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Nathalie Bauer (Traducteur)
EAN : 9782867463341
408 pages
Liana Lévi (27/05/2004)
4.5/5   17 notes
Résumé :

Ce roman, écrit en 1952, relate le cheminement de quatre adolescents de la bourgeoisie italienne confrontés à un drame familial –la disparition prématurée des parents– et à un drame historique –la lourde présence du fascisme. Avec leur “liberté” d’orphelins, les quatre jeunes parcourent chacun un itinéraire propre, toujours profondément marqué par l’expérience v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Au premier abord, la radicalité du style de narration choisi par l'auteure de «Tous nos hiers», roman rédigé entièrement en discours indirect peut sembler rude, quelque peu monocorde et efflanqué. Très peu de matière grasse non plus pour ce qui est de la plume, nette, exempte de tout artifice, qui raconte des faits du quotidien sans fioritures, avec des mots tout simples, dépourvue aussi de tout sentimentalisme inutile. Pas de dialogues directs donc, pas d'analyse psychologique, pas de flux de conscience non plus.

Fond et forme s'y combinent pourtant pour créer un magnifique roman d'apprentissage qui s'avèrera paradoxalement très entraînant, d'un réalisme et d'une vérité surprenants et, en fin de compte, très touchant. Un vrai prodige!

L'auteure écrivait par ailleurs, dans un essai autobiographique sur le métier d'écrivain :

«Il y a un péril dans la douleur, de même qu'il y a un péril dans le bonheur, à l'égard de ce que nous écrivons. Parce que la beauté poétique est un ensemble de cruauté, d'orgueil, d'ironie, de tendresse charnelle, de fantaisie et de mémoire, de clarté et d'obscurité, et si nous ne parvenons pas à obtenir tout cela ensemble, le résultat est pauvre, précaire et sans vie.»

Quod erat demonstrandum! Tout en refusant justement, sur le fond et sur la forme, le recours à des effets de pure rhétorique ou d'un mimétisme trop démonstratif à propos du «bonheur» ou de la «douleur» de ses personnages, Natalia Ginzburg parvient au contraire à faire éprouver au lecteur toute la complexité indécomposable, la vérité irréductible et le caractère singulier et émouvant de chacun d'eux. Ainsi, évitant généralisations ou autres extrapolations en dehors d'une chronique du flux constant de la vie telle quelle se déroulait pour eux au jour au jour, Ginzburg régale son lecteur d'instantanés captés par un regard d'une grande acuité, avec un sens d'observation remarquablement affuté, servis en même temps par des tournures d'une grande limpidité qui leur accordent une spontanéité et une irréfutable véracité. Et l'exercice formel, quant à lui, au lieu de mettre à distance, sert en fin de compte à les rendre encore plus vivants!

Pas de pamphlet politique explicite ou de discours moralisateur non plus chez Ginzburg, alors même que le contexte historique où se déroulent les faits s'y prêterait à merveille (l'Italie de Mussolini, puis l'avènement de la Deuxième guerre mondiale, avec sa cohorte implacable de privations et d'horreurs), aucune trace ou tentative de démontrer un sentiment tragique de l'existence face à l'ampleur de telles catastrophes collectives, comme d'ailleurs de toutes autres conjectures universelles de quelque ordre que ce soit. En somme, pas beaucoup de place en dehors des choses relevant strictement de la vie ou de leur célébration par la mémoire : c'est du coeur battant et imparfait de l'existence dont il est prioritairement question ici. C'est l'imprécision intrinsèque et souvent insaisissable à nos propres yeux caractérisant nos paroles, nos actes, voire nos choix existentiels qui est surtout mise en exergue.
En toute simplicité, avec cette étonnante profondeur qui se situe quelquefois à la surface même des évènements de la vie courante, «Tous nos hiers» s'attelle à faire rimer, selon les dires inspirés d'un autre poète, «la douleur et le délice d'être qui on est» malgré la part de mystère que cela comporte, malgré toutes les injonctions et toute la fidélité dues aux mots provenant de la famille, malgré enfin les aléas du monde ou le poids cruel de la réalité environnante.

