Natalia Ginzburg est une figure importante de la littérature italienne du XXe siècle (autrice, éditrice, traductrice et aussi politicienne), mais je ne la connaissais pas du tout. Son oeuvre s'inscrit dans le courant du néoréalisme italien, aux côtés de sa compatriote et contemporaine
Elsa Morante.
Le très court roman
C'est ainsi que cela s'est passé donne la parole à une jeune femme qui vient d'assassiner son mari d'une balle entre les yeux. Elle erre dans les rues désertes de sa ville et évoque les conditions qui l'ont menée à ce geste irréversible : petite bourgeoisie, mariage sans amour, désillusion, aliénation domestique. le ton triste et gris, sans cynisme, est porté par une plume plutôt sèche (rien pour me déplaire), comme le coeur de la narratrice. le titre français traduit d'ailleurs assez mal cette sécheresse, contrairement au titre original (È stato cosi) et à celui choisi pour la version anglaise (The Dry Heart).
Le récit introspectif de cette femme perdue m'a happée le temps de ma lecture, mais son souvenir s'estompe déjà une semaine plus tard. Quoi qu'il en soit, Ginzburg n'a pas dit son dernier mot avec moi.