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EAN : 9782290334119
78 pages
Librio (01/08/2004)
3.5/5   21 notes
Résumé :

" Mon devoir est de tuer. Frapper mortellement (en une fraction de seconde) ce qui est condamné à mort. Par qui ? Pourquoi ? La guerre n'admet pas de questions. " Un homme part à la quête de sa famille, prisonnière de la terre gelée. Un groupe de fuyards se faufile entre les bombes. Des femmes violées, laissées pour mortes, trouvent la force de se rebeller. Et dans le viseur du sniper embusqué, déjà p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'avais bien compris que le mal absolu pouvait s'incarner sur terre. Comme beaucoup j'ai vu des films de guerre, écouté les récits d'anciens combattants, et puis j'ai eu des cours d'histoires... Je n'avais pas compris que ce mal était en étroite relation avec le sentiments d'horreur. J'associais alors vaguement l'horreur avec la peur. je n'avais pas lu Sniper. Je crois savoir maintenant ce qu'est l'horreur et les circonstances dans lesquelles elle peut prendre forme dans votre conscience, comment elle vous brûle de l'intérieur, et rend la vie intolérable. L'enfer où est tapie l'horreur existe, il a pris forme dans cette cave ou l'on nous a aligné, les femmes et les hommes, les corps nus. On ne peut pas sortir de sa tête, on voit tout, on ne parle pas, on vit malgres tout, alors que l'on nous a aligné, et qu'on commence a s'occuper de certain, là, devant nous. Alors L'horreur commence à ramper, et dans l'instant présent, car on a trop vu, car on ne parle plus, car on vit et qu'on pense, et qu'on est debout, et qu'on ne fait rien, et qu'on s'occupe de lui et d'elle, elle pénètre dans votre tête, et elle vous brule en un point chaud qui perce votre cerveau et fixe l'instant. Elle ne partira plus. la vie, à cet instant, a été bafoué, insulté, humilié, déchiquetée. le sniper du récit,lui, il haït la vie. Et son discours halluciné autour duquel s'articule le récit, nous montre la force avec laquelle il souhaite la détruire... C'est que l'humanité, dit-il, est entré dans l'air de l'auto-destruction.
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On imagine que l'action se passe pendant le conflit yougoslave... c'est très violent... à en donner la nausée… mais si c'était ça la réalité de la guerre. Je ne sais pas trop quoi en penser, la dureté du livre écrase un peu tout le reste. Peut-être était-ce l'intention de l'auteur ?
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Pour comprendre ce roman plein de violence, de sadisme et de mort, il faut avoir lu auparavant quelques ouvrages relatifs au conflit en ex-yougoslavie :
- le livre noir de l'ex-yougoslavie (ed. Arléa )
- Roy Gutman ; Bosnie: témoin du génocide (ed.Desclée de Brouwer)
- Cl Boulanger : L'enfer Yougoslave (ed.Belfond).
Après la lecture de ces ouvrages et bien d'autres on comprend que Pavel Hak est tout à fait dans la réalité avec son roman.
Il se fait la parole des victimes (depuis la shoah l'on sait le temps qu'il faut aux victimes pour exprimer leur douleur), en faisant parler les bourreaux.
Attention livre qui laisse des traces, âme sensible s'abstenir.
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La guerre civile désirée et orchestrée, nue et crue.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/12/07/note-de-lecture-sniper-pavel-hak/
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critiques presse (1)
LeMonde
07 juillet 2017
S’il fut sans doute inspiré par la guerre en Bosnie (1992-1995), le récit de Pavel Hak, Sniper, publié en 2002 et repris cette saison en poche par l’éditeur, s’affranchit justement de tout contexte afin de circonscrire dans leur brutalité injustifiable les formes de cette passion funeste qui est aussi une pulsion de mort.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mon devoir est de tuer. Frapper mortellement (en une fraction de seconde) ce qui est condamné à mort. Par qui ? Pourquoi ? La guerre n’admet pas de questions. Opposants au régime, hommes et femmes errants, soldats ennemis, rebelles financés par les puissances étrangères, enfants, vieillards, autant de noms pour une seule et même réalité : ma cible ! Frapper mortellement. Tuer. Le temps qui nous étouffe, la mort qui nous guette, sont tous deux invisibles. Peut-on arrêter le temps et vaincre la mort en tuant soldats, paysans, mercenaires, intrus venus d’on ne sait quel coin du monde ? Détruire. Anéantir. Je ne laisserai personne vivant. Il suffit d’un survivant pour que l’irrémédiable ait lieu : l’accusation. Et avec cette chienne malpropre, la condamnation et la peine. Car dès qu’une bouche s’ouvre, un trou noir se creuse dans le monde, et avec lui un suspens : que dira cette bouche ? Quelle vérité proférera-t-elle ? Les gens sont avides d’événements. Râles et gémissements parlent aussi. Diable ! Les bouches humaines ont toutes une fâcheuse habitude de parler, difformité dont nous n’avons guère besoin. Race maudite, je ferai de vous un tas de viande hachée ! Adorateurs du verbe, candidats aux épanchements en discours blasphématoires, tribuns malintentionnés, hyènes puantes, votre cervelle volera en éclats ! Plaintes, revendications, propositions de règlement pacifique, proclamations de nouvelles lois, discours acharnés à dire ce qui se passe, il n’y a pas de place pour vous : faut vous éliminer les uns après les autres, systématiquement, dans l’ordre de votre apparition. Dois-je le jurer ? Après moi ne restera aucune bouche parlante. Après mon dernier coup de fusil, l’ordre régnera. Je participe à ce conflit pour éliminer cette anomalie porteuse de paroles insensées qu’est l’homme. Mon fusil se charge d’éliminer cette hideuse source de mots, qui n’existe que pour salir, crier la révolte et inciter à la désobéissance. S’ils ne parlaient pas, s’ils ne proféraient pas leurs discours hallucinés sur le droit à la vie, au bonheur et à la terre (qui, selon eux, leur appartient, alors qu’elle est depuis toujours à nous), il n’y aurait pas de guerre. La guerre a lieu parce qu’il y a trop de bouches parlantes. Trop de calomnie. Celui qui accepte l’ordre et obéit à la loi ne peut jamais être à l’origine du mal. Source du malheur. Cause du besoin de régler les choses avec les armes.
