Malamour

Oscar passe l'été chez sa tante à Stetten dans le Haut-Rhin après un accident dans sa vie. Il vit en Lorraine, il est en terminale S, il est avec les mêmes camarades de classe depuis des années jusqu'à ce qu'un nouveau arrive, Olivier. Olivier est charmant et s'intéresse à Oscar. Après les résultats du baccalauréat de français, il est invité à une soirée chez son ami Tancrède à laquelle Olivier est aussi invité. durant cette soirée, Oscar et Olivier se battent viollemment. Oscar prétend que Olivier a tenté de l'embrasser… Il passe l'été chez sa tante Pénélope afin de se détendre et il est suivi durant cette période par un psychologue, le docteur Rambourg. Il rencontre aussi deux voisins, Margot et Jonas qui vont l'aider à surmonter cette épreuve.

C'est un premier roman, extrêmement sensible sur l'homophobie intériorisée. le parcours du héros est bien décrit, du travestissement de la réalité si insupportable à la lente acceptation de soi. Cette seule histoire aurait suffi, nous semble-t-il, à créer la tension dramatique du récit. Rémi Giordano a ajouté le cancer de la tante Penelope chez qui le héros passe l'été et l'épisode dépressif de la voisine à cause d'un chagrin d'amour et sa tentative de suicide. Ces deux rebondissements dramatiques paraissent de ce fait rapidement traités perdant ainsi de l'illusion romanesque au regard de l'intrigue principale.

Lors d'une fête, Oscar et Olivier auront une altercation, chacun aura des lésions plus ou moins importantes.
Olivier racontera une version de l'histoire et Oscar une autre.
Personne ne veut croire la version d'Oscar. Ses parents vont décider qu'il irait passer un mois chez sa tante pour faire un point et dire la vérité.
Il va s'entendre merveilleusement avec sa tante qui l'aidera à se construire et découvrir sa voie.
Une belle écrire fluide, qui m'a permis de lire ce roman en une seule fois. J'avais envie de connaître la vérité sur ce qui s'était passé. Une histoire très prenante et des personnages attachants.
Cette histoire est pleine de sensibilité et aborde bien sûre la violence autant physique que morale, l'amitié, la quête d'identité et l'homosexualité.
Merci à Mes premières 68 et aux Éditions Thierry Magnier de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Merci à Babelio et à la maison d'édition de m'avoir envoyé ce livre dans le cadre de la mass critique.

Le résumé m'intriguait énormément, je ne savais pas du tout dans quoi j'allais me lancer mais finalement ça m'a beaucoup plu. L'histoire est courte et percutante. La plume simple et le suspens relatif à cette fameuse soirée permet de s'immerger dès les premières pages dans le récit. On a envie de savoir ce qu'il s'est passé lors de cette fameuse nuit. Découvrir si Oscar est victime ou coupable. Or, la réponse n'est pas binaire. C'est bien plus complexe que cela. On sent dès le début, qu'Oscar se ment à lui-même comme il ment à ses proches.

On devine dès le début la motivation d'Oscar et les sentiments qui troublent son esprit. Des sentiments contradictoires qui vacillent entre amour et haine. Un amour qu'il n'ose pas s'avouer. La haine qui prend le dessus. La haine dirigée vers d'autre et pourtant porté surtout vers soi. La haine qui ronge de l'intérieur. Et alors on comprend que le but n'est pas tant de comprendre le déroulé des événements dans le détail, mais de suivre le cheminement d'Oscar vers l'acceptation de lui-même.

Il vit une période trouble : celle de l'adolescence. Une période de remise en questions, de doutes mais aussi de découverte et de construction. le chemin qu'il va prendre pour réussir à voir la vérité en face est long et difficile. le récit peut être parfois un peu dur mais il est toujours juste. Même si au départ, la méfiance est de mise vis à vis du jeune garçon, on finit par le comprendre et vouloir que tout aille bien pour lui.

