AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782296052291
152 pages
Editions L'Harmattan (01/05/2008)
3/5   1 notes
Résumé :
Le choix des poètes de cette anthologie revient à Constantin Abaluță, poète, prosateur, auteur d'une grande anthologie en roumain, La Poésie roumaine après le proletcultisme. Les poètes de cette anthologie font preuve d'une fidélité à soi-même, en dépit du désespoir qui émerge de leurs textes. Leur regard semble percevoir le petit monde du quartier, le quotidien, opposé au macrocosme politique.
Que lire après Douze poètes roumainsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Valentin Dolfi, un poète que j'ai eu le plaisir de traduire en français (c'est hélas ma traduction la moins lue à en juger d'après l'état des ventes et des distributions gratuites) mentionne dans un de ses poèmes le nom de Vasile Petre Fati, dont je n'avais jamais entendu parler. C'est donc à partir de là que j'ai commencé une petite enquête et me voilà avec ce recueil entre les mains.

Voici la liste des douze : Vasile Petre Fati, Vasile Igna, Nicolae Prelipceanu, Angela Marinescu, Ion Pop, Constanta Buzea, George Almosnino, Gheorghe Grigurcu, Nora Iuga, Adrian Popescu, Ion Mircea, Constantin Abaluta. Certains ne m'étaient pas inconnus, d'ailleurs ils sont même présents sur babelio. Je pense surtout Angela Marinescu, Ion Pop (spécialiste du surréalisme), Nora Iuga ou Constantin Abaluta.

La traduction est signée conjointement par Constantin Abaluta et Gérard Augustin.

La préface de Sorin Alexandrescu fait remarquer que « […] nos poètes débutent presque en même temps : Constanta Buzea en 1963, Angela Marinescu en 1965, Vasile Petre Fati en 1967, Constantin Abăluţă en 1964, Nora Iuga en 1968 et George Almosnino en 1971. » Des univers poétiques assez proches donc, à mon sens. Je n'ai cependant pas eu de vrais coups de coeurs, malgré de nombreux poèmes parfaitement à mon goût. Une poésie que j'ai pris globalement plaisir à découvrir, et qui parlera aussi, je crois, au lecteur français par l'universalité des thèmes abordés. Il est même question de « bonne entente entre les États du monde ».
Commenter  J’apprécie          620

Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
On se rappelle que l’engagement politique à gauche, bien qu’authentique pendant les années 30 et surtout pendant la guerre — la Roumanie était à l’époque conduite par un dictateur militaire de droite — est devenu après la prise du pouvoir par les communistes en 1946-1947, due à l’occupation du pays par l’Armée Rouge, une affaire d’opportunisme et a conduit dans toute la culture à l’apparition d’un simulacre nommé proletcultisme, ou « réalisme socialiste », d’inspiration soviétique directe, qui n’avait d’ailleurs rien ni du « réalisme », ni du « socialisme », au moins dans le sens qu’on donne à ces mots dans l’Europe occidentale.
Commenter  J’apprécie          190
Le livre

Les signes d’exclamation des hirondelles
qui coupent le ciel de leurs ciseaux blancs et noirs
de couturières dorlotées qui accrochent d’immenses gerbes
sonores au cou des tours et lient
d’un double nœud les remparts et les campaniles
font sans doute partie du Texte
de la Création.
Le mince lézard qui la nuit guette
des insectes phosphorescents mais le jour se prélasse
sur les pierres tièdes du mur au Sud
et le train — crayon noir soulignant
le champ lourd du torrent de semences
et toi, patient lecteur, immobile voyageur,
et moi-même nous faisons partie du Livre.

(Adrian Popescu, p. 131)
Commenter  J’apprécie          160
Parmi les signes invisibles

Un jour pendant que j’écrivais
je n’ai plus vu ni mon écriture
ni les phalanges de ma main
néanmoins j’étais là
parmi les signes invisibles entre des bras
invisibles
comme les bêtes
à bon Dieu parmi
des gouttes de sang.

(Ion Mircea, p. 140).
Commenter  J’apprécie          331
De printemps

Lumières de l’esprit
ardeurs du corps où la rose s’épanouit on a déchiré l’étendue brumeuse
et les cris de l’unité
me parviennent comme la caresse
duvetée d’une branche les hanches restent dans l’attente de livres
la pudeur croissant comme l’herbe dans les lits juvéniles
qui ne cesse de prendre son œil pour mesure ?
la doctrine du paysage et deux silhouettes
la foudre du ciel blanc dans une coquille
est-elle vraiment brisée ?
des voiles de sang des paupières inertes
des doigt irrésistibles passent dans la crinière du vent
une mousse gutturale dans le feuillage
quelle couleur ont tes yeux fantomatiques ?
pépites d’or quelque part tamisées une chrysalide d’où naît la lumière promise
victime qui ne s’anéantit pas complètement
teinture accablante comme l’orage
jusqu’au marais où baigne le tonnerre
et le sable chante avec l’impuissance
des mésanges —
présageant des temps
qui se font des caresses le répit trop court est révoltant
(ni nuit ni jour)
mais le tréfonds se visse dans la terre
le printemps suinte sur les murs
le fleuve regarde dans les maisons à travers la vitre barbare
on arbore les étangs comme des pavillons
les moineaux chantent l’Ordre d’autrefois
ô combien tachée est la brise
des éphémères flegmatiques montent
sur les toits en les écrasant (mais personne ne le sent)
et reviennent calmement dans le champagne frappé qui te voit dans ta robe rococo
qui t’entend dans la mélodie de sève qui imbibe les doigts ?
le timide cynique te prend pour bracelet
pour l’inégalable verset caché l’ombre du faucon
couronne tes chevilles
la poussière se rassemble en la pupille de l’azur
pour larmoyer à ta place
la densité du soleil traîne sous ta peau
comme le verbe sous la perfection des sons mais tu es le pic jaloux du mouvement
l’effroi des choses qui s’écroulent chantées
cible (si légère) et transitoire
guide vaporeux : tu as déjà disparu ombre qui dessine sur le vent plat
sourire qui reflète tes propres épaules
vertigineux sourire instantané
partenaire de l’infini

(Gheorghe Grigurcu)
Commenter  J’apprécie          30
Rien ne semble pouvoir arrêter leur production littéraire, ni la terreur de Ceauşescu, ni la tentation de la dissidence, ni l’éclat de la liberté retrouvée après 1989, y compris la volonté de tout dire d’autres écrivains devenus des journalistes.
Commenter  J’apprécie          320

autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1228 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}