Il est rare que je sois déçue par un livre de la collection découverte Gallimard art, cela a malheureusement été le cas avec celui ci. L'auteur n'a pas réussi à me passionner pour le peintre Ingres, ni à me faire apprécier sa peinture. Quel dommages, j'attendais beaucoup de cette opus qui pour moi correspond plus à un catalogue des oeuvres du peintre comme marqueur de sa carrière et des scandales qu'elles provoquèrent. J'aurais souhaité me sentir plus investie dans l'oeuvre du peintre et mieux la comprendre.
Peut être que le livre ne parle pas assez "peinture" pour moi mais trop carrière?
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En apparence, tout set clair; Elève de David et adorateur de Raphael, Ingres fut en pleine tempête romantique le gardien des traditions menacées. l'homme de la ligne et de l'idéal quand Géricault et Delacroix incarnaient la couleur et laideur corruptrice des modernes... On peut aujourd'hui déconstruite ce pieux récit et rendre l'artiste aux paradoxes de son classicisme. A son époque, aussi: Ingres se lança dans la conquête de paris au moment où la révolution transformait en profondeur la société française et le destin des arts
le pensionnaire de la Villa Medicis, fin 1810, décida de ne pas rentrer. paris l'avais malmené, Rome était riche de perspectives plus heureuses. devenue française, elle accueillait en nombre croissant les compatriotes du peintre, fonctionnaires civils et militaires, chez qui il allait trouver plus d'un modèle. Ingres travaillait aussi bien pour Tournon, préfet de Rome, que pour les Murat, souverains de Naples. L'avenir souriait, enfin.
Mais ce qui lui appartient en propre, c'est cette "volupté profonde"(Baudelaire) qu'il distille avec soin en associant au jeu acéré des contours le moelleux du corps, baigné de tiède lumière, le hanchement qui fait jaillir le fesser; le sein ramené dans la continuité du dos, le cou dilaté à plaisir, les "trois vertèbres de trop" (kératry) et les extrémités mutines, couche ourlée, doigts distraits et orteils espiègles.
Le "retour à l'Antique" que manifestèrent les arts en Europe dans les années 1750 n'avait rien de passéiste. le rejet progressif du rococo et de ses artifices se réclamait de la "la nature" par haine du factice et du niais, pour le dire comme Stendhal.
Première d'une longue série, la baigneuse de Valpinçon affichait en revanche une tonalité d'érotisme particulière, faite d'évidence charnelle et de distance souveraine, et comme un parfum de langueur oriental déjà.
Théophile GAUTIER - Le merle