J'ai bien aimé aussi le parallèle avec le parfum. L'importance des odeurs pour Oscar. Car c'est l'histoire d'une adolescent qui cherche son parfum. Qui croit ne pas avoir d'odeur contrairement aux autres, et qui va finalement la découvrir petit à petit. Se découvrir lui-même. Les passages qui m'ont le plus marqués sont relatifs à cette importance du parfum. D'ailleurs, ce livre m'a donné encore plus envie de lire le Parfum de Süskind car il fait beaucoup à référence a lui.

J'ai aimé ce roman de bout en bout mais j'ai quelques reproches à lui faire. le fait surtout que les personnages secondaires, bien que haut en couleurs, soient assez caricaturaux. Margot est un peu trop mélodramatique. Jonas, son frère, est le cliché de l'homme cool. Oliver est trop gentil. Seul la tante d'Oscar m'a paru crédible. Aussi le fait qu'Oscar soit désigné comme le seul à ressentir une certaine haine m'a un peu gêné. Cette haine là ne vient pas de nulle part. Et à mon sens, est bien plus partagée. L'auteur a voulu montrer des adolescents intelligents mais j'ai du mal a croire qu'une classe entière accepte toutes les différences. Mais bon, ce point ne penche pas plus que ça la balance puisque c'est un récit court et qu'il est compréhensible que tout ne soit pas très développé.

Je vous conseille grandement cette histoire, émouvante, triste et dure parfois mais toujours teintée d'espoir et illuminée par des éclaircies.

Malamour est un récit puissant édité chez Thierry Magnier qui aborde avec justesse la construction identitaire et sexuelle d'un adolescent. Un sujet fort et délicat que l'auteur traite avec brio !
Lors d'une fête de fin d'année organisée par un camarade du lycée, Oscar aurait été victime d'une agression. le temps de tirer cette affaire au clair, ses parents décident de le mettre à l'écart et l'envoient chez sa tante. Celle-ci, veuve, est atteinte d'un cancer. Oscar l'aime beaucoup mais la connaît mal. Ce sera l'occasion de renouer un lien…
Hors de ses repères habituels, le jeune homme se repasse en boucle le film des évènements sans parvenir à comprendre les sentiments contradictoires qui l'habitent. Oscar se sent décalé, hors norme, comme son corps qu'il parvient difficilement à accepter. Finalement, c'est ici qu'il se sent le mieux, à l'écart de tout, du lycée, de ses parents, de son monde. Personne ne le regarde, ne le juge. Pourtant, il se sent mal, il est paumé… Il passe des heures enfermé dans la chambre que sa tante a mise à sa disposition. Il ressasse. Seule sa passion le rattache encore à quelque chose même s'il n'ose pas l'avouer au grand jour. Oscar veut devenir nez. Les parfums le hantent, forment la seule grammaire qui ait un sens. Il s'interroge sur les liens qu'il pourrait entretenir avec Grenouille, le personnage du célèbre roman de Patrick Süskind. Comme lui, il est un être à l'odorat acerbe, guidé par de violentes pulsions incompréhensibles, dont Rémi Gordiano s'empare magnifiquement pour retranscrire les montagnes russes que sont parfois les années adolescentes durant lesquelles on se cherche tant.
L'écriture originale et sensorielle sied bien à l'ambivalence du personnage, à sa sensibilité extrême et à l'atmosphère angoissante qui parcourt le texte. C'est aussi une écriture qui questionne la place des autres dans la construction de soi. Durant ce séjour chez sa tante et au contact des amis qu'il s'y fera en rencontrant ses voisins, Oscar grandira, vivra enfin ! Il s'allégera d'un poids mais ne pourra savoir réellement qui il est qu'en acceptant son histoire, qu'en la racontant, qu'en se confrontant au regard des autres, pairs et détracteurs. C'est alors que résonnent les maux de la société confrontés aux limites de l'humain et au regard que l'on porte sur la question de normalité…
Cette lecture pour grands adolescents est haletante et riche de réflexions !
A partir de 15 ans.

