AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 1126 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Premier roman de Laurent Gaudé que je lis, et je pense que je n'ai pas choisi le bon moment pour le faire.
Son histoire est plutôt intéressante, les personnages crédibles, en revanche les différents flash-back vers d'autres événements historiques, en plus de l'histoire présente m'ont à plusieurs reprises perdue.
L'auteur a voulu mettre en avant le fait qu'une guerre, quel que soit son issu, reste une défaite pour tous, car trop de sang coule à chaque fois.
Je pense qu'avant de lire ce roman, il est intéressant de s'intéresser un minimum aux trois événements historiques dont l'auteur fait référence à plusieurs reprises, de façon à mieux se situer dans le temps.
Je lirais d'autres livres de cet auteur, car sa plume reste très plaisante et je pense que les sujets qu'il aborde dans ces romans sont intéressants et laissent à réfléchir.
Commenter  J’apprécie          122
Assem Graïeb doit mener peut être sa dernière opération, peut être la plus périlleuse : se rendre auprès de Job, américain passé après la mort de Ben Laden, dans le camp des trafiquants.
Assem rencontrera Mariam, archéologue irakienne au détour de son voyage, ils s'aimeront une nuit mais cette nuit restera dans leur mémoire tout au long de leur long voyage. Mariam atteinte par un mal incurable en mission par l'Unesco, essaie de préserver de la destruction les objets des musées menacés par l'Etat Islamique et met ses dernières forces dans cette opération de sauvetage.
Parallèlement à ces deux personnages, l'on suit le Général Grant dans sa plus grande bataille face au Général Lee, Hannibal marchant sur Rome et Hailé Sélassié tentant de combattre le fascisme et de retrouver son royaume.
Je suis très partagée sur cette lecture car le roman passe d'un personnage à l'autre de pages en pages, même si l'auteur nous fait partager les états d'âme des différents protagonistes, sur leurs réflexions sur l'art de la guerre et sur le fait qu'une victoire est-elle une victoire quand elle a provoqué la mort de milliers d'hommes, de femmes et même d'enfants ? Même si Laurent Gaudé nous a habitués à faire des récits où les différents personnages ont un même but final, peut être parce que je suis une femme mais tous ces actes de guerre, de violence m'ont un peu « ennuyée » je dois l'avouer. C'est bien écrit, c'est épique et historique aussi mais à fur et à mesure des pages j'ai eu envie de laisser tous ces hommes s'écharper. Comment peut-on appeler une victoire ainsi alors qu'elle est bâtie sur du sang, des larmes, oui bien sûr l'idée est belle et bien trouvée mais je n'y ai pas trouvé du plaisir. Je l'ai lu jusqu'au bout malgré tout et cela c'est déjà une victoire.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
Commenter  J’apprécie          90
Écoutez nos défaites : un long poème choral qui embrasse l'histoire pour un baiser de judas à tous ces vaincus , hommes soldats, chefs de « guère », « chefs des tas » … de cadavres... Laurent Gaude l'écrit et le démontre tout au long de ce roman épique « Les hommes finissent toujours vaincus » .
Il tresse inlassablement ces histoires personnelles et universelles qui se croisent, se répondent, s'interpellent, s'interrompent mutuellement dans un dédale déroutant au début pour le lecteur … mais bientôt familier avec des personnages récurrents qu'on a plaisir à retrouver au fil des pages, au long des chapitres décrivant une géographie de villes familières dans leur nom entendus dans nos cours d'histoire ou aux « actualités »
Oui des vaincus seulement ; même dans des victoires passagères , des batailles gagnées par un coup du sort, un génie tactique ou une intuition psychologique…
il en est ainsi de tous les « héros » de batailles sanglantes, qui peuplent ces pages de l'Histoire (avec le grand H) - Hannibal et ses frères face aux consuls romains … ou bien Grant , Sherman, Custer et autres généraux de l'Union nordiste,  « bouchers » de la guerre civile dite de « sécession » face aux officiers confédérés sudistes dirigés par Lee … ou encore Hailé Sélassié roi des rois en Éthiopie pendant la seconde guerre mondiale qui accepte que son peuple soit affamé alors que lui collectionne les Rolls Royce (27!) … ou enfin les généraux américains « faucons » ou plutôt « vautours » qui pourchassent et font exécuter dans les années récentes leurs anciens alliés Khadafi ou autres Ben Laden … Tous des vaincus au final, devenus fous à force d'être hantés par les dizaines de milliers de morts qu'ils ont provoquées.
Il y a sans doute aussi un peu de « Apocalypse now » (et for ever ?) dans la quête quasi mystique d'un des officiers des services secrets français Assem qui va à la rencontre d'un héros de guerre des marines - un de ceux qui ont traqué et exécuté Ben Laden dans son repaire au Pakistan- et qui a basculé dans la folie …

Pas de femmes dans ces catégories . La seule , Mariam, qui traverse ce livre du premier au dernier chapitre est gardienne de mémoire, de culture, sorte de vestale libérée des obligations sociales habituelles de se marier et de donner naissance à des enfants. Elle aussi a fait le voeu de se consacrer à l'étude et au respect des traces du passé , dans les musées où les sites historiques d'orient ou de moyen orient. « D'Alexandrie à Bagdad. de Tunis à Palmyre, elle va poursuivre jusqu'à l'épuisement mais qu'importe puisqu'il ne peut y avoir de défaite. » Pour elle seule.

