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EAN : 9782207118948
128 pages
Denoël (09/11/2017)
3.75/5   20 notes
Résumé :
Un matin gris à Turin dans les années cinquante. Une femme en imperméable marche sans but dans la ville. Elle vient de tirer une balle entre les deux yeux de son mari. Un geste sec et efficace accompli sans aucune préméditation. Perdue au milieu des avenues muettes et hivernales, elle se souvient : la rencontre et l’espoir, l’attente et l’incertitude, puis la vie à deux jusqu’à cette matinée fatale.
Observatrice impitoyable des sentiments, l'Italienne Natal... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Une jeune femme pense aimer un homme, qui en aime une autre, mais va finir par épouser la première.

Triangle amoureux classique, me direz-vous. Certes, mais je n'ai pas tellement aimé l'écriture, très années cinquante.

L'histoire aussi est datée, à une époque où les amours conjugaux côtoyaient les premières tentatives de jeunes femmes de vivre leur vie, comme la meilleure amie de là protagoniste.

Cela ne sera pas un souvenir impérissable.
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Un court roman. Une jeune femme tue son mari puis raconte comment elle en est arrivé là.
Un portrait de femme tout en finesse, malgré l'apparente banalité du personnage. Les attentes, les sentiments, les peurs, les stéréotypes qui l'assaillent sont tout à fait crédibles. La protagoniste est incertaine d'elle-même et de ses désirs. Et ce qui transparaît subtilement c'est le désarroi d'une société qui ne sait pas sur quelles valeurs se fonder, la situation des femmes et le regard (ou l'indifférence) des hommes à leur égard. Mais pas de dénonciation, ni de jugement évident. Plutôt un constat et les malheurs ordinaires de la vie.
Écrit dans les années 1940, j'ai trouvé que ce roman présentait des affinités avec Moravia (Le mépris) ou la Massaia de Paola Masino. Même si le premier est plus caustique et si la seconde fait une place au fantastique.
Quoi qu'il en soit un roman à découvrir sans aucun doute.
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Tout d'abord, je voudrais rappeler que NATALIA GINZBURG est née en 1916 et décédée en 1991, elle a tout de même obtenu un prix équivalent à notre Goncourt pour l'un de ses romans. Je ne connaissais pas cette dame de la littérature italienne, mais je dois dire que son petit roman "c'est ainsi que cela s'est passé' m'a beaucoup plu. Effectivement c'est une écriture un peu particulière mais elle décrit parfaitement bien la culture italienne, ce portrait de cette femme qui analyse ses sentiments amoureux et amicaux tout au long du roman est attachante. le décès de sa petite fille va la plonger inexorablement vers une abîme dont elle ne parviendra pas à ressurgir. Elle se sent délaissée par un mari volage et après avoir analysé froidement ses sentiments elle prendra la décision de le tuer.
A aucun moment je me suis ennuyée dans la poursuite de ma lecture, je pense avoir découvert une grande dame de la littérature italienne.
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Une oeuvre glaciale de celle qui a été hativement décrite comme la chroniqueuse avisée de la bourgeoisie Italienne.

Ce très court roman a effectivement pour toile de fond un couple de la bourgeoisie romaine et raconte le délitement d'un couple qu'on pourrait croire, au départ, mal assorti.

Pourtant ces personnages n'ont qu'un très lointain rapport à leur milieu social. la trame très classique ,une jeune femme rencontre son mari et s'enfonce dans un morne mariage se transforme rapidement en une chronique d'un glissement vers la folie des deux époux. le mari n'est pas seulement distant il semble aimanté par un amour de jeunesse dont même le souvenir ne semble pas l'émouvoir. Son épouse contemple sans presque réagir les fuites de son époux et dérive petit à petit vers une glaciation qui se dénouera par une étincelle meurtriere. Cette chronique aurait pu être le scénario d'un film D'Antonioni mais il semble égalment par un fil invisible à l'oeuvre De Maupassant qui s'entendait si bien à capter la folie qui rodait autour de ses personnages. Ce n'est sans doute pas par hasard si l'un des derniers travaux de N Guinzburg a été la traduction de "une vie".'
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Natalia Ginzburg est une figure importante de la littérature italienne du XXe siècle (autrice, éditrice, traductrice et aussi politicienne), mais je ne la connaissais pas du tout. Son oeuvre s'inscrit dans le courant du néoréalisme italien, aux côtés de sa compatriote et contemporaine Elsa Morante.

Le très court roman C'est ainsi que cela s'est passé donne la parole à une jeune femme qui vient d'assassiner son mari d'une balle entre les yeux. Elle erre dans les rues désertes de sa ville et évoque les conditions qui l'ont menée à ce geste irréversible : petite bourgeoisie, mariage sans amour, désillusion, aliénation domestique. le ton triste et gris, sans cynisme, est porté par une plume plutôt sèche (rien pour me déplaire), comme le coeur de la narratrice. le titre français traduit d'ailleurs assez mal cette sécheresse, contrairement au titre original (È stato cosi) et à celui choisi pour la version anglaise (The Dry Heart).

Le récit introspectif de cette femme perdue m'a happée le temps de ma lecture, mais son souvenir s'estompe déjà une semaine plus tard. Quoi qu'il en soit, Ginzburg n'a pas dit son dernier mot avec moi.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
A rester beaucoup seule, à mener une vie plutôt monotone et pénible avec peu d'argent en bourse et des gants usés, une fille court en imagination après des tas de choses et se retrouve sans défense devant les erreurs, les dangers que cette imagination offre chaque jour à toutes ses semblables. Faible proie désarmée de l'imagination, je lisais Ovide dans une vaste classe froide à dix-huit gamines, je mangeais dans l'affreuse salle à manger de la pension en regardant dehors à travers les vitres colorées en jaune et j'attendais qu'Alberto vienne me prendre pour m'emmener au concert ou à la promenade.
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Lorsque je me suis déshabillée ce soir-là dans ma chambre et que je me suis couchée dans le lit où j'avais dormi enfant, j'ai été pris d'une sorte d'épouvante et de dégoût à l'idée que nous allions nous marier et faire l'amour. Je me disais que c'était peut être parce que je n'avais jamais fait l'amour, mais je me suis aussi demandée si je l'aimais vraiment et le souvenir me restait que lorsqu'il m'embrassait, j'éprouvais un peu de dégoût. Il est très difficile, je me disais, de savoir vraiment ce qui se cache au fond de nous car lorsqu'il semblait m'éloigner de ma vie, j'éprouvais une telle douleur que j'avais l'impression de ne plus pouvoir continuer à vivre, et lorsqu'il était comme maintenant, à l'intérieur de ma vie, qu'il s'entretenait avec mon père et ma mère, l'épouvante et le dégoût m'envahissaient. Mais j'ai pensé qu'il en était peut-être ainsi chez toutes les filles et qu'il faut s'armer de courage : celui qui suit tous les petits sentiers de ses sentiments et passe son temps à observer et écouter ce que l'on a en soi, celui-là se trompe et manque la bonne façon de vivre.
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Il est très difficile, je me disais, de savoir vraiment ce qui se cache au fond de nous car lorsqu'il semblait s'éloigner de ma vie, j'éprouvais une telle douleur que j'avais l'impression de ne plus pouvoir continuer à vivre, et lorsqu'il était comme maintenant, à l'intérieur de ma vie, qu'il s'entretenait avec mon père et ma mère, l'épouvante et le dégoût m'envahissaient.
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