Un grand merci au site Babelio et à la maison d'édition Thierry Magnier de m'avoir permis de le recevoir dans le cadre de la dernière Masse Critique, c'était un très beau cadeau! Je l'ai lu d'une traité, en une après-midi. C'est un très beau roman, émouvant et sensible qui aborde les thèmes de l'acceptation de soi à l'adolescence, l'homosexualité et l'amitié, le respect.

Le héros est en effet un jeune adolescent de 17 ans, Oscar, envoyé en vacances forcées chez sa tante Penelope en Alsace suite à une agression avec un autre ado de son lycée, dont il serait l'agresseur selon les autres ados, et la victime selon lui.

Le récit est donc d'abord une forme d'enquête pour le lecteur, afin de chercher à détricoter le noeud de cette soirée qui a dérapé, savoir ce qui s'est réellement passé (d'ailleurs j'ai bien aimé que le résumé n'en dévoile pas trop et préserve cette part de mystère, c'est parfois un peu rageant d'avoir des résumés qui en disent trop ;) ). Oscar chemine en même temps et se dévoile peu à peu au fil de l'été, laissant entrevoir la vérité de cette affaire. On découvre au début un jeune mal à l'aise avec lui-même, qui ne s'aime pas et n'ose pas se montrer tel qu'il est, surtout parler de ce qu'il aime: élaborer des parfums. le parfum constitue de fait un fil conducteur du roman, un point très original et sympa! Il accompagne le récit au fil des notes de fragrances qu'Oscar note autour de lui et qui reflètent souvent son état d'esprit. le thème permet aussi à l'auteur d'évoquer le Parfum de Patrick Süskind, lecture qui accompagne le jeune homme au long de ses vacances.

Alors qu'il est renfermé sur lui-même au début, en conflit avec ses amis et ses camarades de classe, le regard plein de bienveillance et d'amour que posent sur lui sa tante puis la fille des voisins, Margot, l'aide à s'ouvrir dans la confiance et la joie. C'est grâce à son entourage qui le soutient et porte un regard toujours bon sur lui, qu'Oscar parvient à se comprendre lui-même. Margot m'a de fait beaucoup plue et touchée. C'est un personnage plein de spontanéité, directe et joyeuse qui va tout de suite poser un regard bienveillant et malicieux sur Oscar, aller au-delà du mal-être apparent qu'il affiche, contrairement à beaucoup d'ados qui s'y arrêteraient, et redonne confiance à Oscar en l'entourant de son amitié indéfectible. Avec Jonas, le grand frère de Margot, ils vont former un trio inséparable et grandir ensemble à travers leurs expériences, joies et malheurs, en amour, amitié, famille...

J'ai aussi été très touchée par la relation qu'Oscar tisse avec sa tante Penelope, celle-ci l'accueillant sans a priori, affirmant qu'elle le croit. Elle se montre pleine de prévenance et de délicatesse dès le début, lui laissant de l'espace et l'encourageant même à sortir, se faire des amis, vivre, être heureux. Contrairement à la mère d'Oscar, elle ne s'inquiète pas ni ne l'accuse, mais l'aide à se découvrir lui-même et à s'assumer pleinement.

Olivier va aussi se révéler être un personnage plein d'empathie vis-à-vis d'Oscar, surprenant de maturité, et va l'aider dans cette quête d'identité.

Je ne veux pas trop vous dévoiler l'intrigue donc je ne vous en dit pas plus, mais en tout cas Malamour est un très bon roman, sensible et vivant, qui parle de l'homosexualité et de l'acceptation de soi avec beaucoup de délicatesse. J'ai été ravie de découvrir cette pépite par l'opération Masse Critique de Babelio ! En bonus, la bande son du roman, à base de Rosalía et Thérapie Taxi, qui donne envie de replonger dans l'été ! 
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