Dans le pessimisme même, ne pourrait-il y avoir, pourquoi pas, quelque chose de jubilatoire à partager avec nos semblables?

L'histoire des deux fratries d'adolescents, voisins de quartier dans une ville du Nord de l'Italie, aux destins qui vont s'entremêler étroitement sur fond des soubresauts parmi les plus terribles de toute l'histoire du XXe siècle, ne ressemble cependant à aucun instant à un roman à thèse.
Chronique familiale riche et solidement construite -un art que Natalia Ginzburg maîtrise à merveille, y excellant comme peu d'autres auteurs contemporains, toutes nationalités confondues -, le roman, publié en 1952, se situe à mon sens un peu à part par rapport à cette littérature néo-réaliste et existentialiste très foisonnante de l'après-guerre. Ici, les personnages ne sont en définitive emblématiques de rien d'autre que d'eux-mêmes, de leur individualité insécable et de leurs réactions idiosyncratiques face à des choses auxquelles ils n'étaient pas préparés, «qu'ils ne savaient pas faire», comme se souviendront modestement ces derniers des années après, à l'âge adulte.

Ippolito, Concettina, Giustino et Anna d'un côté, Amalia, Emanuele et Giuma de l'autre, les adultes les entourant, l'inoubliable Cenzo Rena ou Madame Maria, parmi tant d'autres, dépeints parfois par d'infimes touches sans prétention, des paroles, gestes et faits en apparence anecdotiques, quelquefois dérisoires pris isolément, mais qui contribueront à construire et à délimiter au fur et à mesure dans l'esprit du lecteur, sans que ce dernier s'en aperçoive forcément, un microcosme de plus en plus dense en significations et en émotions, aux multiples entrées et ramifications possibles, transformant les personnages du roman en êtres parfaitement tangibles, tout à fait proches de lui et familiers.

Je dois cette superbe découverte à des amis que je remercie au passage (chers amis à la fois réels et virtuels!) très enthousiastes vis-à-vis de l'oeuvre de Natalia Ginzburg.

Une oeuvre originale qu'on pourrait au passage qualifier comme à mi-chemin entre le néo-réalisme italien et le nouveau roman français, par son aspect d'expérimentation formelle. Une auteure exceptionnelle mais qui, semble-t-il, resterait encore inexplicablement peu connue et pas suffisamment reconnue comme elle le mériterait : comme l'une des plus grandes plumes de la littérature italienne du XXe siècle.

«Tous nos hiers», alliant avec une grande originalité recherche formelle et clarté narrative, fut l'une de mes plus agréables surprises littéraires de ces derniers temps. Sublimement simple. Simplement sublime.