Pas de repos, pas de rédemption pour tous les autres
Commenter  J’apprécie          80
Ulysse Grant, le commandant en chef des forces de l'Union pendant la guerre de Sécession, vainqueur des troupes sudistes du général Lee ; Hannibal, le général carthaginois qui mena une guerre acharnée face à l'Empire romain pendant près de deux décennies avant d'être vaincu à la bataille de Zama ; Haïlé Sélassié 1er, le dernier roi des rois éthiopien, dépossédé de son royaume par les troupes de Mussolini avant d'être remis sur son trône par les Alliés : trois portraits de généraux et d'hommes politiques impliqués dans des guerres totales, des carnages d'où les vainqueurs et les vaincus sortent pareillement salis, abîmés. Laurent Gaudé relie ces trois récits enchâssés par une fiction contemporaine mettant en scène un agent de renseignement, un membre des forces spéciales et une conservatrice de musée, présents au Moyen-Orient au cours de la dernière décennie, entre la Libye et l'Afghanistan.
On le comprend rapidement : le roman (l'essai ?) de Gaudé martèle que personne ne sort vainqueur d'un quelconque conflit : Grant, surnommé le Boucher en raison de sa consommation immodérée de troupes fraîches pour pallier son déficit stratégique, est rongé par l'alcoolisme ; Hannibal, la Terreur de Rome, finit sa vie comme un proscrit pourchassé par la vindicte des Romains ; quant au négus, mis à part son discours à la SDN qui lui redonne un peu de lustre, il est constamment le jouet de forces supérieures qui décident du sort de l'Ethiopie.
Ce ne sont bien évidemment pas les opérations des Américains et de la France en Libye, en Irak et en Afghanistan, qui vont réhabiliter la guerre !
le renversement des dictatures de tout poil, la neutralisation de Kadhafi, de Saddam Hussein et de Ben Laden se font au prix de la liquidation de milliers de civils et de la destruction d'un patrimoine insigne.
On ne peut pas dénier à Laurent Gaudé un art consommé du récit, mais son style lyrique, pompeux et démonstratif, ses monologues intérieurs interminables et son rabâchage des mêmes thèses du début à la fin du livre, rendent la lecture de ce livre parfois ennuyeuse.
Commenter  J’apprécie          70
Ecoutez nos défaites, roman de Laurent Gaudé est original. Ce n'est pas un roman historique bien que les principaux personnages le soient.
On s'interroge au cours de la lecture, mais aussi à son terme : quels liens entre des personnages fictifs qui sont nos contemporains, Assem, agent de la DGSE et Mariam, Archéologue victime d'un cancer qui assiste impuissante à la destruction de musées et de monuments antiques, par DAECH d'une part et des personnages historiques Hannibal, général opposé à la Rome antique, Hailé Sélassié empereur d'Ethiopie, déchu puis réinstallé suite à la seconde guerre mondiale et enfin le Général Grant, opposé au Général Lee dans la guerre civile de sécession en Amérique, d'autre part ? Les défaites comme l'indique le titre ? Non, pas si évident car tous ont connu des succès. Il semblerait davantage que l'auteur cherche à nous démontrer, témoignages des personnages à l'appui, que les victoires ne sont jamais totales et définitives puisque l'état prolongé de paix, de sérénité n'est jamais acquis, y compris à titre individuel par nos somatisations. Ecoutez nos défaites serait plutôt écoutez et cherchez les défaites cachées dans les apparentes mais trompeuses victoires.
Ecoutez nos défaites ! le "nos" n'est pas accessoire. Nos défaites, certes si cet avertissement est pour l'humanité entière, faut-il aussi se laisser également interpeller personnellement, mais également notre patrie la France, notre communauté élargie l'Europe ? Ce roman est si riche qu'il peut permettre des discussions sans fin...
Nombre de lecteurs ont plébiscité cette oeuvre, je suis pour ma part plus mitigé malgré l'intention humaniste louable du sujet en raison du "zapping" permanent et perturbant entre la multiplicité des différents personnages et donc des époques.
Commenter  J’apprécie          70
