement replongé dans mes années collège et lycée, ces années où il n'y avait pas encore de réseaux sociaux et où l'on s'enthousiasmait sans fin pour des livres tels que "La nuit des temps" de René Barjavel ou "Le Seigneur des anneaux" de Tolkien (ce dernier qui allait devenir le succès cinématographique que l'on sait mais bien des années plus tard... ). Ces années où l'on apprenait l'Egypte des pharaons et les conquêtes d'Alexandre, le mythe des Amazones et l'oracle de la Pythie... Car avec ce roman, c'est bien à tout cet univers que l'on est convié, c'est un mélange savamment dosé de divers ingrédients qui ont bercé les adolescences de tout une génération, (celle de Laurent Gaudé et la mienne ;-) ...Et pour moi ce n'est pas étonnant que ce livre ait été couronné par le "Prix Goncourt des lycéen" (2002) : venant d'un auteur qui s'est manifestement fort inspiré de ses lectures et de l'esprit de ses jeunes années... Alors je me suis surpris aussi à sourire devant certaines scènes qui y sont décrites, j'ai même repensé un moment à une célèbre chanson des années 80 du groupe Indochine, et aussi à un feuilleton qui présentait une célèbre Amazone qui venait pour sauver le monde... Mais tout cela c'est de la forme, le livre à mon sens porte un message bien plus profond et à côté duquel on ne doit pas passer, c'est le message d'une nécessaire humilité à apprendre et à savoir exercer en situation de conflit et ce quelle qu'en soit la nature...Et tant mieux si ce livre a été écrit en priorité à l'intention d'un public de jeunes (attention je ne dis pas jeune public), même s'il est bon aussi de s'en rappeler une fois parvenu à l'âge adulte : les conflits quels qu'ils soient, petits ou grands, peuvent toujours se résoudre si l'on en a la réelle volonté, mais les sentiments négatifs qui conduisent aux non-dits, à l'orgueil, à l'obstination et à la vengeance qui n'apporte jamais la Justice, ont toujours des effets dévastateurs, tel est pour moi le message de fond de ce roman, avoir cela en tête et le garder en soi toute sa vie c'est savoir tourner la page de situations conflictuelles qui peuvent parfois gâcher tout une vie, cela afin de mieux savoir dire oui à la vie et à ce qu'elle peut offrir avant qu'il ne soit trop tard... Et cela vaut pour tout : petites disputes ou grandes guerres, l'humilité et l'ouverture d'esprit sont toujours bonnes conseillères, mais cela, notre monde contemporain a souvent trop tendance à l'oublier, c'est malheureusement un travers bien ancré en l'homme et c'est avec cette histoire tirée de la nuit des temps que son auteur nous le rappelle, comme un écho nécessaire à faire entendre à notre monde contemporain et à chacun d'entre-nous.

En choisissant la mort, le roi Tsongor scelle en une ultime décision radicale, le destin de tous ses enfants. Dans son ombre immortelle, c'est tout un royaume qui se déchire et la grande guerre dévoreuse de coeurs qui se dessine. Pour l'amour d'une femme, Samilia, figure féminine sacrifiée à la folie des hommes ou par orgueil, les prétendants s'affrontent et se livrent à une haine destructrice sans fin. A l'anéantissement du royaume érigé par le roi Tsongor s'oppose la mission humaniste de son plus jeune fils chargé d'ériger un tombeau reprenant les multiples facettes du monarque. L'écriture de Laurent Gaudé est ici fluide et empreinte d'une impressionnante force épique. En naviguant entre le présent et le passé, le monde des morts et celui des vivants, il nous livre un texte fort, riche d'une émotion contenue dans les choix de ses personnages et une narration vibrante. Un récit riche et envoûtant qui témoigne de la fragilité des empires autant que des liens qui unissent les familles. A découvrir !
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Laurent Gaudé livre ici un roman intemporel sur le sens de l'honneur, de l'amour et de la mort. Au travers de personnages typés et solidement incarnés, il explore les fondements de l'humanité dans ce qu'elle a de plus primitif, de plus noble et de plus exaltant. Les séquences de bravoure littéraire et poétique se suivent et tout cela est très beau mais à la fin demeure la question : pourquoi toute cette violence ?

Ah oui, effectivement, La mort du Roi Tsongor, c'est de l'ordre de la tragédie antique. Dans le cadre sublime d'une Afrique mythique, un conte sur le sacrifice d'un roi pour éviter à ses enfants ce qui a nourri sa propre jeunesse, un rite de passage pour certains et l'exhibition des sentiments humains les moins reluisants pour d'autres...
Entre quête en contrées lointaines variées & exotiques et la pulvérisation de la ville des Tsongor par l'avarice, l'orgueil, la jalousie, la futilité... et bien sûr la violence, ma première incursion dans l'oeuvre de Laurent Gaudé annonce le début d'une exploration source, je l'espère, d'autant de plaisir.

Deux hommes convoitent la princesse Samilia. Son père le Roi Tsongor meure de ne pouvoir décider entre les deux freluquets. Les deux armées des prétendants s'affrontent dans une guerre bien moche. Voilà c'est l'histoire de la mort du Roi Tsongor.
Alors personnellement, à la place du vieux ou de Samilia ( à plus forte raison) , j'aurais mis les deux godelureaux sur un ring, j'aurais attendu qu'ils se pètent les dents et à la fin j'aurais épousé le plus fort. ça aurait évité toute cette merde, le royaume à feux et à sang, les cris, les larmes, la famille Tsongor qui se déchiquette… Bon après c'est sûr, il n'y aurait pas eu d'histoire ! Et c'est vrai que Laurent Gaudé sait très bien raconter... les histoires !

Dans l'Afrique ancestral, dans une antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, va célébrer le mariage de sa fille à Kouame prince des terres du sel. Mais alors surgit un second prétendant, Sango Kerim, qui conteste ce mariage à cause d'une promesse échangée, il y a longtemps avec la fille de Tsongor. le désaccord entre les deux prétendants ne se resolvant pas, la guerre éclate avec le siège de la capitale, rappelant la guerre de Troie dans l'Iliade.

Mais en ce jour, Katabolonga, son serviteur, va tuer Tsongor, son maître et ami. Avant de mourir, Tsongor convoque son dernier fils, Souba et lui ordonne d'abandonner tous ses possessions et de partir construire sept tombeaux inégalables dans son royaume.

Sur fond de réinterprétation de la guerre de Troie, Laurent Gaudé oppose la fureur et l'horreur d'une guerre fratricide et la quête de vérité et de spiritualité d'un fils sur son père.

Découvert Laurent Gaudé avec Chien 51 et je termine aujourd'hui La mort du Roi Tsongor.
Lecture toute aussi captivante dans un thème totalement différent...
Je comprends ces jeunes qui lui ont décerné le Prix Goncourt des Lycéens
Petite pause et retour bientôt vers cet auteur...

En bref, l'orgueil est-il le nerf de la guerre ?

Je retrouve avec plaisir la plume de Laurent Gaudé que j'avais beaucoup apprécié dans le soleil des Scorta. Sa poésie et sa maîtrise des mots sont remarquables.

Ici, il met en lumière la bêtise humaine qui repose sur l'orgueil et ce besoin de possession qui nous pousse parfois à la violence et à la guerre. Cette épopée placée dans une époque antique imaginaire est pourtant loin d'être obsolète. Une morale à méditer !
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