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Un retour ( ce n'est pas le premier ) à une de mes passions de jeunesse, la littérature italienne et en particulier les auteurs néoréalistes, mais pas que... parmi lesquels j'ai été et suis encore un grand fan de Vasco Pratolini ( Metello, Il quartiere, Chronaque di poveri amanti...), Giuseppe Pontiggia ( Il raggio d'ombra...), Elsa Morante ( L'isola di Arturo... un de mes préférés), Gavino Ledda ( Padre Padrone...), Emilio Lussu ( Un anno sull' Altipiano et Marcia su Roma e dintorni ), Carlo Cassola ( Il taglio di bosca ), Vitaliano Brancati ( Il vecchio con gli stivali, Il bell'Antonio, Paolo il caldo...), Alberto Moravia ( Il disprezzo, La Ciociara ( un coup de coeur à l'époque ), Il conformista, La noia, Gli indifferenti, La vita interiore, L'attenzione...)... et Natalia Ginzburg que j'avais négligée à l'époque et vers laquelle j'ai eu envie de revenir en lisant - Tous nos hiers -... oui, celui-ci je l'ai lu en français ( j'ai abandonné les VO en anglais et en italien depuis sept ou huit ans... tutto scorre ( clin d'oeil à Vassili Grossman...) time flies...)
Autant dire d'entrée de jeu que je me suis immédiatement senti à l'aise dans cette approche néoréaliste de Natalia Ginzburg.
La volonté de ne pas trahir la réalité telle qu'elle est, à travers une écriture volontairement dépouillée de tous les artifices littéraires susceptibles de la déformer, une écriture simple pour évoquer une période ( milieu des années trente jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale et le retour de la paix, de la démocratie italienne débarrassée du fascisme et de l'Occupation nazie ) et des faits bruts, sans parti pris de l'auteur qui laisse au lecteur son "libre arbitre", des faits authentiques qui s'inscrivent tels quels dans le réel... de la même manière que sont décrits, traités et qu'évoluent les personnages, humains on ne peut plus.
Natalia Ginzburg ne cherche ni à les embellir ni à les enlaidir, de même qu'elle ne cherche pas à les catégorier, à les essentialiser... ils ont quelque chose de Camusien, de Sartrien, de Pratolinien, de Pasolinien, de Moravien, de de Sicaien ( pas très "beau"...) dans - le voleur de bicyclette -, - Umberto D- ou - La Ciociara -, dont j'ai déjà parlé... Ils sont ce qu'ils sont, peuvent être héros, lâches, indifférents... selon les circonstances... mais ne sont que ce qu'ils sont ou que ce qu'ils font...
Même Cenzo Rena, le seul héros positif du roman a ses faiblesses...
Pour coller au plus près de la réalité telle qu'elle est, pour que les dialogues ne viennent pas parasiter le réel, mieux qu'un Claude Lelouch qui s'est entêté tout au long de sa très longue carrière à faire du ciné-réalité en cherchant vainement à imiter Lee Strasberg, le pimentant à la sauce micro-trottoir et caméra invisible réuni(e)s, ou bien mieux encore qu'un Godard trop "cérébral", Natalia Ginzburg a eu recours pour ses dialogues à la forme indirecte... tout "simplement"...
Et croyez-moi, le tout, car il y a vraiment une unité parfaite dans ce roman, se lit avec le plaisir qu'offre la fluidité qui n'est que rivière.
Elle coule et ne fait que couler.
À charge aux hommes et à leurs histoires de la regarder couler, de s'y baigner, d'y pêcher, de la musicaliser, de la peindre, de la poétiser, de la traverser ou de s'y noyer les poches emplies de cailloux... elle, ne fait que couler...

L'histoire est celle de deux familles dont les maisons se font face dans une petite ville de la périphérie turinoise.
Nous sommes au milieu des années trente ; le fascisme est à son apogée.
Dans l'une des maisons, Madame Maria fait office de gouvernante et de "mère" de substitution à quatre enfants.
L'aîné, Ippolito, est un idéaliste qui sert de scribe à son vieux père plongé jour et nuit dans l'écriture de ses mémoires antifascistes.
La seconde, Concettina, est lycéenne. La coquetterie et les garçons sont la préoccupation de la demoiselle... plutôt jolie bien que forte de hanches et ayant de trop grosses jambes...
Le troisième, Giustino, est au collège. Les filles, le jeu, la vie intéressent ce jeune adolescent plein d'enthousiasme.
Anna, la petite dernière, la petite boulotte qu'on trouve plutôt laide, a une personnalité plus complexe qu'il n'y paraît.
Dans l'autre maison il y a un couple avec trois enfants et un hôte...
L'homme est un vieux monsieur chenu, industriel aisé, propriétaire de l'usine de savon du bourg, qui emploie 200 ouvriers.
Il est marié à une jolie femme bien plus jeune que lui, que ses enfants appellent "mère chérie".
Ses enfants sont Amalia, jeune femme qui espère l'homme de sa vie.
Emanuele, son frère, est étudiant. le jeune homme boite et, comme Ippolito est un idéaliste.
Giuma est le préféré de "mère chérie". C'est un petit snob, gâté version caméléon aux couleurs de l'épate, de la couardise et du je-retourne-ma-veste-toujours-du-bon-côté...
Et il y a Franz, l'hôte de la famille. Un beau gosse, amateur de belles choses... les femmes, le tennis, les voyages, les beaux hôtels... Il ne manque jamais d'argent bien que ne travaillant pas.
On dit dans le voisinage que "mère chérie" n'y serait pas pour rien.
Ces deux familles vont faire connaissance.
Des liens étroits vont se tisser entre les uns et les autres.
Entre Ippolito et Emanuele, mus par l'antifascisme et un idéal révolutionnaire.
Entre Giuma et Anna, d'abord camarades de jeux enfantins avant de jouer à des jeux... autres...
Des personnages comme Danilo, jeune révolutionnaire et Cenzo Rena, ami du père d'Ippolito vont être des points de bascule entre les membres de ces deux familles que le temps et l'histoire passant vont entraîner sur des chemins de vie inattendus (?)...