Le titre « Ecoutez nos défaites » décrit parfaitement le texte du livre qui est une valse de récits guerriers tournoyant les uns après les autres: le général Grant qui écrasa les armées confédérées pendant la guerre de sécessions et qui cuve son vin pour oublier ses victoires faites de nombreux morts ("Maudits les hommes qui ne prennent pas la guerre au sérieux"); Hailé Séliasé, dernier empereur d'Ethiopie qui n'a toujours nié l'occupation italienne de son pays ("les combats sont engagés et le jour entier, ne sera plus consacrer qu'à tuer","l'odeur de la poudre et du sang est partout","75 tonnes d'explosifs les disloquent sans répit"); Hannibal, général carthaginois en guerre contre Rome ("Il a vu des hommes raler à cheval, puis mourir et rester en selle comme gelés jusqu à ce que leur bête tombe dans le ravin ») ; Ces 3 figures de l'histoire se mélangent à 3 héros contemporains en les personnes d'un agent des renseignements français, d'une archéologue irakienne , et d'un ancien heros américain de guerre soupçonné de traffic. Malgré leurs victoires , chacun a été vaincu par la guerre.
L'idée est belle. Les personnages intéressants. Les descriptions de guerre abominables. Cependant, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre, car les histoires des uns et des autres se succèdent d'un paraphe à un autre. C'est fatiguant et déstabilisant.
Commenter  J’apprécie          70
Des histoires entrelacées. Différentes époques, différentes échelles.
Parfois, toutes choses bien pesées, le victorieux a essuyé une défaite.
J'ai apprécie la moitié des histoires qui nous sont racontées, celles qui s'inscrivent profondément dans L Histoire. L'entrelacement est déroutant, le rythme de lecture est constamment brisé. J'aimerai connaitre la raison qui a motivé ce choix et ne pas privilégier l'écriture d'un chapitre par histoire.
Laurent Gaudé poursuit ses expériences d'écritures, un auteur insaisissable qui donne envie de le lire, de le redécouvrir.
Commenter  J’apprécie          60
Voilà une fausse bonne idée, évoquer les défaites de grands hommes en les mêlant métaphoriquement avec des personnages de fiction. D'un coté, la toujours belle écriture de Gaudé, de l'autre un parti pris de prendre le petit bout de la lorgnette pour évoquer l'histoire sans H ! Cela donne un récit difficile à suivre avec à minima cinq histoires parallèles distillées en centaines de paragraphes où pour retrouver ses petits, le retour en arrière est recommandé. Pas la meilleure des expériences surtout qu'au final, la logique de la défaite est pris en... défaut, d'où une défaite pour l'auteur !
Commenter  J’apprécie          50
Il y a de la poésie dans l'écriture de Laurent Gaudé, à commencer par ce titre magnifique qui donne envie de s'installer au coin de la cheminée pour boire les paroles de nos anciens. Pourtant, j'ai été un peu déçu par ce livre qui n'est pas traversé par le souffle de la mort du roi Tsongor. Plus précisément, j'ai beaucoup aimé les évocations historiques (Hannibal, Grant et Sélassié) mais la mise en parallèle avec les trois protagonistes contemporains (Assem, Mariam et Sullivan) --qui sont pris dans L Histoire sans la faire vraiment, à la différence des premiers-- m'a laissé sur ma faim. Je me dis que ces trois personnages au caractère très fort finissent par se diluer dans L Histoire. Finalement, c'est peut-être un des messages que Laurent Gaudé a voulu faire passer.
Dernière remarque, le regard qu'il porte finalement sur l'archéologie est plutôt intéressant.
Commenter  J’apprécie          50
Ce nouveau roman de Laurent Gaudé, nous plonge dans l'histoire des hommes, LA grande histoire, celles des batailles qui ont construit les pays et les peuples, tels Hannibal, le général Grant ou encore Hailé Sélassié, personnages de l'Histoire invoqués par cette histoire d'Assem, agent secret des services de renseignements français qui doit retrouver à Beyrouth Souleymane Saïko alias Job soupçonné de trafic. C'est aussi l'histoire de son "amour" avec Mariam, archéologue irakienne qui a pour mission de sauver les richesses de pays en guerre détruites par l'état islamique.
Un roman d'actualité mais une actualité aussi qui traverse les temps. Laurent Gaudé parvient à nous montrer l'histoire de l'humanité à travers les batailles, et défaites, historiques ainsi qu'à travers les informations qui nous parviennent de pays comme la Syrie par exemple.
Un roman érudit et profond qui m'a fait penser à Mathias Enard (parle leur de batailles, de rois et d'éléphants ou encore boussole).
Ce n'est pas ma tasse de thé même si je reconnais la grande qualité littéraire et l'éclairage visionnaire de ce texte.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (2455) Voir plus



Quiz Voir plus

Laurent Gaudé

En quelle année est né Laurent Gaudé?

1965
1967
1970
1972

10 questions
176 lecteurs ont répondu
Thème : Laurent GaudéCréer un quiz sur ce livre

{* *}