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Devant la fenêtre du Q.G. surchauffé, le commandant s’allume une cigarette, puis, les muscles du visage contractés, il se tourne vers les officiers au garde-à-vous. « L’intensité des raids aériens a interrompu notre action dans la zone frontalière ; notre armée a dû reculer, nos soldats ont été obligés de s’enterrer, nos chars ont rejoint les abris dans des galeries souterraines. » Le commandant plisse les yeux. « Pour qui nous prennent-ils ? Pour des rustres ? Des demeurés ? Ils multiplient leurs raids, pilonnent nos positions, matraquent nos infrastructures ; mais nous aussi nous avons nos armes et nos méthodes. Êtes-vous d’accord ? » Les officiers répondent d’une seule voix : « Oui, mon commandant ! » Le commandant scrute ses subordonnés. « S’ils pensent qu’ils vont nous faire mordre la poussière avec leurs bombes… » Les officiers ricanent. Le commandant écrase les restes incandescents du tabac sous sa botte. « Ils organisent les raids : nous organiserons la terreur ! » Les officiers, imperceptiblement plus pâles, se taisent. Le commandant pointe l’index sur la carte scotchée au mur. « Quand notre artillerie aura achevé la préparation du terrain, nos soldats sortiront les gens de leurs trous, les policiers canaliseront les colonnes de réfugiés, et les bandes paramilitaires se chargeront d’exactions. » Le commandant dévisage un à un les officiers. « Qu’en pensez-vous ? Meurtres, viols, exécutions sommaires, tortures, génocide, crimes contre l’humanité, toutes ces atrocités dont partie de notre stratégie. Nous devons exploiter tous les ressorts de guerre : l’arme de la faim décimera les civils, la haine raciale brûlera les campagnes, les enlèvements achèveront le nettoyage ethnique. Mais n’oubliez pas… » Le commandant dévisage les officiers. « La terreur doit être organisée ! » Les officiers acquiescent.
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Chercher un chemin entre les murs effondrés, contourner les tas de cendres, éviter les cadavres qui (éparpillés un peu partout, comme des tracts d'une absurde propagande) jonchent les trottoirs, obstruent les bouches de canalisation et encombrent les terrains vagues, telle sera sa tâche. (15)
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Videos de Pavel Hak (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pavel Hak
Entretien réalisé par Julia Cordonnier (montage : Agnès Touzeau)
Pavel Hak, « Vomito negro », Verdier, collection « chaoïd », 2011. https://editions-verdier.fr/livre/linquietude-detre-au-monde/
Quatrième de couverture :
Une île quelque part sous les tropiques des Caraïbes. Villas de luxe, milliardaires se reposant entre deux raids boursiers, jet-set. Mais aussi crime organisé, trafics humains en tout genre, prostitution, misère. Un frère et une soeur sont les héros du roman, descendants de captifs venus de l'autre côté de l'océan, esclaves dans les plantations. Marie-Jo est kidnappée. Son frère est poursuivi par la police et la mafia locales. Il part à la recherche de sa soeur sur le continent. Vomito negro raconte leur lutte pour la survie et croise leurs itinéraires respectifs avec le récit de leur père évoquant sa traversée à fond de cale. Comment Marie-Jo échappe à Sidney Parker et au docteur Godrow? Comment son frère, passé clandestinement sur le continent, devient membre d'un escadron de la mort ultra-secret? Avec ce nouveau roman, Pavel Hak poursuit son exploration des conséquences ultimes du capitalisme contemporain, celles de la prédation sans limites, de la marchandisation des corps et d'une déshumanisation à laquelle ses personnages répondent par une effrayante volonté de vivre. Cette urgence passe tout entière dans la phrase, dont la vitesse fait de ce roman une course hallucinée, qui a les fulgurances d'un poème.
Site : https://editions-verdier.fr/ Facebook : https://www.facebook.com/EditionsVerdier Twitter : https://twitter.com/EditionsVerdier
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