Outre l'intérêt qu'il y a à suivre l'itinéraire de ces personnages, Natalia Ginzburg en bonne auteure néoréaliste nous brosse à travers les péripéties existentielles des uns et des autres, leurs pérégrinations, le portrait de cette Italie mussolinienne d'avant-guerre, puis son histoire une fois le pays plongé dans la guerre. Sa participation au conflit mondial, les maigres petits succès dans un premier temps... avant sa mise sous tutelle par le grand frère hitlérien, la campagne de Russie, la Résistance, la condition et le sort des Juifs, celui des relégués, la République de Salo, l'Occupation, le débarquement en Sicile, la libération, la paix et l'après...
Comme toute bonne auteure réaliste elle évoque avec beaucoup d'acuité le divorce et l'ignorance qui séparent les Italiens du Nord "les Polentoni" ( mangeurs de polenta ) et ceux du sud ( il Mezzogiorno ) dits "les Terroni" ( les paysans, les ploucs ). Les conditions d'abandon du Mezzogiorno par l'État et ses conditions de survie plus qu'extrêmes. La corruption qui est ( sans jeu de mots monnaie courante).
Réquisitoire contre une certaine histoire... mais réquisitoire sans accusation(s) ( ce n'est pas aussi paradoxal que cela peut sembler !), sans jugement. Réquisitoire qui se contente d'instruire la réalité, de convoquer les faits, de laisser parler le quotidien.
Réquisitoire réussi. On est vraiment emporté par ces gens-là qui vivent ces choses-là. Et nul besoin pour Natalia Ginzbug de dater, de nommer... on sait où l'on est, à quel moment se situe tel ou tel évènement parce que leur petite histoire s'inscrit dans la grande que l'on re-connaît d'évidence.
Un grand bouquin.
Une grande auteure.

