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EAN : 9782363740472
187 pages
13e Note Editions (05/06/2013)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Poèmes, notes sur le cinéma et la littérature : La cavalerie charge est un recueil sage et intime qui fait étinceler diverses facettes du talent de Barry Gifford. Sa culture cinématographique et littéraire s’exprime au fil des pages. De Marcel Proust (à qui il rend hommage dans ses «Lettres à Marcel Proust») à Francis Ford Coppola, Gifford évoque ses nombreuses influences. Ce recueil est agrémenté de dessins : des portraits de ses «héros», Nelson Algren, Albert Camu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Genre : des miscellanées : c'est un recueil de textes en tout genre. Il regorge de lettres, de poèmes, de chroniques, de dessins, de réflexions diverses…
De quoi parle-t-on quand on parle d'art ? (question de l'auteur dans la préface)
Première partie : cinéma
Concentrez-vous, faites comme le commentateur de cette page, écoutez ce que vous voulez pour plonger ailleurs. Prêt ! Ça fredonne dans les tympans ? Alors, allons-y gaiement.
Mr Gifford raconte, explique et partage.
Sa rencontre avec Francis Coppola en 1995, et Gus van Sand, pour l'écriture du scénario de « Sur la route » d'après le roman de Jack Kerouac, ce qui fût au passage, une expérience frustrante puisque le projet n'a pas abouti. Néanmoins, une belle rencontre dont le titre du livre tire son origine : « la cavalerie charge », trois mots essentiels (question budget pour la naissance d'un film) selon le producteur Francis Ford Coppola.
Que dire sur « La vengeance aux deux visages » ? Seul film (western) qui a été réalisé par Marlon Brando après moult rebondissements. Finalement, le mythique interprète « du parrain » est acteur principal dans le rôle du KID en 1961. Barry Gifford voue une passion certaine pour l'homme et son talent au-delà de ses déboires. Au sujet du film, il émet quelques pointes d'objections contre la critique européenne et présente une critique riche et intelligente des autres acteurs et actrices. Comme les beautés talentueuses latino-américaines qui ont fait chavirer un bataillon de mâle fougueux. Une chronique (qu'il présente comme des notes !!!) méticuleuse sur ce film, sa construction scénaristique, ses acteurs, ses actrices, le producteur Rosenberg…
Enfin, un mot sur le lent et sinueux parcours pour arriver à la fin de « City of ghost ». Scénario qu'il a coécrit avec Matt Dillon, un jeune autodidacte déterminé. Ou comment faire un film réfléchi en cinq ans ?... Multiplication de ses collaborations et amitiés avec des piliers d'Hollywood, la période où il compose ses romans en plus de scénarios… Comme celui de « Lost Highway » coécrit avec David Lynch (1997)...

Deuxième partie : Littérature
Intitulé « Lisez et pleurez ! ».

Les influences fusionnent, faites votre choix…
Simenon : « J'ai beaucoup appris des livres de Simenon. Dommage que ç'ait été un sale type. »
Kerouac à deux reprises, qui avait une relation plutôt tendue avec Hemmingway… Il y en a plein d'autres, des Américains des années 50 ; 60. 70… Il donne envie de lire « Sale temps pour les braves » de Don Carpenter qui « … aimait remuer la merde, la sienne comme celle des autres. ». Des lettres imaginaires adressées à Marcel Proust, et l'importance d'« À la recherche du temps perdu ». Et bien d'autres, à vous de lire.
C'est succulent d'anecdotes concernant des artistes rencontrés ou qu'il aurait voulu rencontrer au fil de ses déplacements à l'étranger ou sur sa terre natale. Des petites perles qui nourrissent un homme, un noyau central inévitable, une source riche et inépuisable du scénario hollywoodien. Comme le précise la fiche du livre concoctée par la maison : « Ce recueil sage et intime n'est pas uniquement destiné aux fans de Barry Gifford ; il peut en effet se lire comme un petit manuel de culture générale ». Un vrai plaisir.
Vous serez intercepté par un oeil malin. Un regard critique perspicace, qui, au passage, laisse glisser son feutre régulièrement pour dessiner des portraits minimalistes de ses héros comme Nelson Algren, Albert Camus, Jack Kerouac, William Saroyan, Muddy Waters…

Troisième partie : Poèmes

Le positionnement de mots pour une pensée, un texte poétique ou non, une rêverie, un songe… rend la lecture facile, rapide et agréable. Une construction « déstructurée » pour ce qui par exemple aurait pu être écrit pour une prose douce qui tiendrait en trois phrases linéaires est retranscrite de manière saccadée, ressemblant à un poème de visu… Un sculpteur de textes, mélancoliques et esthétiques.
Quel professionnalisme passionné étonnant, passionnant, un maître d'école, une carrière entourée de grand nom. Ce n'est pas ce qui construit l'homme évidemment, même si ça aide.
Présentez comme des NOTES, il partage son avis affûté sur « La vengeance à deux visages »… Modeste en plus. le lecteur ne lui en aurait pas tenu rigueur si l'auteur avait signé cela en tant que « 13E Note » (oui, du même nom que la maison d'édition qui dit « c'est la musique suprême, l'inaccessible idéal qui inspire nos auteurs »). Cet ouvrage regorge d'une musicalité suprême, l'ensemble démontre le talent diversifié de l'auteur, la recherche constante de s'approprier un tempo qui passe, qui nous dépasse, où les mots s'accrochent au passage et où plus ils frôlent cet écoulement du temps, plus ils sont justes et puissants, plus, pour 3 lignes ou 3 pages, ils sont proche de la perfection… Indéniablement, une note exquise. C'est cela l'art, atteindre une cohésion inexplicable, mais calculée, impulsive ou tendre aux répercutions significatives, autant pour celui qui lit, écoute, regarde, découvre, que pour celui qui s'exprime à travers un pinceau, un micro ou un clavier… Un artiste complet, qui dévoile ses ruminements, ses réflexions à propos d'un inconnu, ou d'une personnalité renommée, un décès, une rencontre, un souvenir, une influence…
Un auteur éclectique aux influences pointues américano-françaises à la carrière et au talent étonnant, voire exemplaire. C'est un jongleur qui passe d'un style journalistique exigeant à la poésie mélancolique, du langage classique à la grande gueule rock n' roll. C'est un songeur continu qui note le temps passé à jamais perdu, histoire de figer ce temps, nostalgie retrouvée et souvenir en construction. Un bourlingueur des mots.


Procession de caddies
Samedi
Père, fils et petit-fils vont.
Aux ravitaillements sous un ciel entre deux eaux
Charbon de bois, victuailles.

Terminent leurs courses, hachés menu, brûlés comme il faut.
Les effluves de vins, de bières et de spiritueux.
Endort la retenue.
La boustifaille gonfle les joues, la famille se bidonne.
Combien d'heures déconne-t-on ?
On s'en fou, c'est bon.
le croissant de lune, mirage du déjeuner du lendemain.
Clame notre fin de soirée au coup de vent frais
.
Échange de bises.

Hips !
Et bonne nuit !


Dimanche.
8 h du matin, Crash on the levee.
Pas de sens caché.
Juste un son sacré.
Bob Dylan me blues.
J'enchaîne clopes, café.
Je suis bien, je prends mon Barry Gifford.
Ralliement d'émotions fortes.
La cavalerie charge.
Je sens que ça va être.
Une putain de journée.
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