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EAN : 9782253003595
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.8/5   20 notes
Résumé :
La censure allemande ne trouve guère à son goût le reportage écrit par Stéphane à son retour de captivité. Quand on est rapatrié avec de faux papiers, la prudence commande de se faire oublier. Stéphane renonce à ses ambitions de journaliste et se réfugie à Marseille. Alors commence la chasse aux emplois. Il y faut des relations, de l'entregent et du flair, mais Stéphane en est totalement dépourvu. Un camarade de rencontre lui procure quelques « combines ». Peu impor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Et la défaite continue


Me revoilà plongé dans Yves Gibeau.... "Et la fête continue" qui date de 1950 n'est guère un ouvrage optimiste. Mais bon sang, de quelle trempe était fait cet écrivain, avec son regard sur cette fin de guerre à Marseille? C'est que les fins de guerre sont difficiles, comme les milieux de guerre, les débuts de guerre, les avant-guerre, les après-guerre. Pour le reste ça peut aller. le jeune homme n'a guère le coeur à la Canebière. Il cherche surtout à trouver de quoi bouffer, c'est le terme en usage quand la question est essentiellement d'ordre alimentaire au sens propre, ce qui est le cas, même dans le Midi. Et puis Stéphane, ancien prisonnier, doit éviter les mauvaises rencontres. On a vite compris la proximité de Stéphane avec Yves Gibeau.

Il a bien une ou deux connaissances, des tenants de la débrouillardise, un impresario douteux, une prostituée et surtout Nathalie avec qui le ciel peut s'éclaircir, du moins l'espère-t-il. Cela nous vaut une grande tendresse, une sorte de sentiment un peu timide, car ce grand escogriffe aux jambes flagada pour cause de diète, meurtri par l'enfance, cette "petite guerre", n'est autre que Gibeau lui-même, cet amoureux de la littérature, ce blessé des autres. On ne mange guère a sa faim dans "Et la fête continue", et la quête n'est pourtant pas que de nourritures terrestres.
Un peu tous les métiers, selon l'expression consacrée, et c'est bien de ça qu'il s'agit, survivre, même si pas bien loin de la pègre. J'ai eu la chance de rencontrer cet homme sur le tard de sa vie. Il n'était guère plus lourd que le Stéphane de Marseille. Et je revois ses yeux de grand enfant que les coups durs, ceux du Landerneau littéraire entre autres, n'avaient pas réussi à atténuer. Il y a ainsi dans l'histoire de la littérature des prolifiques intéressants, des prolifiques casse-pieds, des discrets fascinants dont la vie et les écrits errent toujours en un pli de notre mémoire. Yves Gibeau est de ceux-là.
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Stéphane, de retour de captivité avec de faux papiers, tente de se réinsérer et de trouver du travail dans le Marseille de l'Occupation. Voilà l'itinéraire d'un raté (un "looser" dirait-on aujourd'hui avec cette manie d'aller chercher des mots anglais alors que le mot juste en français existe). On le verra tour à tour homme à tout faire de petits malfrats, se livrer à des trafics divers, portier de boîte de nuit, maquereau. L'amour pourrait le sauver, il est à portée de mains, mais même là il échoue. Un roman désespérant du début à la fin, mais profondément humain.
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J'adore fouiner dans la collection de livres de poches de mon père, de ceux qu'il achetait lorsqu'il était étudiant, dans les années 1950-1960.C'est là que j'ai trouvé ce bouquin. Je l'ai commencé sans vraiment savoir à quoi m'attendre, Yves Gibeau m'étant complètement inconnu, me disant que je pourrais toujours le laisser tomber au bout de quelques pages. En fait on ne peut le lâcher.
1940: Stéphane arrive à Marseille après deux ans de captivité en Allemagne. Ne trouvant pas d'emploi de journaliste comme il l'espérait, il erre dans le quartier du Vieux Port, de combines en petits boulots minables. Il se débat mais sans grand succès, pour manger et rester digne.
Cet anti-héros est plus pitoyable qu'attachant, et je l'ai trouvé de moins en moins sympathique...Mais le rythme du récit est très vif, le style précis et étonnamment moderne. Donc on ne le lâche pas ! C'est également très cynique et d'un réalisme noir, qui m'a fait penser à Zola, ou même Céline.
Très étonnant, mérite vraiment d'être (re)découvert, pas comme un "roman d'une époque" mais vraiment pour ce qu'il est, un très bon livre d'un très bon auteur.
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Un livre que j'ai lu il y a très longtemps.
Il faut que je le relise pour en parler.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'inutilité de ma présence sur terre m'apparut soudain si fortement que je m'essayai à faire le bilan de mes actions profitables et de celles qui m'avaient conduit au dépotoir des êtres sans amour-propre, sans volonté ou sans courage. Ce bilan était maigre. Mieux valait alors ne pas continuer l'épreuve trop athlétique où aucune chance ne me semblait donnée de me placer tôt ou tard. Même mon amour pour Nathalie n'avait pas lieu d'exister. Elle verrait bien un jour quel pauvre personnage elle honorait de sa sympathie. J'avais cru que cet amour serait une source de rachat, une évolution vers la droiture et le monde clair, inattaquable. Mais cette recherche d'idéal n'était qu'intentions et sursauts. L'apathie primait toutes les velléités. Je rampais devant la moindre menue monnaie, devant la promesse d'une portion de topinambours ou de courgettes mal cuites.
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« Je ne pars pas Nathalie. J'ai dû quitter mon hôtel, ce matin, et n'ai encore rien trouvé d'autre... Je cherche.. Avec ma valise, on pourrait croire que je m'en vais en voyage... Bien sûr. Mais je ne veux pas partir. Où irais-je d'ailleurs ? Et puis, je me plais bien à Marseille... Peut-être à cause de vous. »
Sa main s'est posée sur la mienne ; je contemplai l'assiette, mais sans aucun désir de manger. Une chaleur croissante gagnait mon bras, ma poitrine et toute ma chair. Jamais Nathalie ne m'avait touché de cette façon. Il me semblait qu'elle venait, nue, de s'étendre sur moi.
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Le Presbytère d'Yves Gibeau (Extraits)
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