En 1917, en Russie, l'événement qui bouleverse la vie du jeune narrateur, c'est la rencontre
De Claire. Il la retrouve à Paris, mariée, dix ans après, lors de cette « soirée » qui ouvre le roman.
Ces retrouvailles réveillent son passé, son amour de la solitude, la mort du père si attentionné, la raideur apparente de la mère, la mort de deux soeurs, l'internat chez les Cadets, l'attachement a quelques professeurs sensibles, la haine de la religion orthodoxe…et l'engagement à 16 ans dans l'armée blanche.
Le ton désenchanté, les descriptions de la nature, l'enthousiasme juvénile , le dédoublement du personnage qui cherche une solution de continuité entre deux « moi », l'un très intérieur, l'autre qui doit composer avec le monde, l'absence de sens de la vie, la délicatesse des sensations où les sentiments se heurtent à la raison, apparentent ce personnage décalé aux beaux personnages « romantiques « du début du XIXème siècle. le style, lyrique et ironique, mime les états d'âme du personnage, ce qui rend le texte très intimement persuasif.
L'oncle Vitali, résume ce qui fait vibrer tout le roman : « le plus grand bonheur terrestre , c'est de croire que l'on a compris ne serait-ce qu'un infime petit fragment de la vie qui nous entoure. En fait, tu verras que tu avais mal compris. Et puis, un ou deux ans plus tard, tu éprouveras une nouvelle fois la certitude de t'être trompé. .. c'est ce qu'il y a de plus intéressant dans l'existence. »
A.C
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