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Tous nos hiers est un livre dense, compact, qui ne se livre pas facilement. La langue est froide, sèche, dénuée d'émotions.
Composé de longs paragraphes sans alinéas et sans dialogues, Tous nos hiers relate la vie de deux fratries pendant la seconde guerre mondiale, dans une ville au Nord de l'Italie pendant la première partie, puis dans des villages au Sud. Les deux familles se sont connues car résidant dans des maisons se faisant face dans la même rue. Les deux pères disparaissent assez rapidement et des liens d'amitié et amoureux se nouent entre les frères et les soeurs, désoeuvrés, livrés à eux-mêmes. Quelques autres personnages gravitent dans l'entourage de ces adolescents, une sorte de dame de compagnie, un ami riche qui jouera un rôle important dans la deuxième moitié du livre, un juif polonais qui ne sait pas ce que sont devenus ses parents.
Les adolescents terminent leurs études, se mobilisent contre le fascisme sans trop s'engager. Les filles tombent rapidement enceinte et se marient aussi vite avec des hommes qui ne sont pas les pères de leur enfant.
La guerre éclate et les deux familles sont dispersées ; certains partent au front, ou vont se réfugier à la campagne. D'autres sont emprisonnés et l'un d'entre eux se suicide.
A partir de scènes de la vie quotidienne, sans pathos et sans affect, Natalia Ginzburg nous offre un témoignage de la vie en Italie pendant ces périodes troublées.
Point de portraits psychologiques, ni d'analyse fine des relations entre les personnages, mais plutôt une fresque sociale où de jeunes adultes, en phase de construction, écrasés par le régime mussolinien et par le conflit mondial, sont mus par des enjeux et des desseins qui les dépassent. le sort des jeunes femmes, notamment, est peu glorieux. Passives, dépendantes, elles sont ballotées au gré des hommes qui veulent bien s'occuper d'elles et de leurs enfants.
Un personnage sort du lot à la fin du roman, Cenzo Rena, l'ami d'un des pères qui deviendra une figure héroïque en se sacrifiant devant les allemands.
Tous nos hiers est un roman étonnant, intrigant, exigeant, où tout est suggéré de manière sous-jacente et où Natalia Ginzburg semble ne céder à aucune facilité.
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Le parcours de deux jeunes fratries pendant l'avènement du fascisme. Les évènements de la vie racontés sans pathos. La disette pendant la guerre, l'angoisse. Dans la deuxième moitié, Cenzo Rena devient le personnage principal. Il est l'ami des paysans et s'emploie à faire du bien autour de lui (une sorte de Tolstoï …).

Une écriture minimaliste, une touche intimiste. L'ensemble me fait penser à Tchékhov au sens où les drames ne sont pas spectaculaires mais se déroulent en sourdine. Au début j'ai été conquise, mais au fil de pages je l'ai trouvé monocorde comme une longue litanie du quotidien.

Le titre vient de Macbeth : « All our yesterdays have lighted fools / The way to dusty death ». (Tous nos hiers ont illuminé pour des sots la poussiéreuse route de la mort »)

Extraits :
« Les Griottes étaient une grande maison aux murs ornés de fusils et de cornes, les lits y étaient hauts et les matelas crissaient car ils étaient remplis de feuilles de maïs. le jardin descendait jusqu'à la route carrossable, un grand jardin boisé et inculte, et il était inutile de d'essayer d'y planter des rosiers au d'autres fleurs parce que le fermier ne s'en serait certainement pas occupé pendant l'hiver, et les plantes auraient crevé »

« Au village, il y avait ceux que leur père appelait les crapules : le secrétaire du fascio, l'adjudant des carabiniers et le secrétaire de mairie. Leur père se rendait tous les jours au village pour se montrer aux crapules, pour leur montrer qu'il était encore vivant et qu'il ne les saluait pas ».p26-27

« Autrefois, se rappelait-elle [Anna], elle avait cru qu'un bébé vous aidait à aimer tout le monde et à vous sentir en paix. Mais depuis qu'elle avait un bébé, elle ne songeait qu'à s'enfuir et à le protéger contre la guerre, elle n'aimait plus personne, elle était seule sur la terre avec son bébé, et elle s'enfuyait. Elle avait parcouru des kilomètres, immobile dans ce lit : chaque fois qu'elle s'endormait, elle prenait son bébé dans ses bras et fuyait ». p162

« On allait peut-être fabriquer cette fameuse cage à quatre roues, dans laquelle on flanquerait Mussolini pour le promener dans les villages […] du reste, il était inutile de parler de Mussolini, plus personne ne pensait à Mussolini. Maintenant, il y avait le roi, le collectionneur de pièces de monnaie, qui avait rassemblé son courage et voulait essayer de commander. le roi ressortirait un tas de vieux ministres, car l'Italie ne supportait plus les fascistes avec leurs gros torses musclés et leurs parades sportives [ …] ».p326
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Car la solitude et la souffrance sont le salut de l'esprit, c'était tout au moins ce qu'on lisait dans les livres, et rien ne disait que c'était faux ."
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